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| Jonathan Safran Foer | |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Jonathan Safran Foer Jeu 1 Fév 2007 - 13:22 | |
| Extrêmement fort et incroyablement prèsJonathan Safran Foer, né le 21 février 1977, est un écrivain américain. Il est célèbre pour son roman Tout est illuminé (2002), l'histoire d'un jeune juif américain qui voyage en Ukraine pour retrouver la femme qui a sauvé son grand-père du génocide. Avec Extrêmement fort et incroyablement près, il livre un témoignage poignant sur les attentats du 11 septembre 2001, à travers les yeux d'un jeune garçon hypersensible dont le deuil se transforme en quête initiatique dans les rues de New York. Dans son dernier ouvrage, Faut-il manger les animaux ? (2009), il utilise son talent littéraire pour plaider contre l'élevage industriel et l'abattage des animaux1. Jonathan Safran Foer habite Brooklyn avec sa femme, la romancière Nicole Krauss et leur fils Sasha. Source wikipedia Bibliographie - Citation :
- Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
2002 : Tout est illuminé (Everything Is Illuminated) Pages 1, 2, 32005 : Extrêmement fort et incroyablement près (Extremely Loud and Incredibly Close) Pages 1, 2, 3, 4, 52009 : Faut-il manger les animaux ? (Eating Animals) Pages 3, 4, 5, - Citation :
- mise à jour le 29/06/2013, page 5
Oskar Schell est très émouvant. C’est un enfant surdoué, sensible et inventif. Il a neuf ans et s’intéresse à beaucoup de choses : les Beatles, l’astronomie, les insectes, les origamis, les bijoux, les inventions en tous genres. Il collectionne également des objets trouvés lors de ses promenades et il éprouve une admiration particulière pour Stephen Hawking à qui il écrit. Mais Oskar Schell trouve extrêmement difficile de faire certaines choses comme prendre l’ascenseur. Les ponts suspendus, les germes, les avions, les feux d’artifice, les Arabes dans le métro ou au restaurant, dans les cafés ou dans tout autre lieu public, mais aussi les échafaudages, les plaques d’égout, les sacs sans propriétaire, les chaussures, les gens à moustache, la fumée, les nœuds, les gratte-ciel et les turbans provoquent en lui une véritable panique. « Une grande partie du temps j’avais l’impression d’être au milieu d’un immense océan noir, ou au cœur de l’espace, mais pas de la façon qui aurait été passionnante. Simplement tout était incroyablement, loin de moi. C’était pire la nuit. » Parce que son père est mort un matin de septembre 2001 dans l’attentat du World Trade Center. Depuis, l’enfant vit avec les innombrables souvenirs des moments de bonheur passés avec son père. Il garde secrets les derniers messages qu’il lui a laissés sur le répondeur avant de disparaître et une petite clé noire qu’il a découverte dans une enveloppe sur laquelle est inscrit le mot « Black ». Et malgré ses "semelles de plomb" et ses phobies, pour se sentir près de son père, pour combler son absence, le vide qui le ronge, Oskar se lance dans une quête difficile : trouver un habitant de New York portant le nom de Black et censé détenir une explication sur la clé et la raison que son père avait de la posséder. On suit Oskardonc dans une balade à travers New York. Les Black ne manquent pas et l’enfant leur rend visite, les uns après les autres, par l’ordre alphabétique de leur prénom ! Son voisin du dessus, qui s’appelle lui aussi Black, l’accompagne dans ses recherches. Oskar est choyé par sa mère et sa grand’mère. Cette dernière habite juste en face de chez lui et ils communiquent parfois à l’aide d’un talkie-walkie… Les deux femmes tentent de répondre à ses nombreuses questions. En filigrane se dessine le récit de la famille d'Oskar, récit dans lequel l'Histoire arrive en écho à la tragédie du 11 septembre. Il se fait à plusieurs voix : l’enfant, le grand-père, la grand-mère… et Oskar découvrira une partie de l’histoire de ses grands-parents qui ont fui la ville de Dresde, alors qu’elle était en train de disparaître sous les bombes des troupes alliées…et leur histoire d’amour, belle et compliquée. Extrêmement fort et incroyablement près est le premier grand roman du 11 septembre, à mille lieues du témoignage, ou du documentaire. Les mots sont tendres et mènent du sourire aux larmes. Sa construction est originale, avec des allers-retours dans le temps, mêlant plusieurs histoires familiales. Des pages presque blanches, des pages de carnets, des photos s’intercalent dans le récit…jusqu’à cette série de photos, tout à la fin de l’ouvrage, sur lesquelles on voit un homme se lancer du haut du World Trade Center mais qui remonte vers le haut au lieu de tomber vers le sol… Ah !...si l’on pouvait rembobiner les images !... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Jeu 1 Fév 2007 - 13:25 | |
| Tout est illuminé
C'est le premier roman du jeune Jonathan Safran Foer. Je n'en avais pas entendu parler avant de lire les articles à propos de son dernier livre. Certains évoquaient celui-ci.
