| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] | |
|
+76Diogène Sorcière Agnès Hanta Chamaco marc et cie dara Bédoulène unmotbleu Chymère pia églantine shéhérazade jack-hubert bukowski Heyoka simla Menyne zazy Harelde SCOman Cassiopée Igor mimi54 Exini Noémie topocl Emmanuelle Caminade Anna FrançoisG pierre de jade IzaBzh MartineR colimasson Cliniou Maryvonne shanidar Babelle eXPie darkanny krys rivela Maline Steven LaurenceV swallow traversay Marie Li odrey chrisdusud Eve Lyne la-lune-et-le-miroir tom léo Lucretius Angeline Sophie sonitaline Epi bix229 Héri Marko coline Arabella Nathria Chatperlipopette Madame B. Mordicus Queenie Little devil animal domreader Argantel K Aeriale sousmarin kenavo 80 participants | |
Auteur | Message |
---|
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Ven 1 Fév 2013 - 22:00 | |
| Tant mieux ! J'ai entendu parler de ce livre et il avait l'air plutôt accrocheur en effet... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Mar 5 Fév 2013 - 18:36 | |
| Ta gueule Bukowski ! Dictionnaire des injures littéraires (2011) de Pierre Chalmin « Ta gueule Bukowski ! » Si Charles Bukowski avait écouté ce cri du cœur lancé par François Cavanna en 1978, la moitié ou presque de sa bibliographie n’aurait jamais vu le jour. Mais on se doute bien que les insultes et autres preuves de dégoûts n’ont pas valeur performative –auquel cas le monde bruisserait seulement de cris éperdus suivis d’un silence long et constant. L’épaisseur de l’ouvrage consacré aux insultes littéraires nous porte nous-mêmes à nous exclamer : tant de langues de vipères ! Finalement, on se rendra compte que Pierre Chalmin a certainement dû effectuer une sélection coriace car le nombre d’insultés n’est pas si important qu’on ne pourrait le croire, et pour chacun d’entre eux, le nombre d’insultes se fait parfois peau de chagrin –sauf pour les plus célèbres, ce qui nous permet de vérifier l’adage selon lequel grandeur de l’œuvre et nombre de détracteurs sont proportionnels … Comme il serait dommage que l’on se mette à notre tour à vilipender Pierre Chalmin, on imagine que celui-ci a fait de son mieux pour sélectionner les injures les plus réussies et les plus drôles, destinées aux personnalités les plus universellement connues. Pourquoi l’idée de ce Dictionnaire des injures littéraires est-elle réjouissante ? Parmi la liste infinie des raisons que l’on pourrait trouver –car tout est infini lorsqu’il s’agit de l’esprit humain, comme nous le prouve Pierre Chalmin-, citons les principales : • Parce qu’à force de ne lire que louanges et éloges sur les Grands Hommes de ce monde, on aurait presque fini par se sentir bourbeux. Voici enfin des preuves que le talent voire le génie sont des critères essentiellement relatifs. • Parce qu’imaginer ces figures de renommée en piètre position constitue tout l’attrait qui nous pousse à nous vautrer corps et âmes dans les plus crasses comédies (« Je me souviens surtout qu’il me vomissait dessus quand il était saoul » -souvenir d’Apollinaire). • Parce que même les lanceurs d’insultes finissent par perdre leur aura lorsqu’ils se déchaînent à vouloir briser celle de leurs concurrents (« Maître Abailard, espère de bourru et d’imbécile qui n’a gagné à tous ses amours que d’avoir un testicule de moins », dixit Flaubert). • Parce qu’au jeu de