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 Jonathan Safran Foer

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krys
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyLun 14 Nov 2011 - 14:48

la solution, selon moi, serait de supprimer toute nourriture, et de la remplacer par des gélules idéalement constituées de protéines, vitamines, enfin tout ce qui nous est nécessaire.
On imagine le gain de temps et les avantages : plus de courses ni de cuisine à faire, moins de consommation électrique, plus besoin de faire de régime, et surtout plus d'horrible odeur de poireau ou d'oignon dans la maison dentsblanches
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyLun 14 Nov 2011 - 21:42

Je te dis pas la crise de la restauration ! (et pas que...)
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyLun 14 Nov 2011 - 22:35

krys a écrit:
la solution, selon moi, serait de supprimer toute nourriture, et de la remplacer par des gélules idéalement constituées de protéines, vitamines, enfin tout ce qui nous est nécessaire.
On imagine le gain de temps et les avantages : plus de courses ni de cuisine à faire, moins de consommation électrique, plus besoin de faire de régime, et surtout plus d'horrible odeur de poireau ou d'oignon dans la maison dentsblanches

T'es sûre ?
T'as vu ce film :
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyMar 15 Nov 2011 - 21:58

N'empêche, n'empêche... ce film-là m'aura émue...
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyMer 16 Nov 2011 - 20:35

je n'ai pas vu ce film ! mais d'ores et déjà, je vote une exception pour le chocolat dentsblanches
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptySam 10 Déc 2011 - 15:56

Faut-il manger les animaux ? (2011)

foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 Couv18
La question posée dans le titre du livre laisse déjà présager de la réponse de l’auteur. L’avis du lecteur, qui acceptera de consacrer quelques heures de son temps libre à l’étude de la question, est également fortement pressenti, et s’il n’est pas le même que celui de l’auteur, il est prêt en tout cas à subir quelques évolutions qui tendront à le rejoindre.
Si l’intérêt de ce livre ne tient donc pas uniquement à la conversion plus ou moins réussie d’un lecteur à l’opinion plus ou moins devinée de l’auteur, il faut tout de même lire ce Faut-il manger les animaux ?. Sous la forme d’un essai à visée écologique, ce livre relève finalement et surtout du roman et est imprégné des talents d’écrivain de Jonathan Safran Foer. Sommes-nous soumis à la manipulation lors de notre lecture ? Pas impossible, et ce d’autant plus que Foer se donne des airs de scientifique et de reporter objectif avant de glisser discrètement, au creux de sa démonstration, un ou deux paragraphes presque subliminaux, capables de faire pleurer le plus insensible des carnivores.


« Lorsque nous mangeons de la viande issue de l’élevage industriel, nous nous nourrissons littéralement de chair torturée. Et, de plus en plus, cette chair devient la nôtre. »


Ce qui est étonnant avec Jonathan Safran Foer, c’est qu’il insiste sur le fait qu’il n’est absolument pas certain de la pertinence de sa conversion au végétarisme, tout en essayant de convaincre son lecteur qu’il s’agit du meilleur choix qu’il soit possible de faire. Situation un peu paradoxale dans laquelle Foer s’empare du rôle de martyre –le seul être humain acceptant de sacrifier sa ration de chair quotidienne- pour mieux accuser ses lecteurs (les non-végétariens) de ne pas calquer leur conduite sur la sienne. Ce n’est peut-être pas fait exprès mais Foer semble ne pas être très sûr de lui lorsqu’il affirme que, suite à ses enquêtes, il ne pouvait pas faire d’autre choix que celui de devenir végétarien.


