Paul Thomas Anderson

Inherent Vice.

C'était (très) casse-gueule de vouloir adapter un roman de Pynchon. Anderson l'a fait. Et bien fait. On retrouve l'ambiance glamour, défoncée, alambiquée, tordue, qui louvoie et sort des idées fulgurantes de situations à la limite de l'absurde.

Mais...
C'est tellement Foutraque (mélange de Las Vegas Parano, Big Lebowski, Ferrara, Lynch, et Tarantino, sisi - ça en jette) qu'on s'y perd plus qu'un petit peu. Les fils de la narration sont emmêlés et demandent sincèrement plusieurs visionnages du film pour en percevoir tous les tenants et aboutissants.
Rajoutant à ça que le rythme est flottant.

Il y a des scènes qui pourraient devenir culte, avec des dialogues et des situations délirantes.
Et des moments où je perdais quelque peu d'intérêt pour ce qu'il se passait, et tombais dans une petite torpeur.

Reste que Anderson est parvenu à faire un film original et bien équilibré - il ne tombe jamais dans la provocation gratuite, ou le glamour dégoulinant. C'est drôle, et très bien réalisé.

A revoir.
(Mais bien en forme !)

Tout le monde semble dire que l'histoire est quasi incompréhensible. Je tenterais bien mais j'ai peur de m'ennuyer.

Marko a écrit:

Tout le monde semble dire que l'histoire est quasi incompréhensible. Je tenterais bien mais j'ai peur de m'ennuyer.

Pareil... 148 minutes, quand même...

Franchement moins ennuyeux que Birdman (ahaha !).

Vous avez déjà lu un livre de Pynchon ? J'ai ressenti exactement les mêmes sensations et interrogations avec le film d'Anderson. ça peut vous donner une idée.

Et puis, je pense que vos cerveaux sont sur un autre canal que le mien, probable que vous compreniez des choses qui m'ont échappées (mais débrouiller les fils n'est pas le plus important dans ce film. Au contraire. Le bazar mental, ça fait parti du truc.)
C'est tout de même très très bien filmé. Avec des scènes excellentes.
ça se tente !

En phase avec ton appréciation Queenie...
Des passages amusants, un peu délirants... et des passages où on est pas bien sûrs de tout comprendre, mais où on se dit que ça doit être la drogue.
A la fin, j'ai eu à près l'impression de comprendre... (mais ne me demandez pas de résumer... )

J'ai trouvé ça pas mal même si au fond, j'ai largement préféré There Will be blood ou The Master... (question de goût personnel aussi, sans doute)

Faut sans doute y aller en mode déjà-hallucinogène. Un film-trip en somme ?

colimasson a écrit:

Faut sans doute y aller en mode déjà-hallucinogène. Un film-trip en somme ?

Oui.
Mais avec des neurones en moins, tu risques de rater encore plus de choses de l'intrigue, mais ça peut être une solution. Ne plus réfléchir à la résolution, vivre le trip présent.

je viens de voir vos ressentis sur ce film, cela me rassure, surtout que je n'ai pas abordé le film au mieux de ma forme après une journée difficile !

de plus j'ai trouvé le doublage mauvais, j'avais l'impression que ce n'était pas les personnages qui parlaient et par moment la musique de fond (même si je la trouvais chouette) m'a coupé des dialogues.

Je n'ai pas vu le film mais lu le livre et il ressemble en gros à ce que vous dites : flottant, enfumé, délirant... Le commentaire sur le fil de Pynchon : clic...

(j'ai quand même très envie de le voir...)

J'ai vu le film en étant suffisamment en forme. Je l'ai bien aimé, je n'ai rien compris, mais avec le sentiment qu'en le revoyant plusieurs fois, je pourrais peut-être comprendre. Ça n'est donc pas du n'importe toi, c'est juste un peu frapadingue, sous substances... Très bien filmé, très bien interprété. Mais que me reste-t-il du film à part cette impression ? Beaucoup moins que Magnolia, par exemple (que j'ai vu plusieurs fois, ça aide peut-être).

Je ne sais pas quel sera le prochain film de Paul Thomas Anderson, il n'y a rien de commencé, semble-t-il.

Mais Paul Thomas Anderson (dont le dernier film en date, Inherent Vice, date de 2014) a fait quelques clips.
En 2015, il y a notamment eu Sapokanikan, de Joanna Newsom :


Et là (2016, donc), c'est Daydreaming de Radiohead (fil ici).


En 2015, il avait réalisé un documentaire : Junun, où l'on pouvait apparemment suivre Jonny Greenwood en voyage à travers le Rajasthan, où il a joué avec des musiciens indiens.