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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 12 Mar 2012 - 22:04
Marko a écrit:
Elena
Crime sans châtiment selon Zviaguintsev...
Je dois avouer une légère déception à la vision de ce film même si le résultat me plait beaucoup.
Le travail plastique, sans atteindre la sidération des 2 précédents films, reste très maîtrisé avec des cadrages, des déplacements de caméra, des tableaux visuels souvent remarquables. Il y a une certaine froideur mais qui me séduit. J'aurais envie de manger ses images. Les "voyages" d'Elena entre les quartiers riches et les banlieues plus défavorisées sont des compositions de sons et d'images qui fascinent le regard et le réalisateur maintient une tension constante avec quelques moments très intenses (la coupure d'électricité). La direction d'acteurs est impeccable et j'ai beaucoup aimé le personnage de la belle-fille hostile qui est capable de plein de nuances. Elle semble incarner une forme de lucidité désabusée très cruelle sur le monde qui l'entoure tout en jouissant de ses privilèges. La musique de Philippe Glass est utilisée de façon parcimonieuse et judicieuse pour renforcer le climat de suspens progressif.
Le récit est une épure qui rappelle beaucoup Dostoïevski en créant un enjeu moral après nous avoir mis en empathie avec le personnage principal. On comprend son geste, on frémit des conséquences et on observe avec attention ce qui va se passer. La résolution que propose Zviaguintsev, sans être inattendue, ouvre des perspectives et pose des questions qui restent en suspens avec ce gros plan formidable en plongée d'un enfant qui fait ses premiers pas.
Un regard de moraliste et d'esthète sur le thème de la lutte des classes qui détourne en même temps la parabole biblique avec un certain désenchantement (ce qu'il faisait déjà dans ses précédents films).
D'où vient alors ma déception? Difficile à dire finalement. Plus j'y pense plus il me plait mais j'ai quand même eu l'impression que c'était un peu "juste", trop minimaliste... trop prévisible? Pourtant pas tout à fait. Ce qui se passe vers la fin reste passionnant.
Bref un film à voir mais qui me laisse un petit quelque chose de frustrant. Les critiques antagonistes de la presse rendent compte de ce clivage. Pour une fois je partage certains arguments des 2 côtés.
Extrêmement russe et incroyablement sordide. La Russie d'aujourd'hui, selon Zviaguintsev, semble fonctionner sur un modèle barbare où la cupidité des pauvres le dispute à l'arrogance des riches. L'histoire d'Elena est une métaphore, puissante et certainement excessive, d'un pays désemparé où le capitalisme n'a fait qu'accroître les clivages sociaux. Le cinéaste ne fait de cadeaux à personne dans cet univers glacé où la fin (la faim) justifie les moyens. Le propos a beau être sujet à controverse et mettre singulièrement mal à l'aise, force est de constater que la forme est époustouflante. Des plans fixes, somptueux, d'une lenteur étudiée, parfois portés par la musique répétitive et lancinante de Philip Glass. Un sens du cadrage hallucinant dans une épure radicale. Et des scènes extraordinaires, dans des registres opposés, comme la bagarre nocturne dans les fourrés ou ce subtil dialogue père/fille à l'hôpital. Certes, Ziaguintsev, qui n'est pas stricto sensu un cinéaste social, dans l'esprit d'un Loach, montre des comportements sans expliquer le fonctionnement d'un système pourri jusqu'à l'os par la corruption. Il préfère décrire des individus dont les agissements tiennent plus du loup que de l'humain. Sa morale est à l'avenant, inconvenante et cynique mais lucide, effroyablement lucide.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Mar 13 Mar 2012 - 13:10
traversay a écrit:
Et des scènes extraordinaires, dans des registres opposés, comme la bagarre nocturne dans les fourrés ou ce subtil dialogue père/fille à l'hôpital.
Ces séquences sont impressionnantes.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Mar 13 Mar 2012 - 18:57
Je suis allé voir ce portrait assez sinistre d'un certain progrès économico-social (ou d'une vision de ce progrès) que l'on considérera, d'ici au moins comme en cours. A la fois très froid et un peu trop dans la démonstration ou dans le visuel, sorte de virtuosité assassine même s'il reste une zone d'interrogation de l'humanité. Pas moche, pas joyeux, lucide c'est vrai mais bigrement artificiel (ce qui pourrait être un plus), trop visible dans la démarche... à ne pas confondre avec l'antipathie certaine générée par ce qui est présenté.
