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| Alice Munro | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Alice Munro Lun 20 Jan 2014 - 18:35 | |
| merci pour ton commentaire - églantine a écrit:
- "Un peu , beaucoup , pas du tout"
ce recueil figure parmi mes préférés d'elle... je la trouve à la hauteur de son talent dans ces nouvelles en trente pages, elle arrive à faire la condensation d'événements pour lesquels d'autres auraient besoin de 300 pages, je ne voudrais pas lire que cela, mais quand j'ouvre un livre d'Alice Munro, je suis partante pour ce genre tout à fait à part... | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Alice Munro Sam 15 Mar 2014 - 23:27 | |
| Sur demande spéciale, ici quelques remarques de lecture de :
Trop de bonheur
Original : Too much happiness (Anglais/Canada, 2009 comme collection de dix stories, mais d'abord parus aussi partiellement dans diveres magazines littéraires)
Lu par moi en anglais. Très intéressant de lire Munro dans sa langue, si impressionante ! Arabella a parlé sur la page 5 de certains aspects du livre, la circoncision, la justesse du mot, la capacité de caractériser … Je me joinds à ses remarques. Et j'ajoute quand même quelque notes sur le contenu :
Dimensions: Doree se trouve en voyage d'autobus vers son mari emprisonné, Lloyd. Quelque chose de vraiment choquant est arrivé, quelque chose d'impossible (?) va-t-il demander et raconter à sa femme. Quels perspectifs ?
Fiction : Joyce et Jon se sont enfui tôt de leur environnement d'origine, malgré toutes les possibilités ouvertes par leur intelligence. Ils vivent retirés, comme menuisier, comme professeur de musique. Edie, femme ayant eu des problèmes avec l'alcool et dont la fille de neuf ans suit les cours de Joyce, va travailler avec Jon et finalement ils s'en vont ensemble. Après des décennies, y-aura-t-il un rappel de tout cela chez Joyce ?
Wenlock Edge : La narratrice partagea pendant son temps comme étudiante sa chambre avec Nina qui est entretenu d'une façon bizarre par un homme riche d'âge avancée et avec des habitudes étranges. Malgré la surveillance de celui-ci, Ernie aura une affaire... Qu'est-ce qui en résultera ?
Deep Holes : Une famille part avec leur deux fils et le bébé Savannah en pique-nique. L'entreprenant Kent tombera dans un trou malgré les appels à la vigilances. Il sera sauvé par son père, le « héro ». On le suit dans son chemin de distanciaton envers la famille, son refus de contact. Est-ce qu'il y aura une sorte de réconciliation ?
Free Radicals : Nita est veuve depuis peu et elle-même menacé par le cancer. Comment va-t-elle réagir quand un intrus se revèle être un meurtrier et réfugiés ?
Face : Le narrateur a une marque de naissance défigurante au visage, doit vivre partiellement avec des formes d'exclusion. Nancy, fille de la probable maitresse de son père, lui est longtemps une bonne amie. Jusqu'à un incident qui va les séparer...
Some Women : Une femme âgée se souvient comment elle a soigné comme jeune fille un voisin lors des absences de son épouse. Sa mère à lui et la masseuse de celle-ci veulent s'occuper du « pauvre » homme. Est-ce que c'est ce qu'il veut vraiment ?
Child's Play : Lors d'un camp d'été Charlene et Marlene, dix ans, sont provisoirement des amies de vacances, se confiant leur histoires comme par exemple ce degoût profon de la narratrice Marlene pour Verna qui habitait dans une partie de leur maison en ville. Et puis, d'un coup, cette même Verna apparaît au camp...
Wood : Ray gagne la vie pour sa femme Léa et lui-même facilement avec des réparations de meubles etc. Mais il est de plus en plus attiré par la forêt et commence de faire du bois, et de le vendre. Après un contrat oral sur une utilisation d'une partie de forêt, il entend par « des cercles bien informés » que la même partie était aussi déjà promise à une compagnie. Il se hâte de commencer le travail...