l’insulte, la force intellectuelle se déploie au détriment de la force physique et qu’il faut rivaliser de ruse et d’aisance verbale, donnant souvent lieu à des ingéniosités qui font se croiser l’ironie, la métaphore, le calembour et l’éclat de la chute (« Jacques Ségéla est-il un con ? De deux choses l’une : ou bien Jacques Ségéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Ségéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup ! », dixit Pierre Desproges). Bukowski par Jean-Michel Gruet Mais le plus intéressant dans ce Dictionnaire de l’injure littéraire constitue en ce que, bien que littéraires, toutes ces invectives peuvent être judicieusement détournées et adaptées à bon escient à chaque emmerdeur ou prétentieux de votre entourage. Certaines, comble de la perfection, pourront même être servies telles quelles par la magie de leur pertinence universelle…
« Edern va se faire arranger les dents. Elles sont aussi pourries que ses pieds, sauf que celles-ci, au moins, se déchaussent ! »
En espérant, bien sûr, que votre adversaire possède encore dents et membres inférieurs… Sélection... - Citation :
- [Sur Bertolucci]
L’autre jour, je suis allé voir le dernier Bertolucci, et je me suis assoupi pendant la pub. Quand je me suis réveillé, le film était commencé. La différence ne m’a pas frappé. Jean-Luc Godard, Le Figaro - Citation :
- [Sur L.F Céline]
M. Céline fait beaucoup penser à une dame qui aurait des difficultés périodiques ; ça lui fait mal au ventre, alors elle crie et elle accuse son mari. La force de ses hurlements et la verdeur de son langage amusent la première fois ; la deuxième fois, on bâille un peu ; les fois suivantes, on fiche le camp et on la laisse crier toute seule. Jean Renoir, Ecrits - Citation :
- [Sur Catherine Deneuve]
Un jour, elle était furieuse parce que Télérama avait écrit qu’elle était une star étale –jusqu’à ce qu’on vérifie tous les deux, dans le Robert, que l’adjectif étale ne signifie pas obligatoirement étalée. Patrick Besson, l’Evènement du jeudi - Citation :
[Sur Emmanuel Kant] Le kantisme a les mains pures ; par malheur, il n’a pas de mains. Charles Péguy, Victor-Marie, comte Hugo - Citation :
[Sur Patrick Modiano] Conversation avec Modiano : « Comment allez-vous ? - Je, oui, je… - Vous travaillez ? - Oui, je, je … - Le livre, ça marche ? - Je, je, oui… » Au bout d’un quart d’heure, il prononce des verbes. Au bout d’une demi-heure, des compléments. Ainsi, sans doute, devient-on écrivain. Matthieu Galey, Journal, 7 janvier 1970 | |
| | | simla Envolée postale
Messages : 249 Inscription le : 10/01/2013 Age : 74 Localisation : Nouvelle calédonie
| Sujet: Ta gueule Bukowski Mar 5 Fév 2013 - 20:41 | |
| J'adore ! Je crois que je vais me laisser tenter....enfin un peu d'esprit parmi la pensée unique....ça fait du bien Je vois que Desproges est toujours égal à lui-même, c'est à dire drôlement acéré, on ne s'en lasse pas ! Merci pour cette découverte Colimasson | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 7 Fév 2013 - 20:56 | |
| Je te souhaite bien du plaisir à cette lecture ! Et en effet, cette citation de Desproges m'a donné envie de le lire (d'autant plus que j'ai un ou deux livres de lui dans ma PAL...) | |
| | | Menyne Agilité postale
Messages : 864 Inscription le : 26/04/2008 Age : 53 Localisation : dis z'y mieux !