ça tourne un peu à plat quand même avec tous les grands effets de bruits et les morceaux de télévision. C'est triste mais ça n'appelle rien. Pourtant j'aime bien la fin. Un peu creuse ptet bien l'impression que ça laisse.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Mer 14 Mar 2012 - 10:05
J'ai pu discuter avec un des distributeurs de Zviaguintsev (nous préparons un week-end cinéma russe à Orléans) qui m'a expliqué que le sujet d'Elena vient du projet d'un producteur anglais qui avait contacté quatre réalisateurs pour un film autour de l'Apocalypse, composé de segments différents. Comme le projet n'a pas vu le jour, Zviaguintsev a développé son sujet, avec toujours cette idée de fin du monde (voir la symbolique panne d'électricité), thème décidément très à la mode (Melancholia, Le cheval de Turin, Take Shelter ...). Quant à cette idée d'artificialité, animal, pour moi le cinéma n'est que jeux d'artifices, il ment en permanence. C'est pour cela que je l'aime, d'ailleurs. Après, tout est affaire de ressenti personnel.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Mer 14 Mar 2012 - 21:46
oui oui, je partage aussi pour l'artifice et la mystification mais là c'est comme une structure travaillée littéraire (quelque part) collée à un film sans que ça prenne. c'est aussi pour ça que je dis que ça pourrait être un plus, parce qu'on rentre dans du tranché et un peu moins normatif, pourtant c'est scènes de la femme qui se lève, des femmes qui servent, se doublent de moments d'authenticité(s) qui ne prennent pas mettons comme des instantanés de peinture naturaliste (ou réaliste) par exemple.
Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Mer 11 Avr 2012 - 16:08
traversay a écrit:
Elena
C'était mon premier film de Zviaguintsev, j'ai aimé me plonger dans cette vision singulière de la Russie qui hélas semble en refléter les traits principaux: Misère d'un côté, superbe de l'autre, amenant un déséquilibre où il est difficile de départager la part d'ombre et de lumière. De lumière à vrai dire il n'y en a peu, ni dans ces pesantes scènes où l'intimité du couple nous est montrée (la femme soumise, l'homme sûr de lui et tout puissant) encore moins dans ce sinistre chaos où évolue la famille d'Eléna. Le seul moment d'espoir étant en effet le dernier plan où l'on voit le petit fils gambader librement sur le lit déserté du patriarche.
Pesanteur donc, revendiquée d'entrée par ce (très) long plan d'ouverture où l'on voit durant presque deux minutes une branche d'arbre vide et gelée sur lequel s'est posé un oiseau solitaire (J'avoue, j'ai crains pour la suite ) Puis le cinéaste promène sa caméra à l'intérieur d'un appartement luxueux, impeccable, ouvert sur la nature environnante mais sans vie aucune. Eléna se lève, seule, regarde son visage désolé dans un miroir, puis commence le rituel du lever de son époux.
On est immédiatement investi de cette sorte de torpeur où les sentiments semblent devoir rester bloqués à l'intérieur, où il est question d'emblée d'argent, de devoir, de responsabilité ou d'égoïsme, le cinéaste nous laissant seul juge. J'ai bien aimé cela, le fait que les puissants ne le soient pas totalement (très belles scènes entre le père et sa fille où chacun révèle ses failles) et les soumis révèlent leur face sombre. Le personnage de la belle fille est très probant, il stigmatise toute la complexité de ce pays dévasté par sa perte de repères en incarnant une image désenchantée, terriblement lucide et désemparée.
Eléna laisse donc une impression étrange, entre compassion et écoeurement, car Zviaguintsev a l'intelligence de ne pas trancher, ce qui rend son constat encore plus amer. La famille réunie et débarrassée de ses derniers scrupules semble ouverte à un meilleur avenir, mais en même temps le jeune Sacha lorgne sur les bandes du quartier, en risquant le modèle du père. Et même si les remords sont suggérés, c'est avec une liasse de billets et en demandant la marche à suivre qu'Elena se tourne vers l'Eglise. Un film très sombre c'est sûr, j’en suis sortie atone et mal à l'aise. Mais qui m'a donné envie de découvrir le reste de l' oeuvre...
Invité Invité
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 16 Avr 2012 - 12:14
Pour les cinéphiles, le réalisateur est à l'honneur à la Cinematek de Bruxelles. À l’occasion de la sortie de son troisième long métrage (Elena), il a eu carte blanche afin de mettre en avant les films ou les réalisateurs qui l’ont inspiré depuis ses débuts.
