Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Jean Echenoz

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Heyoka
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyVen 10 Jan 2014 - 10:24

topocl a écrit:
Et, vous allez dire que je suis monomaniaque

 Laughing 
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyVen 10 Jan 2014 - 11:30

Aeriale a écrit:
- La classe, ce monsieur! cheers

Et toi, Aeriale, est ce que tu as gardé le même enthousiasme pour ce livre, 4 ans après?
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptySam 11 Jan 2014 - 14:28

topocl a écrit:
Aeriale a écrit:
- La classe, ce monsieur! cheers

Et toi, Aeriale, est ce que tu as gardé le même enthousiasme pour ce livre, 4 ans après?

La question qui tue... ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptySam 11 Jan 2014 - 14:56

colimasson a écrit:
topocl a écrit:
Aeriale a écrit:
- La classe, ce monsieur! cheers

Et toi, Aeriale, est ce que tu as gardé le même enthousiasme pour ce livre, 4 ans après?

La question qui tue... ! Very Happy

Pas du tout Very Happy . C'est toujours surprenant de se pencher sur une lecture qu'on a faite il y a longtemps. Tu as vu comme j'ai été déçue par Les enfants de Minuit? Et pourtant je persiste à penser que c'est un bon livre.
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptySam 11 Jan 2014 - 18:04

Topocl, j'avoue honnêtement que même si je me souviens avoir eu un grand moment de plaisir avec ce roman, j'ai dû relire mon com pour retrouver le pitch. Comme vous il ne me reste pratiquement rien de l'histoire mais ce qui compte c'est le plaisir que j'en ai eu dans l'instant. En tout cas, pour cet auteur..

L'histoire est improbable comme tu le notes, mais j'ai aimé cette douce folie et y retrouver au final une certaine cohérence. Et surtout l'auteur ne m'a jamais perdue dans ses digressions ( Au contraire de Rolin que tu cites)

C'est bien sûr une question de goût, c'est quasi inexplicable ce qui donne du charme ou pas à une écriture, mais ce ton désinvolte, cette dérision créent pour moi une sorte de complicité avec lui. J'aime cet aspect joyeux, même dans les situations macabres (je me souviens par contre de l'épisode de l'enterrement) Je suis assez fan de ces auteurs qui se permettent un ton léger pour masquer leur solitude (car ses héros le sont souvent) et la distance qui en résulte, personnellement, me ravit souvent.

Alors bien sûr on peut trouver l'ensemble lassant et je peux comprendre ce que tu dis plus haut. Sauf que le désespoir peut prendre d'étranges facettes, et que pour moi Echenoz en cache beaucoup sous ses allures de potache. Et j'aime ça!
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptySam 11 Jan 2014 - 18:09

Et oui, nous avons tous nos auteurs-fétiches!
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyVen 28 Mar 2014 - 10:15

Courir


Tchécoslovaquie, à la fin des années 30. La Seconde Guerre mondiale n’est pas encore tout à fait déclenchée. Les nazis ont bien envahi les Sudètes, mais c’était presque naturel tant cette région est de tradition teutonne. Emil (francisé en « Emile » avec un « e » terminal par Jean Echenoz) aurait aimé être instituteur. Mais dans son pays, être instituteur revient souvent à être professeur de chant. Or, Emil chante comme une casserole. Il entre donc à l’usine Bata de Zlin où il multiplie les postes merdiques et sous qualifiés. Dans le même temps, il poursuit des études de chimie (il a 17 ans) dans l’espoir de faire quelque chose de sa vie.

Pour promouvoir ses produits, l’usine Bata (célèbre marque de godasses, faut-il le rappeler) décide d’organiser une course. Et d’y faire participer les employer. Emil, le sport, ça le gonfle prodigieusement. Il déteste le foot et trouve qu’il faut vraiment être con pour tous courir au cul du même ballon. La course à pied ne présente aucun intérêt non plus. Oui mais voilà, les organisateurs ne leur laissent pas le choix : tous doivent participer ou prendre la porte. Emil s’aligne donc avec les autres et court. Et termine second sans même s’en apercevoir.

Pour faire plaisir à ses potes, il accepte de les accompagner dans leur footing. Ca ne l’intéresse pas mais il est comme ça : il ne sait pas dire non. Or, petit à petit il se prend au jeu. Et finit même par aimer ça : le sport peut être un plaisir. C’est pour lui une grande découverte. Il court désormais pour le plaisir. Il court, il court p’tit Emil : il est passé par ici, il repassera par là… Il court sans cesse. Il s’entraine et participe à des compétitions locales. Il commence à gagner. Les compétitions locales deviennent régionales, puis nationales. Emil devient l’homme le plus rapide du pays.