C'est presque inexplicable mais c'est tout simplement génial! ...Oui, illuminé! :) Passés les premiers chapîtres où l'on se demande où l'on va, où l'on est...on se sent soudain totalement embarqué dans une histoire folle et drôle sur fond de tragédie historique...
On peut le trouver en Points Seuil.
Un film a été tiré de ce livre. J'aimerais vraiment le voir! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Jeu 1 Fév 2007 - 13:28 | |
| Tout est illuminé
Pendant l'été 1997, Jonathan, auteur juif américain, se rend en Ukraine à la recherche d'une femme, Augustine, qui aurait sauvé son grand-père des pogroms nazis en 42. C'est l'alter ego de Jonathan Safran Foer. Il porte d'ailleurs le même nom que lui. Il doit localiser le village de ses ancêtres, Trachimbrod, qui ne figure sur aucune carte.
Alex Perchov, un jeune ukrainien qui connaît suffisamment l'anglais pour se faire embaucher par une agence de voyage russe, devient son jeune guide-interprète. Il fera également office de traducteur, même s'il ne parle qu’un «broken English» truffé de barbarismes. Le chauffeur est le grand-père d’Alex, antisémite et presque aveugle ; un vieil homme hanté par ses souvenirs de la guerre. La chienne cinglée, Sammy Davis Junior Junior, fait aussi partie du voyage.
Jonathan relate la chronique de sa famille. Il imagine la vie de ses ancêtres juifs à Trachimbrod, entre la fin du XVIIIe siècle et la Seconde Guerre mondiale. Le village, alors, ressemblait encore à un village de légende. C'est là, en mars 1791, à la suite d'un miracle digne d'un conte de fées, que naquit la douce Brod. Elle allait devenir l'ange gardien de Trachimbrod. Mais elle allait aussi affronter le Mal, au point de connaître «six cent treize formes de tristesse».Brod est l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de Jonathan. Le récit baigne dans le merveilleux, une sorte de réalisme magique.
Alex, se fait le rapporteur de l'épopée. Le traducteur maladroit aussi, ce qui nous vaut des pages croustillantes. "Je m’aplatis pour ceci" est une formule d’excuses, "manufacturer des RRR" signifie ronfler, et à l’arrivée du héros il « se morfond de lambiner" quand le train est "dilatoire". Un savoureux mélange comique d'impropriétés et de synonymes mal employés. "C’est un honneur mammouth pour moi d’écrire pour un écrivain, surtout quand il est un écrivain américain, comme Ernest Hemingway ou toi"écrit-il.
