Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Cormac McCarthy

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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyMer 14 Mai 2008 - 11:39

Queenie a écrit:
terminé la route.
Et contrairement à beaucoup ici, je ne voulais pas que ça s'arrête, je ne voulais pas qu'au fur et à mesure des pages, je me dise 'il va y avoir une fin'. Parce que je ne concevais pas possible une fin. ça aurait dû continuer comme ça tout le temps. D'ailleurs, la fin est limite convenue. j'ai été déçue.


Moi si, je voulais en finir !!!
Mais il est vrai que maintenant, après avoir laissé passer quelques jours et lu d'autres livres, je dois bien reconnaître que j'ai beaucoup aimé.
Je résume:oppressant, marquant, déroutant , envoûtant, fascinant ...
La preuve, j'en parle à tout le monde autour de moi ! conciliabule
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swallow
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyMer 14 Mai 2008 - 11:54

Mystique? Apocalyptique?
Moi j´ai trouvé "La route" bien plus simple: une histoire d´amour-déchirante- entre un père et un fils. Chacun d´eux représentant l´univers entier pour l´autre.
Un père croit en son fils et un fils en son père.
La beauté de leur sentiments est titanesque, c´est difficile de trouver quelque chose à lire d´aussi puissant, quand on a terminé la lecture de ce dernier roman de McCarthy.
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Cachemire
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyMer 14 Mai 2008 - 12:11

swallow a écrit:
Mystique? Apocalyptique?
Moi j´ai trouvé "La route" bien plus simple: une histoire d´amour-déchirante- entre un père et un fils. Chacun d´eux représentant l´univers entier pour l´autre.
Un père croit en son fils et un fils en son père.
La beauté de leur sentiments est titanesque, c´est difficile de trouver quelque chose à lire d´aussi puissant, quand on a terminé la lecture de ce dernier roman de McCarthy.

Oui, tout à fait d'accord, ce livre fait ressentir avec une grande force l'amour paternel et filial des deux héros. C'est surtout sous cet aspect d'ailleurs qu'il m'a émue.
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Queenie
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyMer 14 Mai 2008 - 12:58

je pense que ça dépend des sensibilités.
Moi il m'a surtout marqué pour son côté âpre de desespéré. Cette lutte sans fin, et par ces éclats où le plus noir de l'homme apparaît (quand ils tombent sur les corps, les êtres vivants... confrontés au cannibalisme, à la barbarie...).
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Aeriale
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyMer 14 Mai 2008 - 14:45

Queenie a écrit:
je pense que ça dépend des sensibilités.
Moi il m'a surtout marqué pour son côté âpre de desespéré. Cette lutte sans fin, et par ces éclats où le plus noir de l'homme apparaît (quand ils tombent sur les corps, les êtres vivants... confrontés au cannibalisme, à la barbarie...).
Idem! J'ai tellement été frappée par le reste que je n'avais plus assez de ressort pour être davantage émue par le rapport entre le père et son fils.

Citation :
je ne dirais pas 'angoissant' mais oppressant. ce n'est pas un livre qui fait réellement peur, on s'inquiète pour l'avenir des personnages, c'est sûr, mais on se retrouve surtout enfermé avec eux. Aériale parle de piège je crois, et elle a raison.
Tu as raison Queenie, oppressant est plus adapté. Il y a une sorte de fatalité inexorable, comme si on était entraîné dans un gouffre avec eux. Et cette sensation à la fois inconfortable et fascinante donne le vertige. Comme parfois ce qui dérange nous attire aussi.
Une atmosphère très spéciale à Mac Carthy que j'ai retrouvée dans le film No country for old men tiré de son livre, qui m'a fortement marquée et de laquelle il est difficile de s'échapper.

