Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]

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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 12:40

La grande peur

Le pâturage de Sasseneire – 2300 mètres d'altitude - n'est plus utilisé depuis vingt ans. Une malédiction pèserait sur ce lieu : il y a eu de nombreux morts, tant parmi les bêtes que parmi les hommes la dernière fois que le lieu de pâture a été utilisé.

Pierre Crittin, est cousin du Président du Conseil général. Il veut bien envoyer ses bêtes au pâturage là-haut. Toute cette bonne herbe… miam.
Il parle ainsi à son cousin :
Citation :
"Pour moi, disait Crittin, ça ne fait pas l'ombre d'un doute que la chose s'arrange, si on sait seulement s'y prendre, car personne n'y croit plus, au fond, à ces histoires, sauf deux ou trois vieux. Tu n'as qu'à y aller carrément, à mon avis, ça ne peut que te fortifier, tu verras, parce que c'est la jeunesse qui est derrière toi… Santé !…" (page 16)
Ca commence bien : l'opposition facile jeunes/vieux : les vieux savent, les jeunes veulent du passé faire table rase, et on se doute bien que l'équipée va mal se passer.
"deux ou trois vieux"… tu parles. Plus loin, en effet, on verra que parmi les volontaires pour y remonter, il y a un de ces "vieux". Et il y croit, le gars, d'autant plus qu'il avait fait partie de la précédente expédition qui avait tourné au désastre. Mais ce coup-ci, il se protège grâce à un papier qu'on lui a certifié magique.

Au fur et à mesure, on a tous les clichés du film/bouquin avec méchante bébête tapie dans un gouffre, un Alien planqué dans un coin, un groupe d'incrédule, et tout ce qui s'ensuit, mais catégorie film fauché.

Donc, après le cliché opposition jeunes qui croient savoir/vieux qui savent, mais qui sont en minorité, on fait connaissance avec les membres de l'expédition (un peu comme dans Alien vs Predator, quoi).
Le cahier des charges commence à se remplir avec l'opportuniste (un type appelé Clou).
Et puis on fait la rencontre de Joseph, un jeune qui aime d'amour sa dulcinée Victorine, mais qui hélas n'a pas assez d'argent pour le mariage, et va donc devoir faire partie de l'expédition, et on sent à quel point Victorine ne veut pas qu'il y aille, mais elle ne dit rien ah là là ce que c'est beau et psychologiquement subtil ("ce roman qui tient de l'étude de mœurs" dixit la quatrième de couv').
Les deux jeunes gens "étaient bien derrière la haie, parce qu'ils s'y trouvaient à l'abri des regards. Il y avait, en face d'eux, les montagnes qui devenaient roses. On entendait causer dans les ruelles, on entendait des portes tourner sur leurs gonds rouillés. On entendait le bruit du verrou de l'étable à cochons pousser longuement son cri tout pareil à celui des bêtes qu'il tient enfermées…" (page 28 ). Pas mal, la comparaison.
Tout au long du roman, on retrouvera les montagnes qui deviennent roses (tous les soirs) et puis ce style particulier basé sur les répétitions.
Citation :
"Après le silence qu'il y avait eu entre eux, et le silence à présent commençait à être partout, sauf l'eau qui coule, les feuilles qui bougent ou le bruit de la clochette qu'on laisse au cou de la chèvre et qu'elle secoue toute la nuit ; mais les hommes se taisent et le bruit des hommes se tait ; les hommes sont rentrés chez eux, ils mangent la soupe." (page 29).
Voilà, Joseph arrive à convaincre Victorine, presque par défaut.
Citation :
"- Il faut choisir, vois-tu, ma pauvre petite Victorine… On ne fait pas ce qu'on veut, quand on n'est pas riches… Moi, c'est parce que je t'aime. Et, toi, m'aimes-tu ?… Alors, dis que tu veux bien." (page 31).
On croirait un mauvais dialogue démonstratif extrait d'un mauvais film.
Bref.

