Edward Hopper [Peintre]

Kenavo:

Citation :

Swallow, ton lien ne fonctionne pas

J´allais vous dire d´aller voir sur FB ( Quennie Inbooks> Parfums de Livres) puisque Queenie y publie la video (espagnole) dont je vous parlais, et que je ne suis pas capable d´indiquer cur ce fil d´Hopper mais je vois que Queenie avec son habituelle rapidité a tout arrangé, depuis mon post Merci.
Je regarderai "ce soir" ARTE, "la toile blanche d´Edward" conseillé par Darkanny.
Mais est-ce déjà le SOIR en France à 16:45 ?... nous on sort à peine de table, surtout un Dimanche!

En automne j'ai tendance à voir le soir dès 16h00, faudra s'y faire

darkanny a écrit:

Emission ce soir sur Artoche à 16h45: La toile blanche d'Edward

Un bon portrait du peintre, dixit Telemama.
A vos zapettes.

Je lis très peu sur les auteurs, peintres, réalisateurs, musiciens... etc... du coup, j'apprécie toujours un petit documentaire. Et j'ai trouvé celui-ci très bien fait. Il résumait pas mal des aspects de la vie de Hopper et des répercutions dans son œuvre, sans rentrer trop dans les suppositions bizarres, les associations grossières ou l'admiration désuète.

Beaucoup de participations de Wim Wenders et d'un autre type (ami de Hopper). A parler de l'aspect solitaire, calme, observateur du monde. Un peu à l'écart. Pas foncièrement triste mais loin de l'optimisme électrique américain. Une acceptation d'être seul, dans un monde où ça foisonne.

Avec les peintures comme des pauses, avant ou après l'action. Il se passe quelque chose autour des images peintes par Hopper, mais on n'y assiste pas. Une suspension qui laisse le temps à la réflexion.

Par contre... qu'est-ce qu'ils ont insisté sur sa femme (Joan), sorte d'hystérique bavarde, dure, jalouse, étouffante, ultra protectrice. Et l'impression qu'ils passaient leur temps à s'engueuler et à ne pas se comprendre.
ça n'avait pas l'air gai chez eux.

bien aimé les petits dessins griffonnés comme celui avec la maison à l'envers.

c'est intéressant mais je reste sur ma faim, ça manquait de parallèles avec d'autres œuvres d'autres peintres et ça tournait encore autour (mais pas que, loin de là, heureusement) des projections anecdotiques autour de ses peintures, bien que le rapport au temps et à l'instant soit indéniable. des fois c'est peut-être contradictoire aussi dans ce qui entoure la portée critique du peintre envers son actualité. à moins aussi qu'il soit très difficile de saisir un morceau du mélange d'images modernes (devenues pop ?) et de romantisme américain de la nature et de la tranquillité... qui n'est pas forcément hyper sensible dans ses tableaux en dehors du regard moral désapprobateur de la société moderne ?

j'en garde malgré tout et plus appréciable la tranquillité et la lumière... sans pouvoir me défaire de mes déceptions de l'expo de lausanne.

Bien aimé ce docu aussi avec un petit plus sur les mini scènes en forme de court métrage sur "conférence de nuit" qui s'apparente assez bien je trouve avec le bazard collectif 2 proposé par animal.

Je retiendrai les mots de quiétude, isolation, lumière.
Wim Wenders en parle très bien, le parallèle avec le cinéma est saisissant.

Certaines analyses de tableaux font frémir sur la noirceur du propos.

Comme Queenie, je n'ai pas eu à proprement parler de sympathie pour Jo son épouse, mais en même temps certainement à l'origine de ses plus beaux tableaux.
Je pense que Hopper est à voir et à revoir.

animal a écrit:

bien aimé les petits dessins griffonnés comme celui avec la maison à l'envers.

Ah oui ! C'était très chouette et intéressant. Envie d'en voir plus. Ainsi de son carnet de suivi historique et crayonné de ses œuvres.