Too much happiness : C'est celle -là qu'Arabella a resumée et préférée. Elle est « autre » comme elle a soulignée, jouant comme seule nouvelle en Europe et du point de vue de la période jouant au XIX siècle. Cette histoire raconte alors sur la condition des femmes dans cette Europe où elle ne pouvait qu'à Stockholm enseigné comme première femme de Mathématiques. Arabella voyait une note personnelle de l'auteur. J'avais de problèmes d'accepter cet autre cadre : Munro est alors plus liée par des faits des personnes ayant existées. J'ai honte de l'avouer, mais c'est l'histoire justement dont j'étais le moins impressionnée...
Cachemire était choquée par la première histoire. J'ai du réflèchir (ah, je suis insensible?), mais c'est vrai : ce n'est pas la seule histoire d'une certaine gravité ! L'oubli, l'excentricité voyeuriste, des séparations de famille, des maladies, des menaces obscures, des intrusions dans la vie personnelle, la mort donnée... - mais oui, les sujets sont graves ! ( A mon avis le dernier sort du lot par le lieu, le sujet, et dans « Wood » il y a à mon avis un humour un peu noir, mais réel). Mais comment arrive-t-elle (Munro) à me convaincre qu'elle a beaucoup compris de l'homme ? Que derrière des histoires « impossibles » je me sens visé, interpellé ? Cela est le cas. Mais je comprends après ta remarque, Cachemire, sur la première histoire que probablement tu sera aussi choqué par les autres nouvelles de ce recueil.
Elles jouent toutes sauf l'exception en Ontario/Canada et ont un melange bizarre entre l'inhabituel et l'habituel, l'extravagant et le quotidien. J'ai lu quelque part que Munro fut accusée par certains de son environnement de puiser ses histoires dans les vrais faits du lieu. Souvent la pointe de l'histoire n'est pas là où on la devine ou on l'attend longtemps ; des fois il y a un détour de dernier minute, pardon : page.
Des forts caractères de femmes sont presque toujours au centre.
On aimera garder Munro encore un peu, malgré le fait qu'elle a annoncé que « Dear life » serait son dernier recueil. Ce serait dommâge ! Pour nous. En ce qui me concerne j'ai beaucoup apprécié ce livre ! | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Alice Munro Dim 16 Mar 2014 - 1:28 | |
| Merci Tom Léo pour ce commentaire approfondie. Je vais pouvoir reprendre ma lecture par une nouvelle sur une histoire moins violente (pour une mère de famille). Peut-être par Some women. J'ai bien senti que Munro décrivait l'âme humaine avec une réelle acuité et qu'elle a un art de raconter bien personnel. Je vais donc poursuivre lentement mais sûrement ma lecture. Merci (Et est-ce que je peux -sans abuser- aussi te demander un petit commentaire d' "il pleuvait des oiseaux" de Jocelyne Saucier ou tu as trop peu aimé pour désirer en parler?) | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Alice Munro Lun 12 Mai 2014 - 11:32 | |
| Trop de bonheur
Un recueil de dix nouvelles :
Dimensions : C’est l’histoire de vie de Doree, dont le mari, plus âgé qu’elle, est incarcéré. Chaque fois qu’elle souhaite le voir, elle doit acheter un billet (onéreux pour elle) et prendre le car. Petit à petit, le lecteur fait connaissance avec cette femme détruite qui remonte pas à pas de l’enfer dans lequel le destin l’a précipité.
Fictions : Joyce et Jon ont un QI bien supérieur à la moyenne. Leur couple était promis à un avenir somptueux lorsqu’ils décident de s’évader de leur milieu bourgeois pour vivre leur propre vie : elle devient professeur de musique et lui embrasse la profession de menuisier. Ils vivent heureux jusqu’au moment où Jon prend une apprentie…
Wenlock Edge : La narratrice, étudiante, partage sa chambre avec Nina, fille un peu paumée, mariée très jeune, mère, et entretenue par un homme âgé aux mœurs assez mystérieuses. Pour ne pas dire inquiétantes…
Trous profonds : Parti en pique-nique dans un site géologique aussi pittoresque que dangereux, une famille bascule dans le drame lorsque l’aîné chute dans d’un trou profond. Sauvé par son père, l’enfant reste marqué par son aventure qui donnera à sa vie un tour différent de ce que ses parents imaginaient pour lui.
