| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Albert Cossery [Egypte] | |
|
+8topocl bix229 Eve Lyne Arabella rivela Julia Aeriale kenavo 12 participants | |
Auteur | Message |
---|
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Dim 31 Mai 2009 - 7:24 | |
| Merci Arabella pour tes commentaires.. cela me donne envie de retrouver cet auteur.. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Dim 31 Mai 2009 - 8:39 | |
| Si j'ai lu cet auteur c'est à cause de toi Kenavo, je ne connaissais pas, et c'est vraiment une découverte intéressante. Si tu as envie de continuer, je te conseille Un complot de saltimbanques, c'est moins noir que le livre que tu as lu. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Dim 31 Mai 2009 - 16:21 | |
| - Arabella a écrit:
- Un complot de saltimbanques, c'est moins noir que le livre que tu as lu.
je note.. en quelque sorte j'ai "lu" un autre livre de lui: à travers les yeux d'une BD ici | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Dim 31 Mai 2009 - 18:41 | |
| Moi les BD, c'est moins mon truc, mais c'est vrai que les dessins sembent très justes, et de bien coller au sujet. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Lun 1 Juin 2009 - 15:12 | |
| - Arabella a écrit:
- Moi les BD, c'est moins mon truc, mais c'est vrai que les dessins sembent très justes, et de bien coller au sujet.
oui, tout à fait.. Golo a fait un travail remarquable.. je ne voudrais pas voir remplacer les mots par des images.. mais de temps en temps j'adore.. et surtout pour des BD littéraires, je craque | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Mar 8 Juin 2010 - 18:00 | |
| Mendiants et orgueilleux.Un très beau livre, écrit dans un français classique, à la fois poétique, simple, percutant, avec de beaux moments d'humour. Cossery ne fait pas la morale, il explique le choix de ses personnages préférant une vie dans les bas fonds cairois où ils sont "libres" même s'ils manquent cruellement de tout : d'argent, de travail, de femmes (auteur misogyne !). La galerie de portraits est vaste. Gohar, le philosophe, est le personnage principal, optimiste et stoïque. Il s'est volontairement retiré de la société, refusant d'être complice d'un système social auquel il ne croit pas. Il se contente de très peu -sa paillasse est constituée d'une pile de vieux journaux, son seul luxe est sa dose quotidienne de drogue. El Kordi est un petit fonctionnaire, un rédacteur sans plume (on l'a lui a confisquée), amoureux d'une prostituée tuberculeuse qu'il veut sortir du bordel. Il rêve de gloire, d'être un révolutionnaire reconnu. Yéghen est le fournisseur de Gohar, laid et poète, ne pouvant supporter la souffrance de Gohar, la seule iniquité qui lui est intolérable dans ce monde. Nour el Dine est le policier chargé de l'enquête. Il est homosexuel et amoureux de Samir qu'il tente de conquérir. Consciencieux, perspicace, il parvient à trouver l'identité de l'assassin. Enfin, il y a l'homme-tronc affublé d'une épouse très jalouse de son succès auprès des femmes. Réduit à cet état que beaucoup ne supporteraient pas, il vit heureux, se contentant de ce qu'il a et du regard que les femmes lui portent. Grâce à une intrigue policière (le meurtre d'une prostituée), Cossery s'interroge, à travers ses divers personnages, sur le sens à donner à la vie, dans une société où les misères prennent différents visages. Epicurisme et stoïcisme dominent ici. Un très belle découverte, un auteur à découvrir. Ce livre est considéré comme son chef-d'oeuvre. Dès le début du livre, l'humour est au rendez-vous : - Citation :
- Cela s'est passé il y a quelques temps dans un petit village de Basse Egypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les urnes, il s'aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n'était sur la liste d'aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d'apprendre que Barghout était le nom d'un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. (...) Certainement, il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu'ils voulaient, en haut lieu, c'était un âne à deux pattes.
Propos tenus par Gohar : - Citation :
- L'homme est devenu pire qu'un tremblement de terre. En tout cas, il fait plus de dégâts. Ne crois-tu pas, monsieur l'officier, que l'homme a depuis quelque temps dépassé en horreur les cataclysmes de la nature ?
Merci Kenavo. J'ai pu remettre en forme grâce à tes explications.
