Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Parfum de livres… parfum d’ailleurs

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 "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]

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Arabella
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Arabella


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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyVen 5 Juin 2009 - 22:23

Roi du matin, reine du jour/ Ian McDonald



Trois femmes dans des générations différentes. Le point commun entre elles, est de ressentir le monde surnaturel comme les gens ordinaires ne le font pas, de percevoir les créatures magiques et de voir les portes permettant de circuler entre notre monde et le monde la magie. Mais elles ne vont pas par y réagir de la même façon. Une va être très tentée de franchir les portes, de s'enfui de sa réalité. Une refusera pendant longtemps de voir la magie. La troisième va combattre les créatures qu'elle voit comme menancantes. Mais surnaturel ou pas, la vraie question pour chacune d'entre elles est de savoir quel genre de vie elles ont envie de mener, et comment trouver sa place, ici ou ailleurs, en gérant toutes les blessures.

Je ne peux pas dire que je trouve que c'est un mauvais livre, ni que c'est un roman de fantasy de plus, avec les mêmes thèmes et schémas que l'on retrouve partout. J'ai même trouvé la première histoire, celle d'Emily, et de son père, vraiment prenante, même si la fin est un peu trop prévisible. Je suis moins rentrée dans le récit consacré à Jessica, même si vers le milieu du récit mon intérêt s'est éveillé. Mais les séancs de l'hypnose et l'intervention du psy m'ont parus très lourds. En revanche la dernière partie consacrée à Enye, et la conclusion finale, m'ont parues longues, de plus en plus longues. Cette chasseresse de monstres m'a parue vraiment trop convenue. Je regrette que l'auteur ait finalement chosi de s'orienter vers l'inconscient plus que vers un pays magique.
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Marie
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyLun 8 Juin 2009 - 20:34

Juste un mot au sujet de Mauvais génie, Marianne Denicourt, Judith Perrignon.
Réglement de compte , et très méchant. Coline disait que c'était dangereux de vivre avec un écrivain ou un cinéaste car il risquait de raconter votre vie . En fait, ce n'est pas tant qu'Arnaud Despleschin la raconte qui a blessé Marianne Denicourt , mais qu'il transforme certains faits. Et pas des moindres. La mort de son premier mari ,une lettre de son père mourant. Je la comprends. Mais bon, cela ne m'empêchera pas d'apprécier les films de Despleschin, dont on devine sans peine qu'ils décrivent- et transforment, utilisent, son milieu familial. Il est pervers? Oui, et alors?
Pas convaincue de l'utilité de ce petit livre.
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coline
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyMar 9 Juin 2009 - 12:22

Merci de nous dire au final ton ressenti Marie...
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Queenie
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyVen 12 Juin 2009 - 23:09

Lucretius a écrit:
Cette année est paru chez Allia un roman fort intéressant, d'un dénommé Giulio Minghini. Le titre en est Fake. Certains noobs ignorent sans doute qu'un fake est un compte virtuel destiné à tromper. Sur un forum, il s'agit simplement d'un compte double, d'un déguisement fait soit dans une intention de nuire, soit dans une intention ludique. Mais sur un site de rencontres comme meetic, c'est un redoutable générateur de fantasmes, à vide. Dans Fake, le narrateur devient accroc à ces sites de rencontre, et plus il avance, plus la misère humaine se montre telle que. Roman impitoyable et sarcastique, ce livre est d'une rare acuité.

Fake... hum... carrément déçue par ce livre, qui reste très en surface des choses, parlant des conquêtes avec autant d'intérêt que si on lisait une liste de courses. c'est très creux, mais pas dans le bon sens. On sent qu'il a voulu faire un truc légèrement subversif, et franchir une nouvelle étape dans la nouvelle génération d'écrivain... mais c'est planté.
Écriture plate pour sujet mal maîtrisé. (hé j'aurais du être correctrice avec des phrases pareilles!)

Bout d'histoire: le gars est largué par sa copine, il s'enfonce peu à peu dans les méandres obscurs des rencontres par internet, il cumule les aventures et finit par limite se perdre lui-même tant il crée des personnages de fiction.