Au rire se mêlent pourtant les larmes. On découvre que le «shtetel» fut sauvagement rasé par les nazis, et qu'il ne reste qu'une pierre tombale de ce village martyr. Quant à Augustine… | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Jeu 1 Fév 2007 - 13:30 | |
| Tout est illuminé
Un passage que j'aime beaucoup:
« De l’espace, les astronautes voient les gens qui font l’amour comme de minuscules granules de lumière. Pas de lumière, précisément, mais une lueur qu’on pourrait prendre pour de la lumière- un rayonnement coïtal qui met des générations à se déverser comme du miel à travers l’obscurité jusqu’aux yeux des astronautes. Au bout d’un siècle et demi environ- après que les amants qui produisirent la lueur seront depuis longtemps en permanence couchés sur le dos- les grandes villes seront visibles de l’espace. Elles luiront toute l’année. Les villes de moindre importance seront elles aussi visibles, mais avec beaucoup de difficulté. Les shetls (villages) seront quasiment impossibles à détecter. Les couples isolés, invisibles. La lueur est née de l’addition de milliers d’amours. Jeunes mariés et adolescents qui étincellent comme des briquets au butane, couples d’hommes qui brûlent vite et d’une flamme brillante, couples de femmes qui illuminent des heures durant d’une douce multitude de lueurs, partouzes semblables à ces joujoux tournoyant en gerbes d’étincelles qu’on vend dans les fêtes foraines, couples s’efforçant sans succès d’avoir des enfants qui impriment leur image frustrée sur le continent comme la fleur qu’une vive lumière laisse dans l’œil après qu’on s’en est détourné. Certaines nuits, certains lieux sont plus brillants. Il est difficile de regarder fixement New York le jour de la Saint-Valentin, ou Dublin le jour de la Saint-Patrick. La vieille ville de Jérusalem derrière ses murailles s’allume comme une bougie chacune des huit nuits de Hannukah. Le jour de Trachim (une fête) est le seul moment de toute l’année où le minuscule village de Trachimbrod peut être aperçu de l’espace, quand il produit assez de voltage copulatoire pour électrifier sexuellement les cieux polono-ukrainiens » | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Lun 12 Fév 2007 - 15:12 | |
| Tout est illuminé :
Un ovni littéraire certes mais pas génial pour moi.
Hormis les propos du traducteur ukrainien qui sont volontairement « d’inconvenantes expressions », pour certaines assez comiques d’ailleurs, je trouve le livre pas très bien traduit. Pour ce type d’ouvrage, qui cumulent des voyages incessants dans l’espace et surtout dans le temps, est encore plus malvenu que d’habitude.
A trop vouloir faire l’original, on tue l’originalité. L’auteur en fait un peu trop, il tue l’attention du lecteur, tout bouge trop vite… avec parfois une anecdote humoristique de trop. Un peu moins de mouvement et supprimer les lettres du traducteur, qui alourdissent ces propos par ailleurs, permettrait au lecteur de se concentrer plus.
C’est d’ailleurs dommage, quand Jonathan Safran Foer est lancé dans une histoire, il capte notre attention. L’histoire de Brod me semble la mieux réussie, les dialogues font parler vraiment les personnages et les descriptions de scènes donne l’impression d’un regard extérieur neutre, sans enlever son effet comique, bien au contraire ; alors que pour la recherche de son ancêtre par exemple, le narrateur est, aussi, un personnage (sans compter l’écrivain, ce qui fait beaucoup), cela décrédibilise les propos du traducteur (que l’on ne peut considérer comme narrateur), on ne le voit du coup que comme le clown de service alors qu’il n’est pas que ça.
Un auteur intéressant mais qui, pour moi, a besoin de se distancier par rapport à la narration. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Mar 13 Fév 2007 - 0:06 | |
| J'aurais pensé que tu aurais émis un avis plus favorable pour ce roman...
J'ai aimé me faire ballader entre les époques et les lieux...mais je comprends que cela puisse agacer... Il y a comme une espèce de "profusion imaginative" dans ce roman qui m'épate...