A la fin de la guerre, il incorpore alors l’armée. Pour continuer à courir (l’armée apprécie les sportifs de haut niveau) et parce qu’il faut bien faire quelque chose. On décide de l’envoyer à Oslo pour les championnats d’Europe d’athlétisme de 1946. Il bat de nombreux records tchécoslovaques mais termine derrière les cadors européens.

Puis ce furent les jeux interalliés de Berlin et la première grande victoire. Diverses autres compétitions et les JO de 1948 à Londres. Puis les JO de 1952 à Helsinki qui voient le sacre d’Emil, l’homme plus rapide du monde, surnommé la « locomotive » qui remporte (et c’est un cas unique dans l’Histoire) trois médailles d’or : sur 5.000, 10.000 et marathon.

Jean Echenoz, dans ce court roman, retrace la vie d’une légende : celle d’Emil Zatopek. Avec sa fabuleuse écriture que j’ai découvert avec son roman « 14 », l’auteur parle avec humour du grand homme et un cynisme savoureux du socialisme soviétique qui marqua l’ensemble de la vie du sportif et opprima des millions de personnes. Une écriture brève, pure. Tout en concision : pas un mot de trop, l’essentiel et rien que l’essentiel.

Echenoz est auteur qui me convient décidemment bien. J’aime énormément !
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyJeu 10 Juil 2014 - 10:26

Des éclairs



Grégor est une tête : très intelligent et l’esprit particulièrement imaginatif. Par contre, il a une sérieuse tendance à mépriser ceux qui ne comprennent pas aussi vite que lui – ce qui fait tout de même pas mal de monde.

Passionné de physique, il bosse d’arrachepied dans le domaine de l’électricité. Il quitte sa Serbie natale pour entrer au service de Thomas Edison dans sa bonne ville de New York. Edison rencontre des problèmes inimaginables avec son réseau de courant continu. Ca tombe sans arrêt en panne, et il ne peut le distribuer à plus de trois kilomètres. Alors s’il faut installer des relais toutes les trois bornes, on n’est pas sorti de l’auberge pour électrifier tous les USA ! En terme choisis, Grégor fait comprendre à Edison que le courant alternatif serait bien mieux. Et Edison de se taper les cuisses : « t’es con ou quoi ? L’alternatif, ça ne marche pas ! »

Soit ! Mais quelques temps plus tard, Edison se dit que l’expérience en vaut peut-être la chandelle. Si cet employé génial considère l’alternatif comme une alternative, alors peut-être que l’idée n’est finalement pas si saugrenue. « Ok gamin, lui dit-il : cinquante mille dollars pour toi si tu parviens à me présenter un truc qui tienne la route ».

Grégor ne se le fait pas dire deux fois et se jette dans le travail. Grégor est un bourreau de travail. Il ne dort jamais, ne baise pas non plus. Sa vie sociale est un désert (il faut dire qu’il n’a rien de sympathique) : ça lui laisse du temps pour bosser. Six mois plus tard, le générateur alternatif est au point et les résultats obtenus surpassent de beaucoup ceux connus avec le courant continu. Mais quand Grégor réclame sa prime, Edison est plié en quatre « Comment, tu ne comprends pas non plus l’humour américain ? ».

Grégor, vexé – et à juste titre –, claque la porte et passe à la concurrence. Rapidement, il devient le scientifique le plus en vogue, le plus célèbre. Il faut dire qu’il affectionne l’adulation que lui porte le public devant lequel il se produit : il se met fréquemment en scène au milieu d’appareils électriques qu’il fait fonctionner pour assurer des tours de plus en plus spectaculaires. Le public est ravi. Mais Edison n’a pas dit son dernier mot. Pour continuer à gagner des tunes avec son courant continu, il lui faut coûte que coûte discréditer l’alternatif en insistant lourdement sur son aspect dangereux : « le courant alternatif vous tuera » pourrait d’ailleurs être son slogan. Et pour prouver ses dires, il décide d’utiliser la condamnation à mort de William Kemmler en 1884 pour convaincre les autorités d’électrocuter le détenu : on venait d’inventer la chaise électrique.

Si Grégor est un scientifique génial, il est par contre un gestionnaire catastrophique. Tout à ses expériences, il a la désagréable habitude de bâcler ses brevets, de lancer ses meilleurs idées en l’air. Il sera ainsi spolié de ses découvertes : il est à l’origine de l’électrification du territoire américain, de la radio, du radar, des rayons X, de la robotisation… mais d’autres reprendront ses idées à leur compte, se chargeront de les développer et de les rentabiliser.