Dernière édition par Eve Lyne le Mer 9 Juin 2010 - 12:19, édité 1 fois | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Mar 8 Juin 2010 - 21:07 | |
| Contente que cela t'ait plu. Et ton commentaire me donne envie de me plonger dans d'autres livres de l'auteur. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Lun 15 Aoû 2011 - 20:12 | |
| LA MAISON DE LA MORT CERTAINE
Il arrive qu' on rate un rendez vous avec un écrivain et ça m' est arrivé avec Cossery. Peut etre avais-je été refroidi par la franchise brutale de l' écrivain. Pas plus qu' Ettore Scola, Cossery n' hésite pas à montrer que la misère extreme dans toute son impudeur rend les humains méchants, cruels, cupides et laches. Comment etre autrement quand on meurt de faim littéralement dans une maison complètement pourrie.. Et qu' on mobilise son énergie pour survivre. Dans les pires conditions. Tels sont les quelques habitants de la maisons de la mort certaine dans une venelle du Caire.
Tapie au sommet de la venelle des Sept Filles, la maison de Si Khalil, le propriétaire dégoutant, craquait sous la rafale et achevait de se convertir en ruines. Il faut dire l' atroce vérité. Cette maison ne tenait debout que par miracle. Seuls des fils de putain, aveuglés par une misère abjecte, pouvaient abriter leur chétive existence entre ces murs délabrés... Aussi, pour prévenir tout danger, avait-on interdit l' accès à la venelle à tout genre de véhicule et meme à certains vendeurs ambulants, dont la voix trop puissante risquerait de préciiter la catastrophe.
P. 7
Car enfin qu' est-ce qui les maintient en vie ? Leur vie est un enfer et meme la mort refuse de les prendre. Mais vivent ils encore ou sont ils seulement des fantomes affamés, exangues et et furieux ? Condamnés à attendre la chute de leur maison. Comme si le seul malheur autorisé résidait là. Attendre et mourir.
Pourtant derrière leurs colères, leurs gesticulations, leurs disputes, on percoit l' humanité asservie des gens de rien.
A bout de résistance, ils font venir un écrivain public pour adresser une supplique au gouvernement.
Cher gouvernement. Nous voulons te dire, par la présente, que notre maison est en train de s' écrouler et que Si Khalil, ce propriétaire dégoutant, ne veut plus la réparer. Il nous a présenté un soi-disant ingénieur possédant plusieurs diplomes, mais nous avons tout de suite compris que ce n' était qu' un inverti n' ayant en fait de diplome que la rondeur de ses fesses.
Nous l' avons traité comme il convient, en le renvoyant d' où il était venu... Nous espérons que tu viendras voir la maison, pour que tu puisses t' en rendre compte, sinon nous l' apporterons chez toi, ce qui est la meme chose. Nous te saluons avec respect et sommes tes serviteurs jusqu' à la fin de nos jours qui sont comptés.
P. 90
| |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Mar 21 Aoû 2012 - 11:22 | |
| Les fainéants dans la vallée fertile Nous faisons la connaissance d’une famille, composé d’un homme, Hafez, de ses trois fils, de l’oncle Mustapha, frère de Hafez qui a dilapidé son héritage et qui a dû venir vivre chez Hafez en désespoir de cause. La raison de vivre de cette famille est de ne rien faire, et l’activité qu’ils apprécient le plus est de dormir. La maison est délabrée et de plus en plus sale, les membres de la maisonnée ne survivent que grâce à Hoda, une jeune cousine pauvre engagée comme servante, qui est la seule à s’activer et à réveiller tous ces hommes pour les repas. Enfin, pas tous, un seul, Serag, considéré comme la honte de la famille, sort de temps en temps, et espère, honte suprême trouver du travail et quitter la maison familiale. Toutefois, son énergie est limitée, et il n’a aucune qualification, alors sa quête n’est guerre simple, d’autant plus que ses parents font tout ce qu’ils peuvent pour empêcher son projet, et en tout premier lieu Hoda, amoureuse de Serag, qu’elle ne veut voir lui échapper. Et puis Hafez, pour affirmer son autorité, a des velléités de mariage, ce qui contrarie ses fils, qui craignent d’être obligés de faire des efforts, ne plus pouvoir dormir avec une belle mère à demeure. Je lis Albert Cossery dans une édition d’œuvres complètes, publiée chez Joëlle Losfeld, dans laquelle les œuvres sont rassemblées non pas de façon chronologique mais thématique. Ainsi après un premier volume plutôt social et sombre, dépeignant la misère et la souffrance de pauvres gens, les textes présents dans ce volume sont plus drolatiques, décrivant une révolte dans le refus, une subversion de l’inaction. Il y a quelques éléments qui laissent entr’apercevoir un monde injuste et violent, comme le gamin rencontré par Serag au début du roman, vivant dans la rue, et peinant à subsister, ou comme cette menace de son père d’être arrêté par le gouvernement s’il continue à se risquer à une activité aussi subversive que de chercher du travail, de se mêler aux travailleurs. Mais ce sont des touches légères, la majorité du livre est une farce réjouissante, un pied de nez au convenable et au respectable. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Mar 21 Aoû 2012 - 11:31 | |