La trame vaut le coup, le résultat est tout bidon.
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traversay
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyLun 15 Juin 2009 - 14:57

erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 Arton11321-45a80

Eté 1944 : le débarquement allié en Normandie est un échec, les allemands envahissent la Grande-Bretagne. Sur cette base uchronique, Owen Sheers décrit dans Résistance les relations entre un détachement de soldats allemands et les femmes d’un petit village déserté par les hommes. Pas de coups d’éclat ni de suspense dans ce roman, mais une quotidienneté des comportements entre soumission, révolte et découragement, que la plume de l’auteur rend étouffante et malheureusement rapidement ennuyeuse. Car il ne se passe rien, ou presque, dans cette vallée galloise que Sheers évoque dans une prose minutieuse et maniaque laissant son récit se consumer sans qu’aucune flamme ne vienne le raviver. Difficile de se passionner pour un livre aussi aride qui n’exploite jamais son postulat de départ.
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyMar 16 Juin 2009 - 15:51

erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 Arton12190-4549a

Singulière histoire que celle contée par Kebbir M. Ammi dans Les vertus immorales. Celle d’un jeune marocain débarquant sur les terres d’Amérique, moins de 40 ans après Christophe Colomb, puis devenant conseiller à la cour d’Espagne. Plus que d’un livre d’aventures (quoique...), il s’agit d’un long cheminement vers la sagesse, l’auteur prêchant pour la tolérance et faisant l’éloge des différences. Il est aisé de trouver des passerelles avec notre monde moderne et ses guerres de religion, Ammi ne se privant pas de rappeler certains événements récents à travers quelques une des péripéties de ce livre écrit dans une langue magnifique et sinueuse.
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MessageSujet: Petites natures mortes au travail   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyVen 19 Juin 2009 - 11:26

erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 _pages10
Petites natures mortes au travail. Yves Pagès.

Petit recueil de petites histoires anecdotiques de petits boulots de petits ratés de la vie.

Un souci du détail qui décortique en quelques phrases le mal être des gens qui se font bouffer par leur travail, leur sans travail, leur petit job, leurs grandes responsabilités...

C'est vraiment très sombre, très misanthrope et en même temps terriblement drôle. ça dénonce, désigne, dévisage, démasque.

Yves Pagès a une écriture efficace, et ses histoires sont suffisamment courtes pour donner l'impression d'un gros coup de hâche dans de la chair fraîche (ou pas).

Après, y'en a certaines qui m'ont un peu moins accrochées, les dernières d'ailleurs du recueil... mais peut-être étais-je moins dans l'esprit (je l'ai tout de même fait traîner près d'un an ce truc, à le lire de-ci de-là).

Quelques bouts de phrases et d'extraits :
Le prof de math qui fait une dépression et donne des leçons par correspondance, dans Poste restante.
Citation :
Remettre le prof à distance et les gamins en quarantaine. Tel est, semble-t-il l'enjeu sanitaire de la pédagogie par voie postale.[...]
Tous exultent à l'idée de biffer, souligner, s'indigner dans la marge des copies fautives qu'on leur livrera hebdomadairement. Déjà, ils n'ont qu'une hâte : rentrer vieillir chez eux pour mieux traiter les tares infantiles à l'encre rouge.

Histoire de type faisant le Pluto à Dysneyland, de types engagés pour infiltrer une société et déterminer quels employés virer, une agritouriste qui découvre l'élevage en batterie, une histoire de problème d'immigration, histoire d'ANPE...

Citation :
Quand les villes se fermaient avec des portes, il y avait des soldats du guet. Au début de Hamlet, Shakespeare leur prête un dialogue de sourd : "Qui va là ?" dit l'un ; "Non, toi, réponds", dit l'autre. Ces veilleurs nocturnes allaient par deux, une paire de question sans réponse, mais non sans répondant. A présent, des "hordes délinquantes" campent à nos périphéries, et une multitude de vigiles aussi, balisant le Plan d'Occupation des Sols d'une guerre civile devenue commerciale.
J'écris vigiles au pluriel, je n'aurais peut-être pas dû puisque la dernière génération de vigile se sait solitaire par définition même. Un par un, ils sont à l'entrée d'un fast-food pour jeunes, fripier pour jeunes, disquaire pour jeunes, etc. Esseulés, ils ne risquent guère de se demander qui ils sont. Pieds et mains liés à l'image qu'ils produisent sur le client, ils ne cognent pas comme le maître-chien de parking ou le nervi de concert rock, eux se contentent de frapper l'imagination, celle du jeune déguisé en jeune.
Mais le vigile dernier cri doit aussi être black.
En d'autres temps, les dandys d'Action française trouvaient déjà chic et pas cher d'aller s'offrir en banlieue les services de boxeurs africains qu'ils faisaient parader au quartier Latin. Le phénomène s'est largement démocratisé depuis. Tout bon sauvage mérite sa promotion ethnique : vieux tabou et nouveau totem font désormais la paire, en soldes monstres. Et la moindre boutique à la mode d'arborer son afro-fétiche à l'entrée, du bon prétexte humaniste en vitrine.

