Barbara Pym

darkanny a écrit:

C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym
C'est bien Barbara Pym


si ça ne suffit pas....

Bon. Mais si ce n'est pas bien ma vengeance sera terrible. Genre pyrokinésie.

Nezumi a écrit:

Et Jane et Prudence , que j'ai commandé au hasard, tu l'as lu Arabella ? Ai-je fait un bon choix ou suis-je tombée sur le moins bon ?

Je les ai tous lu Nezumi. Enfin tous les romans. Sauf le posthume qui n'a pas été traduit. Jane et Prudence n'est pas un de ceux qui m'ont le plus marqué, mais là il y a un côté subjectif, l'ordre de lecture, le moment. Et je ne l'ai lu qu'une fois. Mais c'est quand même bien l'univers de l'auteur, si c'est fait pour toi tu va aimer.

Nezumi a écrit:

Genre pyrokinésie

Ah c'était toi qui brûlais tous mes docs de rentrée !!!

Super commentaire Aériale, tu donnes envie de le lire. Pour l'instant, j'ai Secret, très secret dans ma PAL mais je note celui-ci pour une future lecture.

Merci Epi, le sujet m'a inspirée malgré la surprise du début. A la bibli cet apres' m j'ai failli en emprunter un autre. Mais ce sera pour la prochaine fois. Je ne veux pas me lasser trop vite (quoique ça m'étonnerait)

Arabella a écrit:

Celui-ci est d'une tonalité différente de ses autres livres Aériale, plus grave, parce que le thème c'est quand même l'entrée dans la mort de ces personnes. Mais la finesse dans l'observation des petits riens, cette façon de disséquer des vies à partir des événements quotidiens, un regard acéré qui s'accompagne malgré tout d'une profonde tendresse pour les gens on les retrouve dans ses autres romans. Certains sont plus franchement drôles, comme par exemple Une corne d'abondance, ou un peu plus cruels comme La douce colombe est morte. Je les ai tous aimé, et y ai retrouvé les qualités propres à Barbara Pym. Le plus faible c'est Adam et Cassandre, c'est son premier elle avait vingt ans, et n'avait pas complètement atteint son maturité. Tous les autres sont recommandables.

Je note je note Arabella!
Ce que je ressens d'emblée c'est cette acuité dont tu parles pour déceler sous les petits riens toute la trâme d'une existence. Regrets, rêves, envies d'autre chose, fantasmes ou résignation, tout un panel de sentiments profondément humains qu'elle a le don de suggérer par ses petites phrases assassines.
J'ai oublié mon livre, je ne l'ai pas sur moi, sinon je vous aurais recopié quelques extraits, j'en avais noté plusieurs.
Il me manque déjà.

J'aime beaucoup Barbara Pym, mais cela fait bien longtemps que j'ai rien lu de cet auteur, tu la rappelles à mon bon souvenir avec ton commentaire enthousiaste aériale !

Arabella a écrit:

Nezumi a écrit:

Et Jane et Prudence , que j'ai commandé au hasard, tu l'as lu Arabella ? Ai-je fait un bon choix ou suis-je tombée sur le moins bon ?

Je les ai tous lu Nezumi. Enfin tous les romans. Sauf le posthume qui n'a pas été traduit. Jane et Prudence n'est pas un de ceux qui m'ont le plus marqué, mais là il y a un côté subjectif, l'ordre de lecture, le moment. Et je ne l'ai lu qu'une fois. Mais c'est quand même bien l'univers de l'auteur, si c'est fait pour toi tu va aimer.

Je pense en effet que ça va me plaire. Aériale m'a déjà bien convaincue à Lausanne et son beau commentaire m'a renforcée dans l'idée.

La semaine dernière,chez le Bouquiniste,il y avait plusieurs Barbara Pym...J'ai regardé, cela me tentait mais j'avais déjà cinq livres dans les mains !! J'ai pensé tout de suite à vous ,les Parfumés et je me suis dis que je viendrais voir vos avis.....
J'aurais dû les prendre en plus,si je comprends bien il y avait entre autres Un brin de verdure.
Je vais être obligée d'y retourner !!!

Et oui Noémie tu aurais du acheter Barbara Pym

D'autant plus qu'on ne trouve plus certains titres qu'en occasion....

Je suis obligée d'y retourner,alors ???

Je viens de fermer "La douce colombe est morte" et bien, merci, Arabella de m'avoir offert ce precieux cadeau qu'est un livre de Barbara Pym. J'ai aussi "Une demoiselle comme il faut" et je ne resiste pas a le commencer.

