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| Hella S. Haasse [Pays-Bas] | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Ven 6 Juin 2008 - 23:09 | |
| La source cachée - Citation :
- 4e de couverture
Au cœur des bois, cernée d’un rempart de végétation luxuriante, se tapit la maison Breskel. A la faveur d’une période de convalescence, Jurgen arrive dans cette ancienne propriété des grands-parents maternels de sa femme, Rina, pour vider la bâtisse inhabitée depuis des années avant de la vendre. Ensorcelé par l’atmosphère exceptionnelle des lieux, intrigué par l’histoire de cette famille qu’il connaît si peu, il se met à creuser dans le passé de ceux qui ont vécu là. Un passé d’où émerge Eline, la mère de Rina, morte des années auparavant dans des circonstances mystérieuses, un caractère passionné et romantique épris de liberté avec lequel il sent peu à peu s’établir une étrange communion. Avec une grande finesse psychologique et une sensibilité pleine de malice, Hella S. Haasse ouvre les portes de son univers très féminin à un homme qui se cherche, s’invente, se découvre et finalement se révèle, dans une maison hantée d’intuitions et de souvenirs, par la grâce magique d’une métaphore mythologique. Même si j’ai dû ‘abandonner’ la famille Kerkhoven avec regret, j’ai voulu continuer d’explorer le monde littéraire de Hella Haasse. Et quel beau moment de lecture attend derrière ce petit livre qui a à peine 150 pages ! Un tiers du livre est presque entièrement dévouée à des descriptions de la nature autour de cette maison Breskel, que le héros du livre Jurgen découvre. La maison est cachée dans la lumière incertaine des bois, comme un coquillage au fond de l’océan. Entre les murs flotte un bruissement de vent dans la cime des arbres, de gouttes de pluie sur le sable, de fuites invisibles d’animaux à travers les fourrés. La maison est séparée du bois de trois côtés par un fossé profond, couvert de lentilles d’eau ; un pont mène à la cour intérieure, pavée de pierres plates, grises, entre lesquelles pousse l’herbe. Les fenêtres, qui emprisonnent le reflet des arbres, semblent aussi vertes qu’eux. Le lierre s’accroche au mur et au toit, et la balustrade de la terrasse est envahie par une prolifération de roses. Derrière la maison s’étend une combe avec ses ondulations de terrains herbus, un vallon plein de bouleaux – je présume que des violettes y poussent encore en automne -, à part cela, seulement la forêt, rien que la forêt ombreuse et verte.J'avais envie de vous copier toutes ces textes en relation avec ses descriptions de la nature Mais naturellement les recherches de Jurgen dans cette maison va l’emmener à découvrir un secret de la famille de sa femme et la façon que Hella Haasse emploie pour nous dévoiler peu à peu le fin mot de cette histoire est passionnante comme un polar.
Dernière édition par kenavo le Sam 7 Juin 2008 - 10:49, édité 1 fois | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Ven 6 Juin 2008 - 23:13 | |
| Et puisqu’elle prend recours à la mythologie, je copie ici le texte qu’elle a choisi pour décrire le ‘sort’ de la mère de la femme de Jurgen Artémis sauvant Aréthuse d'AlphéeVoici, autant que je m’en souvienne, l’histoire d’Aréthuse, la nymphe qui fut changée en source. Elle appartenait à la suite d’Artémis, déesse de la chasse et de la lune. Un jour, Aréthuse descendit se baigner dans les vagues du fleuve Alphée. Le dieu-fleuve la vit et tomba amoureux d’elle. Elle s’enfuit, mais le fleuve sortit de son lit pour la poursuivre. Aréthuse, redoutant la passion déchaînée du fleuve écumant, invoqua sa protectrice, la chaste et solitaire Artémis. La dééesse la métamorphosa en une source, mais Alphée la reconnut aussi sous cette forme. Par une faille du sol rocheux, la source devenue rivière disparut dans des grottes souterraines. Elle espérait ainsi pouvoir échapper à une union avec la fleuve impétueux. Elle se fraya un chemin à travers les ténèbres des enfers ; mais, lorsqu’après une errance interminable elle réapparut au-dessus du sol, elle trouva là Alphée, le fleuve, qui l’avait suivie à travers les grottes de l’Hadès. Aréthuse n’opposa plus de résistance ; le fleuve et la source ne firent qu’un et continuèrent ensemble à couler vers la mer. Est-ce que j'ai déjà mentionné que j'aime les histoires de la mythologies | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 24 Juin 2008 - 16:08 | |
| Viser les cygnes - Citation :
- 4eme de couverture