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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyVen 19 Juin 2009 - 12:55

Queenie a écrit:
erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 _pages10
Petites natures mortes au travail. Yves Pagès.
Mordant.
Intéressant.
A lire sans doute par petites doses oui.
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyDim 21 Juin 2009 - 9:40

Nathria a écrit:
Ce qui était perdu de Catherine O' Flynn
ah oui.. je l'ai découvert dans PAGE des libraires.. merci pour ton commentaire
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyDim 21 Juin 2009 - 17:14

aériale a écrit:
Il a fait fort Traversay, il a aussi cité Echenoz et Dubois.

Ami, serrons nous la main Very Happy

Kenavo a écrit:
Citation :
et surtout pour ta citation de Modiano et Auster et Actes Sud

On sait comment s'y prend Traversay pour les acheter. nonnon
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyMer 24 Juin 2009 - 19:29

J'ai enfin terminé le billet pour "Ex nihilo" de Johan Krukoff!!!

Nous sommes en 2080, c'est à dire demain: la planète est devenue inhospitalière, son environnement pollué par toutes les diverses erreurs et la faiblesse de l'humanité; les zones habitables ne se trouvent que sous des dômes, plus ou moins importants, et un seul moteur existe pour faire avancer le monde...l'indice de consommation. Le niveau de vie et le niveau d'habitation, de travail,de chaque citoyen est tributaire de son niveau de consommation: plus il achète plus il a accès à divers avantages, au confort ou aux facilités de déplacement. La reconnaissance sociale s'effectue par le prisme de la consommation, la réussite sociale se calque sur cette échelle aussi diabolique que désespérante car il ne suffit pas d'être riche en ce bas-monde, il faut aussi dépenser pour vivre...le tout sous la houlette, inquiétante et paternaliste, du Konsomat, consortium nébuleux de technocrates aux pleins pouvoirs. Bienvenue dans le monde merveilleux de l'anticipation: un voyage étonnant attend le lecteur au détour des mots, des images et des personnages.
Maximilien Krell est un citoyen d'un des dômes, il vit à Paris, son métier n'est pas vraiment apprécié: il est régulateur! Maximilien est un des bras armés du Konsomat: il exécute des contrats, il est tueur à gages en quelque sorte. Il porte une arme, il peut entrer chez n'importe qui avec son ordre de mission, il est l'ombre d'un pouvoir opaque, il est l'angoisse de tout citoyen qui ne donne pas satisfaction au système et cet homme a pourtant un côté fleur bleue: il est amoureux, désespérement amoureux, de la belle Wendy Carlson, superbe plante, aux yeux bleus ravageurs, aux jambes interminables, à la longue chevelure blonde (forcément), ange issu d'une caste supérieure! Comment parvenir à la séduire sans changer de caste? En augmentant sa consommation...mais difficile de choisir quand on possède quasiment tout!
La vie de Maximilien connaît une autre dimension lorsqu'un jour, après avoir réalisé un contrat, deux hommes l'attendent chez lui, envoyés du puissant Konsomat où un contrat, qui ne peut être refusé, lui est proposé avec instance par Gregory Elb: l'assassinat de trois figures terroristes, membres du réseau Ikar, fer de lance de la contestation du système Konsomat.
Commence alors un autre récit, un thriller haletant qui mène Maximilien, et le lecteur à sa suite, dans les méandres des castes, des cercles sociaux, des cloaques, des groupuscules sur lesquels règnent des gourous proches de la folie. Plus Maximilien s'éloigne des niveaux supérieurs, plus il s'approche des portes de l'enfer, celui qui reçoit les expulsés du système et les offre en pâture aux multiples avatars bactériologiques plus mortifères les uns que les autres. On se retrouve dans une ambiance digne de Blade Runer, une atmosphère où le sombre des ruelles se mêle à l'humidité constante d'une pluie nocive. On tremble, on suit avec une exitation mêlée d'angoisse les déambulations de Maximilien, ce héros proche de la vraie vie, un héros qui pourrait être tout un chacun car ses défauts sont une partie de ses qualités.
Au fil de l'enquête, Maximilien se trouve assailli par des images récurrentes lors de ses sommeils agités: une femme brune, très belle, semble lui parler, l'appeler. Peu à peu, l'emprise de cette vision l'amène à s'interroger un peu plus sérieusement sur le Konsomat, sur l'apparence de Wendy, plus factice que sincère, et à se pencher sur les fondements de la contestation terroriste....et si l'Ikar n'avait pas totalement tort? Et si le toujours plus prôné par le Konsomat n'était qu'un miroir aux alouettes, un lacis de désirs instillés pour que les icares qui sommeillent en tout homme n'entendent pas l'appel de la liberté? Et si Maximilien n'était pas réellement Maximilien? Et si la liberté ne résidait pas dans le fait de raccrocher son arme pour se bâtir une autre vie en accord avec ses aspirations?
Ex nihilo est un roman d'anticipation palpitant, qu'on lit quasiment d'une traite tant est criante de justesse la vision socio-politique de l'auteur qui n'a pas eu à forcer le trait de notre actuelle société. D'ailleurs, cette anticipation apparaît effrayante dans le sens où elle semble terriblement de l'ordre du possible: on sait que l'on nous tend un piège et malgré tout on ne parvient pas à l'éviter!
Ex nihilo est aussi le récit d'un complot terrifiant par sa froideur extrême: l'humanité semble ne plus être de mise pour les hommes aux commandes d'un monde perdu dans un engrenage infernal. Une vision de la vie glaciale où seul le profit rentre en ligne de compte, simple donnée mathématique dénuée de tout sentiment.
Un roman à découvrir pour les amateurs du genre!

