Eric Emmanuel Schmitt - EES

Lamouette a écrit:

Mais c'est le genre de bouquins qui me rappelle que ma famille a planté une forêt destinée à faire du papier, que ce fut long et douloureux pour les reins, et que je n'aimerais pas qu'on gâche un seul arbre pour une daube pareil. Je n'ose même pas le vendre à mes clients.

Les daubes devraient être imprimées uniquement sur du papier recyclé !

Lamouette a écrit:

Je n'ose même pas le vendre à mes clients.

C'est bien les libraires qui s'engagent et déconseillent des livres

Le sumo qui ne pouvait pas grossir

En refermant le livre d'EES, le sentiment qui domine est le soulagement. Le livre est court et écrit gros donc ça se lit vite. Arrive ensuite, la perplexité. Mais qu'est-ce qui lui a pris à l'auteur de publier ça? Et à son éditeur?

Entendons-nous. Je n'ai jamais pris EES pour un génie. Mais j'avais lu "Lorsque j'étais une oeuvre d'art" que j'avais trouvé sympa, divertissant et même marrant (bon pas au point de se rouler par terre quand même). Mais là...

L'écriture est plate, l'histoire est plate, et la morale de l'histoire est affligeante. Un adolescent maigrichon fâché avec le monde se découvre une passion pour les combats de sumo. Mais pour en devenir un lui-même, il faut qu'il arrive à grossir. Bien sûr pour réaliser son rêve il va devoir faire la paix avec son passé (très triste) et accepter le gros qui est en lui grâce à la méditation zen et à son maitre bienveillant.

Je passe sur le happy end amené avec la subtilité d'un pachyderme qui aurait marché dans une motte de beurre. C'est écrit à la façon d'une fable mais ça a la profondeur d'un épisode des teletubblies. Franchement, je crois que j'ai trouvé plus de matière à réflexion dans le dernier numéro de Elle (et pourtant Dieu sait que c'est loin, très loin d'être ma came).

odrey a écrit:

Je passe sur le happy end amené avec la subtilité d'un pachyderme qui aurait marché dans une motte de beurre. C'est écrit à la façon d'une fable mais ça a la profondeur d'un épisode des teletubblies. Franchement, je crois que j'ai trouvé plus de matière à réflexion dans le dernier numéro de Elle (et pourtant Dieu sait que c'est loin, très loin d'être ma came).

Je n'ai lu que Petits crimes conjugaux et Oscar et la dame rose. Je ne suis guère tentée d'en lire d'autres.

coline a écrit:

Le dernier pour moi a été "Oscar et la dame rose" qui a beaucoup été encensé mais qui, à mon point de vue, ne méritait pas vraiment les fleurs qu'on lui a données. Facile d'émouvoir avec un sujet pareil...Mais encore faut-il aller au fond des choses...surtout lorsqu'elles ont cette gravité!

aériale a écrit:

Voilà , je pense que tu as très bien résumé le problème :il ne va pas au fond des choses .
Il traite de sujets graves , mais on ne le sent pas totalement impliqué , presque insincère , et celà dérange .
Il tire avantage de ses facilités d'écriture pour nous pondre régulièrement un roman tous les ans , mais va effleurer un sujet de façon alerte et brillante peut-être , mais sur lequel il ne nous restera aucune émotion , aucun souvenir au final... On a la désagréable impression de s'être fait avoir !

En effet, pour Oscar et la dame rose, je m'attendais à un dialogue profond avec Dieu, ma déception fut cruelle.

coline a écrit:

-ce qui n'entame en rien, je suis d'accord avec toi, le capital de sympathie et d'estime que l'on a pour l'homme...érudit, fin et charmant...:)

bulle a écrit:

. J'aime beaucoup Eric Emmanuel dans toutes ses entrevues.

J'avoue que ses interviews m'intéressent toujours, j'aime sa manière de s'exprimer - que je n'ai pas retrouvée dans Oscar et Petits crimes.

odrey a écrit:

Je passe sur le happy end amené avec la subtilité d'un pachyderme qui aurait marché dans une motte de beurre. C'est écrit à la façon d'une fable mais ça a la profondeur d'un épisode des teletubblies. Franchement, je crois que j'ai trouvé plus de matière à réflexion dans le dernier numéro de Elle (et pourtant Dieu sait que c'est loin, très loin d'être ma came).

J'ai en main " Oscar et la dame en Rose" ( Je souhaite une dame en Rose à tous les enfants malades.) (mamie-Rose)

Citation :

- Dans mon pays, Oscar, il y a une légende qui prétend que, durant les douze derniers jours de l'an, on peut deviner le temps qu'il fera dans les douze mois de l'année à venir. Il suffit d'observer chaque journée pour avoir, en miniature, le tableau du mois. Le 19 décembre représente le mois de Janvier, le 20 décembre le mois de février, etc.. jusqu'au 31 décembre qui préfigure le mois de décembre suivant.
- C'est vrai?
- C'est une légende. La légende des douze jours divinatoires. Je voudrais qu'on y joue, toi et moi, Enfin surtout toi. A partir d'aujourd'hui, tu observeras chaque jour en te disant que ce jour compte pour dix ans.
-Dix ans?
- Oui, Un jour: dix ans
- Alors dans douze jours, j'aurai cent trente ans!
- Oui, Tu te rends compte?
Mamie-Rose m'a embrassé - elle y prend goût, je sens- puis elle est partie.

