Stewart O'Nan

topocl a écrit:

dans la critique de Quirigny que j'ai citée, déçu de Un monde ailleurs, il encourageait à lire Speed Queen

en effet.. cela pourrait être une alternative...

mimi54 a écrit:

Pas grave, il y a tellement d'autres auteurs....

ça c'est certain

kenavo a écrit:

En plus il n’y a pas seulement le fait qu’il n’y a qu’Emily qui ‘parle’ dans ce livre, mais il s’agit bien naturellement aussi du fait qu’elle est seule – non pas sans amies ou famille.. mais la majeure partie du roman on la suit dans ses jours et pensées, seule à la maison..

Et ce qui peut ennuyer bien magistralement quelques lecteurs, est pour d’autres un pur bonheur. Dont je fais partie. C’est avec le plus grand regret que je dois laisser Emily derrière moi, tant de chaleur, bons moments et situations extraordinaires Stewart O’Nan a fait apparaitre sur ces pages.. j’en sors émerveillée..
Son talent est selon mon avis de faire ressortir de la magie de l’ordinaire, le quotidien devient chez lui une chose plaisante à lire

A propos d'Emily.

Comme kenavo j'en sors émerveillée car arriver à passionner le lecteur sur de tout petits riens qui font le quotidien d'une petite mamie de 80 ans, c'est une belle performance.
Et comme on la comprend Emily, comme on la suit avec intérêt dans tout ce qui rythme sa journée de veuve avec son chien Rufus, ses sorties petit-déjeuner, ses petits trajets au volant de sa toute nouvelle Subaru qui s'apparentent chaque fois à un épisode aventureux, les coups de fils hebdomadaires de ses enfants éloignés, Thanksgiving et la réunion de famille, et tout, tout, tout ce qui peut paraître d'une banalité consternante tinte à nos oreilles comme un rappel sur la vie, la nostalgie qui s'installe au fil des années, le besoin de rassembler les siens, le souci permanent causé par toutes sortes de choses plus ou moins importantes allant du plus petit dégat matériel au licenciement de sa petite fille Sarah.

Et le temps qui agit comme un métronome mais qui est lourd de sens aussi avec les transformations urbaines, notamment de Pittsburgh, superbement évoquée ici.

Une justesse de ton d'un bout à l'autre du livre, et un attachement très grand à tout ce qui est dit ou ressenti par Emily, cet auteur est décidément un grand peintre de l'âme humaine et de ses contemporains, sans aucune prétention ni discours un peu trop appuyé.
Bravo !

Comment résister à ça !

Je pense que c'est un auteur qui pourrait te plaire.
Notamment Emily, mais Kena peut t'en dire encore plus.

Contente de lire ton beau commentaire et voyant ton enthousiasme, je dirais que "Nos plus beaux souvenirs" devrait te plaire autant, mais l'expérience de Traversay a montré que la lecture 'inverse' de ces 2 livres peut aussi ne pas donner autant de plaisir

Oui, un auteur qui pourrait plaire à Marko, quelq'un qui aime le 'slow writer' français par excellence, devrait aussi se retrouver à l'aise chez O'Nan

-Emily-

Un joli livre qui m'a tout de même rendue un peu tristoune, même si je reconnais le talent indéniable de l'auteur lorsqu'il s'agit de décrire les petits riens qui meublent le quotidien d'Emily. Ses sorties dans la Oldsmobile accompagnée d'Arlène sa belle soeur pour le traditionnel brunch au drive-in Eat'n Park", ses dialogues avec Rufus son chien vieillissant, l'attente des coups de fils de ses enfants, sa brusque décision de reprendre le volant et de s'acheter une nouvelle voiture...

Tout est décrit avec beaucoup de finesse et d'empathie, on ne peut qu'être touché par le caractère volontaire de cette vieille dame qui refuse de s'apitoyer sur son sort et regarde le passé avec nostalgie mais aussi énormément de bonheur. Cela pourrait être sinistre, cela ne l'est pas du fait de cette force vitale dont est dotée Emily. Sa vie défile par bribes et donne terriblement envie de remonter le temps pour la retrouver jeune. Dommage, on n'aura que cette vision douce-amère, peuplée de souvenirs sur un monde déjà fini et qui se décompte inexorablement. Emily c'est un peu de nous, ça nous renvoie forcément à notre vieillesse et sur tout ce qui n'est plus. A éviter les jours moroses!

