Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Frédéric Beigbeder

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Maline
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyLun 2 Nov 2009 - 14:07

Le prix Renaudot 2009 est attribué à Frédéric Beigbeder pour "Un roman français" (Grasset).

(Et je m'abstiens de tout commentaire pour l'instant.)
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyDim 8 Nov 2009 - 9:39

N'empêche grâce à ce prix, un paquet de gens vont lire ce qu'il écrit, et je les vois passer tous les jours, on voit bien que ce n'est pas du tout leur littérature habituelle. Je pense que ça ne fait pas de mal de sortir de son ti sillon de temps en temps (même si c'est pour y retourner très vite).

Et je persiste : Beigbeder il a pas vraiment de concurrent dans son style/genre en France. Bon, il est pas aussi balèze que les anglo-saxons, mais il essaye.
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyDim 8 Nov 2009 - 15:53

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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyDim 8 Nov 2009 - 19:18

Queenie a écrit:
N'empêche grâce à ce prix, un paquet de gens vont lire ce qu'il écrit, et je les vois passer tous les jours, on voit bien que ce n'est pas du tout leur littérature habituelle. Je pense que ça ne fait pas de mal de sortir de son ti sillon de temps en temps (même si c'est pour y retourner très vite).

Et je persiste : Beigbeder il a pas vraiment de concurrent dans son style/genre en France. Bon, il est pas aussi balèze que les anglo-saxons, mais il essaye.

Tout a fait d'accord c'est un bon écrivain, et son livre possède d'indéniable qualité.
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptySam 21 Nov 2009 - 9:56

Je suis en train de payer mes 99 francs, et j'ai le sentiment que ça me coûte un peu plus cher que ça ...

Beigbeder fait naître en moi les opinions les plus contradictoires ; excès de vulgarité inutile, formules amusantes, auto-destruction, récit agréablement déjanté, savant alliage entre littérature et fashion, jérémiades d'un pauvre enfant riche, envolées originales, complainte insipide ..... Pour moi, c'est tout cela, Beigbeder.

99 francs est quand même globalement décevant, mais pas suffisamment que pour m'écarter définitivement de cet auteur qui a son créneau.
Un roman français sera donc programmé un jour ou l'autre sur ma liste.
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyDim 29 Nov 2009 - 14:00

J'ai lu un Un roman français juste avant qu'il n'obtienne le fameux prix,et j'ai vraiment aimé. Enfin, enfin, enfin, Beigbeder nous propose un vrai livre, dans lequel il y a de la matière, dans lequel il ne se pose pas comme un personnage mondain, dandy, égoïste et profiteur, mais comme un homme qui ne sait plus très bien où il en est et qui, à partir de cette fameuse interpellation dans la rue pour "sniffage de coke", va reconstituer son parcours personnel, avec le même credo que celui de Perec : "Je n'ai pas de souvenir d'enfance". Le récit alterne entre garde à vue/séjour en cellule et justement, cette tentative de retrouver son passé, ses souvenirs. On pense tour à tour à Perec, donc, mais aussi à Annie Ernaux, qui procède un peu de la même façon (le côté polémique en moins évidemment Laughing ).
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyMer 3 Fév 2010 - 13:25

Un roman français

1932, Voyage au bout de la nuit, prix Renaudot ; 2009, Un roman français, prix Renaudot. La première pulsion est réactionnaire : aujourd’hui, les jurys sont à la botte des maisons d’éditions ! ou, merde, c’est ça le sommet de la littérature française maintenant !?
La seconde réaction est moins puérile, plus sérieuse, et puisqu’on nous prête l’ouvrage, lisons-le, faisons-nous objectifs.

Ça débute comme ça : « Je suis plus vieux que mon arrière grand-père. » ; comme un roman de Beigbeder donc [Vacances dans le Coma : « Marc Marronnier à vingt-sept ans, un bel appartement, un boulot marrant et pourtant il ne se suicide pas. » / 99 francs : « Tout est provisoire : l’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. » / Windows on the world : « Vous connaissez la fin : tout le monde meurt. » / Au secours pardon : « C’est l’année de mes quarante ans que je suis devenu complètement fou. »] ; et autant ne pas garder le secret plus longtemps, ça continue également comme du Beigbeder ; du Beigbeder essoufflé, sans idée, sans fond, sans volonté. Un roman français ? Un roman pour rien, plutôt…