On ressort de là groggy mais finalement on se rend compte qu'on a aimé l'être! Et là, je rejoins totalement Ménine.
Citation :
Moi si, je voulais en finir !!!
Mais il est vrai que maintenant, après avoir laissé passer quelques jours et lu d'autres livres, je dois bien reconnaître que j'ai beaucoup aimé.
Je résume:oppressant, marquant, déroutant , envoûtant, fascinant ...
La preuve, j'en parle à tout le monde autour de moi !
Je fais la même chose Laughing

Queenie a écrit:
Il crée une ambiance à nous de créer le décor. et grâce à la répétition à la monotonie j'ai pû entrer et m'ensevelir dans ce livre poussiéreux. Contrairement à d'autres, je pense que ces répétitions m'ont complètement permis de plonger dans ce livre
C'est vrai que les répétitions nous enfoncent totalement dans le récit ce qui est d'autant plus dur à supporter...Mais en même temps impossible à oublier
J'ai des images de cendre plein la tête! Un peu comme celle-ci cormac - Cormac McCarthy - Page 5 Chili-10
ou celle-là cormac - Cormac McCarthy - Page 5 Foto_010 les militaires en moins...
(images provenant de Esquel, ville Chilienne envahie par les retombées de cendre du Volcan Chaiten et qui se propagent dangeureusement tout autour du pays, touchant même l'Argentine, et atteignant parfois 20cm )
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyMer 14 Mai 2008 - 15:06

Waouh...C'est La route!...
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bulle
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyMer 14 Mai 2008 - 21:22

Le Grand Passage - Cormac McCarthy

mes commentaires:
Cormac McCarthy, utilise beaucoup de détails
Pour nous faire apprécier la lecture de ce livre.
Pour l’apprécier vraiment , il faut vraiment
Aimé le style cowboys / indiens
Sinon , oublié le.
Le mot mort revient continuellement
L’assassinat de ses parents par deux indiens
Les combats de chiens cruels qui finira par la mort de la louve
Et par ricochet de ses louveteaux .
La mort de son jeune frère, dont il transportera les os
Pour qu’il puisse reposer en paix.
la rencontre avec divers personnages
dont certains hurluberlu….
tout au long de son périple.

---
En débutant par le sauvetage d’une louve
Qui avait dévoré veau et autres dans le pâturage.

Donc, au travers son premier périple qui le conduisait au Mexique
Billy, jeune garçon de 16 ans vit des jours tumultueux
Pour sauver la louve et la retourner dans son pays natal

La louve prise dans le piège.
Son père lui avait dit : Si jamais elle s’était prise dans un piège,
Reviens me chercher. À moins qu’elle ait la patte cassée. Si elle
A la patte cassée, il faut l’abattre. Autrement elle finira par se dégager.

Mais Billy n’a pas osé abattre la louve avec le fusil
que son père lui avait Donné .

Avant que Billy décide de partir vers le Mexique,
Et ce sans avertir ses parents.
il prend cette décision rapidement ,
sa première idée, sauver cette louve et la conduire chez elle.

----
Citation :
du livre :

Billy, resta longtemps réveillé à penser aux loups.
Il essayait de voir le monde tel que le loup le voyait.
Il essayait de l’imaginer courant les montagnes dans la nuit.
Il se demandait si le loup est aussi inconnaissable que le vieillard le disait.
Il se demandait quelle odeur pouvait avoir son univers, et quelle saveur.
Il se demandait si le sang vivant dont il abreuvait sa gorge avait une autre saveur
Que l’épaisse teinture ferrugineuse qui était son propre sang d’homme.
Ou que le sang de Dieu. Au matin il sortit avant le lever du jour
Et sella son cheval dans la froide obscurité de l’écurie.
Il franchit la grille avant même que son père fût levé et il ne le revit jamais.
Sur la route qu’il suivait vers le sud il sentait l’odeur du bétail qui pâturait dans le noir
Au –delà de la tranchée et de la clôture. Quand il traversa Cloverdale le petit jour
Commençait seulement à poindre. Il prit la direction des montagnes vers la rivière de San Luis
Et son ombre toute neuve chevauchait devant lui mince et longiligne sur la route.
Il passa devant la vieille piste de danse qu’il y avait dans les bois et deux heures
plus tard quand il quitta la route et traversa le pâturage pour aller vers l’emplacement du
feu ou les vaqueros réchauffaient leur déjeuner la louve se dressa devant lui.

