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| Wislawa Szymborska | |
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+5bix229 swallow cecile Arabella kenavo 9 participants | |
Auteur | Message |
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cecile Posteur en quête
Messages : 95 Inscription le : 01/02/2009 Age : 55 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Mer 4 Fév 2009 - 10:35 | |
| Ce poème illustre bien toute la frustration de ne pas pourvoir dire -dans une langue qui n'est pas la nôtre- ce que l'on voudrait , parce qu'il nous manque les mots . | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Jeu 25 Juin 2009 - 20:56 | |
| Cécile, de voulais te demander, à propos de la poésie "L´amour au premier regard".
ou un jour face à face quelque part non dans la foule au téléphone mais c'est une erreur
J´essaie de le traduire en espagnol MAIS comparant une traduction et une autre dans des langues différentes il y a quelque chose qui cloche, dans le texte français.
(1) Le texte original polonais a- t-il été deformé, afin de pouvoir être chanté?
Car ce " quelque part non dans la foule" omet le "Sorry" des traductions anglaises:
perhaps in a revolving door ever being face to face? an "excuse me" in a crowd or a voice "wrong number" in the receiver.
Perhaps in a revolving door
face to face one day?
A "sorry" in the crowd
"Wrong number" on the phone?
(2) QUELQU´UN aurait-il la possibilité de me dire ce qui est réellement ecrit EN POLONAIS? Merci.
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Jeu 25 Juin 2009 - 21:15 | |
| Je vais essayer de te traduire le texte à partir du Polonais, mais je ne suis pas traductrice professionnelle et donc ce sera bancal, mais je vais essayer de coller le plus possible au texte :
Je voudrais leur demander, s'ils ne se rappellent pas - peut être dans une porte tambour un jour face à face ? un excusez-moi dans la bousculade de la foule ? une voix "Erreur" au télephone ? - mais je connais leur réponse. Non, ils ne se rappellent pas.
Il semble bien que le texte français que tu cites soit lacunaire. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 26 Juin 2009 - 10:39 | |
| MERCI Arabella, ta traduction restitue bien mieux l´authenticité du vers de Wislawa (que je lis en anglais). Il faudra quand on pourra, CORRIGER le texte de cette poésie qui figure sur ce fil, car il y a une infidélité dans la traduction, une lacune comme tu dis. C´est dommage qu´il manque cet " excusez-moi". Ta traduction est loin d´être bancale, Arabella, par contre, le vers "quelque part non dans la foule"l´était complètement. Maintenant, je peux traduire tranquille, en espagnol... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 26 Juin 2009 - 10:49 | |
| - swallow a écrit:
- l´authenticité du vers de Wislawa (que je lis en anglais).
je la lis en allemand.. et puisque je dois me fier à la traduction, je peux dire que dans cette langue elle me parle.. j'adore | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 26 Juin 2009 - 16:33 | |
| Moi qui a la chance de la lire dans la langue originale, je trouve qu'elle est sacrement difficile à traduire. Elle a un écriture très ramassée, elle utilise des mots très précis, en même temps qui ramassent plusieurs idées et sens. Elle joue sur les pré-fixes qui changent subtilement la signification d'un mot par exemple. En fait pour restituer pleinement le sens il faudrait utiliser plus de mots, ce qui à la fois casserait le rythme du poème, et serait un peu une interprétation du traducteur. Et il n'est vraiment pas simple de trouer un mot qui ramasse autant de sous-entendus que ce qu'elle fait. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 26 Juin 2009 - 16:39 | |
| Pouvant juger aussi pour plusieurs langues, je trouve toujours le travail de traduction pour poèmes le plus difficile.. mais si on veut que des poètes soient aussi connus en dehors de leurs pays - il faut faire confiance aux traducteurs.. et même si je ne lis que l'interprétation de son traducteur allemand - c'est sublime ce que je lis | |
| | | Burlybunch Agilité postale