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Dim 10 Fév 2013 - 11:22 | |
| - colimasson a écrit:
- Lu il y a tellement longtemps... encore un autre sur lequel il faudrait que je revienne ! (je vais ouvrir une Liste-A-Relire LAR)
LAR ? A non, si je fais ça aussi, je ne vais jamais m'en sortir ! Mais je suis d'accord avec toi, il y a aussi de nombreux livres que j'aimerais relire. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Dim 10 Fév 2013 - 18:08 | |
| Radiesthésie et émission de forme (1978) de Jean Pagot Aucune indication en quatrième de couverture et un titre aux termes énigmatiques… Comment peut-on en arriver à tenir entre ses mains la Radiesthésie et émission de forme ? J. Pagot s’adresse à un lectorat difficile à cibler : celui-ci devra être suffisamment sensible au phénomène de la radiesthésie pour trouver un quelconque intérêt à s’instruire à ce sujet, mais il risque de se trouver dépassé par l’exposé de nombreux passages techniques aux termes barbares qui se présentent à la manière de kits de montage Ikéa © : comment créer son générateur de La Foye ? comment assembler son appareil de type Lakhovsky ? comment mettre en place le circuit électronique d’une antenne spirale ? … Georges Lakhovsky et son oscillateur à ondes multiples Ce livre s’adresse-t-il pour autant aux adeptes bien rodés de la radiesthésie ? Oui en ce qui concerne les passages sus-cités ; non lorsque J. Pagot, sans souci de cohérence visible, intercale entre deux chapitres une présentation ou une définition brèves des champs d’application de la radiesthésie. Finalement, la réponse à cette question du lectorat est aussi indéfinie que la réponse à cette question : « Qu’est-ce que la radiesthésie ? ». Dans le premier cas, on dira que, quoique cherche la curiosité du lecteur, il trouvera dans ce livre des éléments fragmentaires aptes à relancer son intérêt, au milieu d’une foule d’informations dont il ne saura que faire ; dans le deuxième cas, on devra bien s’avouer vaincu et reconnaître que la radiesthésie est un phénomène que l’on ne peut pas réduire à des comparaisons ou à des exemples préexistants au risque de la dénaturer. Phénomène de foire ? Arnaque ? Ou science rigoureuse, au même titre que la médecine et la technologie ? Ni l’un, ni l’autre… « Les radiesthésistes touchés eux aussi par le développement des techniques et incapables d’élaborer un langage qui leur soit propre se croient obligés de singer les scientifiques, cela se ressent à la lecture des nombreux articles de la presse spécialisée, les auteurs souffrant de complexe d’infériorité demandent que l’on fasse ceci ou cela de façon à être reconnu « enfin » par les scientifiques. Cette attitude est fausse, la démarche de la radiesthésie est étrangère à la démarche scientifique actuelle qui a plongé dans la technique au mépris de la recherche. »
Plutôt exercice spirituel –comme l’aptitude au Marathon serait le résultat d’un long entraînement-, J. Pagot fournit quelques exemples pratiques que le lecteur peut mettre en œuvre en vue de son initiation. A travers l’exemple de la baguette du sourcier, nous comprendrons plus précisément que la radiesthésie s’apparente à une forme de langage : celui qui la pratique est rendu sensible aux émissions qui l’environnement (ces mêmes émissions qui peuvent vous faire sentir d’instinct, en rentrant dans une pièce où se trouvent plusieurs personnes, que le climat est tendu, orageux, serein ou joyeux…) et traduit ses « impressions » sous forme de signes qu’il aura préalablement établis de manière conventionnelle (la baguette du sourcier se relève au-dessus d’un point d’eau souterrain, le pendule tourne dans le sens horaire en réponse positive à une question, etc.). « Des personnes vous diront qu’il ne faut pas, en mettant la table, croiser les couverts parce que ça porte malheur. Ces personnes vous citeront des exemples, elles-mêmes ou leur mère l’ont constaté bien des fois. On conclurait un peu vite à la superstition. En fait si croiser des couverts ne porte pas malheur en soi il est normal qu’une personne convaincue remarquera que chaque fois qu’elle a croisé les couverts un décès a