Un carnet de bal transmis de mère en fille est pour Hella S. Haasse le point de départ d’une plongée dans sa mémoire. Mais en évoquant ses deux grand-mères, ou d’autres membres de son arbre généalogique, c’est finalement son "art poétique" qu’elle dévoile, dans un récit émaillé de clins d’œil à son univers romanesque. Car sous nos yeux les souvenirs ou anecdotes de la réalité familiale se redéploient spontanément dans une brève et brillante fiction mettant en scène un jeune Australien qui vient de perdre son grand-père : en quête de racines, qu’il a rêvées aborigènes, il part faire une longue marche dans le bush. Au gré de ses réminiscences, selon un fil directeur qui a pour emblème le cygne, l’écrivain interroge la part d’héritage collectif présidant à la formation de chaque individu, et la persistance du passé dont se nourrit secrètement chaque destinée humaine. Le livre est 'classé' "récit" et non pas roman. Hella S. Haasse raconte dans ce livre des événements réels - et personnels. En quelque sorte elle 'peint' l'arbre généalogique de sa famille - tout en retournant chez les grands-parents des deux côté s. Ceci l'emporte en Allemagne aussi bien qu'à Java. Et en prenant la direction des descendants, elle arrive jusqu'en Australie où son frère a choisi de faire sa vie et à travers les yeux de son neveu elle part dans le bush australien. Mais en même temps il ne faut pas se méfier du talent espiègle de Hella Haasse. Parce qu'elle mélange faits réels avec inventions de sa part. Si on aime l'écriture de Hella Haasse, on va aimer ce livre. Elle ne se contente jamais de raconter qu'une "simple" histoire, mais y met aussi de la mythologie, littérature, musique, histoire.. c'est un plaisir de lire ses allusions concernant différents sujets. Mais je ne conseillerais ce livre pas à quelqu'un qui ne connait pas les écrits de Hella Haasse. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 24 Juin 2008 - 18:04 | |
| Très intéressants tes commentaires, personnellement j'ai dans ma PAL En la forêt de Longue Attente, je ne sais pas si tu l'a déjà lu ? | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 24 Juin 2008 - 18:09 | |
| - Arabella a écrit:
- Très intéressants tes commentaires, personnellement j'ai dans ma PAL En la forêt de Longue Attente, je ne sais pas si tu l'a déjà lu ?
non.. je ne connais pas.. mais pour l'instant je suis vraiment fascinée de ses livres.. et je vais mettre des doses de Hella ici et là entre mes autres lectures | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 24 Juin 2008 - 18:18 | |
| En la forêt de Longue Attente parle de la vie de Charles d'Orléans, un prince et un poéte français du XVem siècle. J'ai acheté ce livre car j'aime beaucoup ses poémes. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 24 Juin 2008 - 18:19 | |
| - Arabella a écrit:
- En la forêt de Longue Attente parle de la vie de Charles d'Orléans, un prince et un poéte français du XVem siècle. J'ai acheté ce livre car j'aime beaucoup ses poémes.
et je note ce titre | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 5 Aoû 2008 - 8:36 | |
| J'ai terminé Les seigneurs du thé. J'en parle plus longuement bientôt. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 5 Aoû 2008 - 8:54 | |
| J'attends ton commentaire, personnellement j'avais aimé ce livre. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 5 Aoû 2008 - 19:36 | |
| Les seigneurs du thé Rudolf Kerkhoven est un jeune homme issu d'une famille bourgeoise de Delft dont le rêve est d'acquérir une terre bien à lui à Java, dans les Indes néerlandaises. Une terre où il pourra cultiver le café mais surtout le thé. Et il a des idées à revendre pour faire fonctionner un domaine! Aussi, se rend-t-il à Java, dè s ses études achevées, pour se consacrer à la culture du thé et rejoindre, par la même occasion, ses parents, à la tête d'un beau domaine théier, Ardjasari... peut-être sera-t-il à la tête de ce domaine lorsqu'il aura fait ses preuves? Rudolf travaille dans plusieurs exploitations afin de parfaire ses connaissances et apprendre les ficelles du métier. Il tient toujours ses parents au courant de ses connaissances, de ses observations glanées sur le terrain "J'ai acquis une solide expérience en matière de thé, dont j'espère profiter plus tard", écrivit-il à ses parents. Il ne laissait jamais passer une occasion de leur faire parvenir des lettres, des fruits, des boutures pour l'aménagement de leur jardin d'agrément par l'intermédiaire de l'un des coolies qui faisaient régulièrment pour lui l'aller et retour à Ardjasari. Il décrivait minutieusement tout ce qu'il estimait digne d'être adopté pour la production du thé. "Je crois que notre thé est mal sélectionné. Pourriez-vous me faire parvenir par retour de coolie un petit échantillon de souchong aussi bien que de thé grossier? Je veux les comparer au produit de Sinagar. Ici, on emballe le thé froid. Si on le met chaud dans les caisses, comme à Ardjasari, il acquiert, dit l'oncle Eduard, un goût de savon. Aussitôt après l'emballage, la caisse en plomb est soudée pour empêcher la pénétration de l'humidité." (p 108 et 109) "Les seigneurs du thé" est l'histoire de Rudolf à Java, du choix de son domaine, Gamboeng, de son essartage, de la naissance, dans la douleur et la sueur, de sa plantation de thé, des