| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Marlen Haushofer [Autriche] | |
|
+8tom léo Aeriale Cachemire Marie kenavo Arabella eXPie Nathria 12 participants | |
Auteur | Message |
---|
églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Marlen Haushofer [Autriche] Lun 16 Déc 2013 - 21:15 | |
| Merci Tom Léo pour ce super commentaire et quel bonheur de lire ton enthousiasme !!! J'ai hâte de lire Le mur invisible ! | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Marlen Haushofer [Autriche] Mar 17 Déc 2013 - 7:14 | |
| - églantine a écrit:
- Merci Tom Léo pour ce super commentaire et quel bonheur de lire ton enthousiasme !!!
J'ai hâte de lire Le mur invisible ! Oui, merci Tom Léo, cette auteure fait vraiment envie d'ailleurs j'ai emprunté Sous Un ciel Infini à la bibliothèque récemment, donc je ne vais pas tarder à faire sa connaissance. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Marlen Haushofer [Autriche] Dim 12 Jan 2014 - 18:54 | |
| Sous Un Ciel Infini Marlen Haushofer
C’est avec ce roman délicieux et grave que je découvre cette auteure autrichienne, c’est un roman sur l’enfance, l’enfance de Meta qui vit avec ses parents dans une maison forestière entre son père garde-chasse, sa mère et son petit frère Nandi. Dans ce récit largement autobiographique, Marlen Haushofer nous dévoile une petite fille rêveuse, pleine de terreurs et de colères, pourtant si vive et si observatrice qu’elle surprend par sa maturité. Meta est rebelle, rebelle en tout et jusqu’au bout, surtout à cause de l’incompréhension des adultes qui l’entourent. Elle sera rebelle jusqu’au bout de l’enfance qui marquera comme une rupture, qui sera, on le soupçonne, bien difficile à cicatriser.
D’après ce que j’ai lu dans vos commentaires, c’est une œuvre différente de toutes celles déjà évoquées, probablement par son caractère très personnel qui touche à l’enfance, à ses bonheurs et à ses meurtrissures. Mais il m’a semblé qu’on y trouvait déjà des thèmes abordés dans les romans dont vous avez parlé.
| |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Marlen Haushofer [Autriche] Dim 12 Jan 2014 - 19:30 | |
| Merci Domreader , comme j'ai hâte de continuer avec cette auteure ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Marlen Haushofer [Autriche] Mar 4 Mar 2014 - 13:29 | |
| Le mur invisible. Du jour au lendemain, un mur invisible coupe une femme du reste du monde. Elle se retrouve cloisonnée dans un chalet dans les montagnes autrichiennes. Personne ne semble se trouver dans l'enceinte créée par le mur. Et le monde, à l'extérieur, est figé (elle aperçoit des silhouettes humaines ou animales, mais celles-ci ressemblent à des statues de cire). De là, immédiatement, cette femme de la ville retrouvera les réflexes et les gestes de son enfance, essentiels à sa survie. Entourée de son chien, un Braque, Lynx, de sa vache sans nom, de sa chatte sans nom, elle ne fera plus que ça : survivre. Et s'occuper de ses animaux. Une écriture simple, précise, qui s'attache à décrire les choses comme elles sont. Une histoire de répétitions quotidiennes, de lutte contre la dureté de la Nature. On pourrait s'ennuyer, mais l'auteur parvient à créer un monde tellement palpable, une atmosphère pleine de sous-tensions, qu'on reste accrochée à son personnage, et à ses animaux, on s'y attache, on vit à leur rythme, et on a peur pour eux, sans arrêt. Comme cette femme a peur aussi. Ça raconte le détachement à l'humanité, la désincarnation, le devoir, l'obligation. Ça n'est pas tendre avec la vie humaine telle qu'on la connaît, mais sans être donneur de leçon (chapeau) : des constats sur les manques, les failles, les paradoxes. C'est difficile de vraiment parler de ce livre, parce qu'il touche sur quelques cordes sensibles avec beaucoup de