Barbara Pym

Arabella a écrit:

darkanny a écrit:

J'ai acheté "La douce colombe est morte " , j'ai bien fait ?

Oui, très bien. C'est peut être le plus cruel, mais l'un des meilleurs. Enfin je trouve.

Je dévore , je vais finir par croire que la société british victorienne(James) ou post victorienne (qui est ici évoquée par Barbara Pym ) passée au crible est un de mes sujets favoris , ils ont un talent fou ces auteurs anglo saxons

kenavo a écrit:

auteur anglais dont on ne trouve pas de livres en anglais???
À part un commentaire où il y la mention que Barbara Pym n'aimait pas trop la forme courte, je n'ai pas trouvé d'indication concernant titres de livres..
pas grave alors, je vais les lire en français

Quelle chance de pouvoir lire en plusieurs langues

darkanny a écrit:

Je dévore , je vais finir par croire que la société british victorienne(James) ou post victorienne (qui est ici évoquée par Barbara Pym ) passée au crible est un de mes sujets favoris , ils ont un talent fou ces auteurs anglo saxons

Cela me fait un tel plaisir de voir que vous êtres plusieurs à avoir découvert et aimé cet auteur, si peu de gens la connaissent, et je n'avais jamais vraiment réussi à la faire apprécier jusqu'à maintenant autour de moi.

Arabella a écrit:

si peu de gens la connaissent, et je n'avais jamais vraiment réussi à la faire apprécier jusqu'à maintenant autour de moi.

dommage que tu ne lis pas en anglais, il y a même une Barbara Pym Society: ici

Cela fait des années que je connais ce site Kenavo, il est en effet passionnant. Je peux quand même comprendre un peu l'anglais, ce qui m'embête c'est de lire de la littérature, parce que ce serait vraiment très lent.

Arabella a écrit:

Cela fait des années que je connais ce site Kenavo, il est en effet passionnant. Je peux quand même comprendre un peu l'anglais, ce qui m'embête c'est de lire de la littérature, parce que ce serait vraiment très lent.

J'aurais dû me douter que tu connais ce site
et concernant la lenteur pour lire en anglais: seulement au début.. si on prend l'habitude, cela va de mieux en mieux - et je parle d'expérience Des années que j'ai laissé de côté la lecture en anglais.. et puis je me suis donnée un peu plus de temps pour terminer un livre.. et maintenant ça va aussi bien qu'en français (tandis que l'allemand reste la langue dans laquelle je lis le plus vite)

Qu'est-ce que c'est bien ! arriver à tenir en haleine alors qu'il ne se passe pas grand-chose , un quatuor de personnages voire un peu plus , il y a une telle finesse dans l'écriture et comme l'a dit Arabella un peu plus haut une cruauté sous jacente qui fait presque mal au ventre quand on pense à la résonnance que les pensées pourraient avoir si elles étaient proférées à haute voix .
C'est de "la douce colombe est morte " dont je parle , je n'ai pas fini mais je ne peux m'empêcher d'en dire déja un mot.

C'est bien d'en dire un mot Darkanny, cela va me permettre de rappeler que Barbara Pym a été proposée pour être sur le portail le mois prochain et que si vous ne l'avez pas fait, votez pour elle

où où où ? c'est où les votes ?

Ici

Cele m'étonne d'une ancienne comme toi

ancienne , ancienne , même pas un an d'existence la Darkanny
merci mdame , j'ai voté

darkanny a écrit:

ancienne , ancienne , même pas un an d'existence la Darkanny
merci mdame , j'ai voté

je vois que je dois envoyer des mp tous les mois, le moment que j'ai installé les votes

-Quatuor d'Automne-
-Traduit par Martine Bequié-

Imaginez la vie de quatre personnes solitaires et vieillissantes, qui se retrouvent tous les jours au bureau (on ne sait pas ce qu'ils font mais ce n'est pas passionnant) chacun empétré dans ses manies, sa solitude et sa méfiance de l'autre. Sujet plombant par excellence, j'ai failli lâcher. Et puis très vite le tableau fade et sans relief apparent prend de la consistance. Barbara Pym épingle l'air de rien les petits travers de ces presques retraités et ils nous deviennent d'un coup atrocement drôles malgré leur décrépitude et leur horizon bouché.

Cela pourrait paraître cruel dit comme ça mais ça ne l'est pas vraiment. Bien sûr la mélancolie colore l'espace et l'espoir est mince dans ces croquis crépusculaires mais l'humour très british de l'auteure joue à fond sur la tangente. On est entre deux, le sourire en coin lorsque Marcia va dans sa remise compter son stock de bouteilles de lait et ses boites de conserve, amusé par les réflexions acides et toujours ronchonnes de Norman qui s'échappe parfois contempler les bêtes empaillées du musée préhistorique, interpellé par cette espèce d'indifférence mêlée de curiosité (on veut surtout se donner bonne conscience ) en regard de la vie du collègue et qui rythme tout le récit. Et puis attendri, et triste aussi parce que tous sont confrontés à ce temps qui s'effiloche sans que rien ne le démarque. Une vie sans aspérités avec juste des souvenirs de jeunesse un peu gâchée, des vêpres à honorer, et des noëls à passer. Parfois le coeur s'emballe et un d'eux se met à suivre l'autre, on ne sait pas pourquoi mais il ne va pas au bout. Sans doute parce qu'il est trop tard et que à quoi bon. Chacun dans son monde, familier et parfaitement inconnu de lui.

Arabella a écrit:

Cela semble leger, drôle, mais en réalité elle arrive à saisir toute la compléxité de l'être humain dans des existances ou en apparence il ne se passe pas grand chose, et ça c'est de la grande littérature.

Même si ici le thème profond n'est pas léger, c'est tout à fait cela. Raconter peu de choses mais en faire ressortir l'essence quelle qu'elle soit, c'est assez fort!

En tout cas, je suis à mon tour sous le charme de cette écriture, anodine mais pleine de finesse, où l'humour se revêt d'innocence pour faire mouche quand il faut. Le récit très simple est au service de la pensée et il nous laisse le coeur entre deux, avec un goût ambigü de doux amer comme dit très justement Sousmarin. Une petite pépite dont j'ai hâte de découvrir tous les recoins.

Merci au forum et à Arabella pour cette belle découverte!

Celui-ci est d'une tonalité différente de ses autres livres Aériale, plus grave, parce que le thème c'est quand même l'entrée dans la mort de ces personnes. Mais la finesse dans l'observation des petits riens, cette façon de disséquer des vies à partir des événements quotidiens, un regard acéré qui s'accompagne malgré tout d'une profonde tendresse pour les gens on les retrouve dans ses autres romans. Certains sont plus franchement drôles, comme par exemple Une corne d'abondance, ou un peu plus cruels comme La douce colombe est morte. Je les ai tous aimé, et y ai retrouvé les qualités propres à Barbara Pym. Le plus faible c'est Adam et Cassandre, c'est son premier elle avait vingt ans, et n'avait pas complètement atteint son maturité. Tous les autres sont recommandables.

Et Jane et Prudence , que j'ai commandé au hasard, tu l'as lu Arabella ? Ai-je fait un bon choix ou suis-je tombée sur le moins bon ?

C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym


si ça ne suffit pas....