été constaté dans son entourage. Que s’est-il passé ? Il s’agit d’un banal acte radiesthésique, la convention mentale, non formulée, est bien apparente « si je croise les couverts il y a aura un décès ». Il s’agit d’une pratique divinatoire, la personne en question fait très attention, en général, lorsqu’elle met la table, puisqu’elle croit qu’elle peut porter malheur ; or il lui arrive malgré tout de faire ce qu’elle évite. Pourquoi ? Il faut que ce jour-là, elle soit totalement ou partiellement en état second, elle pressent l’évènement à venir et extériorise ses sensations en croisant les couverts, seule action en rapport avec ce qu’elle ressent, compte tenu de son orientation mentale. »
J. Pagot fournit donc un exposé de présentation crédible du phénomène radiesthésique et ne verse jamais dans la complaisance ésotérique ni dans la prétention à l’exactitude scientifique. Mais s’il garde ses distances entre ces deux extrêmes, il évoque toutefois une gamme de phénomènes qui laissent le lecteur partagé entre crédulité et rire moqueur… Que penser, en effet, des harangues de J. Pagot contre « les productions artistiques actuelles, émanations de cerveaux délirants et déséquilibrés », ou contre la mauvaise disposition d’un « meuble placé en coin (je n’ai pas dit un meuble de coin) » qui « peut donner des maux de tête, des insomnies très fatigantes » ? Ceux-ci seraient capables d’affaiblir les moins résistants d’entre nous –parcelles d’humanité abruties par la dénaturation moderne. Il s’en suit des chapitres très engagés dans lesquels J. Pagot s’attarde sur des sujets aussi divers et quotidiens que le cancer, l’ameublement, l’alimentation, l’habillement, l’homéopathie, l’allopathie ou l’électronique. Finalement, cette multiplicité des sujets abordés, jamais clairement définis mais englobés dans un système cohérent, permettent au lecteur de s’approcher au plus près de la radiesthésie. C’est le mieux que l’on puisse faire puisque, dans l’état actuel des choses, la majorité de l’humanité ne serait pas capable de comprendre un phénomène que le langage n’est pas apte à traduire de manière conventionnelle et qui subit, par conséquent, les méfaits cumulés de la vulgarisation scientifique et de l’ésotérisme, transformant cette forme de communication particulière en phénomène de foire controversé. Un autre exemple des difficultés de compréhension du phénomène radiesthésique : - Citation :
Dès que l’on prétend qu’un corps émet on implique qu’un autre corps reçoit, et que quelque chose se promène entre les deux, ce ne sont qu’affirmations gratuites. Une influence pour se faire sentir en un lieu à partir d’un autre n’a pas nécessairement besoin d’un transport de quoi que ce soit, et qui plus est, en ligne droite. C’est cet aspect irrationnel qui bloque complètement les chercheurs dits scientifiques qui veulent absolument que les choses s’appliquent au canevas qu’ils ont inventé. Sans surprise, Jean Pagot critique l'allopathie. Pour autant que ses positions sont extrêmes, tout n'est sans doute pas à rejeter dans ses considérations : - Citation :
Si, tant bien que mal, on fait semblant de maîtriser un certain nombre de maladies, ce n’est qu’apparence, les rétablissements, les guérisons sont le fait de l’extrême résistance des organismes vivants supérieurs. Mais toute chose a ses limites, les contraintes insensées sur les hauts vitaux entraînent des dégâts profonds. L’incroyable ignorance des processus vitaux affichée par ceux qui se chargent de notre santé ne peut qu’entraîner des actions qui conduisent à une aggravation de la situation et à rendre irréversible ce qui pourrait être sauvé. Jean Pagot sait aussi se faire surprenant -ici en ce qui concerne le végétarisme : - Citation :