Donc pendant ces douze jours, Oscar vit des moments qu'il n'aura jamais la chance de vivre.
Mamie-Rose lui permet cette magie.
C'est un accéléré de la vie. De l'enfance, il passe par l'adolescence, à l'âge adulte ; au mariage

je terminerai mon livre sous peu.

J'ai aussi " La rêveuse d'Ostende" Débuté les premières pages seulement et " La part de l'Autre" éventuellement.

bulle a écrit:

" La part de l'Autre" éventuellement.

Roman fascinant où l'auteur imagine le parcours d'Hitler s'il avait été reçu à l'Académie de Vienne, parallèlement à son destin réel. C'est le roman d'EES que je préfère.

Orientale a écrit:

bulle a écrit:

J'ai aussi " La rêveuse d'Ostende" Débuté les premières pages seulement

Bulle, ce livre de Schmitt (que j'apprecie de tout mon coeur) est un echec. Le seul peut-etre...

Non, non. Le sumo qui ne voulait pas grossir aussi est un échec. Enfin, je trouve.

J'ai beaucoup de mal avec cet auteur... Mais les deux que j'ai lu sont La rêveuse d'Ostende et Le sumo qui ne voulait pas grossir . A vous lire ce ne sont pas les bons ! Ah si, j'avais essayé aussi Ma Vie avec Mozart mais dans l'édition pris à la bibliothèque il n'y avait pas le cd. Alors, j'avais abandonné.

Steven a écrit:

J'ai beaucoup de mal avec cet auteur... Mais les deux que j'ai lu sont La rêveuse d'Ostende et Le sumo qui ne voulait pas grossir . A vous lire ce ne sont pas les bons ! Ah si, j'avais essayé aussi Ma Vie avec Mozart mais dans l'édition pris à la bibliothèque il n'y avait pas le cd. Alors, j'avais abandonné.

J'aime beaucoup cet auteur. Les deux titres que tu cites je ne les ai pas lus justement car ils me tentaient beaucoup moins que les autres.

Eve Lyne a écrit:

bulle a écrit:

" La part de l'Autre" éventuellement.

Roman fascinant où l'auteur imagine le parcours d'Hitler s'il avait été reçu à l'Académie de Vienne, parallèlement à son destin réel. C'est le roman d'EES que je préfère.

Je me le réserve pour le mois de juin . J'ai lu les premiers message du fil à son propos , qui sont aussi encourageant que le tien. Donc , je devrais apprécier.

Orientale a écrit:

bulle a écrit:

J'ai aussi " La rêveuse d'Ostende" Débuté les premières pages seulement

Bulle, ce livre de Schmitt (que j'apprecie de tout mon coeur) est un echec. Le seul peut-etre...

Dommage alors, Il y a pourtant un bon début.
" La bibliothèque aux livres anciens avec des auteurs comme Georges Sand, Dickens, Victor Hugo,Maupassant,Daudet...

quelques passages:

Citation :

Quoique je savoure rien tant que la compagnie du papier imprimé, cette bibliothèque me mettait mal à l'aise sans que je parvinsse à comprendre pourquoi. Les tomes avaient de l'allure, reliés en cuir ou en toile avec un soin méticuleux, titres et noms d'auteurs poinçonnés en lettres d'or ; de tailles différentes, ils se suivaient avec variété, sans désorde ni symétrie excessive, selon un rythme qui témoignait d'un goût constant, et cependant... Sommes-nous si habitués aux éditions originales qu'une collection reliée nous déconcerte? Souffrais-je de ne pas distinguer mes jaquettes favorites? Je peinais à formuler mon embarras.

Citation :

Pourtant je consacre mon temps à la lecture .
Et à la relecture . Oui, surtout. Je relis beaucoup .
Les chefs-d'oeuvre ne se révèlent qu'à la troisième ou à la quatrième fois, non?
- À quoi repérez-vous le chef-d'oeuvre?
- Je ne saute pas les mêmes passages.
Elle saisit un volume en cuir grenat qu'elle entrebâilla avec émotion.
-L'Odyssée par exemple. Je l'ouvre à n'importe qu'elle page et je le déguste.
Appréciez-vous Homère, monsieur?
- Mais naturellement.

odrey a écrit:

Orientale a écrit:

bulle a écrit:

J'ai aussi " La rêveuse d'Ostende" Débuté les premières pages seulement

Bulle, ce livre de Schmitt (que j'apprecie de tout mon coeur) est un echec. Le seul peut-etre...

Je risque quand même le coup de finir ce livre.

Non, non. Le sumo qui ne voulait pas grossir aussi est un échec. Enfin, je trouve.