Aeriale a écrit:

Sa vie défile par bribes et donne terriblement envie de remonter le temps pour la retrouver jeune. Dommage, on n'aura que cette vision douce-amère,

Le livre qui parle aussi d'Emily, Nos plus beaux souvenirs, ne la montre pas beaucoup plus jeune, mais lors de ses passages (il donne parole à plus d'un personnage dans ce livre), elle se rappelle le "bon vieux temps" et on gagne pas mal accès à sa vie... mais fallait lire les deux livres dans l'ordre prévu

Aeriale a écrit:

A éviter les jours moroses!

cela est valable pour la plupart des romans de Stewart

kenavo a écrit:

Aeriale a écrit:

A éviter les jours moroses!

cela est valable pour la plupart des romans de Stewart

Je ne suis pas d'accord du tout du tout, au contraire, ça me donne plutôt la pêche parce qu'il n'y a rien de vraiment triste, si ce n'est la vie qui est ce qu'elle est, la vieillesse, la mort qui est forcément pas loin mais ce n'est pas pesant, c'est tout doux et je suis ressortie de cette lecture avec un grand sourire. Pareil pour ses autres romans d'ailleurs. Je pense que ce serait dommage de le ranger dans les auteurs qui donnent le blues

Epi a écrit:

kenavo a écrit:

Aeriale a écrit:

A éviter les jours moroses!

cela est valable pour la plupart des romans de Stewart

Je ne suis pas d'accord du tout du tout, au contraire, ça me donne plutôt la pêche parce qu'il n'y a rien de vraiment triste, si ce n'est la vie qui est ce qu'elle est, la vieillesse, la mort qui est forcément pas loin mais ce n'est pas pesant, c'est tout doux et je suis ressortie de cette lecture avec un grand sourire. Pareil pour ses autres romans d'ailleurs. Je pense que ce serait dommage de le ranger dans les auteurs qui donnent le blues

cela ne me donne pas la pêche, mais je ressors aussi toute contente de ses livres... bien que le côté "nostagie" me donne quand même cet aspect de 'triste, mais tellement bon'

Oui, voilà, on en ressort content au minimum donc ils font du bien, donc à ne pas éviter les jours moroses

C'est une douce tristesse et non amère, que l'on ressent à travers ces lectures.

Epi a écrit:

Oui, voilà, on en ressort content au minimum donc ils font du bien, donc à ne pas éviter les jours moroses

selon la sensibilité du lecteur, oui, je te suis...

darkanny a écrit:

C'est une douce tristesse et non amère, que l'on ressent à travers ces lectures.

tout à fait d'accord

Vous êtes pas cool! J'ai offert Emily à maman et ça lui a bien plombé l'ambiance... Genre Emily c'est moi et ça promet! Elle a aimé l'écriture et la justesse psychologique des personnages mais je suis pas sûr que ce soit le cadeau idéal pour sa môman. Dans le genre elle avait pris plus de plaisir avec Toute passion abolie. Cette manie de vouloir offrir aux autres ce qui semble leur ressembler...

Oui, Le Pays des ténèbres m' avait aussi plombé et sans compensations.

Marko a écrit:

Vous êtes pas cool! J'ai offert Emily à maman et ça lui a bien plombé l'ambiance... Genre Emily c'est moi et ça promet! Elle a aimé l'écriture et la justesse psychologique des personnages mais je suis pas sûr que ce soit le cadeau idéal pour sa môman. Dans le genre elle avait pris plus de plaisir avec Toute passion abolie. Cette manie de vouloir offrir aux autres ce qui semble leur ressembler...

oui, je m'imagine que la perspective du lecteur change selon l'âge, les expériences faites...

mais si tu aurais suivi mon conseil qu'il est plus jouissif de lire avant Emily son livre Nos plus beaux souvenirs, ta mère aurait fait connaissance d'Emily entouré de sa famille, dans un cadre de souvenirs plein de bonnes choses et bien que toujours un peu nostalgique, le "plombage" n'aurait pas été aussi dur