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| Emily Jane Brontë | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Mer 4 Jan 2012 - 19:07 | |
| Ce qui m'a d'abord frappé dans ce roman c'est le contraste entre une narration distanciée et un peu ironique bien que bienveillante (le récit en flashbacks de Mrs Dean) et le contenu du récit plutôt brut de décoffrage et dans la pure tradition du roman gothique avec un climat et des personnages qui m’ont rappelé les histoires de vampires. Car finalement Les Hauts de Hurlevent est une sorte de demeure maudite qui héberge en son sein un damné (ce gitan sorti de nulle part) qui absorbe l’énergie vitale de ceux qui l’approchent comme un vampire qui sucerait leur sang. Il y a d’ailleurs constamment une opposition entre la force tyrannique et perverse de cet enfant mal aimé devenu un monstre assoiffé de vengeance et les êtres exsangues, chétifs ou asexués qui deviennent ses victimes (surtout son fils le petit Linton). Le tout sur fond de relations souvent consanguines. Etonnant également ce mélange de naïveté presque adolescente dans la description de ces passions fébriles très excessives et la sauvagerie quasi expressionniste du paysage et des drames qui s’y déroulent. Comme chez Dostoïevski on se recentre principalement sur les personnages animés de pulsions qui les dépassent et évoluant dans des lieux dont on ne nous décrit que le strict minimum nécessaire. C’est le flot de passions antagonistes qui intéresse Emily Brontë. Elle semble exorciser de manière romanesque la violence familiale marquée par la figure de son frère Branwell qui était alcoolique et impulsif, faisant des accès de délirium et de violence. Heathcliff lui ressemble même s’il ne s’alcoolise pas. Sa haine et sa souffrance suffisent à le rendre effrayant. Et même lorsque la petite Catherine Linton tente de l’amadouer il continue son plan machiavélique de vengeance. A l’arrivée j’ai été à la fois emporté par cette histoire sombre et vibrante où l’amour et la haine s’opposent ou coexistent, où les femmes se consument de passion et les hommes s’entretuent physiquement ou moralement, mais avec le sentiment par moment d’assister aux fantasmagories un peu lassantes sur la distance d’une jeune femme nourrie de littérature romantique et gothique. C’est en même temps génial et un peu « trop » mais ça en fait le charme. En tout cas ça se dévore tout seul. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Mar 24 Juil 2012 - 19:34 | |
| Les Hauts de Hurlevent
Une relative déception. Je rejoins certains développements de Marko et le style m'a semblé inutilement hystérique et confus. Le récit d'Emily Brontë est certes puissant dans son emphase, porté par un personnage mémorable et presque sur-humain (Heathcliff), mais au final l'aventure me semble un peu vaine malgré quelques morceaux de bravoure. La psychologie n'est pas toujours soignée et la répétition de drames familiaux peut lasser dans sa dimension inéluctable. Il est intéressant d'enchaîner la lecture de Jane Eyre avec ce roman, tant les deux univers se complètent par de violents contrastes et une opposition de caractère. J'ai tout de même redécouvert Les Hauts de Hurlevent avec beaucoup d'intérêt, sans pouvoir y trouver mon compte dans ce labyrinthe de démesure. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Mar 24 Juil 2012 - 20:45 | |
| - Avadoro a écrit:
- Les Hauts de Hurlevent
Une relative déception. Ah oui, tiens... je l'ai lu il y a pas mal d'années maintenant, en anglais (j'avais un peu galéré), mais j'avais énormément aimé... Peut-être faudrait-il que je le relise... ou pas ! (mieux vaut rester avec un bon souvenir ?) Ça me rappelle un post d'Assouline sur son blog, [url=Relire des classiques, réviser son jugement]ici[/url] intitulé "Relire des classiques, réviser son jugement" (en l'occurrence, Assouline est très déçu par sa relecture de la Sonate à Kreutzer et Les Vagues...) | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Ven 14 Sep 2012 - 15:18 | |
| Les Hauts de Hurlevents, premiers chapitres et étonnement : mais c'est drôôôôle ! Un poil absurde et exagéré. J'aime cette surprise. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Ven 14 Sep 2012 - 15:50 | |
| Je l' ai lu deux fois et j' ai aimé encore plus à la deuxième. Il y a dans cette lecture quelque chose de fou et de magique qui se tisse après la lecture et laisse des traces... | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Ven 14 Sep 2012 - 15:57 | |
| - bix229 a écrit:
- Je l' ai lu deux fois et j' ai aimé encore plus à la deuxième. Il y a dans cette lecture quelque chose de fou et de magique qui se tisse après la lecture et laisse des traces...