Radicaux libres : Nita est veuve depuis peu. Elle-même est condamnée à court terme par un cancer en pleine possession de ses moyens. Elle est chez elle quand un intrus s’introduit chez elle sous un prétexte fallacieux. D’abord confiante, Nita prend conscience du danger que cet homme représente pour elle…
Visages : Le narrateur est né avec une large tache de naissance qui lui mange la moitié du visage. Cette infirmité le rend différent et le marginalise. Mais une fillette lui est très attachée : Nancy vit sur la propriété familiale avec sa mère. Les deux enfants sont inséparables jusqu’à l’incident qui les sépare alors irrémédiablement…
Des femmes : Un homme vit au milieu de femmes : sa mère âgée, la masseuse de cette dernière et une jeune fille (qui n’est autre que la narratrice) qui prend soin de lui lorsque sa femme est absente…
Jeu d’enfant : Marlène et Charlène, deux jeunes filles d’une dizaine d’années, font connaissance lors d’une colonie de vacances. Elles deviennent inséparables et se confient l’une à l’autre. Marlène, la narratrice, parle à son amie du profond dégoût qu’elle ressent pour Verna, une fille qui partageait avec sa mère la maison de ville qu’elle habitait. Le séjour insouciant bascule lorsque Verna arrive à son tour au camp de vacances…
Bois : Ray est ébéniste. Il aime son travail, ne manque pas de travail et gagne bien sa vie. Amoureux de la campagne et de la forêt, il sillonne les environs avec sa hache et sa tronçonneuse à couper du bois de chauffe qu’il revend à des clients…
Trop de bonheur : Au XIXe siècle en Europe, une femme russe fait carrière dans les mathématiques. Chercheuse et enseignante, elle a dû s’exiler en Suède pour avoir le droit d’exercer : Stockholm devenant la première université à confier à une femme la chair de mathématique…
A l’exception de la dernière nouvelle – éponyme – toutes se déroulent de nos jours aux environs de Toronto. Les personnages d’Alice Munro courent après le bonheur. Désespérément. Et en vain, car la vie se montre bien peu complaisante. Des personnages déchirés, malmenés par la vie, décrits avec une grande justesse, une profonde humanité par l’auteur qui m’a immédiatement fait penser (à tort ?) à Joyce Carol Oates. Par la proximité géographique de leur « scènes de crime » (Toronto et Niagara Falls ne sont séparés que par la largeur du Lac Ontario), par leurs personnages fouillés, par l’ambiance sombre de leurs histoires…
Mais là où l’une a besoin d’un demi-millier de feuillets pour se sentir à l’aise, l’autre parvient à bâtir un drame en trente pages seulement. Là où la première s’étale, la seconde coupe, incise, expurge la déco et ne garde que l’essentiel (je ne suis pas en train de dire que JCO n’est qu’une bavarde impénitente) : une romancière et une nouvelliste.
Une écriture concise, donc, incisive. Forte, dans laquelle l’humour n’est pas absente.