Steven a écrit:

J'ai beaucoup de mal avec cet auteur... Mais les deux que j'ai lu sont La rêveuse d'Ostende et Le sumo qui ne voulait pas grossir . A vous lire ce ne sont pas les bons ! Ah si, j'avais essayé aussi Ma Vie avec Mozart mais dans l'édition pris à la bibliothèque il n'y avait pas le cd. Alors, j'avais abandonné.

Ce sont mes premiers livres avec cet auteur, en pleine découverte.

Orientale a écrit:

"La vie avec Mozart" - j'aime bien, une belle approche de la musique d'Amadeus.
Le meilleur pour moi, c'est et ce sera (?):"L'Évangile selon Pilate"

noté.

Terminé Oscar et la dame en rose.
Pour ma part j'ai apprécié ce livre qui se lit très rapidement.
C'est un livre de la section enfant .
Je crois que la lecture de ce livre, peux aider les enfants malades.
Les enfants qui sont destinés à mourir , ce livre peux leur apporter une certaine magie.
Chaque jour devient une dizaine d'années.
Oscar meurt donc à 110 ans
12 jours vécus avec une rapidité d'une vie.

Citation :

Cher Dieu,
Aujourd'hui j'ai cent ans. Comme Mamie-Rose. Je dors beaucoup mais je me sens bien.
J'ai essayé d'expliquer à mes parents que la vie, c'était un drôle de cadeau. Au départ,
on le surestime, ce cadeau: on croit avoir reçu la vie éternelle. Après, on le sous-estime,
on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter.
Enfin, on se rend compte que ce n'était pas un cadeau, mais juste un prêt.
Alors on essaie de le mériter. Moi qui ai cent ans, je sais de quoi je parle. Plus on vieillit,
plus faut faire preuve de goût pour apprécier la vie. On doit devenir raffiné, artiste.
N'importe quel crétin peut jouir de la vie à dix ou vingt ans, mais à cent, quand on ne peut
plus bouger, faut user de son intelligence.
Je ne sais pas si je les ai bien convaincus.
Visite-les. Finis le travail. Moi je fatigue un peu. A demain, bisous, Oscar.

Cher Dieu,
Cent dix ans. Ça fait beaucoup. Je crois que je commence à mourir. Oscar.

Cher Dieu,
Le petit garçon est mort
Je serai toujours dame rose mais je ne serai plus Mamie-Rose. Je ne l'étais que pour Oscar.
Il s'est éteint ce matin, pendant la demi-heure où ses parents et moi nous sommes allés prendre un café.
Il a fait ça sans nous. Je pense qu'il a attendu ce moment-là pour nous épargner.
Comme s'il voulait nous éviter la violence de le voir disparaître. C'était lui, en fait, qui veillait sur nous.
J'ai le coeur gros, j'ai le coeur lourd, Oscar y habite et je ne peux pas le chasser.
Il faut que je garde encore mes larmes pour moi, jusqu'à ce soir, parce que je ne veux pas comparer
ma peine à celle, insurmontable , de ses parents.
Merci de m'avoir fait connaître Oscar. Grâce à lui, j'ai rie et j'ai connu la joie. Il m'a aidé à croire en toi.
Je suis pleine d'amour, il m'en a tant donné que j'en ai pour toutes les années à venir. A bientôt Mamie-Rose

p.s. Les trois derniers jours, Oscar avait posé une pancarte sur sa table de chevet. Je crois que cela te concerne.
Il y avait écrit: " Seul Dieu a le droit de me réveiller."

Moi, je suis folle de sa pièce Le visiteur, rencontre de Freud et de ... Dieu dans le cabinet du grand maître à Vienne, après l'invasion des nazis.

Bonjour à tous,

J'ai parcouru quelques messages concernant le fil de cet auteur et je dois dire que je suis surprise quand je lis qu'il ne va pas au fond des choses...
Je crois au contraire qu'il sait nous faire nous interroger sur soi-même et les autres et c'est certainement son but.
C'est à nous d'approfondir le fil de ses histoires qu'il narre, selon notre propre vécu.
J'admire EES, il m'a toujours enthousiasmée, touchée, et même émue...j'ai même aussi parfois souri alors que le sujet qu'il traite est difficile et lourd de conséquences et là je pense à "Oscar et la dame en rose"; Il manie sa plume avec une dextérité que je lui envie.
Le premier livre que j'ai lu de lui fût une nouvelle "La rêveuse d'Ostende" et j'ai enchaîné avec la "Tectonique des sentiments", une pièce de théâtre, puis "Odette toulemonde" (celui que j'ai le moins apprécié); "Oscar et la dame en rose", "Monsieur Ibrahim et les fleurs de Coran", "Le sumo qui ne pouvait pas grossir", "Milarepa"....
Le cycle de l'invisible m'a beaucoup apporté quant à la tolérance et au respect de l'autre.
Il reste pour moi un GRAND auteur....

Mélusine

En lisant le sumo je ne me suis pas du tout interrogée sur moi-même et sur les autres (ça, je le fais très bien toute seule) par contre je me suis demandée si ça valait vraiment le coup d'aller jusqu'au bout du roman. Heureusement il est très court.