Lu deux fois également. Chaque fois avec le même plaisir. Livre crédité de la médaille d'argent dans mon Top 10. | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Ven 14 Sep 2012 - 21:26 | |
| - Queenie a écrit:
- Les Hauts de Hurlevents, premiers chapitres et étonnement : mais c'est drôôôôle ! Un poil absurde et exagéré. J'aime cette surprise.
Ah bon? Je ne me souviens pas de ça. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Ven 14 Sep 2012 - 22:22 | |
| - odrey a écrit:
- Queenie a écrit:
- Les Hauts de Hurlevents, premiers chapitres et étonnement : mais c'est drôôôôle ! Un poil absurde et exagéré. J'aime cette surprise.
Ah bon? Je ne me souviens pas de ça. C'est le récit en flashback de la vieille servante de la famille qui est plein de malice et d'humour. Ça crée un contraste avec le côté rugueux et excessif de l'histoire passionnelle en elle- même. Comme si l'esprit du XVIIIe rencontrait la période romantique. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Sam 15 Sep 2012 - 13:46 | |
| En fait, dès les premières lignes, y'a une sorte d'humour grinçant et méchant. Lorsque Lockwood La façon dont lui-même se met en avant : Ouais, jsuis un gars bien, intelligent, et qui vient là parce que je ne supporte plus trop la compagnie des autres. Mais... pourtant, je viens emmerder mon propriétaire-voisin parce qu'il a l'air encore plus taciturne et ermite que moi. Un petit peu bête. Et il en prend pour son grade : le proprio (Heathcliff) le traite comme un abruti qui dérange, il fait des grimaces aux chiens pensant les narguer sans qu'ils le comprennent, et manquent de se faire bouffer par eux. Froussard et menacé, Heathcliff et Joseph (le ... gars qui sermonne) s'en moquent royalement et ne revienne pas à ses cris. Il est donc sauvé in extremis par une servante-cuisinière rougeaude qui fait des moulinets avec ses casseroles pour écarter la meute.
J'aime comme, direct, ce Lockwood en prend plein la poire de sa suffisance. Comme les personnages sont vraiment méchants, et sortent des phrases ou engrangent des situations où ils en prennent tous pour leur grade.
J'aime, par exemple, comme Cathy en fait des tonnes de caprices, de petites folies, et fait tourner les gens en bourrique pour finir par se rendre elle-même prisonnière de ses désirs.
Le vieux Joseph est désopilant dès qu'il entre dans une pièce, prononce ses sermons en maugréant, traite tout le monde d'hérétique et les envoie au diable.
En fait, les personnages sont tous tellement énormément caricaturaux, enfermés dans leur propre ligne de conduite, jusqu'à l'excès, qu'ils en deviennent marrant. Après je vois bien se profiler à l'horizon l'histoire d'amour passionnel, et les belles phrases qui les accompagnent, mais pour l'instant j'ai plus l'impression d'une mise en scène où l'auteur ridiculise les comportements de ses personnages, plutôt qu'une vraie tragédie romantique.
