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| François Villon | |
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Auteur | Message |
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Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 17:05 | |
| Je profite de ma lecture en cours du roman de Jean Teulé : " Je, François Villon", pour ouvrir au François d'içois ce fil. Francois échaudés, traîtres ou parjures, François de foi vidés, larrons, ravis, pilleurs car (où s'en va l'acquêt sinon?), à ceux enfin qui portent tout aux tavernes & aux filles... Nous ne savons pas grand chose de la vie de François Villon. Ici, François de Montcorbier naît en 1431, l'année où l'on fit brûler Jeanne d'Arc. Il voit le jour alors que son père pend encore à la corde pour avoir volé une chemise d'accouchie dans le jardin d'une bourgeoise (la mère de François avait froid). - Citation :
- "Moi, je suis né entre un épileptique et un fou qui réclame l'assistance de Saint Aquaire. Corps nus, la tête enroulée d'un linge sur un oreiller de plumes, les patients grelottent de fièvre dans de gros draps gris bordés de lanières de cuir blanc. Les couvertures sont en fourrure de chats écorchés par des mendiants -des demeurant partout- qui les revendent à l'Hôtel-Dieu."
La mère de François, pour avoir cueilli une couronne de fleurs à déposer sur la tête de son petit (son roi), subit la punition de fin de triple-peine : ligotée poings & chevilles on l'enterre vivante. (On lui avait déjà coupé une oreille puis la seconde pour vol de mie de pain). -Le petit sera élevé par le chanoine Guillaume de Villon, son "plus que père", dont il prendra le nom pour lui rendre hommage. On se laisse ici porté (lecteur) par un Paris plein de son histoire : sur les quais de Seine des hommes de somme encordés tirent des péniches chargées de blés. Le cimetière des Saints-Innocents. La place de Grèves. Le pont-levis de la porte Saint-Denis qui s'abaisse pour laisser entrer Charles VII sur son cheval. Famine, gel, épidémies.
Dernière édition par le Mer 21 Fév 2007 - 9:55, édité 1 fois | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 17:13 | |
| Je ne trouve pas le Testament chanté par Ferré, alors je me permets de remonter le temps pour vous joindre la complainte de Rutebeuf... http://www.blogmusik.net/?urlIdSong=221937 | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 17:37 | |
| Babelle...une petite tendresse pour François Villon toi aussi? ...et pour Léo Ferré bien sûr... J'ai dévoré il y a au moins vingt ans une biographie, François Villon écrite par Jean Favier. J'aurais voulu trouver la version de cette même chanson, Pauvre Rutebeuf, interprétée par Joan Baez (dont je suis depuis toujours une inconditionnelle) pour vous la faire écouter...mais je n'ai pas trouvé sur le Net... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 17:42 | |
| L'Épitaphe de Villon ou " Ballade des pendus "
Frères humains, qui après nous vivez, N'ayez les coeurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis. Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s'en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Se frères vous clamons, pas n'en devez Avoir dédain, quoique fûmes occis Par justice. Toutefois, vous savez Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis. Excusez-nous, puisque sommes transis, Envers le fils de la Vierge Marie, Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l'infernale foudre. Nous sommes morts, âme ne nous harie, Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a débués et lavés, Et le soleil desséchés et noircis. Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés, Et arraché la barbe et les sourcils. Jamais nul temps nous ne sommes assis Puis çà, puis là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charrie, Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre. Ne soyez donc de notre confrérie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Prince Jésus, qui sur tous a maistrie, Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie : A lui n'ayons que faire ne que soudre. Hommes, ici n'a point de moquerie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! | |
| | | LaChose Superviseur
Messages : 1091 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Fondations.
| Sujet: Re: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 17:46 | |
| François Villon (1431-après 1463) Poète français du Moyen Âge, auteur de la célèbre Ballade des pendus, qui est considéré comme l’un des pères de la poésie moderne.
Pour en savoir plus, cliquez ici | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 17:52 | |
| Oh!C'est magique Parfum de livres... quelqu'un a illustré mon post -Il me semble bien que Serge Reggiani aussi a chanté cette Ballade? | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 18:04 | |
| - Babelle a écrit:
- -Il me semble bien que Serge Reggiani aussi a chanté cette Ballade?
Oui...L'écouter, juste quelques secondes, ici: http://www.amazon.fr/CD-Story-Best-Serge-Reggiani/dp/B00004XNXI | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 18:21 | |
| Surtout, n'allez pas croire que la vie de François fut aussi triste que le paraît l'épitaphe ou la Ballade des pendus. Si Jean Teulé nous dépeint les misères troubles, épidémies, mères à l'oreille coupée, mendiants, la mort à cette période est monaie courante et le roman est loin de nous enfoncer dans une quelconque tristesse. Même si 1/3 des malades de la Pitié ressortent chaque matin sur un charriot pour la fosse commune des Saints-Innocents. D'ailleurs, clame l'évêque lors de ses visites : - Citation :
- "La maladie est envoyée par dieu
, et - Citation :
- notre aide est spirituelle!"