La liste ci-dessous :
Les communiants - Ingmar Bergman, Suède 1963
Nelly et Monsieur Arnaud - Claude Sautet, France - Italie - Allemagne 1995
Les moissons du ciel [Days of heaven] - Terrence Malick, USA 1978
Le hérisson dans le brouillard + La chute des feuilles [Ezik V Tumane + Listopad] - Juri Norstejn, Otar Iosseliani
Pourquoi monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ? [Warum läuft Herr R. Amok ?] - Rainer Werner Fassbinder & Michael Fengler, Rfa 1969
Chungking express [Chung Hing sam lam] - Wong Kar Wai, Hong Kong 1994
L'enfant - Luc & Jean-Pierre Dardenne, Belgique - France 2005
L'Atalante - Jean Vigo, France 1934
Zhil pevchiy drozd + CM - Juri Norstejn, Otar Iosseliani
Andrei Roublev - Andrey Tarkovski, URSS 1966
Le désert des Tartares [Il deserto dei Tartari] - Valerio Zurlini, Italie - France - Rda 1975
L'avventura - Michelangelo Antonioni, Italie - France 1960
Barry Lyndon - Stanley Kubrick, UK 1975
Koyaanisqatsi - Godfrey Reggio, USA 1983
Blue velvet - David Lynch, USA 1986
Ca donne envie tout ça
Pour le lien, c'est ici que cela se passe.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 16 Avr 2012 - 18:27
sentinelle a écrit:
Pour les cinéphiles, le réalisateur est à l'honneur à la Cinematek de Bruxelles. À l’occasion de la sortie de son troisième long métrage (Elena), il a eu carte blanche afin de mettre en avant les films ou les réalisateurs qui l’ont inspiré depuis ses débuts.
Vous êtes gâtés!
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 16 Avr 2012 - 21:13
(Koyaanisqatsi je ne sais pas ce que j'ai fichu du dvd... j'aime bien le choix du Wong Kar Wai pré In the mood for love, quantité de trucs pas vus dans la liste. ça peut donner des idées).
Invité Invité
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 16 Avr 2012 - 23:07
Il y en a pas mal qui me manquent aussi, dommage qu'on ne puisse pas se faire des petites scéances parfumées, on s'en donnerait à cœur joie Et je garde aussi précieusement la liste, on ne sait jamais !
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Ven 1 Juin 2012 - 15:38
J'ai pu voir cette Elena et je suis emballée !
Elena (2012)
Le talent du cinéaste apparaît dès les premières minutes du film, alors que de longs plans fixes s’enchaînent, immobiles, rendus vivants seulement grâce à l’amplification des sons et des respirations du quotidien. Le résultat aurait pu être désastreux, en tout cas ennuyeux. Mais non, il intrigue et pose d’emblée le cadre de déroulement de l’histoire à venir. Cadre froid, mais pas dépourvu de charme pour autant ; un peu strict et sévère, mais à l’intérieur duquel on ne se refuserait peut-être pas à vivre…
C’est sans doute ce que pense aussi Elena depuis qu’elle s’est installée avec Vladimir. Sa relation de couple n’a pas l’air franchement épanouie, même si les soins et l’attention qu’elle porte à son époux, et dont celui-ci manifeste un entier contentement, confèrent une certaine chaleur à leur foyer. Toutefois, la menace semble toujours sur le point de se déchaîner en un flot d’agressivité mal contenue. La politesse exacerbée qui régit tous les rapports entre les personnages de ce film –exceptés Tatiana, la fille de Vladimir, et Sacha, le petit-fils d’Elena- est effrayante car elle se montre à la hauteur des tensions qui circulent implicitement sous couvert de courtoisie.
Le bel édifice est mis à l’épreuve par la précarité économique et sociale de la famille de Sergueï, le fils d’Elena. Présenté comme une brute de bêtise, vraie larve incapable de prendre sa vie en main et de consentir au moindre effort, il représente le désespoir de sa génération. Dans ce cas, pourquoi vouloir se sacrifier pour lui fournir une aide qu’il dilapidera sûrement en bières et en cacahuètes ? En tout cas, c’est l’avis de Vladimir qui refuse de prodiguer une portion de ses richesses pour aider cette famille plongée dans la ruine, au grand dam d’Elena. La confrontation prendra encore plus d’ampleur au cours du film, et poussera Elena jusqu’à des extrêmes qu’elle n’avait sans doute pas imaginés.
L’absence de pathétique et de sentimentalité exacerbée participe à la cohérence de l’atmosphère d’Elena. Tristesse contemplative, pessimisme… Parfois quelques élans de joie fugace, qui finissent souvent par retomber dans le désespoir généralisé. Des hoquets d’horreur surgissent –la vision d’un cadavre de cheval, une scène de baston alcoolisée- et finissent de glacer le spectateur.
On peut s’interroger sur la justesse de la représentation de la société de Poutine, se demander si elle ne cherche pas, parfois, à exagérer son propos… Difficile de répondre à cette question pour quiconque n’y a jamais vécu, mais il est indéniable que la puissance des impressions véhiculées par Andrei Zviaguintsev dans Elena n’est pas factice et certainement née d’expériences amères.
tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Ven 1 Juin 2012 - 18:04
colimasson a écrit:
J'ai pu voir cette Elena et je suis emballée !
Moi pareil! Un film qui m'a parlé.