« Il m’était nécessaire de décider de ne plus manger d’animaux, mais c’est une décision limitée –et personnelle. C’est un engagement pris dans le contexte de ma vie, et dans celle de personne d’autre. Et il y a encore une soixantaine d’années environ, l’essentiel de mon raisonnement n’aurait même pas été intelligible, parce que l’élevage industriel auquel je réagis n’occupait pas encore la position dominante qui est la sienne aujourd’hui. Si j’étais né à une autre époque, je serais peut-être parvenu à des conclusions différentes. »


Peut-être cherche-t-il déjà à prévenir les attaques qui pourraient surgir s’il décidait plus tard de revenir sur sa décision et de retrouver le confort d’une alimentation normée ?
Cette situation marque bien le fait que son livre n’est pas un essai purement théorique puisqu’il fait jouer l’engagement personnel de son auteur ainsi que ses sentiments et idées personnelles. A côté du développement technique de l’argumentation vient donc s’ajouter un aspect plus narratif qui donne presque un second intérêt au livre : Jonathan Safran Foer va-t-il réussir ou non à relever durablement le défi du végétarisme ? Ne finira-t-il pas par craquer, comme ce fut déjà le cas lorsqu’il tenta une première fois de devenir végétarien au cours de son adolescence ?

Quoiqu’il en soit, pas question de lire ce livre uniquement dans l’objectif de trouver une réponse à cette question. La plus primordiale est celle qui concerne le sort des animaux dans l’industrie alimentaire et, comme la plupart le sait déjà, elle concerne aussi l’espèce humaine dans ses rapports avec les autres et les institutions, ainsi que l’économie et l’écologie prises dans le sens large.
L’enquête menée par Jonathan Safran Foer est profondément originale car elle s’inscrit dans une démarche personnelle. Les informations récoltées proviennent donc de sources très variées et parfois un peu éparses, mais assurent de nombreuses découvertes. Le tout est renseigné avec beaucoup de précision –impossible donc de dire que Foer se base sur des sources frauduleuses ou dont la fiabilité laisse à désirer. Même ceux qui s’intéressent depuis longtemps à l’industrie agroalimentaire devraient s’étonner à la lecture des récits d’infiltration de couveuses ou d’abattoirs. Cerise sur le gâteau, Foer sait manier les images avec la puissance qui convient à son statut d’écrivain, et il en use avec une extrême justesse pour produire des comparaisons ou des aperçus choquants de la situation actuelle :

« Que se passerait-il si l’étiquetage d’un produit indiquait combien d’animaux ont été tués pour que celui que nous voulons manger se retrouve dans notre assiette ? Eh bien, pour ce qui concerne les crevettes d’Indonésie, par exemple, on pourrait lire sur l’emballage : POUR 500 GRAMMES DE CREVETTES, 13 KILOS D’AUTRES ANIMAUX MARINS ONT ETE TUES ET REJETES A LA MER. »


« Imaginez que l’on vous serve une assiette de sushis. Si l’on devait y présenter également tous les animaux qui ont été tués pour que vous puissiez les déguster, votre assiette devrait mesurer un peu plus d’un mètre cinquante de diamètre. »

De quoi faire réfléchir en tout cas. Et de quoi inciter à regarder autrement ses crevettes sauce calypso…

Faut-il manger les animaux peut être critiqué pour la conclusion « naïve » qu’il tire à la fin de sa démonstration. Ce serait avoir mal lu le livre, car Jonathan Safran Foer, qui connaît ce penchant caractéristique de l’être humain à tourner la moindre manifestation d’empathie en dérision, s’est déjà prémuni des critiques qu’on pourrait lui adresser à ce sujet. Il le fait de manière très intelligente, non pas en se défendant de n’avoir jamais eu un pincement au cœur à l’idée de manger un animal sacrifié pour son confort personnel, mais en revendiquant au contraire cette sensibilité qui lui a permis de remettre en question des habitudes de vie portées par des générations avant lui. L’autre questionnement porté implicitement par le livre serait le suivant : pourquoi serait-il mal de faire parfois preuve de compassion envers la souffrance d’un autre être vivant ? La sensibilité est-elle vraiment le sentiment le plus ridicule qu’il soit possible d’éprouver ?