. - Sachez que François vole les enseignes en tôle émaillée de chaque boutique parisienne pour les replacer dans la nuit, durant le couvre feu, à d'autres boutiques, sous le nez des sergents à cheval et fantassins armés. -Son ami Robin, pilleur de fausses communes, fabrique un drôle de pâté où il ne met pas que du chat de goutière... tandis que le compagnon sculpteur transforme en borne du Pet-au-Diable l'angle du muret de l'hôtel particulier de Catherine de Bruyère... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: François Villon Mar 20 Fév 2007 - 18:32 | |
| Je me souviens (mais trop vaguement!) d'une vie où il s'est bien amusé!... | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: François Villon Mer 21 Fév 2007 - 10:08 | |
| - coline a écrit:
- Je me souviens (mais trop vaguement!) d'une vie où il s'est bien amusé!...
Coline se souvient... comme si elle y était Oui oui, je te remets : accompagnée de deux sergents du Châtelet, nous te voyons passer coiffée de ton voile de paysanne, avec un baluchon, dans le quartier des universités. euh... il y avait aussi Flora la belle Romaine à l'entrée du marché aux pourceaux... J'aime ce Paris décrit par le romancier aussi vais-je me rendre sur le fil de Sousmarin consacré à Paris et son histoire à travers romans et littérature. ( je ne sais pas faire de mini-lien) | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: François Villon Mer 21 Fév 2007 - 10:15 | |
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| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: François Villon Ven 8 Juin 2007 - 1:50 | |
| A MAITRE FRANÇOIS VILLON
"Je me figure, ô vieux maître, ton visage exsangue, coiffé d'un galeux bicoquet ; je me figure ton ventre vague, tes longs bras osseux, tes jambes héronnières enroulées de bas d'un rose louche, étoilés de déchirures, papelonnés d'écailles de boue.
Je crois te voir, ô Villon, l'hiver, alors que le glas fourre d'hermine les toits des maisons, errer dans les rues de Paris, famélique, hagard, grelottant, en arrêt devant les marchands de beuverie, caressant, de convoiteux regards, la panse monacale des bouteilles.
Je crois te voir, exténué de fatigue, las de misère, te tapir dans un des repaires de la cour des Miracles, pour échapper aux archers du guet, et là, seul dans un coin, ouvrir, loin de tous, le merveilleux écrin de ton génie.
Quel magique ruissellement de pierres ! Quel étrange fourmillement de feux ! Quelles étonnantes cassures d'étoffes rudes et rousses ! Quelles folles striures de couleurs vives et mornes ! Et quand ton oeuvre était finie, quand ta ballade était tissée et se déroulait, irisée de tons éclatants, sertie de diamants et de trivials cailloux, qui en faisaient mieux ressortir encore la limpidité sereine, tu te sentais grand, incomparable, l'égal d'un dieu, et puis tu retombais à néant, la faim te tordait les entrailles, et tu devenais le vulgaire tire-laine, l'ignominieux amant de la grosse Margot !
Tu détroussais le passant, on te jetait dans un cul de basse-fosse, et, là-bas, enterré, plié en deux, crevant de faim, tu criais grâce, pitié ! tu appelais à l'aide tes compaings de galles, les francs-gaultiers, les ribleurs, les coquillarts, les marmonneux, les cagnardiers !
Le laisserez là, le povre Villon ! Allons, madones d'amour qu'il a chantées, hahay ! Margot, Rose, Jehanne la Saulcissière, hahay ! Guillemette, Marion la Peau-tarde, hahay ! la petite Macée, hahay ! toute la folle quenaille des ribaudes, des truandes, des grivoises, des raillardes, des villotières ! Excitez les hommes, réveillez les biberons, entraînez-les au secours de leur chef, le poète Villon !
Las ! Les fossés sont profonds, les tours sont hautes, les piques des haquebutiers sont aiguës, le vin coule, la cervoise pétille, le feu flambe, les filles sont gorgées de hideuses saouleries : ô pauvre Villon, personne ne bouge !
Claque des dents, meurtris tes mains, guermente-toi, pleure d'angoisseux gémissements, tes amis ne t'écoutent pas ; ils sont à la taverne, sous les tresteaux, ivres d'hypocras, crevés de mangeailles, inertes, débraillés, fétides, couchés les uns sur les autres, Frémin l'Etourdi sur le bon Jehan Cotard qui se rigole encore et remue les badigoinces, Michault Cul d'Oue sur ce gros lippu de Beaulde. Tes maîtresses se moquent bien de toi ! elles sont dans les bouges de la Cité qui s'ébattent avec les escoliers et les soudards. Le cerveau atteint du mal de pique, le nez grafiné de horions, elles frottent leur rouge museau sur les joues des buveurs et se rincent galantement la fale !
Oh ! tu es seul et bien seul ! Meurs donc, larron ; crève donc dans ta fosse, souteneur de gouges ; tu n'en seras pas moins immortel, poète grandiosement fangeux, ciseleur inimitable du vers, joaillier non pareil de la ballade ! "
HUYSMANS (Le drageoir aux épices) | |
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