récoltes, de son établissement et de son essor. Une fresque historique, sociale et technique dans le Java colonial, cette contrée du bout du monde où la feuille délicate et verte du théier naît, est cueillie, transformée et consommée aux quatre coins de la planète. On grimpe dans la montagne, on transpire dans la forêt chaude et humide, on rencontre aussi de grands fauves au détour d'une jungle encore vierge. "Il connaissait encore de tels instants de pur bonheur quand, après la tourmente, sortant de la forêt vierge toute dégoulinante, ou au matin, ouvrant sa porte, il voyait se déployer sous ses yeux le grandiose panorama des sommets environnants: le Gedeh à l'arrière-plan offrait toutes les nuances de bleu et de violet, tandis que tout près se dressaient, majestueuses, les trois cimes du mont Tiloe. Chaque fois, il éprouvait le sentiment que ce paysage - même s'il pensait le connaître maintenant pour l'avoir parcouru en tous sens - menait une existence propre, repliée, indéchiffrable. Il comprenait aussi pourquoi, pour les habitants de ce lieu, chaque pierre, chaque torrent avaient une âme, un nom, détenaient un pouvoir surnaturel." (p 127) "Les seigneurs du thé" est aussi le récit d'un mode de vie, d'une vision du monde, l'histoire d'un couple qui se construit sur le labeur, l'épargne de chaque centime, l'éducation un peu sauvageaonne des enfants, et surtout sur les frustrations et les aspirations avortées de Jenny, l'épouse de Rudolf, qui au fil des années intériorise son désarroi jusqu'à ce qu'elle arrive au bord de l'abîme...sans que son époux s'en aperçoive, empreint de la vision patriarcale du couple. L'indifférence des choses de l'affect et des envies d'horizons autres que ceux de la plantation amène Rudolf à être aveugle et sourd aux souffrances de Jenny: pour lui une épouse n'a pas à avoir d'état d'âme et doit se soumettre au désir de son époux, porter des enfants même s'ils ne sont pas tous désiré s (les scènes où les annonces de grossesse disent bien le ressenti de la femme, la scène où Jenny évoque sa fauche-couche, véritable soulagement pour elle), loin s'en faut! Que d'histoires douloureuses sur les pentes de Java, vécues par les femmes mais aussi les hommes! Ainsi, la vie presqu'entière de Rudolf passée à rechercher l'approbation parentale, à quémander, maladroitement certes, la moindre once de fierté paternelle, à se comparer sans cesse avec son frère cadet et à lui reprocher d'amener à soi les honneurs qui devraient lui revenir....les jalousies et les non-dits au coeur des familles sont encore plus dévastateurs que le labeur sur les pentes escarpées des plantations! Rudolf, à l'automne de sa vie, a réussi à créer une plantation magnifique à partir de terres en friches, vit dans l'aisance mais au bout du compte est passé à côté de l'essentiel...l'amour et la santé de sa femme. Tout cela serti dans la luxuriance végétale des Indes Néerlandaises, entre les cueillettes chantantes, le thé du soir, les tables de riz des dimanches citadins, les courses hippiques, début de la saison mondaine, et les congé s en terre hollandaise pour parfaire l'éducation des enfants. Hella S.Haasse, entre fiction et documentation historique à partir de correspondances épistolaires, offre un roman d'où s'échappent nostalgie, splendeur époustouflante des paysages javanais et photographies d'une société coloniale au dessous douloureux. Son écriture est un voyage de senteurs au cours duquel on ne peut s'empêcher de se préparer une tasse de Souchong pour se laisser emporter sur les chemins tourmenté s de Java! En un mot comme en mille....j'ai beaucoup aimé ce roman et surtout apprécié l'écriture de Haasse que je découvre | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 5 Aoû 2008 - 20:05 | |
| Comme toujours une magnifique critique, Chatperlipopette, c'est encore une fois un grand plaisir de te lire. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 5 Aoû 2008 - 20:07 | |
| - Arabella a écrit:
- Comme toujours une magnifique critique, Chatperlipopette, c'est encore une fois un grand plaisir de te lire.
dito et je suis contente que tu as aimé ce livre - et l'écriture de Hella Haasse... | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Hella S. Haasse [Pays-Bas] Mar 5 Aoû 2008 - 20:38 | |
| Merci vous êtes mimi de me dire cela Je note les titres dont vous avez parlé plus haut....peut-être que j'en trouverai quelques uns à Bécherel chez les bouquinistes | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Hella S. Haasse Mar 16 Sep 2008 - 12:58 | |
| Plus on lit et plus on oublie ce qu'on lit et quand on l'a lu. Enfin moi En vérifiant, je me suis rendu compte avec surprise que j'avais lu 7 livres de Hella Haasse et que mes préféré s étaient -pour l'instant- Les Routes de l'imaginaire, Viser les cygnes, et Des nouvelles de la maison bleue. | |
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