« La sentimentalité est généralement considérée comme une attitude irréaliste, une preuve de faiblesse. Très souvent, ceux qui expriment leurs préoccupations (ou même un simple intérêt) à l’égard des conditions dans lesquelles les animaux de boucherie sont élevés se voient traiter de sentimentalistes. Pourtant il vaut la peine de prendre un peu de recul et de se demander qui est le sentimentaliste et qui est le réaliste. »


« Deux amis se retrouvent au restaurant pour déjeuner. L’un dit : « J’ai bien envie d’un hamburger », et il en commande un. L’autre déclare : « J’ai bien envie d’un hamburger », mais, en réfléchissant, il se dit qu’il y a des choses plus importantes pour lui que ses envies du moment et commande autre chose. Qui est le sentimentaliste ? »


Si Jonathan Safran Foer ne convainc pas forcément son lecteur de se convertir au végétarisme, il donne toutefois une autre idée du végétarien, loin des clichés de la virulence et de la pugnacité que certains peuvent parfois leur prêter. Être végétarien n’est pas une décision irréversible. Elle implique le jugement d’un homme à un moment donné de son existence, et durera le temps qu’il aura envie de porter ses convictions. Alors, naïf Safran Foer ? A mon avis, simplement lucide et, bien entendu, sensible.


« Si plus rien n’a d’importance, il n’y a rien à sauver. »
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptySam 10 Déc 2011 - 16:31

Non, bien sur, on n' est pas obligé de suivre Safran Foer jusqu' au bout et de devenir végétarien. Mais c' est le livre d' un homme sensible (il l' a prouvé dans ses romans), courageux. Je me sens personnellement incapable d' aller dans un abattoir.

Par contre, je suis en train de devenir végétarien. En partie par conviction, en partie parce que je aime plus guère la viande. A part le poulet de temps en temps...
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptySam 10 Déc 2011 - 18:33

(au fait, question débile mais levez-moi un doute... Sur la carte d'identité de JSF, il est bien écrit Prénom : Jonathan, Nom : Safran Foer ? Non parce que c'est comme avec Bret Easton Ellis, je ne sais jamais où commence le nom, où s'arrête le prénom ?)

Quelques interrogations soulevées par JSF dans son livre...

Dans son dictionnaire de l'élevage industriel, plusieurs entrées se font écho :

ANTHROPODENI : Refus d’admettre la moindre similitude expérientielle significative entre les êtres humains et les autres animaux, comme lorsque mon fils demande si George va se sentir seule quand nous quittons la maison sans l’emmener, et que je lui réponds : « George ne peut pas se sentir seule. »

ANTHROPOMORPHISME : Tendance à projeter l’expérience humaine sur les autres animaux, comme lorsque mon fils me demande si George va se sentir seule. […]

CAGE DE BATTERIE : Est-ce de l’anthropomorphisme que d’essayer de s’imaginer dans la cage d’un animal d’élevage ? Est-ce de l’anthropodéni que de ne pas le faire ?



jemetate


Une autre question que l'on ne se pose peut-être pas instinctivement est soulevée ci-dessous :

« […] depuis un demi-siècle, il existe deux sortes de volailles –poules pondeuses et poulets de chair- qui ont un code génétique distinct. En anglais, nous les appelons tous deux chickens, mais ils ont des corps et des métabolismes très différents, conçus en vue de « fonctions » bien différentes. Les poules pondent des œufs. […] Les poulets de chair sont élevés pour leur viande. […]
Cela soulève des tas de questions bizarres –des questions que, avant que j’apprenne l’existence de ces deux sortes de poulets, je n’avais jamais eu aucune raison de me poser- comme : Que deviennent les poussins mâles des poules pondeuses ? Si l’homme ne les a pas conçus pour faire de la viande, et si la nature, de toute évidence, ne les a pas conçus pour qu’ils pondent, quelle fonction remplissent-ils ?
Ils ne remplissent aucune fonction. Ce qui explique pourquoi les poussins mâles des poules pondeuses –la moitié des poussins nés aux Etats-Unis, soit plus de 250 millions chaque année- sont détruits. »



Revenons un instant sur le gage de qualité que représentent les signalétiques "bio" ou "de plein air". JSF nous imagine éleveurs. Selon lui, rien de plus simple :

"Vous pouvez très bien qualifier votre dinde de biologique et la torturer tous les jours."