J’ai été séduit ! | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Alice Munro Mer 14 Mai 2014 - 15:24 | |
| FugitivesUn recueil de huit nouvelles , très équilibré dans la qualité de celles-ci et qui ne pourrait décevoir son lecteur ! Comme à chaque lecture de nouvelles , quelques jours après avoir refermé l'ouvrage , il me serait impossible de me remémorer la trame de chacune, celles- ci s'enchevêtrant les unes aux autres dans ma mémoire : mais peu importe , l'essentiel reste ..... L'art d 'Alice Munro , c'est celui de saisir un instant et de bâtir une tranche de vie , immanquablement des femmes .....ordinaires , sans attrait particulier , ni singularité marquante .... que nous raconte-t-elle finalement au delà de ses histoires ? Que la fuite n'est peut-être pas celle que l'on croit , que la vérité n'est peut-être pas celle à laquelle on s'attend , que les relations humaines sont autant mensonges que sincérité et qu'il est facile d'osciller de l'un à l'autre ou de se fourvoyer dans la confusion des sentiments , qu'un regard , une pensée , un manque , qu'une envie .....peuvent , à un moment improbable être le déclencheur d'un acte qui donnera sens ou non sens à la vie , qu'il est aussi facile de se perdre que de se rencontrer , que la destinée laisse sa place au libre-arbitre mais qu'il est rare que l'issu soit celle qu'on souhaite ... La prose d' Alice Munro dans son épure et sa simplicité apparente recèle des richesses de complexités : il faut chercher à travers les mots , les silences , les non-dits, l'ambiguité et le paradoxe pour rencontrer le joyau ! Point de descriptions psychologiques , ni d'analyses : d'ailleurs cela ressemblerait presque à une faute de goût dans le monde d' Alice Munro , si délicat , léger , évanescent presque et pourtant touchant à vif dans les failles et blessures souterraines de chacun ! De cette écriture elliptique ,naitront des images puissantes chez le lecteur ...se volatilisant dans l'air , avec la grâce d'un papillon : telle est le talent inimitable de cette artiste de la plume ! Je suis conquise . | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Alice Munro Mer 14 Mai 2014 - 15:28 | |
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| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Alice Munro Mer 14 Mai 2014 - 15:36 | |
| - pia a écrit:
- Et un et une de plus!
Oui Pia , c'est vraiment un très bon moment de lecture .... L'originalité d'Alice Munro est incontestable : en outre , cet exercice de style qu'est la nouvelle ne doit pas être facile à maîtriser et elle excelle en ce domaine ! | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Alice Munro Mer 14 Mai 2014 - 15:49 | |
| j'avais bien aimé aussi. Je l'ai lu il y a quelques temps et ça se mélange aussi un peu dans ma tête, mais je me souviens de nouvelles assez denses. Et elle dit en peu de mots ce qu'elle veut exprimer. J'aime bien le rapprochement que Harelde a fait avec JCO. Il a quelque chose qui m'a fait pensé à elle. Peut-être que pour les deux cela semble couler de source et se lire facilement alors que ce qui est dit, concerne des sujets assez durs. | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Alice Munro Mer 14 Mai 2014 - 16:04 | |
| - pia a écrit:
- j'avais bien aimé aussi. Je l'ai lu il y a quelques temps et ça se mélange aussi un peu dans ma tête, mais je me souviens de nouvelles assez denses. Et elle dit en peu de mots ce qu'elle veut exprimer. J'aime bien le rapprochement que Harelde a fait avec JCO. Il a quelque chose qui m'a fait pensé à elle. Peut-être que pour les deux cela semble couler de source et se lire facilement alors que ce qui est dit, concerne des sujets assez durs.
Oui beaucoup font le rapprochement ..... J'avoue ne pas y avoir pensé sur le coup car elles sont tellement aux antipodes dans leur expression mais il est vrai qu'elles s'attachent souvent au même style de personnage . | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Alice Munro Mer 14 Mai 2014 - 16:25 | |
| Ah tu trouves qu'elle sont aux antipodes? Hum...Je trouvais au contraire qu'on retrouvais des choses "comparable" dans leur style d' écriture. Par contre dans JCO il y a plus de drames, alors que dans Munro ce sont plus des peines (qui font mal, comme le quotidien qui nous fait fuir) de la vie de tous les jours.
En tout cas c'est bien dit, quand tu dis:
Que la fuite n'est peut-être pas celle que l'on croit , que la vérité n'est peut-être pas celle à laquelle on s'attend , que les relations humaines sont autant mensonges que sincérité et qu'il est facile d'osciller de l'un à l'autre ou de se fourvoyer dans la confusion des sentiments , qu'un regard , une pensée , un manque , qu'une envie .....peuvent , à un moment improbable être le déclencheur d'un acte qui donnera sens ou non sens à la vie , qu'il est aussi facile de se perdre que de se rencontrer , que la destinée laisse sa place au libre-arbitre mais qu'il est rare que l'issu soit celle qu'on souhaite ... | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Alice Munro Mer 14 Mai 2014 - 17:13 | |
| - pia a écrit:
- Hum...Je trouvais au contraire qu'on retrouvais des choses "comparable" dans leur style d'
écriture. C'est bizarre ça ! Comme quoi la perception d'un lecteur à l'autre ! Mais c'est intéressant de les confronter ! | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Alice Munro Jeu 15 Mai 2014 - 8:54 | |
| Absolument confronter nos idées pour approfondir ce qu'on en pense! C'est intéressant! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Alice Munro Sam 17 Mai 2014 - 18:12 | |
| - églantine a écrit:
- Fugitives
L'art d'Alice Munro , c'est celui de saisir un instant et de bâtir une tranche de vie , immanquablement des femmes .....ordinaires , sans attrait particulier , ni singularité marquante ....