finesse, presque l'air de rien. On pourrait facilement passer à côté, se dire que c'est chiant, qu'il ne se passe rien, que c'est répétitif. Mais non. Il y a des phrases, juste des petits passages au milieu de dizaines de pages, où la narratrice se rend compte qu'elle ne ressemble plus du tout à celle qu'elle était, comme si elle n'avait plus de visage. Où elle se rend compte de la tristesse qu'elle contient en elle. Ce livre traite avec force la solitude, la survie, la vie dans les montagnes, la nature, les animaux. Un très bon livre ! | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Marlen Haushofer [Autriche] Mar 18 Mar 2014 - 18:35 | |
| Le mur invisible .Le monde de Marlen Haushofer semble plonger directement dans le "clair obscur "de son mental et si d'aventure vous recherchez un certain confort , une légèreté , éloignez-vous : Incontestablement autobiographiqie ses écrits dérangent , crée une sorte de miroir et ébranlent nos petites armures . Cette fois ci une histoire simple : une femme se retrouvera coupée du reste de l'humanité par un mystérieux mur invisible : de l'autre côté de ce mur , elle peut constater que la vie humaine a disparu . Que s'est-il passé ? Peu importe , dès lors il s'agit pour la narratrice de survivre ! Parmi tous ces mécanismes d'instinct de survie , elle écrira son journal , notant scrupuleusement les actes du quotidien . Sa nouvelle vie sera presque vécue comme un chemin initiatique : mourant à elle-même pour renaitre , libérée de ses oripeaux éducatifs et sociologiques , retrouvant peu à peu les gestes ataviques , qui seuls peuvent assurer la survie dans ce contexte hostile à l'homme "moderne" . - Citation :
- "Naturellment il existe une multitude de travaux que je ne saurai faire car j'ai mis quartante ans pour comprendre que j'avais des mains "
Vaillamment et avec une intuition exceptionnelle , liée certainement à ses origines paysannes , elle réveillera la mémoire ancestrale pour rester en vie ....... Au fur et à mesure on assiste à sa transformation mentale , et physique . - Citation :
- "Tant de choses s'étaient passées depuis quelques temps .Perle avait été tué , un petit taureau était né, la chatte avait trouvé un chat , des chevreuils étaient morts de froid et les bêtes de proie avaient eu un hiver opulent .Quant à moi , j'avais éprouvé tant d'émotions que je me sentais épuisée.Je restais couchée sur le banc et , les yeux fermés , je voyais à l'horizon des montagnes enneigées et des flocons blancs qui descendaient sur mon visage dans un grand silence lumineux .Il n'existait plus ni pensée , ni souvenir , rien que la vaste et silencieuse lumière de la neige .Je savais que de telles images étaient dangereuses pour quelqu'un de solitaire , mais je ne trouvais pas la force pour lutter contre elles ."
Ce passage traduit l'état d'esprit de cette femme : Ses priorités et ses centres d'intêrêts sont uniquement tournés vers la nature et les animaux qui l'accompagnent lui donnant la force et le sens de sa démarche de survie ! Toute seule aurait-elle lutté pour inventer des solutions ? Plus loin elle écrit : - Citation :
- Vivre c'est aimer : "…aussi longtemps qu'il y aura dans la forêt un seul être à aimer, je l'aimerai et si un jour il n'y en a plus, alors je cesserai de vivre."
organisée , méthodique , adoptant le pas sûr du montagnard qui sait économiser ses forces , vivant chaque acte de la journée comme une sorte de méditation ,apprenant à rentrer dans le temps , elle continue à écrire son journal , témoignant d'une lucidité presque effrayante - Citation :
- "quand mes pensées s'embrouillent , c'est comme si la forêt avait commencé à allonger en moi ses racines pour penser avec mon cerveau ses vieilles et éternelles pensées .Et la forêt ne veut pas que les hommes reviennent .
