"One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE]

La quatrième de couverture cela me semblait un exercice de style intéressant...

(on a un fil de littérature médiévale ? il me semble que oui mais je ne le retrouve pas...)



Enée revit : la littérature prouve une fois encore qu’elle se situe dans un espace-temps qui n’est ni strictement celui de la réalité, ni strictement celui du mythe. Enée se promène allègrement de l’Enéide au Roman d’Enéas sans qu’il soit possible de dire quelle version nous le présente plus immaculé. Il est clair en tout cas qu’à travers le cheminement d’Enée se déroule une initiation fondamentale déclinable sous la forme du singulier.


Dans l’Enéide il existait déjà une ascendance peuplée de dieux et d’individus surnaturels –au-delà de la nature humaine- qui renvoyait la quête décrite par Virgile à un autre temps et à d’autres lieux. Cette généalogie est moins explicite dans le Roman d’Enéas parce qu’elle tient sans doute au processus même de la réécriture. En quel sens le roman antique médiéval est-il le roman de l’émerveillement ? Il l’est dans ses références constantes au modèle, qu’il accommode à ses références contemporaines pour les projeter dans le rêve d’un accomplissement eschatologique.


De lecture beaucoup plus simple que l’Enéide, le Roman d’Enéas peut servir d’introduction au cheminement d’Enée et permettra de comprendre aisément les étapes d’une quête qui n’est pas de tout repos là où Virgile nous perdait parfois par la profusion des noms et des références. Mais lire le Roman d’Enéas sans avoir lu l’Enéide, c’est aussi prendre le risque de réduire ce roman à un amusement littéraire qui ne serait rien de plus que le témoignage de l’enfance de notre littérature. Car on rit beaucoup en lisant cette version médiévale parfois sanglante, souvent tapageuse, déployant sans pudeur son émotion, mais si on ne se limitait qu’à cette constatation, on raterait les feuilletages plus subtils qui se constituent en référence puis détournement de l’original. Au-delà des siècles, si peu semble finalement avoir changé, et pourtant le mystère demeure : c’est le lien indéfectible entre les hommes.

Une des innovations principales de cette adaptation médiévale est l'introduction de la thématique amoureuse. Aimé Petit en parle en ces termes :

Citation :

« L’Enéas amoureux représente bel et bien une invention médiévale : l’on assiste à la métamorphose d’Enée, puisque le héros découvre les surprises et les tourments de l’amour ovidien avec Lavine. »

Les personnages féminins sont plus subtilement décrits et le sentiment amoureux est soumis à de nombreuses déclinaisons. Trois mouvements principaux peuvent être dégagés autour des déesses Junon, Pallas et Vénus. Les déesses grecques ne renvoient plus à la généalogie triomphante mais illustrent la courtoisie.

Un autre pas décisif est franchi avec la présence de monologues dialogués qui laissent présager des futures introspections psychologiques du roman moderne...

Citation :

« Puisqu’il ne me donnera plus de bonheur,
Pourquoi vint-il ici, pourquoi l’avoir connu ?
Pourquoi vint-il sur ce rivage ?
Pourquoi l’avoir accueilli à Carthage ?
Pourquoi a-t-il couché avec moi ?
Pourquoi avoir violé la promesse
Faite à mon époux ?
Pourquoi Amour m’a-t-il ainsi vaincue ? »

L'ambiance est travaillée. Qu'est-ce qui relève du lieu commun, qu'est-ce qui relève de l'imagination ? Difficile à dire mais il se dessine un paysage fantastique à la fois étrange et bien connu (un genre d'inquiétante étrangeté ?)