La nouvelle directrice de la médiathèque me l'avait conseillé....je n'ai pas regretté du tout de m'être laissée faire!
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyDim 28 Juin 2009 - 8:53

Les enfants du néant d'Olivier Descosse


Le héros du roman , François Marchand, est un psychanyste devenu "profiler" et policier: pourquoi ce changement de cap professionnel? Parce qu'un jour, il a eu dans son cabinet un patient qui devint, après l'avoir prévenu en consultation, le meurtrier de sa femme. Depuis, il culpabilise et tente de faire barrage aux désaxés et autres criminels qui ne reculent devant rien. La reconstruction de sa vie dévastée par la perte de l'épouse est lente et difficile, d'autant qu'il élève, épaulé par sa mère, sa fille, Charlotte. Cette dernière, après une période longue de mutisme et de refus du monde, est devenue une jolie jeune fille sans histoire sauf qu'elle n'est guère proche de son père. Tous deux communiquent plus par messages téléphoniques que de vive voix tant le métier de François est accaparant. Il s'en rend compte mais paraît avoir du mal à quitter l'engrenage infernal professionnel, surtout depuis que son patron l'a mis sur un meurtre particulièrement barbare perpétré sur une adolescente.
Commence alors une enquête trépidante au cours de laquelle les pistes apportent de nombreuses questions. S'agit-il d'un serial killer? A-t-il des rabatteurs pour approcher de ses victimes? A-t-il un rituel particulier? Toujours est-il que la traque apportera bien des surprises et que les réponses aux diverses questions seront bien étonnantes.
J'avoue être quelque peu partagée sur ce roman: certes, il se lit très bien, on ne s'y ennuie pas une seconde (la construction "à l'américaine" de chapitres courts est efficace), or le lecteur reste sur sa faim. En effet, l'issue de l'enquête bien que surprenante arrive trop rapidement alors que le début avait mis du temps à se mettre en place tant sur le rythme du texte que sur le plan de l'action. De plus, le mode marketing utilisé pour sa promotion laissait entendre que la relation nouée entre les adolescents et internet était au premier plan...il faut en réalité attendre le dernier tiers du roman pour que le sujet soit abordé. Ce qui est frustrant car il m'a semblé être à peine effleuré: le sujet est tellement riche et intéressant qu'il aurait mérité d'être plus creusé. L'auteur accorde beaucoup d'importance à François Marchand alors qu'il laisse en plan le personnage de sa fille Charlotte, ce qui laisse un goût d'inachevé à la lecture.
J'ai aimé le sujet des adolescents en mal de reconnaissance, mal dans leur peau, dans l'incapacité de communiquer avec les adultes de leur entourage proche, ces jeunes filles et jeunes gens semblant perdus, cherchant les expériences extrêmes, sortant des routes bien balisés d'un milieu bourgeois ou petit-bourgeois pour pénétrer dans des futaies bien sombres et glauques. Entre attirance vers la violence et destruction de son propre corps par l'anorexie ou la protitution, le roman possédait la charpente pour poursuivre le cheminement d'un "La nuit des enfants rois" de Lentéric. Or, très vite, le soufflé retombe...dommage.
Comme beaucoup de blogueurs, j'ai reçu des messages d'une certaine Chloé Nolife, adolescente désirant ouvrir un blog et demandant des conseils sur les différentes plateformes. Comme nombre d'entre eux, j'ai répondu gentiment à Chloé puis rapidement cette dernière m'envoya des messages dont la teneur était plus personnelle pour enfin, malgré mes silences, devenir un tantinet malsain. Comme beaucoup d'entre nous, alors que je m'étais promis de ne plus lire les courriels de Chloé, j'ai reçu un mail avec un lien vers YouTube...et j'ai cliqué, m'attendant au pire (et pourtant la curiosité, malsaine aussi?, l'a emporté) pour découvrir le pot aux roses: Chloé était l'auteur himself! Je me suis dit "Sacrément gonflé le mec!", trouvé ensuite extravagant ce procédé avant de ressentir un certain malaise:le livre serait-il un produit marketing comme un autre? Néanmoins, je ne peux retirer à l'auteur le fait d'avoir titillé ma curiosité et donné l'envie de lire son roman . Ahhhh, si seulement il n'y avait pas eu ce petit goût désagréable d'inachevé!!!!