Il etait si delicieux de plonger dans l'ambiance de ce roman. L'action se deroule a Londres et dans la campagne environnante, au debut du XXème siècle. Dans une salle des ventes, Leonora, femme entre deux ages a l'allure fort distinguee, fait la connaissance de Humphrey Boyce et de son jeune neveu, James. Ils sont antiquaires et s'interessent tous deux a cette dame si "epanouie" pour son age. Leonora est habituee a avoir des admirateurs tels que l'oncle : plutot ages, galants, riches, mais souvent un peu ennuyants. Et voila que le beau jeune homme James, l'attire bien plus. C'est ainsi qu'une relation oscillant entre amour filial, amour maternel, et amour tout court nait entre ces deux personnages. Mais James navigue aussi vers d'autres horizons de l'amour. On dirait un homme qui papillonne pas mal, ce qui d'apres moi, n'etait pas dans les moeurs de l'epoque.

J'ai aime aussi les personnages secondaires comme la vieille Miss Caton qui aide Humphrey Boyce a la boutique d'antiquites. La pauvre petite vieille a une tasse a grossiere facture ou elle boit son the qui fait honte a son patron et elle doit se cacher dans l'arriere-boutique. Meg, une des amies de Leonora est aussi une femme "accrochee" a un jeune homme qui se fiche d'elle. Il est difficile de vieillir, pour une femme !

Le milieu d'antiquaires dans lequel evoluent les personnages permet au lecteur de decouvrir bon nombre d'objets interessants, plutot de style victorien, puisque tel est le gout de Leonora.

J'ai enormement apprecie la plume de Barbara Pym, avec une belle pointe d'humour ou d'ironie, une cruelle realite (Leonora n'a pas de scrupules a mettre une petite vieille dans la rue) et quels personnages au caractere si bien trempe!

J'imagine combien d'agreables heures a passer j'aurai encore avec cette auteure!

Merci, Arabella!

Et bien voilà, Barbara Pym t'a d'avantage séduit que Tsypkin, tant mieux. Elle devient de plus en plus difficile à trouver, l'éditeur ne conserve au catalogue que quelques titres, et les autres on peut encore les trouver d'occasion. Pour combien de temps...;

Arabella a écrit:

Même s'il ne fait peut être pas partie des meilleurs des meilleurs de son auteur, Un brin de verdure est quand même très représentatif de l'univers de Barbara Pym, et tu ne sera sans doute pas depaysée dans ses autres livres.

Un brin de verdure

Comme tu le soulignes, très représentatif de l'univers de Barbara Pym, bien que je n'en aie lu qu'un seul autre: La douce colombe est morte qui m'avait paru un peu plus abouti.

On est toujours dans un village, au coeur de l'Angleterre, années 60-70, avec Emma anthropologue venue ici y faire de vagues recherches, un pasteur,Tom, veuf, légèrement cornaqué par sa soeur Daphné, et d'autres personnages, des bigotes, des vieilles filles, un couple baba cool, un critique d'art culinaire.

Tout le monde participe à sa façon à la vie de ce village dans des manifestations aussi désuètes qu'inintéressantes: ventes de charité avec une loterie dont les lots sont à eux seuls un emblème d'ennui, de mauvais goût et d'inutilité, la fête des fleurs qui consiste à orner le presbytère et l'intérieur de l'église avec des bouquets, des recherches sur un ancien village médiéval, la ballade de pâques dans la cour du Château....

Des rituels bien ancrés, une routine effrayante, pas le moindre changement en vue et quand on tente d'y échapper, comme Daphné qui s'installe avec une amie dans une maison à Birmingham, c'est à coups de remords et d'incertitude quant au choix opéré.

Le choix ou les choix, c'est le thème majeur martelé par l'auteur notamment pour son héroïne Emma quant à sa vie sentimentale, mais aussi pour tous les personnages secondaires du roman, qui se questionnent constamment et pas uniquement pour des choses très importantes mais pour un tas de détails quotidiens.

Mais finalement est-ce que ce n'est pas par des petites choses qui semblent anodines que de grandes questions voient le jour ?

Je pense que c'est un peu le message de Barbara Pym qui arrive à imprimer un regard ironique mais pas désabusé ni méprisant sur tous ces personnages qui tentent de donner un sens à leur vie dans un monde encore étriqué mais prometteur de grand changements.

"la douce colombe est morte" de Barbara PYM

c'est l'histoire d'une charmante célibataire d'âge mur et de sa rencontre lors d'enchères avec 2 messieurs antiquaires, l'un de son âge Humphrey et son jeune neveu James. Bien que très charmante Léonora voit s'enfuir le temps dans son miroir et elle trouve en James sa dernière chance d'un amour romantique, comme elle l'a toujours imaginé : promenades, invitations au restaurant, fleurs, tendre complicité, prévenance.

