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 Coup de coeur et bar de la poésie

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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 13:55

bix229 a écrit:
Je ne sais pas si c' est mon préféré, mais il devrait te plaire ! [

Oui tu as raison, Bix! Il me plaît bien celui-là!

Oh je t'en ai trouvé un de Verlaine que j'aime de toutes mes forces! Je l'ai dans un vieux recueil qui était à ma grand-mère et qui s'appelle La Bonne chanson et autres textes ect... C'est le X.



Quinze longs jours encore et plus de six semaines
Déjà ! Certes, parmi les angoisses humaines
La plus dolente angoisse est celle d’être loin.

On s’écrit, on se dit comme on s’aime ; on a soin
D’évoquer chaque jour la voix, les yeux, le geste
De l’être en qui l’on mit son bonheur, et l’on reste
Des heures à causer tout seul avec l’absent.
Mais tout ce que l’on pense et tout ce que l’on sent,
Et tout ce dont on parle avec l’absent, persiste
À demeurer blafard et fidèlement triste.

Oh ! l’absence ! le moins clément de tous les maux !
Se consoler avec des phrases et des mots,
Puiser dans l’infini morose des pensées
De quoi vous rafraîchir, espérances lassées,
Et n’en rien remonter que de fade et d’amer !
Puis voici, pénétrant et froid comme le fer,
Plus rapide que les oiseaux et que les balles
Et que le vent du sud en mer et ses rafales
Et portant sur sa pointe aiguë un fin poison,
Voici venir, pareil aux flèches, le soupçon
Décoché par le Doute impur et lamentable.

Est-ce bien vrai ? Tandis qu’accoudé sur ma table
Je lis sa lettre avec des larmes dans les yeux,
Sa lettre, où s’étale un aveu délicieux,
N’est-elle pas alors distraite en d’autres choses ?
Qui sait ? Pendant qu’ici pour moi lents et moroses
Coulent les jours, ainsi qu’un fleuve au bord flétri,
Peut-être que sa lèvre innocente a souri ?
Peut-être qu’elle est très joyeuse et qu’elle oublie ?

Et je relis sa lettre avec mélancolie.

...

Le jour où un garçon me récite ça, avec le ton qu'il faut, je vais cacher ma tête dans un oreiller et pleurer toutes les larmes de mon corps!!!!
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 15:08

Ah Ah, c' est donc cela le test ?

Qu' en penserait Simone ? Very Happy
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 18:42

bix229 a écrit:
Ah Ah, c' est donc cela le test ?

Qu' en penserait Simone ? Very Happy

^^Je crois que Simone était assez fragile émotionnellement... Même si elle le cachait... très bien même... derrière une image qui je pense ne lui convenait pas parfaitement...

Le test? Quel test? Lol
Voyons il ne suffit pas que de ça!
Il faut bien plus! dentsblanches
Mais je suis sensible... J'avoue...
Me voilà découverte Bix!!!!!!! laugh
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 19:07

Nooooon quelle surprise, Lara ! Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 519158
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 19:18

bix229 a écrit:
Nooooon quelle surprise, Lara ! Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 519158

Moque toi! Suspect
T'as vu c'est un scoop! chut
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 19:54

Un grand classique de la poésie romantique anglaise. Mais derrière le "monument", j'aime beaucoup ce poème qui analyse de façon fine et attachante perception et sensations, adultes comme enfantines, et qui offre, comme toujours chez Wordsworth, une superbe évocation de la nature.


Lines Composed a Few Miles above Tintern Abbey
William Wordsworth


Five years have passed; five summers, with the length
Of five long winters! and again I hear
These waters, rolling from their mountain-springs
With a soft inland murmur.Once again
Do I behold these steep and lofty cliffs,
That on a wild secluded scene impress
Thoughts of more deep seclusion; and connect
The landscape with the quiet of the sky.
The day is come when I again repose
Here, under this dark sycamore, and view
These plots of cottage-ground, these orchard-tufts,
Which at this season, with their unripe fruits,
Are clad in one green hue, and lose themselves
'Mid groves and copses. Once again I see
These hedgerows, hardly hedgerows, little lines
Of sportive wood run wild; these pastoral farms,
Green to the very door; and wreaths of smoke
Sent up, in silence, from among the trees!
With some uncertain notice, as might seem
Of vagrant dwellers in the houseless woods,
Or of some Hermit's cave, where by his fire
The Hermit sits alone.