Il veut parler de tout… ne parle de rien parce qu’il ne lui reste rien à dire et les 281 pages de ce roman français se résument au mot « comme ». Comme dans…, comme tel…, comme l’écrit…, comme le dit…, comme, comme, comme… comme il n’a rien à dire il cite les autres avec nom, titre et date pour remplir des lignes et pour être sûr que le lecteur analpha-bête comprenne bien de quoi l’on (ne) parle (pas). Parce qu’il est resté un ado, il n’a écrit que des romans pour ados, et il a raté celui-ci parce qu’il voulait parler en adulte à des adultes. Seulement, les exigences d’un adulte qui cherche de la Littérature ne sont pas celles d’un ado en rébellion contre la société de consommation matriarcale et l’acné dorso-facial. Or, non seulement Beigbeder n’est pas à la hauteur de ce lectorat, mais il n’est même pas à la hauteur de ses précédents romans qui, saupoudrés de trouvailles diverses, avaient le mérite de faire sourire et d’inciter à la lecture les 15-20 ans par la nonchalance de leur ton et les zones d’orgueil qu’ils touchaient chez les révoltés en herbe.

Un roman français parle de parentalité, de fraternité, de divorces, de beaux-parents, d’un bourgeois qui découvre que la garde à vue c’est caca, d’une maturité intouchable-improbable (l’éternel sujet Beigbedien), de villages d’enfances, de rapports freudiens… Seulement voilà, Beigbeder n’est pas Balzac, pas Stendhal, pas Céline ; il efflore tout juste là où d’autres ont craché leur âme moins catholique, moins pudique, moins convenue, ont imprégné les pages de leur viscères. Du fond du cachot où il fait le point sur sa vie, F.B. reste plat. Il affirme qu’il n’aurait pas écrit ce livre si la presse n’avait pas Paris-matché sa nuit de gard’av ; il n’aurait pas du l’écrire faute de contenu, faute d’originalité.

Soit, certain dirons que nous n’avons de toute façon pas grand-chose de nouveau à dire depuis les philosophes de la Grèce antique. Il faut donc être inventif sur la forme ou taire sa plume. Or, la seule phrase de ce roman que l’on serait tenté de retenir est de Proust. Le reste n’est qu’un amas de mots superflus (citer une marque juste pour citer une marque, sans souci de rythme ou de pertinence est absolument navrant), superficiellement agencés (pas de rythme). L’effet d’annonce est constamment privilégié, et faute de force syntaxique, l’annonce est mise en majuscule POUR BIEN FAIRE COMPRENDRE AU LECTEUR LE TON DE CETTE PHRASE SANS SUBSTANCE !

Alors on en revient à notre réaction primitive, et on ne la juge plus réactionnaire : les prix littéraires (ok, n’amalgamons pas : le Renaudot 2009) n’ont plus/pas de valeur. Un roman français est un Mauvais roman français… Comme dirait Céline, qu’on en parle plus.
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyMer 10 Fév 2010 - 2:16

Beigbeder c’est de la merde, mais j’aime…


Je veux dire qu’on ne peut vraiment pas le comparer à de grands écrivains qui restent en mémoire, mais avez-vous remarqué à quelle vitesse on le lit ? Comment on ne se rend pas compte du temps qui passe ? Des pages qui tournent ? Et si son style reste à douter parfois, et laisse perplexe, il est singulier par son écriture et le choix des thèmes ; il a de l’humour, même c’est un humour noir et choquant à des moments ; il crée des situations qui à nos yeux ont du charme. Parfois, on aurait dit qu’il sorte du livre, et qu’il nous parle, qu’il s’adresse directement à son lecteur, même si ce n’est que pour lancer des injures ; et ces personnages tant de fois nous amusent, nous paraissent ridicules, fous, amusants, frappants, mais sympas ; on arrive pas toujours à se les figurer, mais on les comprend dans certaines situations, dans certains cas, peut être parce qu’ils représentent des parts cachées en nous, des caractères qu’on dissimulent, des rêves qu’on ne dévoilent pas, Quant à son monde à lui, cet auteur, éclaire tout…
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyMer 10 Fév 2010 - 8:50

Moi, jtrouve que si tu lui donnes toutes ces qualités, c'est que ce n'est pas de la merde ce qu'il écrit.

Pour moi "de la merde", c'est quand le livre me tombe des mains, m'insupporte par sa platitude-nullité...


Cela dit... Je ne le trouve pas si violent qu'il viendrait insulter son lecteur... C'est limite un Bisounours le Beigbeder quand même.