La rencontre - et le sauvetage de la louve Le cheval s’arrêta et recula et frappa du pied . Il le retenait et lui tapotait l’encolure
Et lui parlait et surveillait la louve . Son cœur cognait au fond de sa poitrine
comme une chose résolue à s’échapper. Elle était prise par le pied avant droit. La griffe
s’était accrochée dans un cholla à moins d’une centaine de pieds du foyer et elle y était coinçée.
Il flatta le cheval et lui parla et abaissa la main et ouvrit la boucle de la fonte de selle et
Dégagea le fusil et descendit et lâcha les rênes. La louve se baissa un peu.
Comme si elle avait voulu se cacher, Puis elle se redressa et le regarda et regarda au loin
Vers les montagnes. Quand il approcha elle découvrit ses crocs mais sans grogner et sans poser
Sur lui le regard de ses yeux jaunes. L’os blanc était visible dans la plaie sanglante entre les
Mâchoires du piège. Il pouvait voir les allaites à travers le mince duvet du ventre et elle avait
La queue rebattue entre les pattes de derrière et tirait sur le piège et se dressait. Il fit quelques pas
Autour. Elle tourna et recula. Le soleil était déjà haut et la fourrure était d’un brun fauve virant
Au gris dans le soleil avec des touches plus pâles sur le col et une raie noire le long du dos et elle
Tournait et reculait de toute la longueur de la chaîne et ses flancs se contractaient et se gonflaient au
Rythme de sa respiration. Il s’accroupit et posa le fusil debout devant lui en gardant la poignée dans
La main et resta ainsi un long moment à croupetons (accroupi) sur le sol.
Il n’était aucunement préparé à ce qui l’attendait. D’abord il ne s’était même pas demandé s’il aurait
Le temps de revenir à la ferme et de retourner avec son père avant que les vaqueros
arrivent pour le déjeuner si jamais ils arrivaient. Il essaya de se rappeler ce que son père avait dit.
Si elle avait une patte cassée ou si elle était prise par une patte. Il regarda la hauteur du soleil, puis
du côté de la route. Quand il regarda de nouveau de côté de la louve, elle était couchée mais quand ses yeux se posèrent sur elle elle se releva, Le cheval immobile secoua la tête et le mors de bride tinta, mais elle ne prêtait aucune attention au cheval. Il se releva et revint sur ses pas et remit le fusil dans la fonte et prit les rênes
et monta et tourna le cheval et partit vers la route. À mi-chemin, il s’arrêta et se retourna et regarda par-dessus son épaule. La louve l’observait comme avant. Il resta un long moment ainsi. Le soleil chaud sur son dos.
Le monde en suspens . Puis il retourna auprès de la louve sans descendre de cheval.
Elle se releva et se dressa avec ses flancs qui se contractaient et se dilataient. Elle gardait la tête baissée
Et sa langue pendait frémissante entre les longues incisives de sa mâchoire inférieure. Il défit l’attache de son lasso et passa le lasso sur son épaule et mit pied à terre. Il sortit plusieurs longueurs de cordelette de la mochila
Et les passa sous sa ceinture. Et décrocha le lasso et alla inspecter le terrain autour de la louve.
Il ne pouvait pas compter sur le cheval parce qu’il risquait en se cabrant de tendre trop fort le lasso
et de tuer la louve. Ou de l’arracher du piège ou les deux. Il décrivit un cercle autour de la louve
en quête de quelque chose qui pourrait servir de borne d’amarrage pour la plaquer au sol.
Il n’y avait rien d’assez près pour y passer le lasso
Et le rabattre et pour finir il retira sa veste et en fit un bandeau sur les yeux du cheval
et fit avancer le cheval sous le vent de la louve et lâcha les rênes en espérant qu’il se tiendrait coi.
Puis il laissa filer le lasso et forma sa boucle
Et la lança sur la louve. La louve passa au travers avec le piège et regarda la boucle
puis Billy. Maintenant le lasso reposait sur la chaîne du piège. Il le regarda avec dégoût
et lâcha et partit un peu plus loin dans le désert et finit par trouver un paloverde et y
tailla un bâton de sept pieds de long terminé en fourche et revint en l’élaguant avec son couteau.
La louve l’observait. Il passa l’extrémité du bâton dans la boucle et tira vers lui.
Il pensait que la louve allait mordre le bâton mais elle n’en fit rien.
Une fois qu’il eut repris la boucle dans sa main il dut haler les dix mètres de lasso