These beauteous forms,
Through a long absence, have not been to me
As is a landscape to a blind man's eye;
But oft, in lonely rooms, and 'mid the din
Of towns and cities, I have owed to them,
In hours of weariness, sensations sweet,
Felt in the blood, and felt along the heart;
And passing even into my purer mind
With tranquil restoration feelings too
Of unremembered pleasure; such, perhaps,
As have no slight or trivial influence
On that best portion of a good man's life,
His little, nameless, unremembered, acts
Of kindness and of love.Nor less, I trust,
To them I may have owed another gift,
Of aspect more sublime; that blessed mood,
In which the burthen of the mystery,
In which the heavy and the weary weight
Of all this unintelligible world,
Is lightened that serene and blessed mood,
In which the affections gently lead us on
Until, the breath of this corporeal frame
And even the motion of our human blood
Almost suspended, we are laid asleep
In body, and become a living soul;
While with an eye made quiet by the power
Of harmony, and the deep power of joy,
We see into the life of things.

If this
Be but a vain belief, yet, oh! how oft
In darkness and amid the many shapes
Of joyless daylight; when the fretful stir
Unprofitable, and the fever of the world,
Have hung upon the beatings of my heart
How oft, in spirit, have I turned to thee,
O sylvan Wye! thou wanderer through the woods,
How often has my spirit turned to thee!

And now, with gleams of half-extinguished thought,
With many recognitions dim and faint,
And somewhat of a sad perplexity,
The picture of the mind revives again;
While here I stand, not only with the sense
Of present pleasure, but with pleasing thoughts
That in this moment there is life and food
For future years.And so I dare to hope,
Though changed, no doubt, from what I was when first
I came among these hills; when like a roe
I bounded o'er the mountains, by the sides
Of the deep rivers, and the lonely streams,
Wherever nature led more like a man
Flying from something that he dreads than one
Who sought the thing he loved.For nature then
(The coarser pleasures of my boyish days
And their glad animal movements all gone by)
To me was all in all. I cannot paint
What then I was. The sounding cataract
Haunted me like a passion; the tall rock,
The mountain, and the deep and gloomy wood,
Their colors and their forms, were then to me
An appetite; a feeling and a love,
That had no need of a remoter charm,
By thought supplied, not any interest
Unborrowed from the eye. That time is past,
And all its aching joys are now no more,
And all its dizzy raptures. Not for this
Faint I, nor mourn nor murmur; other gifts
Have followed; for such loss, I would believe,
Abundant recompense.For I have learned
To look on nature, not as in the hour
Of thoughtless youth; but hearing oftentimes
The still sad music of humanity,
Nor harsh nor grating, though of ample power
To chasten and subdue.And I have felt
A presence that disturbs me with the joy
Of elevated thoughts; a sense sublime
Of something far more deeply interfused,
Whose dwelling is the light of setting suns,
And the round ocean and the living air,
And the blue sky, and in the mind of man:
A motion and a spirit, that impels
All thinking things, all objects of all thought,
And rolls through all things. Therefore am I still
A lover of the meadows and the woods,
And mountains; and of all that we behold
From this green earth; of all the mighty world
Of eye, and ear both what they half create,
And what perceive; well pleased to recognize
In nature and the language of the sense
The anchor of my purest thoughts, the nurse,
The guide, the guardian of my heart, and soul
Of all my moral being.