Est-ce que c'est vraiment drôle ? Ou est-ce que je ne comprends rien au livre et y trouve du second degré là où il n'y en a pas ? | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Sam 15 Sep 2012 - 13:55 | |
| Extrait désopilant (?) de Lockwood et des chiens : Heathcliff vient de dire à Lockwood de ne pas faire un geste en son absence, sinon les chiens, peu habitués aux visites, lui sauteront à la gorge. - Citation :
- Peu désireux de prendre contact avec leurs crocs, je suis resté assis sans bouger, mais, pensant qu'ils ne comprendraient sans doute pas des insultes tacites, je me suis malheureusement permis de cligner de l'oeil et de faire des grimaces au trio, et l'une de mes expressions de physionomie a tellement irrité madame [le chienchien] qu'elle est entrée soudain en furie et a sauté sur mes genoux. Je l'ai repoussée et me suis hâté d'interposer la table entre nous deux. Cette manœuvre a mis en émoi toute la meute : une demi-douzaine de démons à quatre pattes, de tailles et d'âges variés, sont sortis de leurs repaires cachés et se sont rassemblés. J'ai senti que mes talons et les basques de mon habit étaient les buts particuliers de l'assaut et, tenant de mon mieux les plus forts des combattants en respect avec le tisonnier, je me suis vu contraint de demander tout haut l'assistance de quelqu'un de la maison pour rétablir la paix.
Mr Heathcliff et son domestique ont gravi les marches de la cave avec un flegme mortifiant : je ne crois pas qu'ils aient mis une seconde de moins qu'à l'accoutumée, bien qu'autour de la cheminée une tempête d'aboiements et de glapissements fît rage. Par bonheur, un habitant de la cuisine a montré plus de hâte. Une forte gaillarde, la robe retroussée, les bras nus, les joues rougies par le feu, s'est précipitée au milieu de nous en brandissant une poêle à frire. Elle a manié cette arme, ainsi que sa langue, avec tant d'à-propos que la tourmente s'est apaisée comme par enchantement et qu'elle demeurait seule, haletante comme la mer après un ouragan, quand son maître est entré sur la scène. Le livre est vraiment truffé de moments comme ça, où l'un ou l'autre est plus ou moins ridicule. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Sam 15 Sep 2012 - 14:03 | |
| c'est très anglais comme humour non ? ça me rappelle parfois Dickens, surtout les personnages de l'Apre-Vent ! je vous mets un petit extrait ici : - Citation :
- Sept heures sonnèrent, et quelque temps après nous descendîmes dans la salle à manger. « Prenez garde, faites attention à vos pieds, » nous dit mistress Jellyby ; précaution fort utile, car les tapis, dépourvus de tringles et déchirés partout, n’étaient plus que de véritables pièges. On nous servit un cabillaud, un rosbif, des côtelettes et un pouding : un excellent dîner s’il avait été cuit ; mais, par malheur, c’était à peu près cru. La jeune femme embobinée de flanelle, et qui faisait le service, posait bout-ci bout-là tous les plats sur la table, sans s’inquiéter de rien. De temps à autre, la femme en patins, sans doute la cuisinière, entre-bâillait la porte et l’appelait aigrement ; une querelle s’ensuivait, et mille incidents qui entravaient le dîner : le plat de pommes de terre renversé dans les cendres, la poignée du tire-bouchon cédant tout à coup et venant frapper le menton de la jeune femme aux flanelles. Mistress Jellyby conservait néanmoins l’égalité de son humeur ; elle nous dit une foule de choses intéressantes sur Borrioboula-Gha, et reçut tant et tant de lettres, que Richard, assis à côté d’elle, compta jusqu’à cinq enveloppes à la fois dans la sauce du rôti : lettres de plusieurs comités de femmes ; comptes rendus et résolutions de plusieurs meetings ; questions relatives à la culture du café, aux indigènes du centre de l’Afrique. Mistress Jellyby envoya sa fille à trois ou quatre reprises différentes écrire ce qu’elle avait à répondre. Que d’affaires n’avait-elle pas, et quel dévouement à la cause !
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| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Sam 15 Sep 2012 - 21:27 | |
| - Marko a écrit:
- odrey a écrit:
- Queenie a écrit:
- Les Hauts de Hurlevents, premiers chapitres et étonnement : mais c'est drôôôôle ! Un poil absurde et exagéré. J'aime cette surprise.