sur toute leur longueur en les faisant coulisser à travers l’œillet puis recommencer.
Elle suivait très attentivement la trajectoire du lasso et quand le bout passa par-dessus la chaîne
Du piège pour s’échouer entre les herbes mortes elle se dressa. Il lança la boucle et elle coucha
Les oreilles et esquiva et de nouveau elle découvrit ses crocs. Il fit deux autre tentatives et à la
Troisième la boucle s’accrocha autour du cou de la louve et il raidit le lasso.
Elle se dressa en se tordant sur ses pattes de derrière le lourd piège soulevé contre sa poitrine.
Elle attaquait le lasso à coups de dents et agitait frénétiquement sa patte libre . Elle poussa
Un faible gémissement. C’était le premier son qu’elle faisait entendre.
Il fit quelques pas en arrière et la plaqua au sol à la faire suffoquer. Il retourna à reculons vers
Le cheval en donnant du mou puis passa le lasso autour de la corne de la selle et revint avec
le bout libre. Il frémit en voyant sa patte ensanglantée écartée devant elle dans le piège
mais il n’y avait rien à faire. Elle Soulevait son arrière-train et labourait le sol et se
Contorsionnait et se débattait pour s’arracher au lasso et jetait sa tête de droite
et de gauche et un instant elle réussit même à se mettre debout avant qu’il ne parvînt à la terrasser.
Il s’accroupit à quelques pieds à peine de la louve avec le lasso serré dans ses mains et au bout
D’un moment elle resta couchée à terre, haletant doucement. Elle leva vers lui ses yeux jaunes
Et les ferma avec lenteur puis les détourna. Il se releva en gardant le pied sur le lasso et ressortit
son couteau et allongea prudemment le bras et prit le bâton de paloverde. Il le raccourcit de trois
pieds à partir de l’extrémité et remit le couteau dans sa poche et tira une cordelette de sa ceinture et
y fit un nœud coulant qu’il prit entre ses dents. Puis retirant son pied il ramassa le bout du lasso
et l’empoigna et s’approcha de la louve avec le bâton. Elle surveillait de son œil en amande jaune fonçé,
plus la poussière, sa gueule ouverte et ses dents si blanches, d’une forme si parfaite.
Il tendit encore la longueur de lasso arrimée à la corne de la selle. Il la raidit jusqu’à ce que la louve en eût le souffle coupé et il lui raidit jusqu’à ce que la louve en eût le souffle coupé et il lui coinça le
Bâton entre les crocs. Elle ne fit pas un bruit. Elle arquait et secouait la tête et mordait le bâton et essayait de s’en débarrasser. Il hala le lasso et la força à s’allonger de tout son long furieuse et convulsée et lui plaqua la
Mâchoire inférieur au sol avec le bâton et remit le pied sur le lasso avec sa botte presque à portée des dents.
Puis il retira la cordelette de sa bouche et en passa le nœud autour du museau de la louve et le serra d’un
Coup et saisit la louve par une oreille et fit en un clin d’œil trois tours avec la cordelette autour des
Mâchoires et y fit un nœud de cravate et se laissa tomber à califourchon, à genoux avec la louve
qui haletait entre ses jambes et happait l’air, sa langue se débattant derrière les crocs souillés de terre
et de débris. Elle leva les yeux sur lui, délicat regard oblique ou il y avait tout ce qu’il suffit de savoir de chaque jour, sinon de la peine de chaque jour. Puis elle ferma les yeux et il donna du mou au lasso et se releva et s’écarta et elle resta couchée, respirant la avec peine, sa patte de devant tendue derrière elle dans le piège et le bâton dans la gueule. Il haletait lui aussi. Aussi froid qu’il fît il était à tordre. Il se retourna et regarda le cheval
qui attendait, la tête encapuchonnée dans la veste. Nom d’une pipe, dit-il. Noms d’une pipe. Il lova la longueur molle de lasso qui traînait à terre et retourna auprès du cheval et leva le lasso et le suspendit à la corne de la selle
et détacha les manches de sa veste des mâchoires du cheval et le décapuchonna et posa la veste en travers de la