"Je pourrais aménager un poulailler sous mon évier et dire que mes œufs sont de « plein air »."



Bon ben, allons-y, c'est parti !

Ci-dessous, la description d'un élevage de poussins que j'ai trouvée très réussie (on dirait presque le Dormeur du val...) :

« Il y a une orchestration mathématique dans la densité. Je détache un instant mes yeux des poussins pour observer le bâtiment lui-même : éclairages, mangeoires automatiques, ventilateurs et lampes chauffantes régulièrement espacées dans un jour artificiel parfaitement calibré. En dehors des animaux eux-mêmes, il n’existe aucun élément que l’on pourrait qualifier de « naturel » -pas un centimètre carré de terre, aucune fenêtre laissant entrer la clarté de la lune. Je suis surpris de la facilité avec laquelle, oubliant la vie anonyme qui nous entoure, on en vient tout simplement à admirer la symphonie technologique qui régule avec une telle précision ce petit monde clos, à constater l’efficacité et la maîtrise de la machine, puis à considérer les volailles comme de simples extensions ou de vulgaires rouages de cette machine –non pas des êtres vivants, mais des pièces détachées. Voir tout cela autrement exige un effort.
[…] Au début, la situation ne paraît pas si terrible. L’endroit est bondé, mais les poussins semblent plutôt heureux. (Et puis on garde aussi les bébés humains dans des nurseries bondées, pas vrai ?) Et ils sont mignons. Heureux de voir ce que je suis venu voir et de me trouver au milieu de tous ces bébés animaux, je me sens plutôt bien.
[…] Du fait qu’ils sont nombreux, il me faut un moment avant de me rendre compte de la quantité de cadavres. Certains sont couverts de sang, d’autres de plaies. Certains semblent avoir été déchiquetés à coups de bec ; d’autres, desséchés, forment comme de petits tas de feuilles mortes. Certains sont déformés. Les morts sont l’exception, mais il est difficile de regarder quelque part sans en voir au moins un. »



La belle histoire des débuts de l'élevage industriel par JSF (mythe ou réalité ?) :

« En 1923, dans ce qu’on appelle la « péninsule Delmarva », il arriva à une ménagère d’Oceanview, Celia Streele, un petit incident presque comique qui, au bout du compte, lança l’industrie moderne du poulet et favorisa l’émergence de l’élevage industriel. Un beau jour, en effet, Celia, qui gérait le modeste élevage de poulets familial, reçut par la poste cinq cent poussins au lieu des cinquante qu’elle avait commandés. Plutôt que de s’en débarrasser, elle décida de tenter une expérience en gardant les volailles à l’intérieur pendant l’hiver. Grâce aux compléments alimentaires que l’on commençait à trouver sur le marché, les poussins survécurent et Celia poursuivit ses expérimentations. En 1926 elle exploitait 10000 volailles ; en 1935, leur nombre était passé à 250 000. (En 1930, le nombre moyen de poulets par basse-cour aux Etats-Unis n’était encore que de 23.) / […] Entassés les uns sur les autres et privés pendant plusieurs mois d’exercice et de lumière naturelle, les poussins de Celia Steele n’auraient pas survécu si elle n’avait pas ajouté à leur alimentation des doses de vitamines A et D, produits qui venaient d’être mis au point. Celia n’aurait pas non plus été en mesure de commander ses volailles sans l’apparition récente de nurseries de poussins dotées d’incubateurs artificiels. Des forces multiples –plusieurs générations de technologies accumulées- convergeaient et s’amplifiaient mutuellement. »


Après cette jolie petite histoire, celle, moins folichonne, des poulets recouverts de fiente :