Citation :

c'est intéressant mais je reste sur ma faim, ça manquait de parallèles avec d'autres œuvres d'autres peintres

En même temps, il a répété plusieurs fois qu'il n'avait aucune influence majeure. Maintenant est-ce impossible ? Et est-ce inconcevable d'imaginer qu'un artiste crée sans avoir plein d'autres images d'autres artistes en tête ?
Du coup, pourquoi chercher un rapprochement.
Pourquoi en avoir besoin ?

Citation :

et ça tournait encore autour (mais pas que, loin de là, heureusement) des projections anecdotiques autour de ses peintures, bien que le rapport au temps et à l'instant soit indéniable. des fois c'est peut-être contradictoire aussi dans ce qui entoure la portée critique du peintre envers son actualité. à moins aussi qu'il soit très difficile de saisir un morceau du mélange d'images modernes (devenues pop ?) et de romantisme américain de la nature et de la tranquillité... qui n'est pas forcément hyper sensible dans ses tableaux en dehors du regard moral désapprobateur de la société moderne ?

Là, je ne comprends plus très bien ce que tu veux dire.

darkanny a écrit:

Certaines analyses de tableaux font frémir sur la noirceur du propos.

C'est vrai.
Une tendance facile d'associer d'emblée Hopper à un calme distant, alors que les rapprochements avec son actualité et son regard sur le monde apporte vraiment les zones d'ombre (qui mettent d'autant plus en relief la lumière... mais la lumière comme échappatoire. Comme un ailleurs. Comme mort.)

grâce à ARTE+7 j'ai pu voir ce documentaire en ligne, je vous rejoins, intéressant et bien fait

darkanny a écrit:

Comme Queenie, je n'ai pas eu à proprement parler de sympathie pour Jo son épouse, mais en même temps certainement à l'origine de ses plus beaux tableaux.

selon la personne qui parle, c'est soit lui soit elle qui a le "mauvais" rôle, ce qui est un fait et connu: leur mariage n'était pas très heureux et après la lecture du livre d'Alain Cueff, j'ai réalisé que plus d'une de ses peintures de couples étaient sombre, même méchant envers Jo...
mais rien n'empêchait celle-là de rester son modèle jusqu'à la fin

kenavo a écrit:

grâce à ARTE+7 j'ai pu voir ce documentaire en ligne, je vous rejoins, intéressant et bien fait

Merci pour la recette pour le revoir, kenavo , j'étais déçue de ne pas avoir la possibilité,hier, de le voir !

Avant même de savoir qu'on allait le diffuser sur la télé, j'avais pré-noté la sortie du DVD, début novembre:



Il va y avoir une interview de Wim Wenders de 30 minutes en plus sur le DVD


et si vous aimez le genre "les artistes s'inspirent chez Hopper", il y a 8 vidéos/films à voir ici (ils se trouvent aussi dans l'expo), assez différents dans le style et pas tous à mon goût, mais j'aime toujours découvrir ce que d'autres "font" avec l'oeuvre de lui

kenavo a écrit:

il va y avoir toute sorte de publications lors de cette expo et de tous les prix...
si on veut rester dans les petits budgets et si on ne sait pas grand chose sur Hopper mais veut repartir avec un petit bout d'information, je peux recommander Découvertes Gallimard

ça donne beaucoup de possibilités cette petite lecture et elle a le mérite d'en soutenir une bonne partie avec du contexte : époque et émancipation d'une pensée et d'un art américain et quelques autres choses dans la réaction à la modernité, mais il y a beaucoup d'ambivalence avec des contradictions parfois entre le texte et les légendes des illustrations : inspiration ou pas inspiration, petite histoire ou refus de la petite histoire. Choses qui se retrouvent dans les lectures faites des tableaux.

Pour ça les extraits de critiques à la fin sont intéressantes. Je crois que j'ai regretté aussi qu'il n'y ait pas plus d'œuvres américaines surtout et contemporaines et plus d'œuvres européennes aussi (et Vallotton est cité mais n'apparait pas dans l'index). Parce que pour regarder pour de bon les contradictions c'est peut-être ça qu'il faut.