Pour ce qui est de la traduction, je ne saurais dire s'il est mal traduit puisque je n'ai pas comparé avec le roman dans la langue d'origine...J'ai vraiment trouvé le langage d'Alex savoureux... | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Mer 21 Fév 2007 - 16:37 | |
| Merci pour ce lien Coline. Un peu mon tour (juste un peu) A la lecture de Extrêmement fort et incroyablement près... ou " Comment j'ai découvert Jonathan Safran Foer" -Dans le laps de temps que nous dure la lecture d’un roman (une heure, un jour, un mois), des filets sont tendus sous l’oscillation de nos allers venues. De ces filets qui rattrapent le café renversé, le courrier qui s’est accumulé, l’actualité qu’on n’a pas suivie, le film qu’on n’a pas regardé, tous ces moments qu’on a sautés. Y tombent aussi, en y rebondissant comme sur un trampoline, chaque fois qu’on fait une pose, entre les moments où l’on abandonne la lecture et celui où on la reprendra, des personnages qui ne font pas partie de notre quotidien. Qui n'en faisaient pas partie hier. Qui n'en feront plus partie demain. Des personnages qui ne sont qu’une page d’histoire, une page de la petite histoire, quatre cent trente pages chez l’éditeur. Des gens, des gens avec leurs bracelets faits de tits et de tâ, des gens avec leur emballage de mini-Krackle, des gens avec leurs souvenirs de ville bombardée, des gens qui transportent contre eux une grosse pierre au sortir de la 93ème avenue, des gens qui se font des bleus et qui se les cachent, des gens qui écrivent des pages blanches, des gens qui ouvrent une enveloppe vide. Ces gens, d’un seul coup chez nous, ils prennent de la place. Peut-être que, si l’auteur a la main lourde, très lourde, ses personnages nous causent encore plus fort, prennent encore plus de place. Mais non, avoir la main lourde c’est trop péjoratif. Pour peser comme ça sur son lecteur, l’écriture est plutôt légère, un trait, un souffle, une ombre de fusain qui doucement fait se tourner les pages ; les pages où s’enchaînent doucement les dessins sur des ombres de nuit qui ne sont pas les nôtres. Des absents qui reviennent, des absent qui ne reviendront plus et qui sont tellement absents que tout se noue et se dénoue en leur présence et autour d’eux et à cause d’eux. Des gens : ceux qui sont déjà vieux, ceux qui sont tout petits et qui se demandent déjà ce qu’ils vont devenir sous l’embrasement des gratte-ciel. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Mer 21 Fév 2007 - 17:09 | |
| - Babelle a écrit:
- Merci pour ce lien Coline. Un peu mon tour (juste un peu)
Ah non Babelle...Pas juste un peu...Je t'en supplie... Je m'étale, c'est plus fort que moi, mais je ne veux pas envahir... Et il y a de la place pour tous ici!... Que chacun prenne ses aises... Et je me régale toujours à lire tes commentaires! | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Jeu 22 Fév 2007 - 22:56 | |
| Oskar aussi a pris l’habitude de voyager à travers Google (voir notre Sol de Lignes de faille). Il y apprend qu’une nouvelle serrure nait à New York toutes les 2777 secondes, il imprime des photos pour les mettre dans son album des Trucs qui me sont arrivés (une fille attaquée par un requin, un soldat à qui on coupe la tête en Irak, le mur vide sur lequel était accroché un tableau célèbre avant qu’on le vole, un couple de tortue faisant l’amour… C’est à la boutique de fournitures pour artiste qu’il retrouve la trace de son père : près du présentoir de stylos, sur le bloc de papier où l’on essaie la mine avant de faire son choix, il découvre l’écriture et le nom de ce dernier. D'Oskar et de sa correspondance : - Citation :
- Cher Stephen Hawking,
Puis-je s’il vous plaît être votre protégé ? Merci, Oskar Schell
- Citation :
- Merci pour votre lettre. Il ne m’est pas possible de répondre personnellement au très abondant courrier que je reçois. Sachez cependant que je lis toutes les lettres et les réserve dans l’espoir d’être un jour en mesure de répondre à chacune comme elle le mérite. Dans cette attente,
Bien à vous, Stephen Hawking De merveilleux évènements typographiques jalonnent le roman. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Jeu 22 Fév 2007 - 23:16 | |
| - Citation :
- "Il y a plus d'endroits dont tu n'as jamais entendu parler que d'endroits dont tu as entendu parler!"