« Une fois que la tête des oiseaux a été arrachée et leurs pattes coupées, des machines les ouvrent en deux par une incision verticale et en retirent les entrailles. Les contaminations se produisent souvent à ce moment-là, car les machines, qui travaillent à un rythme extrêmement rapide, entaillent souvent les intestins, de sorte que les excréments se répandent dans la cavité péritonéale. Autrefois, les inspecteurs du département de l’Agriculture étaient obligés de rejeter tout oiseau présentant une contamination fécale. Mais il y a une trentaine d’années, l’industrie du poulet a persuadé le département de reclassifier les déjections afin de pouvoir continuer à utiliser les machines à éviscérer. Alors qu’elles étaient jusque-là considérées comme un « contaminant dangereux », les fientes sont désormais classifiées comme simple « souillure esthétique ». Résultat : les inspecteurs ne rejettent plus que la moitié des oiseaux crottés. « Il ne faut que quelques minutes à un consommateur pour digérer ces fientes », se contenteraient sans doute de soupirer Lobb et le National Chicken Council. »

"Plusieurs études scientifiques et enquêtes officielles indiquent que la quasi-totalité (plus de 95%) des poulets sont victimes d’une contamination au E. coli (un indicateur de contamination fécale) durant leur élevage et qu’entre 39 et 75% de ceux vendus dans le commerce sont toujours infectés. Environ 8% des volailles sont infectées par la salmonelle (un chiffre en baisse par rapport à la situation d’il y a quelques années, où au moins un poulet sur quatre était contaminé, ce qui continue d’être le cas dans certains élevages), 70 à 90% sont porteurs d’autres agents pathogènes potentiellement mortels, les Campylobacters. Des bains de chlore sont couramment utilisés pour nettoyer les carcasses, les désodoriser et tuer les bactéries."



Une anecdote touchante concernant Abraham Lincoln et son rapport, bien sûr, aux animaux :

« Les historiens racontent qu’Abraham Lincoln, alors qu’il revenait de Springfield à Washington, contraignit toute sa suite à faire halte afin d’aider des oisillons tombés du nid. Quand les autres se moquèrent de lui, il répondit simplement : « Je n’aurais pu fermer l’œil de la nuit si je n’avais pas rendu ces pauvres créatures à leur mère ». Il ne défendit pas (il l’aurait pu) la valeur morale des oisillons, leur valeur pour eux-mêmes, pour l’écosystème ou Dieu. Au lieu de cela, il se contenta, très simplement, de déclarer que dès l’instant où il avait vu ces oiseaux qui souffraient, il s’était senti chargé d’un fardeau moral. Il n’aurait pas été lui-même s’il s’était détourné d’eux. Lincoln était un personnage d’une grande inconstance, et il mangea des oiseaux bien plus souvent qu’il n’en aida. Mais, confronté aux souffrances d’une créature, il avait réagi. »



Bon, je ne vais pas recopier le bouquin dans son intégralité...
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyDim 8 Jan 2012 - 12:37

Extrêmement fort et incroyablement près

J’ai vraiment eu un coup de cœur pour ce livre, lu à sa parution et dont le souvenir reste très fort.

J’ai accompagné Oskar, je l’ai compris. J’ai écouté les silences de son grand-père, observé cette grand-mère qui essaie de faire face. Oskar et ses secrets, Oskar et ses rencontres, Oskar et ses questions, Oskar tellement vrai … Oskar qui a peur de grandir ...

Comment faire le deuil lorsqu’il n’y a pas de corps, comment accepter ce qui doit être une certitude mais qui ne peut l’être au vu des questions qui envahissent l’esprit ?

J’ai aimé l’écriture, l’originalité de la présentation et de la mise en page que j'ai trouvé géniale, l’épaisseur ne m’a jamais rebutée.

Partir d’un événement tragique comme les attentats du 11 Septembre et ne jamais sombrer dans le larmoyant n’était pas évident et pourtant l’auteur y parvient.
Citation :

"Une grande partie du temps j'avais l'impression d'être au milieu d'un immense océan noir, ou au coeur de l'espace, mais pas de la façon qui aurait été passionnante. Simplement tout était incroyablement, loin de moi ... C'était pire la nuit ..."
Je pense que certains peuvent être déroutés par ce livre, son contenu (écriture, présentation, situations complexes qui se croisent et s'entrecroisent ...) mais je crois aussi qu'il est riche de tendresse, de poésie ..... il faut aller vers cette main tendue sur la couverture et ouvrir son coeur à un autre type de roman...
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyDim 8 Jan 2012 - 19:40