Avec son écriture si agréable, sa concision, son style direct et alerte, son goût prononcé pour les euphémismes et son humour pince-sans-rire, Echenoz nous brosse un personnage très largement inspiré du célèbre ingénieur Nikola Tesla. Un livre des plus agréables que j’ai lu avec un beaucoup plaisir.
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyVen 11 Juil 2014 - 10:06

Ravel


Montfort-L’Amaury à la toute fin de l’année 1927. Dans sa petite maison étroite du Belvédère, aujourd’hui transformée en musée sis au numéro 5 de la rue qui porte désormais son nom, Maurice Ravel ferme le gaz, vérifie les fenêtres et tout le toutim avant son départ. On l’attend : on l’accompagne à la gare Saint-Lazard où il doit prendre le train pour le Havre. De là, il traversera l’Atlantique pour la première fois à bord du paquebot France pour une grande tournée aux Etats-Unis ainsi qu’une incursion sur le sol canadien.

On découvre un homme élégant âgé de 52 ans. Presque un dandy prêtant une attention scrupuleuse à ses chapeaux, costumes, cravates et souliers vernis. Un homme tiré à quatre épingles portant une canne à son bras et une cigarette dans la main droite.

Ravel – à une seule exception, Echenoz ne le nomme jamais que par son patronyme –, Ravel est un artiste en vogue, applaudi dans le monde entier et courtisé. Ses concerts et les soirées auxquelles il apparaît sont toujours des réussites mondaines. On se presse autour de lui, poignées de main, compliments sincères et empressés, autographes. La tournée américaine est épuisante et triomphale.

Mais Ravel n’est pas imbu de lui-même. Il rit au contraire lorsqu’on lui répète les mots – parfois injurieux – que tel ou tel jaloux a tenus sur lui : « je ne peux lui donner tout à fait tort » commente-t-il moqueur. Ravel travaille, fait de nombreux aller-retour entre Paris et son havre montfortois et se rend régulièrement au Pays Basque, sa terre natale.

A l’été 1928, Ida Rubinstein lui demande d’orchestrer la musique d’Albeniz pour un ballet dans lequel la riche danseuse russe doit se produire en octobre prochain. Ravel accepte le projet mais s’inquiète du fait que la musique du pianiste espagnol n’est pas libre de droit. Tant pis ! Le ballet ne sera pas sur de la musique ibérique mais française : Ravel reprend sa plume pour composer un arrangement rythmique, enlevé, aux motifs répétitifs. De l’orchestration davantage que de la musique dont Ravel ne fait pas grand cas. Pourtant, le succès de l’œuvre est retentissant : à sa grande surprise, son Boléro le propulse au sommet de la gloire.

Après cette genèse, le lecteur assiste à celle du Concerto pour la main gauche, écrit spécialement pour le célèbre pianiste Wittgenstein, manchot de son état.

Echenoz, à travers son livre, retrace les dix dernières années de la vie de Maurice Ravel, du triomphe américain à la maladie neurologique qui le réduisit peu à peu au silence jusqu’à sa mort en décembre 1937. On (re)découvre un artiste de talent épuisé par des insomnies récurrentes et décrit subtilement par un autre artiste non moins talentueux. Fidèle à lui-même, Echenoz use de tous les artifices qui lui sont habituels pour passionner le lecteur : humour pince-sans-rire, concision littéraire, euphémisme, dérision, ironie. Style lapidaire que j’aime tant. Le personnage de Ravel est très intéressant et m’a bien plus accroché que celui de Tesla romancé à travers le personnage de Grégor dans « Des éclairs ». Et si Ravel avoue s’ennuyer à l’occasion, le lecteur lui, ne peut lâcher son bouquin avant d’en avoir atteint le point final.
Monsieur Echenoz : je vous aime (en tout bien, tout honneur, cela va de soi).



Si à la suite de cette lecture il vous prend, comme moi, l'envie de vous (re)plonger dans l'oeuvre de Ravel, voici quelques morceaux rencontrés dans le livre :

Le Boléro, évidemment :
https://www.youtube.com/watch?v=KK23BhEQVyU

Concerto pour la main gauche :
https://www.youtube.com/watch?v=7w7vIQe4HU0

Sonate pour violon et piano :
https://www.youtube.com/watch?v=FoZYRzLKmRc

Et même si on ne l'évoque pas dans ce livre car bien antérieure à la période considérée, je ne peux résister à coller ici un lien vers l'oeuvre de Ravel que je préfère (et de loin) : Pavane pour une infante défunte :
https://www.youtube.com/watch?v=GKkeDqJBlK8
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyVen 11 Juil 2014 - 10:17

Harelde, je ne partage pas ton enthousiasme pour Echenoz, mais ça me fait plaisir de voir quelqu'un qui s'embarque à fond dans un auteur comme tu le fais!
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptySam 12 Juil 2014 - 17:13

De même, je trouve Echenoz plutôt creux... mais contente de lire ton commentaire qui me rappelle Des éclairs. Concernant ce livre, je me souviens surtout des pigeons... c'est normal ?