Messages : 870 Inscription le : 29/09/2007 Localisation : Ci et là
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 30 Oct 2009 - 17:26 | |
| Comme promis, un petit topo. Je déconseille la lecture des extraits proposés à ceux qui ne la connaissent pas encore, puisqu'ils n'offrent qu'un aperçu tronçonné et nettement subjectif de ses textes; mais en revanche, je mettrai plus tard en ligne quelques poèmes entiers, dont je ne saurai trop vous pousser à la lecture! De la mort sans éxagérer(trad. Piotr Kaminski, Fayard, 1996) Ouvrage qui regroupe des textes extraits des recueils: Appel à Yeti (1957) / Sel (1962) / Cent blagues (1967) / Cas où (1972) / Grand Nombre (1976) / Les Gens sur le pont (1986) / Fin & début (1993). Arabella posait le problème de la traduction, et c'est justement ici bien quelque chose qui m'a surpris de trouver des textes aussi musicaux, fluides et vivants – il y a en tout cas, quelle que soit ici la responsabilité du traducteur, une vingtaine de poèmes que je trouve réellement formidables (en particulier à l'intérieur de « Grand Nombre »). Ce qui me plaît particulièrement chez elle, au bout de cette lecture, c'est la façon dont elle perçoit et rend compte de la réalité, d'un côté entièrement contingente et futile: °) le hasard en quelque sorte et à chaque événement ses hypothétiques variations non-réalisées - Spoiler:
- « Cas où », 1972
Cela put arriver. / Cela dut arriver. / Cela arriva avant. Après. / Ici. Là-bas. [...] Te voilà donc! De cet instant encore entrebâillé! / Une seule maille au filet – et toi à travers cette maille! / Quel n'est pas mon étonnement, j'en reste la bouche cousue. [...].
- « Gare », 1967
Ma non-arrivée dans la ville X a eu lieu ponctuellement. [...] Le train est arrivé quai trois. / Beaucoup de gens sont descendus. / L'absence de ma personne / suivit la foule jusqu'à sa sortie. / Quelques femmes m'ont remplacée / rapidement / dans cette marche rapide. [...].
°) l'altération voire le travestissement, - d'abord à travers un reflet obsolète - Spoiler:
- « Le vin », 1962
D'un regard il me fit plus belle, / et je pris cette beauté sans remords. / Heureuse, j'avalai une étoile. / Qu'il me réinvente maintenant / à l'image de mon reflet / dans ses yeux. Je danse, je danse / dans les flots de mes ailes soudaines. [...] Quand il ne me regarde plus / je cherche mon reflet / sur le mur. Et je en vois / qu'un clou privé de tableau.
- puis par le biais de l'art: la poésie, le théâtre, la peinture - Spoiler:
- « Impressions théâtrales », 1972
Pour moi de toute la tragédie, rien ne vaut l'acte six. / Les morts ressuscitant après la bataille, [...] les couteaux arrachés des coeurs, [...] les morts et les vivants bien ordonnés, / face au public. [...] Saluts par deux: / la fureur main dans la main avec la bonté, / la victime l'oeil tendrement plongé dans celui du bourreau, / le rebelle sans rancune avance près du tyran. [...].
- « Joie d'écrire », 1967
Où court cette biche écrite dans la forêt écrite ? [...] Elle emprunte ses pattes à la réalité / et, sous mes doigts, elle tend l'oreille. [...] Il y a, dans une goutte d'encre, une solide réserve / de chasseurs, l'oeil plissé et rivé sur la proie, / prêts à dévaler la pente périlleuse du stylo, / à fondre sur la biche, à la mettre en joue. [...].
- « Les gens sur le pont », 1986
Une bien étrange planète, et des gens bien étranges / qui subissent le temps sans vouloir l'accepter. [...] Il ne s'agit pas d'un tableau innocent. / On y a arrêté le temps. / On a tenté de réfuter ses lois. / On lui a dénié toute influence sur les évènements. [...].
- ou encore à travers les rêves, à travers lesquelles se maintient un « deuxième monde », ici associé à l'amour, fuyant ou mort; à la mémoire et au regret - Spoiler:
- « Je suis trop prêt... », 1962
[...] Il dort, / plus accessible maintenant à la caissière / entrevue autrefois dans un cirque ambulant [...] qu'à moi toute proche. / C'est pour elle que s'ouvre en lui la vallée rousse / d'automne, aux cimes enneigées, à l'air d'azur. / Moi, je suis bien trop près, / je ne saurais ainsi tomber du ciel. [...].
