Coup de coeur et bar de la poésie

bix229 a écrit:: Allez, puisque c'est l'anniversaire de mai 68, et bientot de la Commune
de Paris de 1871.

Cette chanson naive est évidemment faite pour etre chantée !

Si vraiment vous voulez l'écouter... content

clic

FAIT DIVERS

Il n'a pas fait de vieux os
ses os ont blanchi la nuit

il n'avait que sa folie
vous lui avez tiré dessus

il s'est mis à s' tasser
il s'est mis à s'manger
on n'avait jamais vu ça
un homme qui se mange
un homme debout qui s'insère
dans la félure de sa vie

hors du vivant
un homme que le vivant enferme

il a compté, s'amenuisant
les coups de pied de son sang
s'est vu descendre
le noeud coulant glissait bien

adieu la visite
salut les caves

dispersez-vous, rentrez chez vous

Gaston Miron. L'homme repaillé
colibri

Le Temps des cerises quand je l'entends j'ai des frissons.

encore un beau poëme si je devais le comparer à une peinture je dirais expressionniste.

bix229 a écrit:: FAIT DIVERS

Gaston Miron. L'homme repaillé

Bix...C'est une chanson ou un poème?...

C'est un poème, Coline, extrait du recueil L'homme repaillé.

colibri

bix229 a écrit:: C'est un poème, Coline, extrait du recueil L'homme repaillé.

Merci...Je ne connais pas du tout...

J'aurais peut etre du dire qu'il était québecois. C'est fait... colibri

Un poème extrait de "La Poésie arabe" (anthologie réunie et traduite par rené R. Khawam)

De ses longs cheveux se voilant...

Le voile a glissé sans qu'elle voulût
le voir tomber.
D'une main le saisit de l'autre
nous fit signe
d'avoir à craindre Dieu, en réprimant
notre curiosité avide.

Une main aux doigts teints,
souple, aux extrémités déliées
comme fruits de l'anam,
qui semblent ne pouvoir
se nouer, tant est grande
leur délicatesse.

Puis, de ses longs cheveux noirs
à demi bouclés se couvrant,
elle se ploya comme une vigne s'appuie
sur l'étançon qui la soutient.

Enfin elle te regarda comme
pour te rappeler que, malgré sa prière,
tu aurais pu obtenir
ce que tu n'as pas essayé de prendre...
lourd regard d'attente qu'un malade
adresse à ceux qui le visitent.

Al-Nabigha Al-Dhoubyani
(vers 535 - vers 604)

Ce fil a été plus ou moins abandonné. Je ne le retrouvais plus. Mal signalé peut etre...

Ils disent tous : " Il y aurait, il y a meme un enfer ! "

Blablabla ! le coeur ne doit pas s'émouvoir !

Si tous ceux qui font l'amour et qui boivent sont de l'enfer,

Demain le Paradis, comme lecreux de ma main, est désert.

Omar KHAYAM - Rubayat

CHANSON DE LA PLUS HAUTE TOUR

Oisive jeunesse
A tout asservie
Par délicatesse
J'ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s'éprennent.

Je me suis dit : laisse,
Et qu'on ne te voie :
Et sans la promesse de plus hautes joies.
Que rien ne t'arrete
Auguste retraite.

J'ai tant fait patience
Qu'à jamais j'oublie ;
Craintes et souffrances
Aux cieux sont parties.
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.

Ainsi la Prairie
A l'oubli livrée,
Grandie et fleurie
D'encens et d'ivraies
Au bourdon farouche
De cent sales mouches.

Ah ! Mille veuvages
De la si pauvre ame
Qui n'a que l'image
De la Notre Dame !
Est-ce que l'on prie
La Vierge Marie ?

Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J'ai perdu ma vie.
ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s'éprennent !

Arthur RIMBAUD Poèmes

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

Coup de coeur et bar de la poésie - Page 5 Bruegh10

Pieter Bruegel, La Chute d'Icare

Musée des Beaux-Arts
Wystan Hugh Auden

Sur la souffrance, ils ne se trompaient jamais,
Les Vieux Maîtres : comme ils comprenaient bien
Sa place dans la vie humaine, et qu’elle se produit
Pendant que quelqu’un d’autre est en train de manger ou d’ouvrir une fenêtre ou de passer avec indifférence ;
Et, tandis que les vieux attendent pieusement, passionnément,
La naissance miraculeuse, qu’il faut toujours qu’il se retrouve
Des enfants qui ne souhaitaient pas spécialement qu’elle arrive, en train de patiner
Sur un étang au bord de la forêt.

Ils n’oublient jamais
Que même l’horrible martyre doit suivre son cours
N’importe comment, dans un coin, quelque lieu en désordre
Où les chiens continuent de mener leur vie de chiens, et le cheval du tortionnaire
Frotte son innocent derrière contre un arbre.

Dans l’Icare de Bruegel, par exemple : comme tout se détourne
De la catastrophe sans se presser ; le laboureur a pu entendre
Le floc dans l’eau, le cri de désespoir,
Mais pour lui ce n’était pas un échec important ; le soleil brillait
Comme il devait sur la blancheur des jambes disparaissant dans l’eau verte,
Et le coûteux, le délicat navire qui avait dû voir
Quelque chose de stupéfiant, un garçon précipité du ciel,
Avait quelque part où aller et poursuivait tranquillement sa course.

Heureusement que tu es là Kena, sinon j'aurais pensé que ce fil n'interessait vraiment plus personne ! innocent

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

bix229 a écrit:: Heureusement que tu es là Kena, sinon j'aurais pensé que ce fil n'interessait vraiment plus personne !

je n'ai malheureusement pas beaucoup de poèmes en français pour participer.. Very Happy

Alors en anglais, en espagnol...

Avec un dico. Et puis il y a le feeling !

Comme pour le blues...

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

bix229 a écrit:: Alors en anglais, en espagnol...

Avec un dico. Et puis il y a le feeling !

Comme pour le blues...

je laisse ce travail aux professionnels - surtout que poèmes sont à mon avis encore plus difficile à traduire que des textes Wink

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