Nor perchance,
If I were not thus taught, should I the more
Suffer my genial spirits to decay:
For thou art with me here upon the banks
Of this fair river; thou my dearest Friend,
My dear, dear Friend; and in thy voice I catch
The language of my former heart, and read
My former pleasures in the shooting lights
Of thy wild eyes.Oh! yet a little while
May I behold in thee what I was once,
My dear, dear Sister! and this prayer I make,
Knowing that Nature never did betray
The heart that loved her; 'tis her privilege,
Through all the years of this our life, to lead
From joy to joy: for she can so inform
The mind that is within us, so impress
With quietness and beauty, and so feed
With lofty thoughts, that neither evil tongues,
Rash judgments, nor the sneers of selfish men,
Nor greetings where no kindness is, nor all
The dreary intercourse of daily life,
Shall e'er prevail against us, or disturb
Our cheerful faith, that all which we behold
Is full of blessings.Therefore let the moon
Shine on thee in thy solitary walk;
And let the misty mountain winds be free
To blow against thee: and, in after years,
When these wild ecstasies shall be matured
Into a sober pleasure; when thy mind
Shall be a mansion for all lovely forms,
Thy memory be as a dwelling place
For all sweet sounds and harmonies; oh! then,
If solitude, or fear, or pain, or grief,
Should be thy portion, with what healing thoughts
Of tender joy wilt thou remember me,
And these my exhortations! Nor, perchance
If I should be where I no more can hear
Thy voice, nor catch from thy wild eyes these gleams
Of past existence wilt thou then forget
That on the banks of this delightful stream
We stood together; and that I, so long
A worshipper of Nature, hither came
Unwearied in that service; rather say
With warmer love oh! with far deeper zeal
Of holier love.Nor wilt thou then forget,
That after many wanderings, many years
Of absence, these steep woods and lofty cliffs,
And this green pastoral landscape, were to me
More dear, both for themselves and for thy sake!





VERS ECRITS QUELQUES MILES EN AMONT DE TINTERN ABBEY

En revenant visiter les berges de la Wye
lors d’un séjour, le 13 juillet 1798

Cinq années ont passé ; cinq étés aussi longs
Que cinq interminables hivers ! Et à nouveau j’entends
Ces eaux qui depuis les sources des montagnes roulent
Avec un doux murmure terrestre. – A nouveau
Je puis admirer ces hauts escarpements
Qui en ce lieu sauvage et presque déserté font naître
L’idée d’une plus grande solitude, et marient
Le paysage à la paix du ciel. – Le jour
Est venu pour moi de m’apaiser à nouveau
Là, sous le noir sycomore, et de voir
Les lopins de terre de ces chaumières, les grappes de ces vergers
Qui, en cette saison, avec leur fruits non encore mûrs
S’abandonnent parmi les bois et les taillis
Et de leur simple teinte verte ne troublent pas
Le paysage vert et sauvage. A nouveau je puis voir
Ces haies, qui semblent à peine telles, mais plutôt
Des lignes de jeune bois ensauvagé ; ces fermes pastorales
Vertes jusqu’à leur porte même ; et des guirlandes de fumées
S’élevant en silence d’entre les arbres
Comme le signe improbable, dirait-on,
De vagabonds vivant dans ces bois de nulle maison,
Ou de la grotte de quelque ermite où, près de l’âtre
L’ermite solitaire est assis.

Bien qu’absentes longtemps
Ces formes de la beauté n’ont pas pour moi été
Tel un paysage devant l’homme aveugle :
Mais souvent, seul dans ma chambre, parmi le
Tumulte des villes et des cités, je leur ai dû,
Aux heures de lassitude de douces sensations qui
Dans le sang et tout autour du cœur se faisaient sentir
Et traversaient même mes plus pures pensées ;
Tranquille renaissance pour ces émotions
D’un plaisir enfoui depuis si longtemps que
Peut-être elles n’avaient en rien pu déterminer
Les meilleures décisions d’un homme bon,
Ses petits gestes, indéfinissables, inouïs
De bonté et d’amour. Je ne crois pas moins
Que c’est d’elles que je reçus un autre don
De plus sublime nature : cette humeur bénie
Par quoi le poids du mystère,
Par quoi le fardeau lassant, accablant
De ce monde incompréhensible
Est dissipé ; cette humeur sereine et bénie
Vers quoi nous mènent tendrement les affections,
Jusqu’à ce que le souffle dans notre écrin de chair,
Que même le battement du sang humain
Soient presque suspendus, que nous gisions,
Le corps endormi, devenus âme vive ;
Quand nous aurons l’œil apaisé par le pouvoir
De l’harmonie, et celui, profond, de la joie,
Nous pénètrerons la vie intime des choses.