Longtemps que je ne l'ai pas lu. Faudrait que j'm'en bouffe un (et c'est vrai que c'est bien les livres qu'on peut attaquer en se disant qu'on les aura vite avalés!)
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyMer 10 Fév 2010 - 19:02

Citation :
Pour moi "de la merde", c'est quand le livre me tombe des mains, m'insupporte par sa platitude-nullité...

Pour moi, de la merde, c’est quand un livre me parait d’un style superflu, là où les mots s’amoncèlent d’une manière vague et peu concise, et quand les expressions perdent de leur intérêt car le langage manque de vivacité…Donc tout ce qui se rapporte à la forme.
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyJeu 11 Fév 2010 - 10:00

moinonplus a écrit:
Citation :
Pour moi "de la merde", c'est quand le livre me tombe des mains, m'insupporte par sa platitude-nullité...

Pour moi, de la merde, c’est quand un livre me parait d’un style superflu, là où les mots s’amoncèlent d’une manière vague et peu concise, et quand les expressions perdent de leur intérêt car le langage manque de vivacité…Donc tout ce qui se rapporte à la forme.

Hm.
Pour moi ça colle pas.
Si le style est vraiment absent, superflu, que "les expressions perdent de leur intérêt", je finis par me lasser et abandonner. Il me faut toujours au moins un petit truc qui me tilte stylistiquement.
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MessageSujet: re : beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptySam 6 Mar 2010 - 11:01

Sidney a écrit :
(…)La première pulsion est réactionnaire : aujourd’hui, les jurys sont à la botte des maisons d’éditions ! ou, merde, c’est ça le sommet de la littérature française maintenant !?
(...) Il veut parler de tout… ne parle de rien parce qu’il ne lui reste rien à dire et les 281 pages de ce roman français se résument au mot « comme ». Comme dans…, comme tel…, comme l’écrit…, comme le dit…, comme, comme, comme… comme il n’a rien à dire il cite les autres avec nom, titre et date pour remplir des lignes et pour être sûr que le lecteur analpha-bête comprenne bien de quoi l’on (ne) parle (pas).
(...)Il affirme qu’il n’aurait pas écrit ce livre si la presse n’avait pas Paris-matché sa nuit de gard’av ; il n’aurait pas du l’écrire faute de contenu, faute d’originalité.
(...)Alors on en revient à notre réaction primitive, et on ne la juge plus réactionnaire : les prix littéraires (ok, n’amalgamons pas : le Renaudot 2009) n’ont plus/pas de valeur. Un roman français est un Mauvais roman français… Comme dirait Céline, qu’on en parle plus.(…)


J'aurais pu écrire la même chose !!! Je ne supporte pas ce gars qui se prend pour un écrivain et que les média s'empressent de suivre, uniquement pour faire de l'audience, pour son côté sulfureux. Il a le droit d'écrire ce qu'il veut mais, de grâce, que l'on n'appelle pas cela de la littérature !!!!
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyJeu 25 Mar 2010 - 22:10

Queenie a écrit:
N'empêche grâce à ce prix, un paquet de gens vont lire ce qu'il écrit, et je les vois passer tous les jours, on voit bien que ce n'est pas du tout leur littérature habituelle. Je pense que ça ne fait pas de mal de sortir de son ti sillon de temps en temps (même si c'est pour y retourner très vite).

Et je persiste : Beigbeder il a pas vraiment de concurrent dans son style/genre en France. Bon, il est pas aussi balèze que les anglo-saxons, mais il essaye.