Tout ce petit monde (sept personnes au total) s'en va finalement là-haut, accompagné par les villageois, ça festoie un bon coup, puis les villageois repartent, laissant l'équipe de choc faire son travail de pâtre.
Citation :
"Au moment où Joseph levait la tête, le rose s'est éteint sur le glacier, qui est devenu pâle dans toute sa longueur, en même temps qu'il semblait s'avancer et venir à votre rencontre.
Il parut venir à votre rencontre avec une couleur méchante, une vilaine couleur pâle et verte ; et Joseph n'avait plus osé regarder, il s'était mis à marcher plus vite encore en baissant la tête ; heureusement que bientôt la belle lumière jaune clair du feu brûlant sur le foyer s'était montrée en avant de lui dans l'ouverture de la porte ; et Joseph a tenu ses yeux fixés sur le feu sans plus les en détourner." (pages 46-47).
La montagne ou la paroi qui semble s'avancer, c'est une image que Ramuz utilisera à de très nombreuses reprises dans l'ouvrage, le but évident étant de créer un climat oppressant, de mettre en évidence une volonté propre, dotée d'intentions hostiles, de la part du bloc de pierres.
Le chapitre suivant commence par : "Tout de suite, ils avaient commencé à vivre leur vie de là-haut, qui allait être pendant trois mois la même vie." (page 49).
Tadaaam, l'échéance est fixée, la tension monte là-haut (ou essayer). Il faut traire les vaches, faire du fromage, emmener les vaches paître où il convient (dans le cadre d'une bonne gestion des pâturages).
Evidemment, très rapidement, les choses vont aller de travers.
Il semble que l'on marche sur le toit pendant la nuit. Bruits bizarres, présence… le quotidien d'un amateur de slasher movie et d'Aliens divers.
"Ca va être comme il y a vingt ans… Il ne doit déjà plus être bien loin…" (page 101). Qui ça, "il" ? de quelle créature démoniaque s'agit-il ? brrr… tremblez, lecteurs !
Mais voici que, déjà, "La" maladie apparaît : les vaches, contaminées, meurent les unes après les autres, les hommes paraissent faibles (on ne sait pas exactement si c'est à cause de la maladie ou du découragement).
Au village, on met en place un poste sur la route pour surveiller que ceux d'en haut ne descendent pas, et ne contaminent pas le village.

Nombre de villageois sont des caricatures : celui qui ne peut s'empêcher de remonter faire un peu de chasse (au passage : franchement, il a réussi à passer le poste à l'aller, mais s'il tire à tout va dans la forêt, est-ce qu'il ne pense pas que les villageois vont être un peu sur le qui-vive, et qu'il lui sera peut-être plus difficile de descendre ? ce sont des gens "simples", dit le Dictionnaire des Œuvres chez Robert Laffont. Simple, ça ne veut pas dire couillon, quand même) ; ou encore la dulcinée du petit jeune, dont on devine vingt pages avant les villageois ce qu'elle va faire tellement c'est évident ; et puis encore l'opinion publique qui se retourne comme un seul homme…

Mais le plus grave, c'est que les morts, non causées par la maladie, devraient être tous directement liés à la Montagne, ou à la peur qu'elle inspire. Or, le problème "technique" du chasseur n'a par exemple rien à voir. Ca fiche un peu tout en l'air. Je veux bien qu'il y ait une force obscure, quasiment tellurique… mais là ?

Je m'attendais à un texte qui serait un peu le pendant littéraire de Picnic at Hanging rock, le film de Peter Weir : une sacrée atmosphère…
Au bout du compte, on a un texte pas bien subtil, des personnages caricaturaux (je serais montagnard, je me sentirais presque offensé), des descriptions certes pas moches mais pas extraordinaires non plus, un style souvent basé sur des répétitions pour créer une certaine ambiance, et puis des montagnes roses, des bruits bizarres… Certains moments sont très réussis (les vaches qui paniquent), mais ils sont bien peu nombreux.
On pourra dire que le livre est précurseur, et qu'il pâtit de sa postérité (Picnic at Hanging Rock, Alien, peut-être Descent, etc).
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 12:51

eXPie a écrit:
La grande peur

Je m'attendais à un texte qui serait un peu le pendant littéraire de Picnic at Hanging rock, le film de Peter Weir : une sacrée atmosphère…
.