"Léonora se flattait que sa vie fut à l'image de sa sérénité, au-delà de toute passion, ou, plus rarement, de l'émotion retrouvée dans la paix de la mémoire. Mais y avait-il eu vraiment, de la passion - ou même de l'émotion ? Une ou deux scènes de larmes au lit - car elle n'avait jamais aimé ce genre de choses - et maintenant c'était un tel soulagement de ne plus avoir à s'inquiéter.
Ses amis hommes étaient pour la plupart des messieurs cultivés d'un certain âge, qui admiraient son élégance et ne demandaient rien de plus que le plaisir de sa compagnie. Des hommes qui n'étaient pas sans ressembler à Humphrey Boyce, en vérité"

Elle a deux amies dont elle n'apprécie pas leur choix de gérer elles aussi la solitude, l'une Liz a reporter son amour sur ses chats, l'autre Meg qui a besoin de la présence d'un jeune homme homosexuel qu'elle materne dans sa maison.

Léonora a une vie confortable dans sa maison meublé en style victorien. Une rivalité jamais exprimé s'installe chez Humphrey vis à vis de son neveu James, qui a l'affection de Léonora, alors qu'il souhaiterait plus d'intimité avec Léonora alors que,patiemment, mais sûrement, elle installe James dans son univers et jusque dans sa maison. Ayant eu connaissance de l'aventure que James a avec une jeune fille, Léonora fait transférer les meubles de James dans un étage de sa maison dans l'appartenant de sa locataire, une vieille fille qu'elle a sans scrupule "expulsée".

Elle ignore qu'au cours de son voyage en Europe James a fait la connaissance de Ned, jeune homme dont Léonora reconnait d'emblée comme un adversaire. James s'éloigne de Léonora pour vivre discrètement son amour avec Ned, jusqu'à ce que ce dernier lassé de son aventure avec lui retourne aux USA, non sans avoir culpabilisé James sur son attitude envers Léonora et l'avoir incité à renouer des liens avec elle.


James que Léonora, comme dans ces vers

"j'avais une colombe et la douce colombe est morte ;
Et j'ai pensé qu'elle était morte de chagrin..."
"O, quel pouvait bien être ce chagrin ?
Ses pieds étaient liés par un unique fil de ma propre main tissé"

s'était attaché, s'était envolé et à son retour elle n'avait pas voulu reprendre le fil brisé ; "on le comprend".

L'homosexualité est abordé avec sagesse, presque indifférence, ni les personnages, ni l'auteur n'apportent de jugement.

L'utilisation justement de ce pronom impersonnel "ON" accentue la distance entre l'univers de cette classe de gens et les autres

"On a le sentiment que le simple fait de se servir de pétrole est quelque peu dégradant - le genre de choses que font les Noirs, qui renversent les poêles à mazout et mettent le feu."

"En outre, il y avait des gens qui s'étaient rassemblés autour, criant et s'exclamant, un homme et deux petits garçons avec maman et grand-mère, sans doute, en cardigan d'orlon blanc assez transparents et robes fleuries. Comment des gens pareils arrivaient-ils à se libérer pendant la semaine ? se demanda Léonora."

L'écriture est agréable et douce, mais cet univers feutré et ces personnages satisfaits de leur sort mais si ignorants des gens qui ne sont pas de leur milieu ont considérablement contribué à diminuer le plaisir de lecture.

cependant merci à Arabella pour ce choix.


dois-je tenter un autre livre dans un autre univers ?

Quatuor d'automne

Letty , Marcia, Norman et Edwyn, tous sexagénaires ou en passe de l’être , se retrouvent chaque jours au bureau, ou plutôt dans « une espèce de bureau » dont on ne saura rien. Ils n'ont en commun qu'une profonde solitude, une vision du monde « doucement étriquée », menée par l'ordinaire et le qu'en-dira-t-on. Trop pris dans le carcan des convenances pour partager autre chose qu'une tasse de café à la pause. Quand les deux femmes partent à la retraite, chacun se rend compte qu'il ne peut s'empêcher de penser aux autres, de petits contacts se prennent, le sentiment de plaisir se cache pudiquement derrière le sens du devoir. Les relations évoluent (évoluent est presque excessif, je dirais plutôt se décalent légèrement), et l'idée les effleure, au moins un instant, qu'ils peuvent peut-être s'autoriser une émotion dans leur vite monotone.

Barbara Pym met une réelle émotion à nous raconter ces personnages d'exclus, qui n'intéressent personne, et ne savent comment procéder pour tisser des liens qui les effraient sans doute. Elle y met aussi un humour tout à fait British, en demi-teinte, tiraillé qu’on est entre la compassion et l'amusement. Cette histoire est tout à fait sordide, de gens petits, condamnés à la modestie voire à la mesquinerie, exclus de la vie, mais Barbara Pym, dans une prose et une attention à ses personnages très élégantes, en fait un conte à la fois tendre et drolatique ; elle arrive à nous faire ressentir de la sympathie pour ses personnages transparents à force d'inconsistance, dérisoires dans leur incapacité sociale. La classe !

Et de jolies petites phrases comme celle-ci:

Citation :

Nous avons terminé par la glace, raconta Letty. Il y avait un tel choix qu'on avait l'impression d'être de nouveau des enfants.