Citation :

« La fosse n’était qu’affreuses ténèbres,
Un fétide abîme d’horreur,
Rien qui a senti cette puanteur
Ne vivra ensuite une heure.
Quand les oiseaux la survolent
Dès qu’ils respirent cette terrible infection,
Ils s’abattent très vite, morts :
C’est ce que disent les gens du pays.
Là se trouve l’entrée des Enfers,
Nuit et jour les arrivants affluent,
Mais pour en revenir, aucune précipitation ;
Dès que l’âme se sépare du corps,
Aussitôt qu’elle en est sortie,
Elle doit aussitôt se rendre là
Et passer par cette fosse. »

Citation :

« Là se dressait un arbre branchu
Très ancien, laid et moussu ;
A ses feuilles étaient suspendus songes,
Fraudes et mensonges ;
Le jour, ils se trouvent dans les Enfers,
Mais la nuit ils volent sur terre. »

Effronterie et tapages ! Lors d'un combat, Tarchon s'adresse ainsi à Camille, dont l'ardeur au combat n'a d'égale que la fière virginité :

Citation :

« Je vous vois abattre nos chevaliers :
Une femme ne doit pas combattre
Sinon la nuit, en position couchée,
Alors elle peut venir à bout d’un homme ;
Mais jamais un preux portant l’écu
Ne sera vaincu par une femme.
Renoncez à ces prétentions démesurées,
Jetez l’écu, la lance
Et le haubert qui vous fait trop de mal ;
Ne faites pas étalage de votre vaillance.
Ce n’est pas là votre fonction,
C’est de bien filer, coudre ou couper ;
Dans une belle chambre, sous les rideaux,
Il fait bon être aux prises avec une fille comme vous.
Etes-vous venue ici pour vous exhiber ?
Je ne veux pas vous acheter.
Pourtant, je vous vois blanche et blonde :
J’ai ici quatre deniers de Troie,
Monnaie de valeur, tous d’or fin ;
Je vous les donnerai pour prendre
Un moment de plaisir avec vous ;
Je ne serai pas très jaloux :
Je vous livrerai aux écuyers.
Je veux vous faire bien gagner mes deniers :
Si j’y perds, je ne m’en plains pas,
Vous y aurez double profit :
D’une part en ayant mon or,
D’autre part en prenant votre plaisir ;
Mais cela ne vous suffirait pas,
Je pense, même s’ils étaient cent ;
Vous pourriez être épuisée,
Mais vous ne seriez pas satisfaite.»

Et lorsque Lavinia se met à douter de l'amour d'Enéas, elle n'y va pas de main morte non plus :

Citation :

« Ce misérable [Enéas] est d’une nature telle
Qu’il ne se soucie guère des femmes.
Il apprécie davantage l’amour des garçons,
Il ne veut pas chasser la biche ;
Il raffole de la chair de mâle ;
Il aimera mieux étreindre son giton
Que toi ou n’importe quelle autre.
Il ignore la chasse à la femelle,
Il ne passera pas par le petit trou,
Il adore les tripes de jeune homme.
[…]
Jamais il n’a fait de bien à une femme,
Et il ne t’en fera pas, je pense,
Ce traître, ce sodomite.
Il renoncerait toujours à te posséder
S’il avait un mignon ;
[…]
Le giton prendrait avec toi son plaisir
Puisqu’il se prêterait à celui d’Enéas :
Ce dernier le laissera bien te grimper dessus
S’il peut ensuite le mettre sous lui :
Il n’aime pas la peau de con. »

*Mariage d'Énée et Lavinia

colimasson a écrit:

(on a un fil de littérature médiévale ? il me semble que oui mais je ne le retrouve pas...)

Une LC Moyen Age ?

Oui, c'est ça, merci.

La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel de Romain Puértolas

j'aime bien la couverture



Fable ou conte ? certainement des deux. Un récit étonnant, une écriture déroutante, des calembours, de mauvais jeux de mots (assumés parait-il) de l'émotion, de l'empathie et beaucoup d'imagination. Les personnages  délirants, extravagants étalent l'humour en larges tâches.
Mais ce récit n'est pas sans fondation ;  il est bien construit.

A tenter !