Et si tu tentais Henri Bosco? Lui sait mieux que personne rendre la présence du Luberon magnétique et mystérieuse. Notamment dans "Le sanglier" et bien d'autres. J'aimerais que tu lises un jour "Un rameau de la nuit" pour me dire ce que tu en penses (pas vraiment une histoire de montagne d'ailleurs mais c'est un sacré livre d'atmosphère et d'ésotérisme! ) ....
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 12:59

Ah oui, Bosco... encore jamais lu... Je vais le mettre sur ma liste fluctuante de lectures futures !
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 13:43

eXPie a écrit:
La grande peur

Je m'attendais à un texte qui serait un peu le pendant littéraire de Picnic at Hanging rock, le film de Peter Weir : une sacrée atmosphère…
Au bout du compte, on a un texte pas bien subtil, des personnages caricaturaux (je serais montagnard, je me sentirais presque offensé), des descriptions certes pas moches mais pas extraordinaires non plus, un style souvent basé sur des répétitions pour créer une certaine ambiance, et puis des montagnes roses, des bruits bizarres… Certains moments sont très réussis (les vaches qui paniquent), mais ils sont bien peu nombreux.
On pourra dire que le livre est précurseur, et qu'il pâtit de sa postérité (Picnic at Hanging Rock, Alien, peut-être Descent, etc).

J'ai lu attentivement ton commentaire Expie...
Je n'ai pas eu du tout le même ressenti à la lecture de Derborescence...J'y ai vu à travers le récit un témoignage sur un lieu à une époque...
"La grande peur..."date tout de même de 1925!...Ce n'est pas d'hier!...
Or j'ai le regret de voir un peu dans ton commentaire ce texte jugé comme une ringardise absolue.
L'époque est lointaine mais tu le démodes encore plus en faisant référence à "un quotidien de slasher movie et d'Aliens divers." (je ne sais même pas ce que c'est...)...

Si le langage est pauvre, c'est qu'il est celui d'un petit monde "à l'écart"...en 1925!...
Prends-le comme un documentaire...
Si leurs croyances sont naïves, c'est qu'ils vivaient en monde clos, les seules informations dont ils disposaient étaient les nouvelles ou les croyances qu'ils s'échangeaient localement...
Tu vis à Paris mais, même aujourd'hui, dans certaines campagnes reculées, je suis sûre qu'on n'est pas si éloigné de tout ça...

Bosco, lui, t'emmènerait sur un chemin de province, oui, mais qui n'a rien d'authentiquement documentaire...Ce serait un chemin de poésie et d'imaginaire...Rien à voir avec Ramuz...


Dernière édition par coline le Lun 15 Déc 2008 - 14:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 13:49

Cadeau pour Expie: sourire
Voici ce grand succès que me chantaient ma mère, ma grand'mère...
Il faut écouter les paroles...On dirait une histoire d'amour de chez Ramuz...
C'était encore comme ça à ce moment-là (années 50-60...pas 1925!)... content
étoiledes neiges (chanson de Line Renaud...toujours vivante... sourire )

On va finir par faire un combat des vieux contre les jeunes aussi sur le forum?... sourire
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 14:39

coline a écrit:
Si le langage est pauvre, c'est qu'il est celui d'un petit monde "à l'écart"...en 1925!...
Prends-le comme un documentaire...
Si leurs croyances sont naïves, c'est qu'ils vivaient en monde clos, les seules informations dont ils disposaient étaient les nouvelles ou les croyances qu'ils s'échangeaient localement...
Tu vis à Paris mais, même aujourd'hui, dans certaines campagnes reculées, je suis sûre qu'on n'est pas si éloigné de tout ça...
Pitié!...Gardons-nous de l'ironie un peu méprisante...

Bosco, lui, t'emmènerait sur un chemin de province, oui, mais qui n'a rien d'authentiquement documentaire...Ce serait un chemin de poésie et d'imaginaire...Rien à voir avec Ramuz...