ça, j'ai adoré. Il avait couvert presque toutes les guerres du 20è siècle, comme la guerre d'Espagne, le génocide du Timor oriental, et des sales affaires qui s'étaient passées en Afrique. Je n'avais entendu parler d'aucune d'entre elles, alors j'ai essayé de me les rappeler pour pouvoir les chercher sur Google quand je rentrerais. La liste devenait incroyablement longue dans ma tête : Francis Scott Key Fitzgerald, se poudrer le nez, Churchill, Mustang décapotable, Walter Cronkite, flirter, la Baie des Cochons, 33 tours, Datsun, Kent State, saindoux, ayatollah Khomeiny, Polaroïd, apartheid, drive-in, favela, Trotski, le mur de Berlin, Tito, Autant en emporte le vent, Franl Lloyd Wright, hula hoop, Technicolor, guerre d'Espagne, Grace Kelly, Timor oriental, règle à calcul, et tout un tas de pays d'Afrique dont j'essayais de me rappeler les noms mais que j'avais déjà oubliés. ça devenait dur de garder en moi tout ce que je ne savais pas." | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Ven 9 Mar 2007 - 8:18 | |
| Ah, mais j'ai aimé beaucoup les deux romans de Jonathan Safran Foer!
Extrèmement fort et incroyablement près: et miraculeusement à la fois émouvant, drôle et poétique... A la presque fin de ce livre, le jeune ( jeune de par son âge réel, mais en fait aussi vieux que le monde, car il en porte toute la souffrance) Oskar reçoit -enfin- une réponse à une de ses nombreuses lettres, qu'il a écrites après la mort de son père à des personnes qu'il admire, et dont il recherche la protection, maintenant qu'il a perdu à jamais celle dont il avait le plus besoin.C'est une lettre de Stephen Hawking, dont je recopie un extrait: " Albert Einstein, un de mes héros, écrivit un jour,"[Notre situation est la suivante. Nous sommes devant une boîte fermée qu'il nous est impossible d'ouvrir. Je suis sûr que je n'ai pas besoin de te dire que l'univers se compose d'une vaste proportion de matière sombre. Son fragile équilibre dépend de choses que nous ne serons jamais en mesure de voir, d'entendre, de sentir, de goûter ni de toucher. La vie elle même en dépend. Qu'est ce qui est réel? Qu'est ce qui ne l'est pas? Telles ne sont peut être pas les questions qu'il faut poser . .. Ce roman parle de choses que l'on n'arrive pas à "ouvrir".Même si nous avons la clé..Les secrets gardés, les non-dits parce que souvent trop difficiles à dire.Et de la nécessité - et l'urgence- de les dire quand même, par d'autres moyens que la simple parole, par l'écriture bien sûr partout ( sur son corps, sur les murs, sur des petits papiers qui s'envolent, en faisant défiler les mots comme le fait Babelle, cela m'a tout à fait rappelé ce roman) , mais aussi en morse dont on fait des bracelets, sur des touches de téléphone grâce à des codes , par des énigmes, des jeux, des images, des photos,et même du noir complet .... . Mais ces mots, ces lettres écrites qui ne sont pas envoyées, comment pourraient ils être compris par l'autre, surtout quand ils arrivent trop tard: " ....Pendant huit mois, je l'ai suivi et j'ai parlé aux gens auxquels il parlait, j'ai tenté d'apprendre des choses sur lui comme il tentait d'apprendre des choses sur toi, il essayait de te retrouver comme tu as essayé de me retrouver, cela me brise le coeur en plus de morceaux qu'il n'en comportait, pourquoi les gens ne peuvent ils se dire ce qu'ils ont à dire sur le moment? " Voilà, je l'ai ressenti comme un livre sur le deuil bien sûr, le vide, le creux et la douleur que laissent les choses non dites au bon moment, toutes les difficultés de communication, tout ce que l'on ne fait pas ( "Je songe à toutes les choses que j'ai faites, Oskar. Et à toutes celles que je n'ai pas faites. Les erreurs que j'ai commises sont mortes pour moi. Mais je ne puis reprendre les choses que je n'ai jamais faites"......).