- « Un rêve », 1962
Mon mort sur le champs de bataille, mon poussière, / retrouvant l'apparence qu'il a sur sa photo [...] se met en route pour rejoindre mon rêve. Traversant les ténèbres éteintes depuis jamais, [...] il m'apparaît enfin au dedans des paupières, / en cet unique monde qui lui reste accessible. / Son coeur transpercé bat. [...].
et de l'autre ferme, nécessaire, et presque imposée °)le don de la naissance et sa dette, la mort - Spoiler:
[list ] [*]« Rien en cadeau », 1993 Rien en cadeau, tout emprunté. / Je suis endettée jusqu'aux oreilles. / Il faudra que je me rembourse, / que je paie ma vie de ma vie./ C'est ainsi que les choses se font. / Le coeur est à restituer, / le foie est à restituer, / et un à un chaque doigt. [...].[/list]
°)la réalisation unique de chaque instant « Prêt-à-vivre », 1976 Celui-là, je le recopie en entier, parce que l'aime beaucoup °) la civilisation, ses fausses promesses / guerre, haine & désolation - Spoiler:
- « Fin et début », 1993
Après chaque guerre / il faut bien nettoyer. / Un peu d'ordre dans tout ça / ne se fera pas tout seul.[...] Quelqu'un devra patauger / dans la fange et les cendres, / dans les ressorts des divans, / dans les débris de verre, dans les haillons sanglants. [...] Tout ceci n'est guère photogénique / et dure des années. / Toutes les caméras sont déjà / parties voir une autre guerre [...].
- « Fin de siècle », 1986
Il devait être mieux que les précédents, notre XX° siècle. / Il n'aura plus le temps de le prouver, / ses années sont comptées, / son pas chancelant, / courte sa respiration. / Trop de choses se sont passées / qui n'auraient pas dû, / et ce qui devait advenir, / n'est pas advenu. [...]
Bon, je ne développe pas plus, parce que ce n'est pas ce qu'il y a de plus intéressant, et vais plutôt prendre le temps qu'il me reste ce soir pour recopier quelques textes! Que chacun ainsi puisse saisir l'essence de son écriture, la singularité du ton, et des points de vues empruntés, l'humour souvent piquant de ses regards... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 30 Oct 2009 - 17:32 | |
| Non, la poésie et surtout celle de Szymborska ne se prete pas à l' analyse de détail... En tout cas pour moi. Je l' ai citée dans les Coups de coeur poétiques. Pour le pur plaisir de l' instant en la lisant et en recopiant un poème ! | |
| | | Burlybunch Agilité postale
Messages : 870 Inscription le : 29/09/2007 Localisation : Ci et là
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 30 Oct 2009 - 18:01 | |
| Voici trois textes assez différents. J'aime particulièrement "La femme de Loth".
Prêt-à-vivre (Grand Nombre, 1976)
Voilà du prêt-à-vivre. Pièce sans répétition. Corps sans essayage. Tête sans réflexion.
J'ignore le rôle qu'on me fait jouer. Je sais seulement qu'il ne peut être qu'à moi.
L'intrigue, je suis bien obligée de la démêler une fois sur scène.
Préparée à la diable pour cet honneur de vivre, j'ai du mal à soutenir le tempo de l'action. J'improvise, bien que l'improvisation m'écoeure. Je bute à chaque instant sur l'ignorance des choses. Mes manières fleurent sans doute la province. Mes instincts n'ont sûrement rien de professionnel. Le trac est une excuse, et une humiliation. Je trouve cruelles ces circonstances atténuantes.
Mots et réflexes impossibles à retirer, étoiles mal comptées, caractère comme un manteau boutonné en courant, voilà les conséquences pénibles de la hâte.
Ah, si j'avais pu seulement répéter un mardi, ou revoir les détails d'un jeudi, juste un seul. Mais voilà déjà vendredi, dont j'ignore le scénario. « Est-ce admissible? » je croasse (on ne m'a pas laissé le temps de m'éclairer la gorge en coulisse).
Trêve d'illusions, ce n'est pas une audition sommaire dans un environnement provisoire. Certes, non. Traversant le décor, je vois qu'il est solide. Je m'étonne de la précision des accessoires? La scène tournante semble rodée depuis longtemps. On a branché jusqu'aux plus lointaines nébuleuses. Et quoi que je fasse maintenant deviendra pour toujours ce que j'ai fait.
Ciel (Fin et début, 1993)
Voilà par quoi on aurait dû commencer: le ciel. Fenêtre sans rebord, sans feuillure, sans vitres. Ouverture et rien d'autre, mais ouverte largement.