Les mots qu'on ne me dit pas, de Véronique POULAIN (2014)



Véronique n’est pas sourde, contrairement à ses parents. Papa et maman vivent dans un monde absolument silencieux. Ils n’ont même aucune notion de ce que peut être le bruit. Et aux dires de Véro, les sourds sont pour cette raison des gens bruyants. Ils claquent les portes, cognent contre les plinthes lorsqu’ils passent le balais, ne retiennent pas leurs gémissement lorsqu’ils font l’amour, pètent bruyamment dans les transports en commun, mangent en ouvrant la bouche, aspirent la soupe, trainent les pieds sur le parquet, sont incapables de régler le volume de la télévision… Des sons insupportables ou honteux pour qui vit à leur côté.

Sous la forme d’anecdotes et de courtes saynètes, l’auteur nous décrit son quotidien depuis sa plus tendre enfance jusqu’à son âge adulte. Les sempiternelles questions de ses copains de classe. Les difficultés des parents sourds à comprendre et éduquer leur fille qui entend et a ainsi accès à un monde qu’ils ne peuvent percevoir. L’exubérance dans les gestes de ceux qui s’expriment avec leur corps. Les palliatifs qui sont mis en place chaque jour pour compenser le handicap (comme l’idée de brancher l’ampoule de l’entrée sur la sonnette de la porte). Et les inquiétudes d’une femme qui, un jour, sera mère : ses enfants entendront-ils ?

Le texte, bien écrit, fourmille d’humour, de souvenirs tour à tour cocasses ou douloureux. Véronique Poulain, à travers son livre, rend hommage à ses parents auxquels elle peine à se confier. Leur parler l’épuise car converser avec un sourd demande une intense concentration. Un livre agréable, drôle, émouvant que j’ai lu avec plaisir.

Témoignage d'une expérience vécue de l'intérieur. Je me demande si ça intéresserait JHB! Merci pour ton commentaire, c'est inntéressant.

Heu... ça m'intéresse, mais pas plus que ça. Hihihi... j'imagine que ça parle pas mal plus à un public profane. Ceci dit, je le dis de façon gentille. Si c'était un sourd qui l'écrivait, ce serait sans doute différent et ça vient avec la perspective. Mon frère ou encore mon fils l'exprimeraient sans doute à leur manière. Si j'ai dit que ça ne m'intéressait pas plus que ça, c'est parce que l'offre et la demande cadrent pas mal dans ce type de publications-là. J'ai sans doute hâte que les Sourds soient plus reconnus comme artistes et comme écrivains. Ce jour-là, le discours va changer, il va sans dire.

Edit : Merci à Harelde de t'intéresser au sujet.

jack-hubert bukowski a écrit:

Si c'était un sourd qui l'écrivait, ce serait sans doute différent et ça vient avec la perspective. Mon frère ou encore mon fils l'exprimeraient sans doute à leur manière. J'ai sans doute hâte que les Sourds soient plus reconnus comme artistes et comme écrivains. Ce jour-là, le discours va changer, il va sans dire.

d'ailleurs peut-être qu'un auteur sourd n'aurait pas envie de parler de sa surdité dans les livres? Tu as des noms d'auteurs sourd?

pia a écrit:

jack-hubert bukowski a écrit:

Si c'était un sourd qui l'écrivait, ce serait sans doute différent et ça vient avec la perspective. Mon frère ou encore mon fils l'exprimeraient sans doute à leur manière. J'ai sans doute hâte que les Sourds soient plus reconnus comme artistes et comme écrivains. Ce jour-là, le discours va changer, il va sans dire.

d'ailleurs peut-être qu'un auteur sourd n'aurait pas envie de parler de sa surdité dans les livres? Tu as des noms d'auteurs sourd?

Je ne suis pas très au fait de cette notion d'écrivains sourds. Je dirais qu'il y a un manque de visibilité. J'ai surtout vu des autobiographies et des récits de vie (Emmanuelle Laborit, Helen Keller, ...).