Tout ce à côté de quoi on passe. Et excusez la longueur du message, mais j'aime beaucoup ce Jonathan Safran Foer très jeune écrivain plein de tendresse et de recul, encore un extrait qui "dit" beaucoup: " J'aime voir des gens réunis, c'est peut être tout bête, mais que puis je dire, j'aime voir des gens courir l'un vers l'autre, j'aime leurs embrassades et leurs larmes, j'aime l'impatience, les histoires que les bouches ne peuvent raconter assez vite, les oreilles qui ne sont pas assez grandes, les yeux qui ne peuvent absorber d'un coup tous les changements, j'aime les étreintes, les retrouvailles, quand quelqu'un cesse enfin de leur manquer....." | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Ven 9 Mar 2007 - 15:24 | |
| Alors déjà ,je me dois de vous féliciter tous pour vos superbes commentaires par lesquels vous faites vraiment passer votre enthousiasme suite à ce roman . C'est décidé , il sera mon prochain livre acheté , et celui-ci ,en haut de la pile... Marie dit: - Citation :
- Voilà, je l'ai ressenti comme un livre sur le deuil bien sûr, le vide, le creux et la douleur que laissent les choses non dites au bon moment, toutes les difficultés de communication, tout ce que l'on ne fait pas
C'est un sujet qui m'interpelle , les non-dits ,les râtés ,tout ce qui subsiste lorsque seule reste l'absence . Je dois être dans une période nostalgique , mais la façon dont vous en parlez toutes les trois m'a touchée. - Citation :
- Tout ce à côté de quoi on passe. Et excusez la longueur du message,
...Quoi , t'excusez de la longueur? Marie ,tu peux y aller ...on ne se lassera pas tant que tu en parles ainsi, crois moi! | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Ven 9 Mar 2007 - 21:53 | |
| Merci beaucoup Marie pour ta petite chronique, je crois qu'elle fera plaisir à Oskar J'espère encore extrêmement plein de petits papiers qui s'envolent ainsi sur cet incroyable fil | |
| | | Elfe Espoir postal
Messages : 45 Inscription le : 26/02/2007
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Jeu 15 Mar 2007 - 21:21 | |
| Je crois que tout a été dit sur Extrèmement Fort et incroyablement prêt! Je ne saurais en dire plus!!! Si ce n'est que c'est un roman qui m'a beaucoup touché!! Dont j'ai eu beaucoup de peine à tourner la dernière page tant l'histoire et les personnages m'habitaient!! J'ai aussi été beaucoup touchée par la configuration et la typographie du roman qui est assez originale!! Bref j'ai succombé au charme et à l'écriture de Jonathan Safran Foer!! C'est marrant, je l'ai proposé à la bibliothèque où je travaille comme coup de coeur, mais les lecteurs n'ont pas eu l'air d'avoir été aussi transporté que moi!! | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jonathan Safran Foer Ven 16 Mar 2007 - 7:29 | |
| Une sélection des rendez-vous littéraires dans Le Monde des Livres : "Du 7 au 10 juin. A Sarajevo, les 8e Rencontres européennes du livre, organisées par le Centre André Malraux et la Villa Gillet, auront comme invités Assia Djebar, Jonathan Safran Foer, Danielle Sallenave et Erri de Luca". | |
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