Cela pourrait-il n’être
Qu’un vain espoir – mais non ! Oh, combien de fois
Dans les ténèbres, égaré parmi les innombrables formes
Qu’éclaire le triste jour, quand l’inquiétante
Et stérile agitation du monde, et quand sa fièvre
Ont flotté près de mon cœur battant,
Combien de fois, en esprit, me suis-je tourné vers toi
Ô sylvestre Wye ! Toi la vagabonde de ces bois,
Combien de fois mon esprit s’est-il tourné vers toi !

Et désormais, grâce
Aux rayons de ma pensée pourtant presque éteinte,
A coup de faibles, de pâles reconnaissances, et
Presque perplexe, semblant s’être rembrunie,
L’image en esprit s’est ranimée :
Et je me tiens ici, sensible non seulement
Au plaisir présent, mais aussi à ces séduisantes pensées
Qu’à présent il y a de quoi vivre et manger
Pour les années à venir. J’ose ainsi former cet espoir
Bien que sans doute j’aie changé depuis la première fois
Que je suis venu parmi ces collines, que tel un chevreuil
J’ai bondi au-dessus des montagnes, le long
Des rivières profondes et des ruisseaux solitaires,
Où que me menât la nature ; plutôt comme celui
Qui fuit sous la menace de ce qu’il craint que comme
Celui qui poursuivait la chose aimée. Car la nature alors
(Enfuis les plaisirs simples de mes jours d’enfance,
Enfuies ses courses d’animaux réjouis)
Me semblait absolument tout. Je ne puis me dépeindre
Comme j’étais alors. Le bruit des cataractes
Me hantait, retentissante passion ; j’avais faim
Des hauts rochers, de la montagne, du bois profond
Et lugubre, de leurs couleurs, de leurs formes :
Penchant, amour qui n’eut point besoin que vînt
Plus étrangement me charmer un sort conçu
Par la pensée, ou quoi que ce soit qui ne fût emprunté
A l’œil. – Cette époque est révolue,
Ses bonheurs entêtants ne sont guère plus, non plus
Que ses ravissements, ses vertiges. Et pour autant
Je ne me pâme, ne suis endeuillé ni ne maugrée :
Cette perte, d’autres présents lui ont succédé,
L’abondance l’a dédommagée, ai-je constaté. En effet
J’ai appris à considérer la nature, non pas comme lors
De mon insouciante jeunesse, mais par l’écoute assidue
De l’humanité, de sa musique calme et triste,
Non pas stridente, discordante, bien que de grand pouvoir
Car elle humilie et dompte. Et j’ai ressenti
Une présence qui m’a surpris avec la joie
De hautes pensées ; la conscience inouïe
De quelque chose mêlé au plus profond de mon être,
Qui habite la lumière des soleils couchants,
La rondeur de l’océan, l’air plein de vie,
Et le ciel bleu ; qui dans l’esprit humain
Est cet élan, ce démon qui fait s’animer
Les choses pensantes, les sujets de chaque pensée,
Et roule à travers toute chose. Et c’est pourquoi
Toujours je suis l’amant des prés et des bois
Et des montagnes ; et de tout ce qui nous est donné de voir
Depuis cette verte planète ; de l’empire puissant
Qu’ensemble l’œil et l’oreille créent à moitié,
Qu’ils perçoivent ; bienheureux que je suis ! de
Reconnaître dans la nature et le langage des sens
L’ancre de mes pensées les plus pures, la nourrice,
Le guide, le gardien de mon cœur, et l’essence
De tout mon être moral.