Au cours de cet été , je n'en étais pas encore là .Les frontières étaient encore très nettes .Il m'est parfois difficiles , en écrivznt , de maintenir la séparation entre mon moi ancien et mon moi nouveau , ce moi dont je ne suis pas sûre qu'il ne soit aspiré par un moi plus grand .Mais déjà à cette époque , le changement se frayait une voie On pourrait penser qu'il ne se passe rien dans cette vie où chaque geste est uniquement tourné vers les gestes triviaux renvoyant à l'état animal ! Et pourtant on assiste peu à peu à une forme d'épanouissement personnel chez cette femme qui avoue avoir perdu dans son ancienne vie ses illusions et sa lumière intérieure ; l'aliénation du travail dans ses lourdes tâches répétitives et éprouvantes physiquement la libère de ses peurs profondes et il ne fait nul doute que cette solitude subie correspond à ses attentes refoulées ..... Déçue par l'humanité , blessée probablement personnellement , après de longs mois d'isolement elle écrit : - Citation :
- Je ne cherchais plus un sens capable de me rendre la vie plus supportable. Une telle exigence me paraissait démesurée . Les hommes avaient joué leurs propres jeux qui s'étaient presque toujours mal terminés. De quoi aurais-je pu me plaindre; j'étais l'une des leurs , je les comprenais trop bien . Mieux valait ne plus penser aux hommes . Le grand jeu du soleil, de la lune et des étoiles, lui, semblait avoir réussi; il est vrai qu'il n'avait pas été inventé par les hommes. Cependant il n'avait pas fini d 'être joué et pouvait bien porté en lui le germe de son échec.
Ainsi on retrouve encore dans cette oeuvre majeure les grands thèmes obsessionnels de Marlen Haushofer : Une volonté farouche de s'affranchir du regard des hommes , une ambivalence chronique dans son désir de vie et de mort , une nature omniprésente généreuse et indomptable , une tristesse inhérente à tous ses personnages féminins et une féroce puissance vitale libératrice .... Une oeuvre dense , et qui peut être interpréter sous des angles bien différents : n'étant pas une spécialiste historique , je ne m'aventurerai pas à l'analyser sous cet angle là bien qu'il soit flagrant que l'ombre nazi enveloppe tous ses écrits ... Un moment de lecture inoubliable pour moi et qui continue à faire son chemin ! | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Marlen Haushofer [Autriche] Mer 2 Juil 2014 - 14:50 | |
| La cinquième année .
Un recueil de quatorze nouvelles dans lesquelles on retrouve les thèmes obsessionnels de Marlen Haushofer : les angoisses sourdes inhérentes à l'être humain mais qui peuvent à tout moment faire basculer l'individu déjà en bordure de faille .
Marlen Haushofer saisit l'instant où ,l'être humain fragilisé par une situation devient plus vulnérable, et plonge dans ses vieux démons refoulés....
Qu'il s'agisse d'angoisse purement existentielle de l'individu "normal" ou de quelques troubles névrotiques très spécifiques , l'auteur décrit avec talent mais sans épargner le lecteur , la complexité de la psyché humaine et l'expression douloureuse des désordres psychiques, quelquefois ponctuels , qui accablent aussi bien la petite Marili surprotégée par ses grands parents et le monde pastoral dans lequel elle s'épanouit que la personne en fin de vie , le quidam protégé par un rempart de protections sociales .... Marlen Haushofer démasque et offre au lecteur quatorze visions éphémères de ces êtres fracturés .
Une lecture difficilement recommandable : il faut reconnaitre que ce n'est pas le meilleur ouvrage de l'auteur ...mais j'ai encore beaucoup aimé : nul doute que Marlen Haushofer écrit avec ses fantômes personnels et c'est ce qui apporte à son talent d'écriture cette force impressionnante . | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Marlen Haushofer [Autriche] | |
| |
| | | | Marlen Haushofer [Autriche] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|