selle. Le cheval leva la tête et souffla et regarda vers la louve. Billy lui flatta l’encolure et lui parla et sortit les clés à vis de la mochila et reprit le rouleau du lasso sur son épaule et retourna à la louve. Sans lui laisser le temps d’arriver jusqu’à elle, elle sauta en l’air et se précipita au bout de la chaîne du piège en se tordant et en secouant la tête et en se frappant la gueule avec son pied livre. Il raidit le lasso pour la clouer au sol et l’y maintenir. Une écume blanche bouillonnait entre les dents de la louve. Il s’approcha lentement et allongea le bras et saisit le bâton
qu’elle avait entre les mâchoires et lui parla mais sa voix ne semblait avoir d’autre effet que de la faire frissonner. Il regarda la patte dans le piège. Ça avait l’air vilain. Il saisit le piège et posa la clé à vis sur le ressort et le détendit puis passa au deuxième ressort. Quand l’œilleton du ressort arriva au-dessous des flasques de la sole les mâchoires
s’ouvrirent et la patte de devant blessée retomba molle et sanglante avec l’os blanc et luisant. Il avança la main pour la toucher mais elle retira brusquement sa patte et se dressa. Il était stupéfait de sa vivacité. Elle était debout et lui faisait face, les yeux à la hauteur des siens là ou il était agenouillé, mais toujours sans croiser son regard. Il fit glisser à terre le lasso enroulé autour de son épaule et en saisit l’extrémité et en fit un double tour à son poignet. Puis il laissa filer le bout court par lequel il tenait la louve. Elle appuya sur le sol sa patte blessée et la retira aussitôt. Vas-y, dit-il, Si tu crois que tu peux. Elle volta et partit comme une flèche. Si vite. Il eut à peine le temps de caler un talon devant lui dans la poussière qu’elle était déjà en bout de corde. Elle fit un tonneau et atterrit sur le dos et le projeta en avant sur les coudes. Il se releva tant bien que mal mais elle était déjà repartie dans une autre direction et quand elle fut de nouveau en bout de corde elle faillit l’arracher de terre. Il fit volte-face et se cramponna des deux talons et fit encore un tour de lasso autour de son poignet. Elle s’était jetée du côté du cheval cette le cheval renâcla et partit au trot vers la route avec les rênes qui traînaient à terre. Elle se mit à tourner en rond
au bout du lasso jusqu’à ce qu’elle arrive au cholla ou la griffe s’était déjà coincée une première fois lors de sa capture et le lasso s’enroula autour et elle resta prisonnière, suffoquant entre les épines. Il se leva et alla jusqu’à elle. Elle était assise sur son derrière les oreilles couchées . De blancs rubans de bave pendaient à sa mâchoire. Il sortit son couteau et allongea la main et saisit le bâton qu’elle avait dans la gueule et lui parla et lui caressa le haut du crâne mais elle ne faisait que plisser les paupière et frissonner. Ça sert à rien de faire la forte tête, lui tit-il.
Avec le couteau il raccourcit le long bâton de paloverde qui sortait de la gueule de la louve sur le cöté et rangea le couteau dans sa poche et fit plusieurs fois le tour du cholla pour dégager le lasso puis l’ayant dégagé il partit un peu plus loin en terrain nu en traînant derrière lui la louve qui secouait la tête et se débattait. Il avait peine à croire
Qu’elle pût être aussi forte. Il était debout les jambes largement écartées avec lasso tenu à deux mains en travers de ses cuisses et il se retourna et regarda au loin en quête d’un signe de son cheval. Elle continuait de se débattre et il reprit le bout du lasso et s’assit et en fit deux tours dans son poing et cala ses talons au sol et la laissa faire. Cette fois en arrivant en bout de corde elle s’envola littéralement et atterrit sur le dos et resta couchée à l’endroit ou elle était retombée. Il s’agrippa au lasso et la tira vers lui sur le sol nu. Relève-toi, dit-il. Tu t’est pas fait mal.
Il s’approcha. Elle gisait à terre et haletait. Il regarda la patte blessée. Il y avait un lambeau de peau arrachée rabattue autour de sa cheville comme une chaussette et la blessure était sale avec des brindilles et des feuilles collées par-dessus. Il s’agenouilla et toucha la louve. Viens, dit-il. T’as fait filer mon cheval alors maintenant allons le chercher.
-----
de moi:
Donc ce livre apporte une dimension de survie
chaque nuit qui vient Billy doit préparer un bivouac
pour se réchauffer, se nourrir.
doit penser à abbreuver la louve
pour ne pas se faire mordre,
Billy lui a enfonçé un petit bout de bois
et fais une muselière .