Mais bien heureusement jamais –
Fussé-je pas aussi bien élevé – je n’aurais pu
Souffrir le déclin de mon esprit créateur :
Car tu es près de moi, ici, sur les berges
De cette belle rivière ; toi, ma plus chère Amie,
Ma chère, chère Amie, et dans ta voix je retrouve
Le langage que mon cœur employait jadis, et je puis,
Dans les éclairs de tes yeux sauvages lire
Quels étaient les bonheurs de mon enfance.
Oh ! puis-je encore un court instant
Admirer en toi celui que je fus jadis, ma chère
Ma très chère Sœur ! Et cette prière je la fais
Sachant bien que jamais la nature n’a trahi
Le cœur qui l’a aimé ; c’est son privilège,
A travers les années de notre vie, de nous mener
De joie en joie : car elle informe à ce point
L’esprit que nous abritons, sa quiétude et sa beauté
Nous marquent tant, et elle nous nourrit si abondamment
En pensées élevées, que nulle mauvaise langue, qu’aucun
Jugement imprudent, non plus que les sarcasmes d’un égoïste,
Les saluts sans bonté, les mornes entretiens quotidiens
Ne sauront jamais nous vaincre, ou troubler
Notre foi réjouie que tout ce que nous voyons
Est plein d’une bénédiction. Et laisse donc la lune
Briller sur toi, par tes allées solitaires ;
Et laisse libre les vents brumeux des montagnes
De souffler contre toi : et dans quelques années,
Quand ces extases sauvages auront mûri
En un plaisir sobre, quand ton esprit
Sera l’abri de maintes formes adorables,
Et ta mémoire la demeure des doux bruits
Et des harmonies – oh ! alors enfin,
Si la solitude, la peur, la douleur ou le chagrin
Etaient ton lot, avec quelle pensées réconfortantes
De tendre joie tu rappelleras mon souvenir,
Et mes présentes exhortations ! Et si moi-même
Je devais être là où il me serait impossible d’entendre
Ta voix, et d’attraper dans tes yeux sauvages ces rayons
De mon existence passée, toi non plus, heureusement,
N’oublierais pas que sur les berges de ce délicieux courant
Nous fûmes ensemble ; et que moi, depuis longtemps
Un adorateur de la Nature, je suis venu ici,
Jamais lassé de mon ministère : disons plutôt aimant
Toujours plus chaleureusement, et mû d’un zèle si profond,
Du plus saint des amours. Non tu n’oublieras pas
Qu’après bien des errances, bien des années
D’absence, ces bois hérissés, ces hauts escarpements
Et ce vert paysage pastoral étaient pour moi
Les plus chers, aimés tant pour eux-mêmes
Que pour l’amour de toi.

Traduction de Maxime Durisotti
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MessageSujet: aint   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 20:34

THE TIGER

Tiger, tiger, burning bright
In the forest of the nigt
What immortal eye
Could framed thy fearful symmetry ?

In what distant deeps or skyes
Burnt the fire or thine eyes
Or What wings dare seize the fire ?

And what shoulder, and what art,
Could twist the sinews of thy heart ?
When thy heart began to beat
What dread hand forged thy dread feet ?

What the hammer, what the chains ?
In what furnece what thy brain
What the anvil ? What dread grap
Dared its deadly terrors clasp ?

When the stars threw down their spears
And watered heaven with their tears,
Did the smile is work to see ?
Did the who made the lamb make thee ?

Tiger, tiger, burning brigt
In the forest of the night
What immortal hand or eye
Dare frame thy fearful symmetry ?

William BLAKE Chants d' expérience

Tigre, tigre qui flamboies
Dans les forets de la nuit,
Quel oeil immortel osa
Ta terrible symétrie ?

Dans quels gouffres, dans quels cieux
Brula le feu de tes yeux ?
Y vit on jamais des ailes ?
Quelle main y prit ce feu ?

Quel bras et quelle science
Ont su te forger un coeur ?
En ton corps, quelles puissances
Ont mis ce noeud de fureur ?

Quelle enclume et quel marteau
Ont su forger ton cerveau ?
Quelle redoutable étreinte
Au brasier le prit sans crainte ?

Quand les étoiles jetèrent
Leurs fraiches lances là-haut,
Son Dieu qui fit l' Agneau ?

Tigre, tigre qui flamboies
Dans les forets de la nuit,
Quel oeil immortel osa
Ta terrible symétrie ?

William était un génie. De ces génies qui dérangent et qui font peur.
Qui blasphèment et crient fort.

Ses contemprains le traitaient de fou et voulaient l' enfermer toute sa vie
dans l' asile de Bedlam...
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 20:45

Merci pour ce poème, qui ressemble à une comptine hallucinée (Tiger, tiger, burning bright /In the forest of the night...).