Nul besoin d'attendre une nuit sans nuages, ni de lever la tête pour regarder le ciel. Je l'ai derrière mon dos, sous ma main, sur mes paupières. Le ciel m'enveloppe fermement, me soulève.
Les montagnes les plus hautes ne sont pas plus près du ciel que les vallées les plus profondes. Pas un endroit où il y en aurait davantage que dans un autre endroit. Un nuage est aussi lourdement écrasé par le ciel qu'une tombe. Une tombe n'est pas plus au septième qu'un hibou qui agite ses ailes. Une chose qui tombe dans le vide tombe du ciel dans le ciel.
Fluides, liquides, rocheuses, enflammées et aériennes étendues du ciel, miettes du ciel ciel qui souffle et ciel qui s'entasse. Le ciel est partout jusqu'aux ténèbres sous la peau. Je mange du ciel, j'évacue du ciel. Je suis piège piégé, habitant habité, embrasseur embrassé, question en réponse à question.
Le diviser en Ciel et terre n'est pas la façon idoine d'appréhender ce Tout. Ça permet juste de survivre à une adresse plus précise, plus facile à trouver, si jamais on me recherche. Mes traits particuliers: admiration et désespoir.
La Femme de Loth (Grand nombre, 1976)
Je me suis retournée, paraît-il, par curiosité. Mais je pouvais avoir d'autres raisons encore. Je me suis retournée par regret de ma coupe d'argent. Par mégarde, en renouant le lacet de ma sandale. Pour ne plus voir la nuque intègre de Loth, mon époux. Certaine soudain que si je tombais morte, il ne prendrait même pas le temps de s'arrêter. Par l'insoumission des humbles. Pour guetter les clameurs de la poursuite. Frappée par le silence, espérant que Dieu avait changé d'avis. Nos deux filles disparaissaient déjà derrière la colline. Je sentis la vieillesse en moi. Et la distance. La futilité du voyage. La torpeur. Je me suis retournée en posant mon baluchon par terre. Je me suis retournée par crainte, où poser mon pied. Sur mon sentier des serpents apparurent, des araignées, des mulots et des vautours blancs-becs. Tout ce qui vit, débarrassé soudain du bien et du mal, rampait et sautillait dans une terreur commune. Je me suis retournée sous le poids de la solitude. Et honteuse de fuir ainsi, sournoisement. Par désir de hurler, de revenir sur mes pas. Ou peut-être est-ce plus tard, quand le vent se leva, me dénoua les cheveux, et souleva ma robe. Certaine qu'on l'aperçut sur les murs de Sodome, qu'on accueillit ma honte d'un rire retentissant Je me suis retournée par colère. Pour me rassasier enfin de leur ruine. Je me suis retournée pour toutes les raisons invoquées. Je me suis retournée sans le vouloir. La pierre sous mon pied tourna en vrombissant. Un gouffre me barra la route tout à coup. Sur son bord, un hamster se dressait sur deux pattes. Et tous les deux, ensemble, nous nous sommes retournés. Non, non. Je courais encore, je rampais et je m'envolais, jusqu'à ce que les ténèbres tombent enfin du ciel, les oiseaux foudroyés et le gravier ardent. Essoufflée, je tournai plusieurs fois sur moi-même. Si l'on pouvait me voir, on croirait que je danse. Il se peut que mes yeux fussent restés ouverts. Sans aucun doute tombai-je en regardant la ville. | |
| | | Burlybunch Agilité postale
Messages : 870 Inscription le : 29/09/2007 Localisation : Ci et là
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 30 Oct 2009 - 18:07 | |
| - bix229 a écrit:
- Non, la poésie et surtout celle de Szymborska ne se prete pas à
l' analyse de détail... En tout cas pour moi. Je l' ai citée dans les Coups de coeur poétiques. Pour le pur plaisir de l' instant en la lisant et en recopiant un poème ! Oui, je te suis entièrement en fin de compte, ça m'est apparu superflu, mais j'avais déjà tapé l'essentiel... Rien ne vaut un recueil sous la main, et je crois d'ailleurs que je vais finir par me les acheter. Peut-être très vite | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Ven 30 Oct 2009 - 20:00 | |
| Moi, j' ai acheté : Je ne sais quelles gens, édité par Fayard... Une belle édition, et meme magnifique. L' autre recueil est plus difficile à trouver... Mais je surveille ! | |
| | | cecile Posteur en quête
Messages : 95 Inscription le : 01/02/2009 Age : 55 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Dim 15 Nov 2009 - 21:47 | |
| - Arabella a écrit:
- Moi qui a la chance de la lire dans la langue originale, je trouve qu'elle est sacrement difficile à traduire. Elle a un écriture très ramassée, elle utilise des mots très précis, en même temps qui ramassent plusieurs idées et sens. Elle joue sur les pré-fixes qui changent subtilement la signification d'un mot par exemple. En fait pour restituer pleinement le sens il faudrait utiliser plus de mots, ce qui à la fois casserait le rythme du poème, et serait un peu une interprétation du traducteur. Et il n'est vraiment pas simple de trouer un mot qui ramasse autant de sous-entendus que ce qu'elle fait.