Les vides, l'absence qui réside dans les grandes étendues uniformes de ses toiles, la caricature, l'allégorie, si on accroche pas, ou plus, ou moins méritent néanmoins de quoi les approcher. Parce que après lecture comment s'y prendrait-on ? je serai tenté par l'idée de juxtaposition. Celle d'une forme de réalisme, celui peut-être des figures, des personnages et d'un surréalisme, symbolisme de l'autre côté de la fenêtre ou de la rue. Le côté intriguant des perspectives contraintes et du tout qui devient objet (les fonds d'arbres uniformes, ce genre de choses). Inévitablement il faudrait encore accompagner la perception d'un cheminement chronologique pour les influences (plus ou moins évidentes même si partielles) et pour mettre plus en évidence un courant du choix du peintre dans sa manière.

Je suis plus intéressé après la lecture mais je reste distant. Comme pour les transcendantalistes il y a quelque chose de difficile à percevoir dans la tension entre liberté et rejet, une possibilité de vision forcée par la pensée (ce qui pourrait être dans sa toute fin un phénomène inévitable). Un quelque chose qui se porte dans la ressemblance des toiles avec l'amérique moderne, incluant son succès et une uniformité de l'image qui ne serait pas de l'ordre de l'ironie ou de la critique quoi que ça en dise. Intéressants à ce titre les mots rapportés d'Hopper a propos du "décoratif"... Je le trouvais décoratif à Lausanne, un possible trop plein de réserve et de rejet de beaucoup de choses (modernité excessive de l'art) tout en s'appropriant des mouvements plus dynamiquement expressifs (d'où les perspectives, les formes, et la simplification sauvage) peuvent se tapir derrière... ce qui n'empêche que ça peut susciter incrédulité et légère antipathie.

Toujours est-il qu'en plus plat ou plus confus ça ressemble à des mutations visibles aussi en Europe (Gino Severini c'est un exemple frappant de circuit créatif lié à l'histoire et il n'est pas le seul, de Chirico un autre exemple ?).

Mais si on doit appuyer la lecture, le regard en quête de cette entre deux, ne manque-t-il pas toujours une part de fascination ? Faut voir. et le lecteur n'échappe pas non plus au jeu ambigüe des petites histoires autour des tableaux (histoires au rôle contesté).

Il y a un manque qui persiste.

Tiens, parce qu'on en parle sur le fil des expo:


extrait de Beaux Arts :

Citation :

Le goût d’une lumière inspirée de Vermeer
Parmi les artistes qui ont, comme Hopper, représenté des individus absorbés silencieusement dans leur tâche quotidienne, on pense au peintre suisse Félix Vallotton. Tout du moins à la partie de son œuvre qui exclut les paysages symbolistes et les portraits. À regarder en effet, alternativement, la Jeune fille devant sa machine à coudre de l’Américain et la Femme cousant dans un intérieur du Suisse, se révèlent des similitudes, tant de sujet que de composition. La même ouverture à droite par laquelle la lumière se pose délicatement sur les personnages, un fond presque uni en arrière-plan, la présence discrète du mobilier sur la gauche, juste suffisante à suggérer un espace plus vaste. Les deux œuvres dégagent le sentiment d’une intimité observée avec distance, cette présence inconsciente flirte avec l’absence. Hopper connaissait-il l’œuvre de son aîné Vallotton ? Lors de son séjour à Paris en 1906, il visita en tout cas le Salon d’automne, où Vallotton exposait plusieurs de ses toiles. Mais ce qui rapproche peut-être d’avantage les deux artistes, c’est leur filiation avec Vermeer, le peintre qui sut, plus que tout autre, exprimer une sacralité quasi dramatique dans de paisibles scènes de genre.

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nezumi a écrit:

Je vous rappelle la sortie toute récente de ce très bel ouvrage chez Citadelles Mazenod, que j'avais signalé sur le fil Tentations.

Un ouvrage de très belle qualité, je l'ai eu également entre les mains et j'en bave depuis. Un beau cadeau pour noël ?

Didier Ottinger, commissaire de l’exposition sur le peintre américain au Grand Palais, raconte pour Rue89 les tableaux « Soir bleu », « Room in New York » et « Conference at night ».


Clic!

Maître du roman noir américain, Jerome Charyn partage sa vie entre Paris et New-York. Avec Edward Hopper, il partage une même fascination pour la figure de la ville et son influence sur la création.