que nous raconte-t-elle finalement au delà de ses histoires ?
Que la fuite n'est peut-être pas celle que l'on croit , que la vérité n'est peut-être pas celle à laquelle on s'attend , que les relations humaines sont autant mensonges que sincérité et qu'il est facile d'osciller de l'un à l'autre ou de se fourvoyer dans la confusion des sentiments , qu'un regard , une pensée , un manque , qu'une envie .....peuvent , à un moment improbable être le déclencheur d'un acte qui donnera sens ou non sens à la vie , qu'il est aussi facile de se perdre que de se rencontrer , que la destinée laisse sa place au libre-arbitre mais qu'il est rare que l'issu soit celle qu'on souhaite ...
La prose d'Alice Munro dans son épure et sa simplicité apparente recèle des richesses de complexités : il faut chercher à travers les mots , les silences , les non-dits, l'ambiguité et le paradoxe pour rencontrer le joyau ! Point de descriptions psychologiques , ni d'analyses : d'ailleurs cela ressemblerait presque à une faute de goût dans le monde d'Alice Munro , si délicat , léger , évanescent presque et pourtant touchant à vif dans les failles et blessures souterraines de chacun ! De cette écriture elliptique ,naitront des images puissantes chez le lecteur ...se volatilisant dans l'air , avec la grâce d'un papillon : telle est le talent inimitable de cette artiste de la plume ! Je suis conquise . Un chouette commentaire qui motive énormément à lire ce recueil de nouvelles. On sent que tu as été touchée par sa vision du monde et les mots que tu choisis sont très sensibles. Je vais m'y mettre... bientôt. Mais ce forum diabolique me fait entendre une petite voix qui me dit: Drago Jancar, László Krasznahorkai ou Joyce Cary (les 3 premiers qui me viennent à l'esprit). Je n'arriverai jamais à tout lire mais j'aurai une bibliothèque pleine de promesses comme dirait l'autre! | |
| | | Mordicus Troll de Pastèque
Messages : 3262 Inscription le : 21/01/2008 Localisation : Blottie
| Sujet: Re: Alice Munro Dim 3 Aoû 2014 - 22:26 | |
| Chère Alice,
On ne se connait pas beaucoup. Enfin, tu ne me connais pas.
Mais permets moi de te dire (oui, on se tutoie, ça sera plus sympa), que tu es absolument géniale.
J'aime tout chez toi. Tes femmes, tes familles, tes paysages, tes descriptions, tes ambiances, tes mots, ton style.
Quoi ? T'as eu le Nobel ?
No way.
Bon, okay. Genre tu le mérites. J'aurais pu te le donner bien avant.
Je suis en ce moment avec tes Lunes de Jupiter.
Comment dire... J'adore ?
C'est con hein. Tu connais ça par coeur. Mais bon, tu vas pas chipoter hein.
Tu es une des rares femmes écrivains (écrivaines ?) que j'aime prodigieusement. Alors fais pas ta nigaude.
Voilà Alice. J'te kiffe grave.
T'es ptêtre vieille et tu dois avoir un accent tout nase, mais ta tête et tes mains sont extra vaillantes.
Continue comme ça, d'acc ?
Bisous.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Alice Munro Dim 3 Aoû 2014 - 22:47 | |
| Superbe déclaration, Mordi ! C' est-y donc que tu as une Aaame ? | |
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| Sujet: Re: Alice Munro | |
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| | | | Alice Munro | |
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