En un mot comme en mille....ce thriller n'est absolument pas essentiel dans une vie de lecteur bien remplie!
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyJeu 9 Juil 2009 - 20:53

Morsure de Dan Nisand (édition Naïve)


Diantre, que ce court roman est terrifiant et parfaitement efficace! Un jeune professeur d'un lycée de banlieue parisienne devient obsédé par l'idée de mordre. Chaque jour qui passe voit son idée fixe grandir, alimentée par les documentaires sur les grands prédateurs, confortée par son envie de quitter la norme, le chemin du quotidien, la route qui fait de lui un bon professeur dispensant un savoir à des adolescents souvent en souffrance.
Les dents, la dentition, la mâchoire, la pression exercée par cette dernière, le déchiquetage, le dépècement, l'univers de la morsure devient la raison d'être du narrateur.
Au fil des pages, le narrateur expose son obsession, ses désirs de mordre à pleines dents dans les aliments, le besoin de dévorer de la viande crue et sa fascination pour Ivan, un rottweiler, le chien d'un de ses voisins. Ce dernier, Jimmy, un jeune homme paumé et solitaire, en rupture sociale, ne vit que pour son chien, compagnon lui offrant par procuration la puissance qu'il ne possède pas, la crainte qu'il n'inspire pas. Le narrateur tisse des liens de bon voisinage plus que d'amitié avec Jimmy afin de se rapprocher de l'objet de sa fascination, Ivan. Une manipulation affective se met en place, masquée par les conversations et les promenades communes au cours desquelles le narrateur peut observer combien la puissance du molosse attire les jeunes femmes, roucoulantes comme si elles étaient en train de séduire le mâle dominant, et les hommes, qui se donnent des airs bravaches amors qu'ils transpirent de crainte. La fascination devant le danger potentiel est extrêmement bien cernée et décrite par l'auteur qui sans cesse place son lecteur devant ses instincts, ignorés et glauques, primitifs de prédateur, de chasseur, de mangeur de viande. La civilisation et la culture ne sont qu'un piètre vernis, toujours prêt à se fendiller ou à éclater. Un jour, alors que le degré de confiance entre le narrateur et Jimmy semble établi, ce dernier décide de lui montrer une video, essence de son intériorité et de sa violence larvée: le narrateur parvient à rester stoïque devant l'horreur des images, réelles, de tortures et autres sévices mais ne peut retenir son indignation et lance à la tête d'un Jimmy qui ne saisit absolument pas le pourquoi d'une telle réaction, tout le mépris qu'il éprouve pour lui! Jimmy prend alors conscience qu'il a été grugé, manipulé, que les démonstrations d'amitié ne concernaient, une fois de plus, que son chien Ivan, seigneur empreint de sa force sauvage aux apparences tranquilles!
Le parti pris de l'auteur, mettre en situation extrême un personnage bien installé dans la société, prof de lycée en banlieue, n'est pas anodin: le narrateur-héros est confronté quotidiennement à un affrontement dans l'arène qu'est la classe, lieu où se joue parfois de terribles mises à mort virtuelles (tel professeur craintif, ayant baissé les bras, se retrouve chahuté au-delà du supportable), lieu où il faut tenir coûte que coûte son rang de dominateur en laissant sourdre ses instincts de survie comme de chasseur...chassé ou être chassé, le choix est limité si on ne veut pas craquer et atterrir à La Verrière! Ainsi, l'environnement professionnel du narrateur est-il le déclencheur d'une névrose qui au fil du récit prend une ampleur démesurée