On préconise le végétarisme, par exemple, des résultats ont été obtenus, on ne saurait le nier, en conséquence on décide de passer au végétarisme, c’est-à-dire que l’on supprime la viande. […] Il serait plus prudent de diminuer seulement la quantité de viande car le régime carné résulte d’un développement mental et spirituel à un certain niveau, le passage au végétarisme doit s’accompagner d’une nouvelle formation amenant la compatibilité entre les nouveaux niveaux spirituels et les nouveaux régimes alimentaires. Une telle transformation ne se réalise pas en six mois. C’est ce qui explique l’étonnant contraste qui apparaît chez les végétariens, on trouve des gens dont l’état de santé exceptionnel ne supporte aucune comparaison mais aussi des gens qui paraissent aussi débiles de la cervelle que des muscles. ... le miel : - Citation :
En toute logique vitale seul le miel en rayon serait valable car il conserve sa charge intégralement. Une extraction centrifuge en extracteur en acier inox ramène la charge de 40 à 60% au premier ordre. La mise en bac en acier inox achève la décharge du miel qui ne présente plus alors qu’une charge de 5 à 10% au premier ordre, autant dire peu de chose. Quant à la pasteurisation finale, c’est une opération anti-technique mise en œuvre par des gens complètement ignorants des choses de la vie. Le miel est mort définitivement ce n’est plus qu’un support de calories au sens des diététiciens chimistes modernes. ... ou la gelée royale : - Citation :
Comment produit-on la gelée royale ? Une ruche étant orpheline ou sur le point d’essaimer, décide de produire une nouvelle reine. Pour ce faire les abeilles choisissent une larve, étire sa cellule en forme de petite chambre en saillie sur le rayon, la cellule hexagonale d’origine est donc déformée et agrandie, au détriment des cellules et des larves voisines. Ensuite cette larve n’est plus nourrie comme une larve ordinaire, elle ne reçoit que de la gelée, on le conçoit. Par conséquent on orpheline un noyau d’abeilles logées dans une ruchette de production. Des barres de bois sont placées dans la ruchette et munies de cupules de plastique, amorces d’une cellule royale, l’apiculteur dispose par ailleurs de ruchettes où l prend, larve après larve, le couvain ouvert disponible, et transfère les larves au fond des cupules, les abeilles nourrissent ces larves en vue d’en faire des reines. L’apiculteur à l’aide d’une micro-pompe ou d’une petite spatule, retire cette gelée et tue les larves royales. La production de gelée s’accompagne donc d’un massacre, par milliers, de reines en formation. Notre expérience de radiesthésiste d’E d F nous porte à nous inquiéter de cette façon de faire, il en résulte certainement un impact sur la vie alentour. Il ne peut en résulter qu’un climat de mort, un climat anti-vital, dont les répercussions à terme, sur l’environnement et le rucher, ne peuvent être que néfastes. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Lun 18 Fév 2013 - 18:21 | |
| Ça ne va pas ? Manuel de Poésiethérapie (2012) de Jean-Joseph Julaud Les âmes poètes sont souvent bien difficiles à comprendre… Toujours mélancoliques, regrettant des temps anciens où les prescriptions médicales prenaient la forme d’élixirs et de décoctions végétales, même engoncés au plus profond de leurs maux, les poètes louchent tristement sur les ordonnances des médecins du 21e siècle. Heureusement, Jean-Joseph Julaud se dresse contre la tyrannie de l’allopathie. Marre d’avaler des pilules ? de recracher l’eau imbuvable des sachets de solutions en poudre ? Et si la guérison se trouvait à l’intérieur de nos plus chers amis –je veux bien entendu parler des livres ? Voici un exemple-type de prescription que pourrait vous faire ce cher docteur Jean-Joseph Julaud :
« 1) Contre l’insomnie : un Corbière (non, pas le vin, le poète !) chaque soir avant d’aller dormir. 2) Contre la constipation : des « Quatrains » de Péguy, une fois par jour, à lire dans les lieux qui conviennent. 