Je ne critique pas la pauvreté du langage, je n'ai juste pas tellement accroché au style.
Je ne critique pas non plus leurs croyances ! Même : on ne les voit pas assez, elles ne sont pas creusées.
Ce que je critique, ce sont les écrivains qui, sous prétexte de montrer de la naïveté, mettent en scène des comportements illogiques. L'illogisme et la naïveté, ce n'est pas pareil.
Le type qui remonte tirer au fusil en montagne, alors que les gens sont en alerte et qu'il sait très bien (car il a beau être "simple", il n'est pas idiot) que des coups de fusils, en montagne, ça s'entend rudement, je trouve ça très curieux, voire incompréhensible.
Ce n'est pas le parisien qui parle, là, c'est juste le bon sens.
Et la fille qui va remonter voir son fiancé, c'est tellement évident qu'elle va le faire ! C'est du bon sens, ça se voit à des kilomètres ! Et les gens du livre, sa famille, ses amis, ses connaissances, sont bien censés le voir, aussi, non ?
Eh bien non. Ca ne tient pas debout.
Si j'ai fait montre d'ironie méprisante, c'est juste pour le "scénario" que je trouve psychologiquement boîteux...

Les incohérences scénaristiques, ça m'agace, en quand je suis agacé, j'ironise.
Ah, un slasher movie, c'est un film dans lequel un gros méchant zigouille les gentils héros les uns après les autres. Le spectateur mange du pop-corn tout en sachant pertinemment que tous les "héros" vont passer à la casserole.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 15:24

Expie...je t'accorde tout à fait le droit d'écrire ce que tu veux sur La grande peur... (que je n'ai pas lu d'ailleurs)...
Moi -même je sais railler parfois...Hélas!...
Mais comme l'on peut trouver désuette et campagnarde l'atmosphère des romans de Ramuz (je l'ai déjà entendu) , c'est à cet aspect-là que j'essayais de venir en aide parce que je trouve que Ferdinand Ramuz mérite mieux que cela*...
Il m'apparaît injuste de le critiquer en faisant référence à des oeuvres très contemporaines...
Merci...je saurai ce que sont les slasher movies...



*Pour Claudel, Ramuz était l'« homme du Léman, l'habitant, le témoin et l'exposant de ce territoire clos où les convulsions de la nature se concertent pour laisser place à la conscience ».
Céline prophétisait qu'au XXIe siècle, on ne lirait plus parmi ses contemporains que Barbusse, Morand, Ramuz... et lui-même, tant il était épris de la langue authentique et de l'originalité de l'écriture de l'écrivain vaudois.
Longtemps réduite à sa dimension régionaliste, on redécouvre les qualités propres de l'oeuvre de celui qui, selon le mot de Stefan Zweig, avait le don de rendre « la simplicité sublime et le sublime simple ».
(Source L'Agora)
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 18:12

coline a écrit:
Mais comme l'on peut trouver désuette et campagnarde l'atmosphère des romans de Ramuz (je l'ai déjà entendu) , c'est à cet aspect-là que j'essayais de venir en aide parce que je trouve que Ferdinand Ramuz mérite mieux que cela*...
Il m'apparaît injuste de le critiquer en faisant référence à des oeuvres très contemporaines...
Ah non, ce n'est pas désuet du tout. D'ailleurs, je ne sais pas ce que c'est qu'une atmosphère désuette. C'est un autre monde, une autre époque, c'est tout.
Ce n'est pas plus désuet qu'un roman japonais du XIX siècle...

coline a écrit:
Il m'apparaît injuste de le critiquer en faisant référence à des oeuvres très contemporaines...