au point qu'il s'attaque avec les dents aux murs de son appartement, aux meubles et aux objets. Les vacances d'été arrivent enfin, respiration qui emmène le narrateur en province avec des amis, l'éloignant de ses obsessions de morsures. Il constate son état psychique alarmant et parvient à se reprendre. De retour, il décide d'éliminer tout ce qui peut lui rappeler ses idées fixes et descend dans son box, à la cave, pour tout ranger. C'est alors qu'un grondement se fait entendre: Ivan le menace et tout échappatoire lui est interdite. Le combat tant attendu, dans la noirceur de ses fantasmes, arrive, la confrontation est inévitable.
"Morsure" est un roman qui glace et met très mal à l'aise malgré une écriture soignée, une plongée sans concession au coeur des fantasmes les plus sombres. Le lecteur, s'il a réussi à aller jusqu'au bout de sa lecture, en sort ébranlé, avec une chair de poule qui l'accompagne longtemps. La sauvagerie latente fait peur, très peur même car elle peut investir les personnalités les plus improbables, parce qu'elle se tapit au coeur des multiples frustrations que peut subir la jeunesse, l'adolescence (le visionnage des scènes de tortures et de violences sur autrui, réelles, est un sommet de terreur et d'horreur: on sait que certains se repaissent de ce type ignominie, que certains ont dépassé la ligne rouge, la frontière séparant la civilisation de la sauvagerie - sauvagerie que même les animaux n'atteignent pas! -).
"Morsure" explore un pan de déviance suscité par une société qui exerce moult violences sur ses citoyens, cette mise en lumière d'une certaine noirceur est très dérangeante et amène à s'interroger sur le modèle sociétal et économique proposé par notre modernité. Une lecture qui fut pour moi très difficile...cependant, je ne regrette rien!
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyVen 17 Juil 2009 - 8:09

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Citation :
Kicki est excentrique, impulsive, intellectuelle, indépendante, infidèle. Lasse est un « bon gars », rationnel, simple, dépendant, fidèle, sensible et victime de crises de colère incontrôlables. Ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre .

Le roman "à rebours", avec sa chronologie inversée, est un genre en soi, qui peut être palpitant (voir Dara de Patrick Besson) ou ne constituer qu’une posture littéraire sans véritable enjeu. Le restant de nos jours, du suédois Peter Kilhgard, appartient à la deuxième catégorie. Une histoire d’amour, fusionnelle, guère originale, qui tombe à plat, faute d’un vrai ton (ou plutôt de l’adjonction de plusieurs) et d’une intrigue faussement foisonnante qui recycle nombre de clichés éculés de la vie de couple. Quelques scènes surnagent dans cette froide idylle scandinave au style relâché (pour faire moderne ?) qui laisse de marbre.
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MessageSujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]   erpenbeck - "One shot": Un auteur/un livre...  [INDEX 1ER MESSAGE] - Page 9 EmptyVen 17 Juil 2009 - 10:30

traversay a écrit:
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Citation :
Kicki est excentrique, impulsive, intellectuelle, indépendante, infidèle. Lasse est un « bon gars », rationnel, simple, dépendant, fidèle, sensible et victime de crises de colère incontrôlables. Ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre .
[...]

Hé ! C'est l'histoire secrète d'Angelina Jolie et Brad Pitt!
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