Pour répondre à ta première question, je ne pense pas qu'un écrivain sourd ne parlerait pas de condition sourde dans ses livres. Cela coule de source. Mais j'imagine que ça vient avec le bagage. C'est un peu comme avec les avancées du féminisme et de la condition noire notamment, je vois mal comment un écrivain sourd pourrait s'extraire de cette condition essentielle à son développement. Je dirais même que les artistes sourds parlent surtout de condition sourde, utilisent l'humour, transmettent une expérience vécue de diverses façons.

Cathy Jurado-Lécina - Nous tous sommes innocents

Original : Französisch, 2015

INHALT:
Les Passereaux, mai 1957. Jean est un jeune paysan qui aime inventer des histoires et rêve de devenir instituteur et de s’installer à la ville. Mais, seul garçon de la famille, il ne peut échapper à la ferme et à ses obligations familiales. Seule Odette, la jeune fille rêveuse et douce qu’il fréquente, parvient à lui faire oublier cette vie qu’il voudrait fuir : le père, Martin-la-Corneille, sombre et colérique, délaisse ses responsabilités ; la mère, Joséphine, est sévèrement brimée par sa fille aînée... Lorsqu’on lui refuse d’épouser Odette, et que Paule, sa petite soeur chérie qui n’a pas toute sa tête, tombe enceinte et qu’on songe à une faiseuse d’anges, Jean est bouleversé.
Il s'enrôle à l'armée, connaîtra un temps dans l'Algérie de la guerre. Il revient encore plus courbé. Et va peu à peu sombrer dans la folie… La mort et l'abandon rode.
(la description du contenu chez am.fr va jusqu'au bout de l'histoire : à éviter!)

REMARQUES:
Voilà seulement un petit regard dans le calvaire (comment le nommer autrement?) de Jean, et la folie commune de la famille Jehan, s'isolant peu à peu et glissant dans sa folie. Je suis loin d'avoir dit tout, mais j'ai voulu évité d'en faire une énumeration presque grotesque. A en croire qu'une telle accumulation de malheurs ne peut pas ciblé une personne. Mais qui y voit juste une fiction se trompe apparemment, car elle est basée sur dess faits réels.

Ce premier roman de Jurado-Lécina est situé dans un contexte paysan et campagnarde, quelque part dans la réhion de Pau, dans la période entre 1958 et 1973. Je croyais d'abord à une autre tentative dans la veine d'une Marie-Hélène Lafon, mais je pense que ce n'est pas le cas : la tonalité est trop différente. Ils ont un contrat avec la malediction (si on aime le dramatisme de tels mots), et le village où se trouve la ferme des Passereaux s'appelle aussi « Maldict ».

De par ses débuts à l'école Jean/Jeannot avait tout pour quitter cet environnement : il aime écrire des histoires, il lit beaucoup et le lycée lui sera ouvert. Son rêve : devenir instituteur ! Mais le père et son rejet d'une formation intellectuelle le lui refuse. Premier pas vers un déni de soi-même, vers une coupure de ses propres possibilités ? Où alors – pour revenir au titre du livre qu'on se pose à la fin de la lecture – est notre culpabilité ou, justement, notre innocence ? Sommes-nous « tous innocents ».

L'histoire nous sera conté par un habitant du village, témoin dans la distance et dans le « on-dit ». Finalement, par son authenticité, elle sera plus dure à avaler comme un roman d'horreur. Quand on fait abstraction de son temps de soldat, on pourra presque parler d'un huis-clos.

Voilà un dur morceau à lire, pê pas fait pour tout le monde. Mais il pose des questions qui resonne longtemps : sur l'innocence et l'impuissance. Ou les sources du mal ?

Un premier roman de l'auteure qu'on pourrait suivre dans son avenir.