-----
de moi : J'aurais aimé que la louve survive
pour que ce périple en vaille la peine
McCarthy en a décidé autrement.....

(p.s. je suis au boulot
je continuerai mes commentaires ce soir ou demain)


Dernière édition par bulle le Jeu 15 Mai 2008 - 1:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyJeu 15 Mai 2008 - 0:58

bulle dit: bon je poursuis,
donc il y a eu l'assasinat des parents
on ressent dans l'écriture de McCarthy , toute l'intensité du moment.
---
du livre:
Citation :
Quand il fut de retour à la maison il était midi passé. Il laissa dans la cour le cheval sellé et entra dans la maison et enleva son chapeau. Il fit le tour de toutes les pièces.Il entra dans la chambre de ses parents et s'arrêta. Il resta un long moment sans bouger. Il vit que la toile du matelas gardait les empreintes rouillées des ressorts du sommier et il les contempla longuement, puis il accrocha son chapeau à la poignée de la porte et traversa la pièce, il s'arrêta contre le lit. Il baissa la main et empoigna le matelas et le tira pour soulever le lit. Il baissa la main et empoigna le matelas et le tira pour le soulever du lit et le mit debout et le laissa retomber en arrière sur le plancher. Ce qui apparut de l'autre côté ce fut une énorme tache de sang séché presque noire et si épaisse qu'elle était craquelée et fissurée comme une sombre glaçure de céramique, il en sortait une poussière vaguement acide. Il restait là. Ses mains battirent l'air et il saisit le montant du lit et s'y agrippa pour se retenir. Au bout d'un moment il leva les yeux et il alla à la fenêtre et regarda. Il regardait dehors. là ou la lumière de midi se répandait sur les champs. sur la jeune verdure des peupliers le long de la rivière. Illuminant les pics des Animas. Il resta un long moment à regarder tout cela puis il tomba à genoux sur le plancher et sanglota dans ses mains.

---
pendant l'assassinat des parents, Boyd avait filé pour se cacher.
il était resté allongé dans le froid toute la nuit et le lendemain il est allé chez les Sanders et ils ont rien compris à ce qu'il disait. Miller a pris le camion et il est allé là-bas et il a découvert toute cette horreur. Ils avaient été abattus avec un fusil de chasse.
la première chose qu'ils ont faite c'est de ramasser le chien et de lui couper la gorge. Ensuite ils ont attendu pour voir si quelqu'un allait sortir. Ils ont attendu pour voir si quelqu'un allait sortir. Ils ont attendu assez longtemps pour qu'il y en ait un qui aille pisser. Ils ont attendu pour être sûrs que tout le monde s'était rendormi une fois que le chien a eu fini d'aboyer et tout.
Billy questionnant le Shérif: C'étaient des Mexicains?
Le Shérif : C'étaient des Indiens. En tout cas Jay Tom dit que c'étaient des Indiens.