| - Arabella a écrit:
- une subversion de l’inaction
Ca , ça me plait bien! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Jeu 23 Aoû 2012 - 18:14 | |
| La violence et la dérision Une ville non identifiée, mais qui ressemble à une ville égyptienne. Le nouveau gouverneur fait du zèle, fait pourchasse les prostituées, interdit les mendiants. Un groupe se dresse contre ses agissements. Mais ses armes sont ceux de la dérision. Des mannequins imitant des mendiants, des lettres aux journées chantants la gloire du gouverneur d’une façon tellement outrée, qu’il est ridiculisé, des affiches à sa gloire tellement exagérés que les passants sont pliés de rire, et enfin le lancement d’une souscription pour une statue du tyran. Derrière ce complot de la moquerie se cachent quelques jeunes gens, qui ont choisi de refuser de prendre la vie au sérieux. Mais les révolutionnaires professionnels veillent, outragés par cette façon de faire la guerre, et bien décidés à provoquer des actions sanglantes. Albert Cossery creuse la veine de la dérision et du rire comme arme suprême. Ses héros choisissent les plaisirs simples de la vie et la moquerie des puissants. Ceux qui veulent occuper le pouvoir en se prenant au sérieux, sont renvoyés dos à dos, les révolutionnaires idéalistes arrivés au pouvoir seront aussi féroces pour la population que les tyrans d’aujourd’hui. Alors la seule arme des faibles est l’amour de la vie, la capacité à apprécier les petites choses de la vie et surtout à se délecter du ridicule sous toutes ses formes. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Ven 7 Sep 2012 - 12:58 | |
| Quelques mots rapides sur Une ambition dans le désert. Je n'ai pas trop envie de m'appesantir sur ce livre, tout simplement parce que c'est celui de l'auteur que j'ai le moins apprécié. La plupart des thèmes chers à Albert Cossery sont là, mais le mélange ne prend pas. Peut être parce que le livre ne se situe pas dans un pays qui ressemble à l'Egypte, mais dans un pays du golf. Un pays pauvre, dépourvu de toutes ressources, et en particulier des ressources pétrolières. Ce que le personnage principal Samantar, considère comme une providence, car de cette façon, le pays échappe à la rapacité de grands groupes occidentaux, et les habitants peuvent vivre certes pauvres, mais dans une certaine liberté et en profitant de ce que l'existence offre de meilleur. Mais une agitation révolutionnaire quelque peu étrange gagne le pays, et Samantar se demande ce que cela peut cacher, car il a peur que le fragile équilibre ne soit rompu, et que son pays ne puisse plus échapper à la loi générale.
C'est un peu trop simpliste et caricatural, les personnages manquent de finesse. Shaat, l'ami de Samantar, prêt à tourner tout en dérision, ressemble à d'autres élégants nonchalants de Cossery, mais il lui manque un je ne sais quoi, qui le rend peu intéressant et vraisemblable. Le puissant cousin de Samantar n'est pas crédible pour deux sous et on ne croit pas deux secondes à son complot.
Pas le livre de l'auteur que je conseillerais, surtout pour un premier contact. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Mar 18 Sep 2012 - 18:41 | |
| Les couleurs de l'infamie
A la lecture de Les couleurs de l'infamie, on s'imagine l’auteur à l'image de ses héros, c'est-à-dire léger, facétieux, ne s'appesantissant pas sur ses malheurs, joyeusement rebelle aux riches et aux puissants. Il nous décrit Le Caire, sous une forme très couleur locale plutôt réussie, racontant la misère sans se lamenter, dans un style fleuri, peut-être un peu trop fleuri. Ce livre est une galéjade fantasque, aux personnages hauts en couleur qui ont pour seul but de saisir l'instant quand il est bon. Cela se laisse lire, mais la fréquente pesanteur du style contraste avec une impression globale d'agréable amateurisme, d’inachevé.
| |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Mar 18 Sep 2012 - 19:41 | |
| Ce n'est pas le meilleur, d'ailleurs je ne l'ai même pas commenté. Dommage que tu sois tombé sur celui-ci. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] Mar 18 Sep 2012 - 19:47 | |
| Je ne suis pas totalement découragée. je pense que j'essaierai les fainéants dans la vallée fertile | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Albert Cossery [Egypte] | |
| |
| | | | Albert Cossery [Egypte] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|