Ah bon? Je ne me souviens pas de ça. C'est le récit en flashback de la vieille servante de la famille qui est plein de malice et d'humour. Ça crée un contraste avec le côté rugueux et excessif de l'histoire passionnelle en elle- même. Comme si l'esprit du XVIIIe rencontrait la période romantique. Je me souviens du côté rugueux mais pas de l'humour. Mais je l'ai lu adolescente, c'est trop loin pour ma mémoire de poisson rouge. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Ven 12 Oct 2012 - 14:09 | |
| Un très bon livre. Les pages se tournent vite et toutes seules, tout en laissant une atmosphère brumeuse, mystérieuse, et tendue. Il y a de l'humour dans l'excès, jusqu'à mener à une sorte d'apogée horrible et perverse. Heathcliff fait penser au diable (et je comprends l'analogie vampirique, mais son côté manipulateur est plus du côté d'un Faust de Goethe je trouve). Une vengeance qui se construit petit à petit. Et une histoire qui se répète comme une malédiction, un destin auquel on ne peut pas échapper. | |
| | | titete Envolée postale
Messages : 136 Inscription le : 04/07/2012
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Mer 18 Déc 2013 - 14:30 | |
| J'ai terminé la lecture de "Wuthering heights" en anglais. Un livre que j'ai dévoré tout simplement. Les parties de Joseph furent particulièrement difficiles à lire puisqu'écrites dans une sorte de phonétique retranscrivant son accent. Autant dire que j'ai bien souvent dû sauter quelques-unes de ses répliques. Le personnage Lockwood est assez ridicule (je rejoins Queenie sur ce point) mais je n'ai pas trouvé les autres personnages particulièrement drôles. Agaçant, terrifiant, pitoyable ou attachant et si jamais ridicule jamais dans un sens comique.
Le livre s'intéresse plus spécifiquement à la psychologie des personnages sans pour autant entrer dans les détails. Le choix de narration y est je pense pour beaucoup. On ne peut se référer qu'à leurs faits et gestes, ce qu'ils veulent bien dire (au contraire de Dostoïevski justement qui bien souvent écrit de longs passages introspectifs ou de dialogues/monologues psychologiques) et le jugement de Mrs Dean (qui a une mémoire phénoménale en passant). Du coup une part de mystère demeure.
Pour autant les personnages ne sont pas creux et je dirai qu'ils se tiennent. Peut-être sont-ils parfois un peu caricaturaux parce que se concentrant sur un unique but ? Pourtant le personnage de Heathcliff est plus multiple que ce qu'il en a l'air. Amoureux mais blessé par celle qu'il aime, par ceux qui l'ont élevé qui l'ont retiré de la misère pour le mettre finalement dans une autre misère. On croit qu'il cherche uniquement à se venger d'une bourgeoisie qu'il exècre mais la fin est tout de même un peu différente. Le personnage de Cathy Linton qui au fil de sa captivité (et du récit) évolue beaucoup. Comment ne pas comprendre le personnage de Hindley ? Je trouve à ce propos que comparé au Dracula de Bram Stoker les personnages sont bien plus crédibles, ne sont pas juste des clichés (mis à part peut-être les personnages secondaires).
J'ai aussi retrouvé en parlant de Dracula un thème présent : Que doit-on dire et ne pas dire ? Il y a toujours un questionnement sur ce qu'il faut cacher ou ne pas cacher, ou sur le fait que parfois ce que l'on ne veut pas dire est porteur de malheur et ce que l'on dit pour améliorer une situation produit l'effet inverse.
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Emily Jane Brontë Mer 18 Déc 2013 - 23:02 | |
| Chouette avis titete. ça me rappelle ma lecture.
C'est vrai que c'est spécifique de ce genre de roman, de l'époque : être défini par ce que l'on paraît, et ce que l'on fait. Faire constamment attention à rester "comme il faut". C'est peut-être ça qui me les a rendu un chouia caricaturaux. Mais au fil des pages, je finissais par combler les trous, et surtout, être happée par l'atmosphère.
Va peut-être falloir que je lise Dracula de Stoker... | |
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| Sujet: Re: Emily Jane Brontë | |
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| | | | Emily Jane Brontë | |
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