Merci Cassiopée, pour moi aussi cela fut un grand coup de coeur. Maintenant que tu le dis:

Cassiopée a écrit:
Extrêmement fort et incroyablement près

J’ai accompagné Oskar, je l’ai compris. J’ai écouté les silences de son grand-père, observé cette grand-mère qui essaie de faire face. Oskar et ses secrets, Oskar et ses rencontres, Oskar et ses questions, Oskar tellement vrai … Oskar qui a peur de grandir ...

... je fus rappelé à un autre Oskar de la littérature. Est-ce que c'est un hasard? Dans Le tambour de Grass le garçon qui ne veut plus grandir s'appelle aussi Oskar (Matzerath)...
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyDim 8 Jan 2012 - 20:57

Oui, Tom Léo, j'ai lu aussi "le tambour" (je vais aller mettre mon avis si un sujet est ouvert puisque tu m'en parles.)
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyMar 10 Avr 2012 - 15:09

Extrêmement fort et incroyablement près

C’est le premier livre sur le sujet du 11 septembre, ou plutôt, de l’après 11 septembre que je lis. J’avoue que j’avais un peu peur mais très vite j’ai su que mes craintes n’étaient pas fondées. C’est un livre sur la perte, le manque, le deuil, le pardon mais traité de façon très sobre et j’ai aimé cela. Foer parle merveilleusement bien de la douleur, la tristesse, l’incompréhension, la culpabilité, et surtout de ce vide laissé par celui qui est mort ou parti, il réussit à décrire toutes ces émotions qui ne sont pas faciles à faire ressentir au lecteur, et c’est beau à fendre le coeur. On rit et on pleure, pas de sentimentalisme, mais beaucoup d’humour et beaucoup de tendresse et de compréhension, de retenue et de dignité aussi. Et les dialogues sont fabuleux, d’une justesse rare.
C’est un livre plein de larmes mais qui ne laisse pas triste, c’est tragique, mais pas désespéré. Il ne cherche pas à apitoyer le lecteur mais forcément on est attendri parce qu’à travers l’histoire d’Oskar (et celle de ses grands-parents), c’est de nous et de nos drames personnels qu’il parle. Je dis chapeau et merci, j’ai été complètement bluffée.
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyMer 22 Aoû 2012 - 12:52

Extrêmement fort et incroyablement près


Une découverte de l'auteur et une petite merveille tant par le récit touchant mais qui nous renvoie à nos propres pertes - comme certains l'ont aussi ressenti - que par la construction de celui-ci. J'avoue que la présence de ces pages " différentes" m'avait poussé à acheter le livre quand je l'avais feuilleté !!

Oskar est si attachant, c'est difficile de le quitter mais il a rencontré plusieurs belles personnes et nous les a fait rencontrer aussi, un beau chemin ! J'ai été touchée.




Encore un beau livre, cette année..... sourire
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyMer 22 Aoû 2012 - 13:44

Noémie a écrit:
Extrêmement fort et incroyablement près


Une découverte de l'auteur et une petite merveille tant par le récit touchant mais qui nous renvoie à nos propres pertes - comme certains l'ont aussi ressenti - que par la construction de celui-ci. J'avoue que la présence de ces pages " différentes" m'avait poussé à acheter le livre quand je l'avais feuilleté !!

Oskar est si attachant, c'est difficile de le quitter mais il a rencontré plusieurs belles personnes et nous les a fait rencontrer aussi, un beau chemin ! J'ai été touchée.

Encore un beau livre, cette année..... sourire

Il faudra tenter plus tard Tout est illuminé... Wink
Un roman illuminé allumé!...
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 EmptyMer 22 Aoû 2012 - 15:43

Oui, merci Coline, j'en ai très envie..... sourire
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MessageSujet: Re: Jonathan Safran Foer   foer - Jonathan Safran Foer - Page 4 Empty

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