Dernière édition par bulle le Jeu 15 Mai 2008 - 1:41, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyJeu 15 Mai 2008 - 1:01

je suis certaine que j'ai loupée des détails.
chaque phrase en compte.
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyJeu 15 Mai 2008 - 1:05

Excuse-moi Bulle mais je viens de lire tes deux messages et je trouve que dans ton commentaire rien ne ressort dans le style cowboys / indiens.
Je suis sans doute conditionné par les récits ou films de style west-ern, mais là, je ne vois pas ??? attentif
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyJeu 15 Mai 2008 - 1:12

Steven a écrit:
Excuse-moi Bulle mais je viens de lire tes deux messages et je trouve que dans ton commentaire rien ne ressort dans le style cowboys / indiens.
Je suis sans doute conditionné par les récits ou films de style west-ern, mais là, je ne vois pas ??? attentif

je me suis mal exprimé , désolée

(cowboys )représente les fermiers avec chevaux et bétail
(indiens du Mexique ) les yaquis


Dernière édition par bulle le Jeu 15 Mai 2008 - 1:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyJeu 15 Mai 2008 - 1:14

bulle a écrit:
Steven a écrit:
Excuse-moi Bulle mais je viens de lire tes deux messages et je trouve que dans ton commentaire rien ne ressort dans le style cowboys / indiens.
Je suis sans doute conditionné par les récits ou films de style west-ern, mais là, je ne vois pas ??? attentif

je me suis mal exprimé , désolée

(cowboys )représente les fermiers avec chevaux et bétail
(indiens du Mexique ) les Yaquis

Pas de problème. Je ne connais pas les Yaquis.
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyJeu 15 Mai 2008 - 1:16

Salut Steven, moi non plus je ne connaissais pas
avant la lecture du bouquin

Yaquis (Le Mexique des indiens ): Les Yaquis. Indiens de langue uto-aztèque, essentiellement établis au Mexique dans l'État de Sonora, ...


Dernière édition par bulle le Jeu 15 Mai 2008 - 1:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyJeu 15 Mai 2008 - 1:31

Ce qui m'a particulièrement touchée
c'est quand Billy qui avait enterré le corps de son frère
(après qu'il fut tué par balle de fusil.)
Billy revient sur les lieux et déterre le cercueil de bois,
car il veux rapatrier le corps de son frère .
le cercueil se brise , Billy n'a d'autres choix
que de récupérer les os de son frère.

c'est macabre tout en étant honorable à la fois
que Billy veuille récupérer les restes de son frère
pour qu'il puisse l'enterrer dans un cimetière.
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 EmptyLun 26 Mai 2008 - 21:14

Le Bibliomane a déjà très bien résumé ce livre, (voir premier message de ce fil). Mais j’y vais quand même pour essayer de donner mon ressenti :

Une serviette pleine d’argent, plus de 2 millions de dollars, trouvée au milieu d’une tuerie à la frontière mexicaine et la vie de Moss bascule. La tentation est trop forte ; sa vie devient cavale, l’argent le transforme en fugitif… Une intrigue qu’on peut qualifier de classique mais que McCarthy rend passionnante par la caractéristiques des « poursuivants » de Moss :
- un vieux shérif que l’évolution de la société désabuse ; qui ne s’y retrouve plus.
- un tueur psychopathe que personne ne peut décrire puisque tout ceux qui le croisent meurent.
On suit l’évolution de la situation, on attend la rencontre finale qui ne vient pas… et j’ai été désarçonné par la fin.
McCarthy prend le contre-pied des intrigues « classiques ». Les apartés du shérif Bell donnent une saveur toute particulière au roman ; et la façon d’écrire les dialogues obligent le lecteur à être concentré pour ne pas s’y perdre, ce qui rend chaque confrontation passionnante, mais également pleines de zones d’ombres.
Le deuxième livre de McCarthy que j'ai lu m’a autant surpris par son style que par les choix de l’auteur pour dénouer les fils de son intrigue. Un très bon livre et un très bon moment de lecture ; avec un petit bémol : beaucoup de détails techniques sur les armes, les calibres… surtout au début. Et comme je ne m’y intéresse pas beaucoup, j’ai faillit laisser le livre.


Dernière édition par Steven le Mar 27 Mai 2008 - 15:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cormac McCarthy   cormac - Cormac McCarthy - Page 5 Empty

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