Ben ce prix, il m'a ramené vers Beigbeder. Je l'avais abandonné avec Windows on the world, après 99 francs. Je n'y décelais pas ce que tout le monde disait, peu ou prou ce que j'en ai lu sur ce fil ; Mais, ça fait près de 5 ans que je n'ai rien lu de lui, à part sa chronique critique dans "Lire" que j'aime plutôt. Pour Un roman français, j'avais un peu d'appréhension, à cause de la publicité faite autour de l'incident du procureur. Mais voilà, si son escapade cocaïnomane est l'élément déclencheur du roman, il n'est presque qu'anecdotique dans la construction de la pensée emplie de réminiscence que développe l'auteur : un passé qui reste chargé, chargé de la puissance des liens que transmettents les parents et dans son cas son grand frère. Il s'est bâti en opposition non pas à son père mais à son grand frère, fils modèle ! Voilà l'explication, une explication de sa chute dans les affres qu'il semblait devoir éviter. Alors régulièrement, on revient dans sa cellule de dégrisement, de garde à vue, dans la noirceur de sa réalité présente. Mais c'est pour mieux replonger dans son passé lumineux, plein de l'amour de sa mère. Il y a des grands moments dans ce livre, des passages radieux et ravissants ! Des morceaux de bravoure, des clichés qui trouvent naturellement leur place dans cette construction (tel le passage de l'apprentissage des ricochets avec sa fille...).
Bref, j'ai beaucoup aimé ce roman, sa construction, la réalité d'une garde à vue noire lorsqu'on reprend peu à peu pied dans la réalité et qu'on s'aperçoit la noirceur qui nous entoure (j'avoue, ça m'est déjà arrivé, et je ne souhaite à personne la morgue des fonctionnaires de polices, leurs railleries balourdes et leur utilisation sans modération du pouvoir que leur offre la situation ; je ne souhaite à personne l'odeur qui agresse, les cris des voisins qui sont repprimés - on ne veut pas savoir comment). Mais je m'écarte.De cette noirceur, Beigbeder crée une lueur, une lueur dont je le croyais incapable, laissant de côté l'artifice et les faux semblants.
C'est l'histoire d'une roman français, l'histoire d'un "peut-être" grand auteur qui s'expose à autre chose, qui prend des risques, qui se livre, et qui rappelle qu'il faut faire "la différence entre fiction et réalité" (rappel adressé au procureur) ; mais qui dans un mélange de biographie et de fiction - certains passages vacillent entre réalité et fantasme - ce livre comme jamais.
Alors ce prix aura au moins eu ce mérite de me faire rencontrer ce grand auteur qui ne m'avait qu'à moitié convaincu par ses précédents romans.

Citation :
Un jour que mon oncle Denis Manuel me voyait lire Carter Brown, il me donna, un verre de scotch à la main, le conseil qui allait révolutionner ma vie : «Lis San-Antonio, moi je ne lis rien d'autre, tout le reste m'emmerde. Arrête de lire des traductions, lis un mec qui parle ta langue : l'histoire on s'en fout, c'est l'auteur qui compte. » Je respectais beaucoup Denis, que je considérais comme l'homme le plus « smart » de ma famille, avec son humour pince-sans-rire, ses cigares et son dos voûté copié sur JFK. Charles Beigbeder Senior croyait en la littérature mais
n'avait pas vécu assez longtemps pour me transmettre sa passion; quant à mon père, il s'interdisait de lire des romans contemporains : pour lui, la littérature s'arrêtait à Dickens et Roger Martin du Gard. Il plaçait la barre trop haut, s'en interdisait l'accès ou le désir. Le déclic est venu du premier mari de ma tante et marraine, Nathalie de Chasteigner. Je me précipitai à la maison de la presse de Guéthary, et sur un tourniquet, trouvai Baise-bail à La Baule. Quel feu d'artifice! Les digressions libres, les calembours pourris, les apartés à Jean d'Ormesson, Robert Hossein ou François Mitterrand, le délire verbal de Bérurier, les personnages désopilants, obscènes, icono-
clastes, tout était rocambolesque mais sonnait vrai, juste, humain. Denis avait raison: dans un roman,
l'histoire est un prétexte, un canevas; l'important c'est l'homme qu'on sent derrière, la personne qui nous parle. A ce jour je n'ai pas trouvé de meilleure définition de ce qu'apporte la littérature: entendre une voix humaine. Raconter une aventure n'est pas le but, les personnages aident à écouter quelqu'un d'autre, qui est peut-être mon frère, mon prochain, mon ami, mon ancêtre, mon double. En 1979, San-Antonio m'a mené à Blondin, puis
Blondin m'a conduit à Céline, et Céline à Rabelais, donc à tout l'univers. Un monde s'ouvrait, une galaxie parallèle, accessible de ma chambre.
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyVen 26 Mar 2010 - 8:18

Chouette extrait Steven !
Faudra que je le lise un jour celui la.
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MessageSujet: Re: Frédéric Beigbeder   beigbeder - Frédéric Beigbeder - Page 5 EmptyMer 28 Juil 2010 - 11:20

Quand je lis toutes vos réactions sur Beigbeder, c'est: soit on aime, soit on aime pas. Bizarrement, je n'arrive pas à me faire une idée sur lui. Je n'arrive pas à me dire "lui, c'est quelque chose, je l'aime bien", ou bien "lui, je ne le lirais plus".
Je sais pas, peut-être y a t-il quelque chose qui m'attire chez lui... Ses idées de romans? Mais comme beaucoup disent, peut-être qu'il ne va pas au bout de son idée.
scratch
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