Bonne continuation de lecture... Wink
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyLun 11 Aoû 2014 - 10:21

topocl a écrit:
Shanidar, je suis curieuse de ton opinion sur 14

La voila :

Je suis une fervente admiratrice des Editions de Minuit, j'aime les auteurs qui se préoccupent non seulement des histoires qu'ils racontent mais également de la manière dont ils les écrivent. J'aime infiniment Robbe-Grillet, Claude Simon, Duras, Sarraute, Volodine... et tant d'autres. Je vois bien que dans 14, Echenoz travaille son récit, maille ses anecdotes, file ses personnages comme le ferait une femme penchée sur son rouet mais décidemment le propos est trop fin, l'anecdote trop convenue, les personnages trop remâchés pour combler mes appétits... Je rejoins donc simla, Aeriale et topocl dans leurs commentaires. Pas assez de nourriture à se mettre sous la dent, l'impression d'une resucée sans envol de livres déjà lus (Barbusse, Remarque, Miquel et le si puissant Giono...). L'impression d'un récit un peu trop sec, un peu trop dénué d'âme et dont le manque d'aspérité laisse finalement indifférent.

Le style n'est donc pas suffisant.

Je vais tenter Ravel.
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyLun 11 Aoû 2014 - 11:01

Merci Shanidar!

Donc, 14 divise !
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyMer 17 Fév 2016 - 8:33

Envoyée spéciale

S'il est vrai que je revendique le droit à mes à-prioris , il n'en est pas moins vrai que c'est pour mieux les abolir un jour . Celui où le destin me le permet ou lorsque je l'aurai décidé .
Les Editions de minuit , version papier , je n'aime pas trop : cette élégance affichée , loin de me séduire a tendance à me faire fuir . Si en plus elle est associée à Jean Echenoz qui m'a toujours paru inabordable , c'est mort pour la lecture de son dernier opus .
Mais voilà que la liseuse entre en scène . Et ouvre une autre porte .
Et là .....ô merveille ....Les à prioris s'effacent et je découvre , enfin , le talent d'un écrivain surprenant et "qui fait du bien " .

Comme toujours je vais vous renvoyer à la quatrième de couverture si vous souhaitez un résumé de ce roman . A part que pour une fois , l'histoire , c'est ce qui fait le charme de ce roman et que si j'en fais l'économie aujourd'hui , c'est surtout que tenter cet exercice si fastidieux d'habitude , deviendrait en plus fortement périlleux .
Car l'écrivain ne nous rend pas la tâche aisée avec ce pseudo-roman polar qui fonctionne comme une belle mécanique dont seul le créateur peut agiter les manettes pour la faire fonctionner . Et il est habile , malin , et possède plus d'un tour dans son sac l'artiste, pour embarquer le lecteur à bord de cette belle structure .
Et alors de suprises en surprises , sous la plume du magicien , c'est une invitation à une sorte de farce semi burlesque , un roman de contre-espionnage façon parodie jubilatoire avec des répliques à la Lautner , et une ambiance faussement noire , qui nous amuse autant qu'elle finit par nous glacer (quand même) !
C'est l'enfant qui en nous qui jubile et se laisse prendre par cette narration complètement déjantée avec des situations fortement improbables , qui accepte les libertés de l'écrivain ne s'embarrassant pas avec des apparences de crédibilités en prenant son lecteur à parti par jeu de séduction et de facéties littéraires . Alors vous embarquez ?
Un excellent divertissement certes , mais sous couvert d' un polar , Echenoz nous dresse une belle caricature de nos paysages urbains , des solitudes qui s'y cotoient et pleins de petites choses grinçantes mais il a pris le parti de s'en amuser avec cette belle "farce" , un petit bijou de pure fantaisie de grande intelligence surtout !
Jouissif !
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MessageSujet: echenoz   Jean Echenoz - Page 8 EmptyVen 11 Mar 2016 - 16:33

Aériale a écrit:
Je lis plutôt sans conviction le roman de Echenoz (d'habitude, je les dévore) recommendé de plus par ma libraire et une amie. Alors vu que ça fait plouf pour l'instant, et que l'intrigue ne me passionne pas plus que ça, je commençais à perdre l'envie de lire, et me dire est ce moi ou...?

Rassure toi aeriale, je n'ai pas du tout accroché au dernier Echenoz et suis restée complètement en dehors de cette aventure complètement fabriquée.

Donc tu vois, tu es moins seule !
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 8 Empty

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