3) Contre les inégalités d’humeur : « Baise m’encor » de Louise Labé, matin, midi et soir, pendant la nuit aussi, si le Corbière n’a pas fait d’effet. »Nous remarquerons que la plupart des maux ciblés par ces remèdes poétiques sont d’ordre vaguement somatique : insomnie, constipation, inégalités d’humeur… sont de plus en plus considérés comme des troubles résultant de discordances psychiques et s’exprimant par voie corporelle. Puisque le mal émerge de l’esprit, les œuvres intellectuelles viendront le guérir ! Ne craignez pas de rencontrer Jean-Joseph Julaud : pas fataliste, il ne vous condamnera pas au trouble éternel dès la première consultation. Son esprit bon enfant se joue des mots et des idées reçues et, sachant certainement qu’un placebo est d’autant plus efficace que celui qui le reçoit en connaît parfaitement le prétendu « mode d’action », il accompagne ses prescriptions d’exemples et de recommandations préliminaires qui auront déjà l’avantage de redonner le rire au souffrant. Il ne faudrait jamais prendre la poésie trop au sérieux car on passerait là à côté d’une source de satisfactions spirituelles –et donc physiques- d’un grand intérêt. En s’amusant à imaginer des mises en scène faisant de son lecteur un patient, le Docteur es lettres Jean-Joseph Julaud nous permet non seulement de faire la connaissance de quelques poèmes parmi les plus renommés de la littérature française, mais aussi de nous engager vis-à-vis d’eux dans une démarche légère et dansante –un remède que Nietzsche parmi tant d’autres n’aurait pas renié ! Un exemple parmi d'autres... - Citation :
- Contre la surcharge pondérale : le régime minceur en poésie et en douceur
[…]
Pour le dîner, pendant ces deux semaines, procurez-vous, en édition de poche, Exil de Saint John Perse. Vous devez en lire chaque soir, avant le repas, un extrait, et le comprendre. Vous constaterez qu’il vous restera seulement le temps de préparer une petite salade avant d’aller dormir. Voici donc votre menu du soir :
Entrée : Saint John Perse Plat principal : Salade Pas de dessert (pas le temps !)
Voici à titre d’exemple, un extrait d’Exil :
« Relations faites à l’Edile ; confessions faites à nos portes… Tue-moi, bonheur ! Une langue nouvelle de toutes parts offerte ! une fraîcheur d’haleine par le monde Comme le souffle même de l’esprit, comme la chose même proférée, A même l’être son essence ; à même la source sa naissance : Ha ! toute l’affusion du dieu salubre sur nos faces, et telle brise en fleur Au fil de l’herbe bleuissante, qui devance le pas des plus lointaines dissidences ! » Comment interpréter Rimbaud en version test de dépistage pour Alzheimer ? - Citation :
- Vous rappelez-vous le prénom d’Alzheimer ? Non ? Eh bien, méfiez-vous, c’est comme ça que ça commence…
Mais n’exagérons rien, si votre mémoire est défaillante, vous n’en êtes peut-être pas encore là.
Afin de vous en assurer, nous vous proposons d’effectuer un petit examen clinique et poétique indolore : il s’agit de vous faire poser quelques questions que Paul Verlaine posa lui-même à une personne qui lui était chère : celle-ci, manifestement, souffrait de la maladie d’Alzheimer à un stade déjà avancé puisque l’amnésie caractéristique de cette affection semble totale dans le poème où se trouve relaté cet interrogatoire.
Les questions sont les suivantes : « Te souvient-il de notre extase ancienne ? » et : « Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ? Toujours vois-tu mon âme en rêve ? » Elles devront vous être posées par voter conjointe ou concubine, et par celle de vos maîtresses qui a le plus d’ancienneté.
[…]
Notre conseil : si vous êtes célibataire depuis toujours, vous pouvez effectuer sur vous-même cet examen clinique, mais vous ne vous poserez alors que la question : « Te souvient-il de notre extase ancienne ? » | |
| | | Madame B. Zen littéraire
Messages : 5352 Inscription le : 17/07/2008 Age : 51
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Lun 18 Fév 2013 - 19:02 | |
| ça a l'air sympa ce livre Coli. J'aime bien cette approche fantaisiste de la poésie. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Lun 18 Fév 2013 - 19:13 | |
| Il a raison Julaud...Il faut danser avc la poésie... Mais toutes les poésie ne swinguent pas ! Alourdies qu' elles sont par les alexandrins ou le pathos... elles ne peuvent décoller... Et puis, n' est pas Rimbaud qui veut ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Lun 18 Fév 2013 - 21:09 | |
| - bix229 a écrit:
- Il a raison Julaud...Il faut danser avc la poésie... Mais toutes les poésie ne swinguent pas ! Alourdies qu' elles sont par les alexandrins ou le pathos... elles ne peuvent décoller... Et puis, n' est pas Rimbaud qui veut !