Ce qui nous semble relever d'une certaine artifice antiputinienne, correspond néanmoins, à mon avis, à la réalité russe d'aujourd'hui: une societé avec des extrêmes riches et des pauvres. Comment ici, dans le couple d'Elena et son mari, ils ont trouvé l'un l'autre reste un peu énigmatique: on apprend en passant qu'Elene avait soigné dix ans avant ces évenements son mari futur à l'hôpital.
colimasson a écrit:
Le bel édifice est mis à l’épreuve par la précarité économique et sociale de la famille de Sergueï, le fils d’Elena. Présenté comme une brute de bêtise, vraie larve incapable de prendre sa vie en main et de consentir au moindre effort, il représente le désespoir de sa génération. Dans ce cas, pourquoi vouloir se sacrifier pour lui fournir une aide qu’il dilapidera sûrement en bières et en cacahuètes ?
Si j'ai bien compris il s'agit même pas pour Elena (et le foyer de son fils) en premier lieu d'eux même et de leur aider, mais de briber les autorités pour que le petit-fils n'aura pas besoin d'aller au service militaire d'un coté, et, de l'autre coté, peut intégrer une bonne école. Monnaie très courant dans la Rusie d'aujourd'hui. (Voir aussi nombreux romans contemporains sur l'engagement des jeunes soldat, soit en Tchetchénie etc...) Donc: réalisme!
C'est le mot qui désigne pour moi le plus ce film "réalisme". Il me semble de retrouver un peu moins visiblement, marquant quand même (malgré la coupure d'électricité, le cheval mort etc.) ces images nombreux des précédents films.
Par contre je veux ajouter une dimension pas mentionnée (?) jusqu'à maintenant: Bien sûr on peut se demander dans l'un et l'autre cas, comment mari et femme reste plus proche quasimment de leur classe sociale que de la solidarité inhérente au couple. Et à juste titre Elena pourrait reprocher le coté punk de la fille de son mari, et lui, le coté paresseux du fils d'Elena. Alors, bien sûr, nous tombons (?) dans cette logique: elle nous semble normale, n'est-ce pas? Chacun voit pour soi..., finalement. Attention: même dans le couple? Est-ce que la famille de lautre, non-choisie, devient pas une part "héritée" avec l'autre, dont je "devrais, dois" assumer une coresponsabilité? Euh, cela semble moralisante, mais est en effet une coté très existentiel, à mon avis. Et le réalisateur, en passant, met en relief les egoïsmes de tout un chacun, et le manque de solidarité, dans cette société autrefois appelé à être le havre de la solidarité...
Impressionant!
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Ven 1 Juin 2012 - 22:16
Cette difficulté à accepter "l'héritage" de l'autre est sans doute due au fait que chacun voit en l'autre les intérêts qu'il peut lui apporter (sécurité financière d'un côté, foyer bien tenu et soins de l'autre). Du coup, il y a peut-être un sentiment de rupture de contrat lorsque les inconvénients de la relation deviennent plus importants que les bénéfices ?
Tout cela montre en tout cas l'individualisme et le pragmatisme des relations dans cette société... mais pas que. Après tout, c'est aussi caractéristique de l'ensemble des sociétés occidentales en général. Voire davantage, mais je ne m'avancerai pas sur le sujet, après tout je n'en sais rien.
Impressionnantes les magouilles que sont obligées de faire la famille de Sergueï pour éviter que le fils fasse son engagement militaire ! Ca marche comment là-bas ? Si tu fais des études tu es dispensé du combat ?
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 25 Fév 2013 - 9:15
2 courts métrages de Zviaguintsev réalisés entre Le Bannissement et Elena. Toujours un dieu de la photographie et du cadrage... avec cette magie mélancolique et magnétique qui ne tient qu'à lui. Vivement le prochain long métrage.
Apocrypha (bonus du DVD "New York, I love you")
Arrête toutes les horloges, coupe le téléphone, Jette un os juteux au chien pour qu’il cesse d’aboyer, Fais taire les pianos et avec un tambour étouffé Sors le cercueil, fais entrer les pleureuses.
Que les avions tournent en gémissant au-dessus de nos têtes Griffonnant sur le ciel ce message : Il est Mort, Noue du crêpe au cou blanc des pigeons, Donne des gants de coton noir à l’agent de la circulation.
C’était mon Nord, mon Sud, mon Est et Ouest, Mon travail, mon repos Mon midi, mon minuit, ma parole, mon chant ; Je pensais que l’amour durait pour toujours : j’avais tort.
On ne veut plus d’étoiles désormais ; éteins-les toutes ; Emballe la lune et démonte le soleil, Vide l’océan et balaie les bois ; Car rien maintenant ne vaut plus la peine.
W.H. Auden
Mystery (ou Secret) du collectif Expérience cinq:
Nous cachons tous quelque chose les uns aux autres. Si tu aimes quelqu'un laisse le cacher ce qu'il a à cacher...
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 25 Fév 2013 - 13:58