Ah non, ce n'est pas injuste ! Je jette des ponts entre Ramuz et des œuvres très contemporaines, montrant par là-même ce que sa construction (de son œuvre, pas des ponts) a de moderne et de populaire…
En effet, c'est une construction qui a fait ses preuves et qui est efficace, sinon elle ne serait pas reprise tant et plus :
1/ présentation de la catastrophe à venir ; on voit clairement que c'est la faute de l'administration, des supérieurs (le Président chez Ramuz, dans Alien c'est une manipulation de la hiérarchie ; le motif est économique chez Ramuz, il l'est également dans L'Aventure du Poséidon, etc.)
2/ exposition du petit groupe de personne qui va être plongé dans l'horreur. Ce petit groupe répond à des archétypes simples pour que chacun puisse s'y reconnaître ;
3/ l'horreur/la catastrophe arrive, et chacun réagit conformément à l'archétype auquel il appartient.

Que ce soit L'Aventure du Poséidon, Alien ou The Descent, c'est pareil à la Grande peur dans la Montagne de Ramuz.

C'est un beau compliment, non ? Ramuz à la base du cinéma populaire !
Il ne reste plus qu'à écrire la thèse !
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 18:24


(Commentaite hyper constructif : je trouve cet auteur trop "terreux")
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 18:51

eXPie a écrit:
Ramuz à la base du cinéma populaire !
Il ne reste plus qu'à écrire la thèse !

Tiens...Justement!...Mais je n'en ai vu aucun...

Films tirés de ses œuvres :
1933 : Rapt de Dimitri Kirsanoff tourné à Lens (Valais)
1938 : Farinet, L’or dans la Montagne de Max Haufler
1965 : Jean-Luc Persécuté de Claude Goretta
1966 : La Grande Peur dans la Montagne de Pierre Cardinal
1966 : Aline de François Weyergans
1968 : La Fille Sauvage de Maya Simon (film 16 mm, perdu)
1968 : La Beauté sur la Terre de Pierre Cardinal
1982 : La Grande Guerre du Sondrebond d’Alain Bloch
1983 : Adam et Ève de Michel Soutter
1984 : Le Rapt (La Séparation des Races) de Pierre Koralnik
1984 : Derborence de Francis Reusser
1987 : Si le soleil ne revenait pas de Claude Goretta
1996 : Farinet, héros et hors-la-loi d’Yvan Butler
1997 : C.F. Ramuz, l’apparition de la beauté de Pierre-André Thiébaud
1998 : Guerre dans le Haut-Pays (ou l'amour en guerre) de Francis Reusser
2006 : La Grande peur dans la montagne de Claudio Tonetti
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 20:15

c'est clair que ça "gros sabotte" pas mal et que pour la finesse ultime de l'étude des caractères on pourra envisager de trouver mieux ailleurs. de même que le côté "terreux" ou "fait pour faire terreux", je crois que c'est en partie ce qui m'avait bloqué dans ma première lecture.

que les curieux tentés ne s'y trompent pas : il y a beaucoup de vrai dans l'avis d'eXPie.

ce qui est resté efficace pour moi c'est l'ambiance et la "menace" qui reste indéfinie mi-réelle mi... "dans l'homme". Et le côté fou, qui décolle de la réalité.

Why not : adaptations par Herzog (c'est pour le côté naturel montagne et peur cosmique) ou Walter Hill (panique et gens qui se regardent de travers)... ou Carpenter : moins de brouillard ou de neige mais plus de Waches.

ce qui m'a fait accroché me fait conserver aussi de la curiosité pour autre chose.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 20:39


Ouais ben ça me donne toujours pas envie de m'y remettre.

...

Je passe.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 20:57

Ca "grossabotte"?... Shocked

Vous allez lui fiche la paix à ce pauvre Charles Ferdinand?...
Bon...qui l'a proposé en auteur du mois au fait?...Parce que c'est pas moi, hein!... jypeurien
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 21:09

hahaha rire

mais oui ça Grossabotte pas mal... mais pas mal... "pas mal"... bien, c'est quelque chose qui se goutte aussià sa juste valeur, avec un vrai plaisir. (quand ça marche pour le lecteur : moi par exemple).

singe
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 EmptyLun 15 Déc 2008 - 21:29

Mmm, il était au programme de mes lectures du mois, mais vous me désorientez un peu, là, tous. intense reflexion
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 2 Empty

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