Oui, Blake était un visionnaire, un véritable extra-terrestre pour son époque. Et même pour la nôtre. L'originalité et la puissance de son imaginaire ont peu d'égaux en poésie et en peinture.
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 21:01

Oui, Nezumi et graveur aussi...

Si vous allallez à Londres, visitez la Tate Gallery...
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 21:10

Ce "William Blake" me plaît bien, en tout cas ce poème-ci!
Vous pourriez m'en parler un peu plus. Je peux faire des recherches sur internet bien sûr mais j'aimerais mieux que se soit vous qui m'en parliez et que vous me donniez votre avis personnel. À moins qu'il ait un fil! Je vais voir ça!
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 21:21

Blake j'adore, mais j'en parle mal, mis à part pour dire que c'est un univers unique et impressionnant, ce qui est en dessous de la vérité. La présentation de l'éditeur José Corti est très bien:

Citation :
Le temps a rendu justice à William Blake qui, longtemps considéré comme un fou, fut l’immense poète, graveur et visionnaire que l’on sait, – éternel enfant, éternel “primitif” que son ardeur imaginative, son lyrisme, sa violence condamnèrent à n’avoir de renommée que posthume.
Autodidacte, il dénonce la raison tyrannique des philosophes, s’enflamme pour la révolution. Ses admirations sont aussi significatives que ses refus. Il préfigure quelques-unes des lignes de force du romantisme et goûte certains de ses grands intercesseurs, Swedenborg, Shakespeare, Dürer. Une vie intérieure puissante, une simplicité mystérieuse et désarmante guide son bras.
Dans Le Mariage du Ciel et de l’Enfer, il proclame l’unité humaine, attaque la prudence et le calcul au nom de l’épanouissement de l’être réconciliant désir, sagesse et raison. L’amour comme la haine étant nécessaires à la vie, c’est le choc des contraires qui provoque le surgissement de la force créatrice et la progression de l’être individuel. Il oppose ainsi la raison à la vision intuitive, à laquelle va sa préférence.
“L’astre Blake étincelle dans cette reculée région du ciel où brille aussi l’astre Lautréamont. Lucifer radieux, ses rayons revêtent d’un éclat insolite les corps misérables et glorieux de l’homme et de la femme” André Gide.

Tandis que je marchais parmi les flammes de l’Enfer, et faisais mes délices du ravissement du génie, que les Anges considèrent comme tourment et folie, je recueillis quelques-uns de leurs Proverbes ; car de même que les dictons en usage chez un peuple portent la marque du caractère de celui-ci, j’ai pensé que les Proverbes de l’Enfer manifestent la nature de la Sagesse Infernale, mieux qu’aucune description d’édifices au de vêtements.



If the doors of perception were cleansed everything would appear to man as it is, infinite. ( Si les portes de la perception étaient nettoyées, toute chose apparaîtrait à l'homme telle qu'elle est, infinie ). Cet autre extrait du Mariage du Ciel et de l'Enfer est particulièrement célèbre. Savez-vous pourquoi ? Wink
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 21:34

Merci Nézumi!
Alors selon Gide, ce Blake brillerait aux côtés de Lautréamont. Intéressant! ça m'interpelle! Je veux le connaître!
Par contre je ne peux pas répondre à ta question Nézumie. Surtout chez les poètes Anglais j'y connais Nada!
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 22:03

Je m' en doute, Nezumi !

Celui qui écrit :

Plutot étrangler un nouveau-né que bercer un désir inassouvi.

... Ne peut qu' avoir du mal à simplement vivre !
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 22:05

Lara a écrit:

Par contre je ne peux pas répondre à ta question Nézumie. Surtout chez les poètes Anglais j'y connais Nada!

Ca concerne la musique...Un célèbre groupe de rock des années 60 a tiré son nom d'un mot de cette phrase... attentif
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 EmptyMar 21 Juil 2009 - 22:10

Merci pr l'indice là c'est tout de suite plus simple. Sans trop chercher je dirai! The Doors!!!! cheers

(J'espère que c'est ça... honte )
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MessageSujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie   Coup de coeur et bar de la poésie - Page 10 Empty

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