Justement. Julaud montre qu'on peut faire danser n'importe quelle poésie, aussi lourde soit-elle, à condition d'y mettre un peu du sien et de se placer dans l'état d'esprit adéquat. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Lun 18 Fév 2013 - 22:41 | |
| - colimasson a écrit:
- bix229 a écrit:
- Il a raison Julaud...Il faut danser avc la poésie... Mais toutes les poésie ne swinguent pas ! Alourdies qu' elles sont par les alexandrins ou le pathos... elles ne peuvent décoller... Et puis, n' est pas Rimbaud qui veut !
Justement. Julaud montre qu'on peut faire danser n'importe quelle poésie, aussi lourde soit-elle, à condition d'y mettre un peu du sien et de se placer dans l'état d'esprit adéquat. OK ! Si tu arrives à faire swinguer Sully Prudhomme et Albert Samain, je t' envoie leur oeuvre gratis ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Mer 20 Fév 2013 - 21:32 | |
| En cherchant des second voire troisième degrés de lecture, c'est peut-être possible tu ne crois pas ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Mer 20 Fév 2013 - 22:35 | |
| - colimasson a écrit:
- En cherchant des second voire troisième degrés de lecture, c'est peut-être possible tu ne crois pas ?
Au troisième degré, surtout avec les électrodes, tu ne résistes pas, tu es mort ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 21 Fév 2013 - 20:50 | |
| Corinna BILLE : Juliette éternelle. - Babel
L' amour sous toutes ses formes est la matière meme de ces huit nouvelles et les femmes les uniques protagonistes. L' amour et surtout, l' échec de l' amour. Et Corinna Bille ne manque pas de rapeler qu' une vie peut ainsi se résumer dans l' impossibilité de l' amour, un désir inassouvi, une suite de frustrations...
Et pourtant, ces huit femmes placent la barre très haut. Elles bravent les interdits et la morale, conscientes "qu' un rien peut entrainer le grotesque ou la catastrophe." Leur recours à l' échec est le reve qu' elles ne séparent pas du "réél." Dans le cas d' Eponine, c' est meme le délire qui la conduit à force d' une trop longue attente. Dans son chalet, le couvert est toujours mis pour "le passant de Dieu", qu' elle pourra combler, ne serait-ce qu' un jour.
Elles ont toutes en commun de se vouloir libres, violentes, sensuelles, passionnées jusqu' à la déraison. Et la nature dont elles se sentent proches les consolent des hommes.
Ainsi pour Blanca :
"Comme elle aimait ce mois de décembre ! C' était comme une folie. "Voilà, pensait-elle, je ne suis plus amoureuse des hommes, mais des saisons maintenant."
Ou Cecilia, la plus extreme :
"J' aime la solitude ici. Je n' y suis jamais enfermée. Je me dilate dans un espace sans limite. C' est un pays que je suis seule à pouvoir supporter, un pays qui ne me possède pas."
Corinna Bille, 1912-1979, était l' épouse du poète Maurice Chappaz. Auteur d' une oeuvre importante : romans, récits, nouvlles. | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 21 Fév 2013 - 23:32 | |
| - bix229 a écrit:
- "J' aime la solitude ici. Je n' y suis jamais enfermée. Je me dilate dans un espace sans limite. C' est un pays que je suis seule à pouvoir supporter, un pays qui ne me possède pas."
J'aime beaucoup cette citation, elle me parle. Merci pour ton commentaire Bix, je vais m'intéresser à ce livre. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] | |
| |
| | | | "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|