AUTEURE:
Cathy Jurado-Lécina est née en 1974 et réside près d’Aix-en-Provence. Nous tous sommes innocents est son premier roman. Elle a vécu plusieurs années au Maroc, où elle a publié Le Syndrome écran (Marsam, 2009), qui a obtenu le Prix de la nouvelle noire de l’Institut français de Marrakech. Elle a obtenu le prix de poésie de la Fondation de France en 1998, et ses poèmes ont été publiés dans les revues Décharge et Conférence (2011). Elle a également écrit plusieurs textes de création et de critique littéraire dans le Magazine Littéraire du Maroc de 2009 à 2011. Elle s’intéresse aux liens entre la littérature et les arts visuels, et a contribué au catalogue de l’exposition Quatre rives, un regard, sur les photographies de Serge Assier, exposée à Marseille en mai 2013 et en Arles, au festival international de la Photographie, en 2013.

hmmm one shot jeunesse ou one shot tout court ?

animal a écrit:

hmmm one shot jeunesse ou one shot tout court ?

Explique-moi qu'est-ce qu'on met où? C'est la première fois que j'utilise "one shot", comme d'habitude j'ouvre plutôt des nouveaux fils. Mais ici c'est le premier livre (roman) de l'auteure, paru en Janvier. S'il faut le déplacer je suis d'accord!

hop, c'est déplacé, le piège c'est qu'il y a deux fils "one shot", un dans littérature générale et un autre dans jeunesse. j'ai mis à jour le titre de ce dernier (pour y ajouter "jeunesse") ce qui préviendra peut-être la confusion dans le cas d'une recherche de fil sur les critères "one shot".

Karpathia - Mathias Menegoz

Premier roman. Publié par P.O.L. Reçoit le prix Interallié 2014.

En deux mots, il s'agit de l'histoire d'un jeune officier de l'armée autrichienne, épousant une jeune aristocrate dont il est éperdument amoureux et qui choisit de quitter ses fonctions pour retourner sur les terres lointaines des Carpates qui appartiennent à sa famille depuis des générations, sans qu'aucun Korvanyi n'y ait plus mis les pieds depuis des siècles… Le couple va trouver un château plein de courants d'air et de chambres sinistres, des domestiques hagards, des braconniers belliqueux et des gentilshommes sans envergure… Et puis le sang…

La fascination ancienne pour les Carpates verniennes et la découverte du film de Werner Herzog Nosferatu, le fantôme de la nuit (1979) m'avaient redonné le goût des sombres récits et des contrées sauvages. Mais rapidement j'ai dû jeter l'éponge car si le livre de Menegoz est fort bien écrit et fort bien documenté, il a été pour moi une sorte d'ovni littéraire sans grand intérêt.

Qu'est-ce qui pousse un jeune auteur (jeune car il s'agit d'un premier roman mais l'écrivain, je crois, a une quarantaine d'années) à écrire un texte se passant en 1833, en Transylvanie, au sein d'une famille riche et puissante ? Quelle est la pertinence d'un tel texte ? Nous rappeler les tensions toujours vives entre les populations roms et les indigènes, le problème des langues entre hongrois, allemand et roumain ? Nous raconter une tendre et dure relation amoureuse entre deux êtres épris de noblesse ? Moui mais finalement l'incidence incertaine de telles thématiques m'a semblé plus soporifique que bien réelle… D'autant que la plupart des 'grands' moments du livre se résument (mais ce n'est pas le mot juste car l'auteur a une certaine tendance au délayage) à des développements tactiques, des cours magistraux de psychologie et de beaux discours sur l'expression de la noblesse à travers l'âme, l'arme et les larmes.
Le lecteur friand de ce genre de découverte apprendra à bien mener un duel (quel qu'il soit, en ligne, en marche etc.), à juguler une révolte de paysans, à guerroyer sur un terrain inconnu et raviné, à entreprendre une bataille conjugale et à manipuler des nobles de provinces. C'est dire ! Mais j'ai peur que cela ne serve pas beaucoup.

En résumé, je suis passée complètement au travers de ce roman, qui quoique parfaitement écrit pèche par excès de simplicité et de discours stratégico-théoriques (on sent le scientifique féru de recherche derrière l'homme de lettres). Ce qui est finalement dommage car l'ambition était bien là, les personnages attachants et agréablement mis en scène, l'intrigue fort bien écrite mais au bout du compte (conte, comte de Korvanyi) cela ne suffit pas à faire un bon roman, non.