Tout à fait d'accord . | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: L´appel au Yéti. Mer 9 Déc 2009 - 11:04 | |
| Est-ce que l´un d´entre vous pourrait me donner la version intégrale du poème " Jamais deux fois" de Wislewa Szymborska en français? (Cécile, Arabella?).
Des amis espagnols me signalent qu´il y aurait quelque chose qui cloche dans l´image mentale suggérée par la traduction espagnole, ( vers en caractère gras ). Nous disposons de la version intégrale en espagnol de "Nada dos veces" depuis que Paxi López a lu cette poésie, le jour de sa prise de posession, afin de prêter serment de sa nouvelle condition de Lehendakari, devant l´arbre de Guernika, en Mai 2009.
"Souriants, à moitié enlacés, nous essayons de trouver l'harmonie, bien que nous soyons aussi différents que deux gouttes d'eau claire." " Jamais deux fois " . (L´ appel au Yéti, 1957).
Nada dos veces Nada sucede dos veces ni va a suceder, por eso sin expenencia nacemos, sin rutina moriremos.
En esta escuela del mundo ni siendo malos alumnos repetiremos un año, un invierno, un verano.
No es el mismo ningún día, no hay dos noches parecidas, igual mirada en los ojos, dos besos que se repitan.
Ayer mientras que tu nombre en voz alta pronunciaban sentí como si una rosa cayera por la ventana.
Ahora que estamos juntos, vuelvo la cara hacia el muro. ¿Rosa? ¿Cómo es la rosa? ¿Como una flor o una piedra? Dime por qué, mala hora, con miedo inútil te mezclas. Eres y por eso pasas. Pasas, por eso eres bella. Medio abrazados, sonrientes, buscaremos la cordura, aun siendo tan diferentes cual dos gotas de agua pura. De "Llamando al Yeti" 1957 Versión de Gerardo Beltrán | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Wislawa Szymborska Mer 9 Déc 2009 - 18:24 | |
| Je n' ai pas le poème que tu cites, Swallow, peut etre dans l' autre recueil que je n' ai pas encore... A la place : A L' ARCHE Il se met à pleuvoir, et ce sera très long. Tous à l' arche, sinon où vous pourrez aller : poèmes pour voix seule, emportements privés, talents pas nécéssaires, curiosité futile, tristesses et angoisses de faible portée, envie de voir les choses sur les six cotés à la fois. Les rivières débordent, sortent de leurs lits. A l' arche : clairs-obscurs, nuances et demi-tons, caprices, ornements, détails infimes, stupides exceptions, signes oubliés, d' innombrables nuances de gris, jeu pour le jeu, larme du rire. A perte de vue, de l' eau et l' horizon brumeux. A l' arche : résolutions pour l' avenir lointain, joies de la différence, admiration des meilleurs, choix non limités à l' un ou à l' autre, scrupules désuets, temps de réflexion, confiance que tout ceci pourra encore servir. Pour le le bien des enfants que nous demeurons tous, les contes ont, d' ordinaire, une fin heureuse. De meme ici, nulle autre fin n' est concevable. La pluie aura cessé, les vagues retomberont, sur un ciel éclairé les nuages s' écarteront, et redeviendriont ce qu' il faut que soient les nuages au dessus des humains : sublimes et burlesques dans leur ressemblance aux iles bienheureuses, moutons, choux-fleurs, et couche-culottes. | |
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| Sujet: Re: Wislawa Szymborska | |
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| | | | Wislawa Szymborska | |
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