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Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Orson Welles Jeu 12 Jan 2012 - 12:16
La soif du mal (1958)
Orson Welles et moi devrions peut-être nous en arrêter là. Après Le Procès, qui m’avait enchanté, lourde déception avec Citizen Kane, et abdication complète avec cette Soif du mal. Je n’accroche absolument pas. Ce film est un objet parlant qui n’arrive pas à s’imprégner en moi. Tout juste est-il possible de lui décerner le mérite de me faire rêver : au bout de quelques minutes, me voilà déjà loin, très loin de l’intrigue. De nombreux éclairs de lucidité m’ont pourtant rappelé que j’étais en train de contempler un chef d’œuvre du cinéma. Avec toute la bonne volonté du monde, j’ai alors essayé d’atterrir et de me concentrer sur les personnages qui s’agitaient devant moi et sur leurs propos de plus en plus étranges, mais je n’ai jamais réussi à rattraper le fil, ni même à relever mon intérêt sur une quelconque phase de l’intrigue. Les seules scènes qui m’ont réellement marquées sont celles dans lesquelles figurent Marlene Dietrich, au charme exquis.
Pour ce qui est du reste, ne me demandez rien. Je me souviens vaguement d’un couple flic/blondinette, la blonde qu’on relègue dans un hôtel et que des mexicains font tourner en bourrique pendant un temps indéfini (un jour ? une semaine ?), le gros flic alcoolique incarné en la personne d’Orson Welles, et une fin où certains meurent, d’autres pas, bref, la routine…
Encore une fois, j’en viens à croire que l’esthétisme méticuleux et technique du film le dessert plus qu’autre chose, non pas que je n’aime que les mises en scène crades réalisées à l’arrache, mais parce qu’Orson Welles, se focalisant sur des détails de réalisation plus que sur les aspects proprement psychologiques de ses personnages, néglige tout ce qui aurait pu susciter ma compréhension de Vargas, de Susan ou d’Hank Quinlan… Ceux-ci me paraissent vides, occupés seulement à jouer l’archétype défini par Welles.
La soif du mal c’est donc, pour moi, un thriller sans doute efficace, eut égard aux commentaires enthousiastes de nombre de spectateurs, mais pas tellement causant par ailleurs. Il s’agit des mêmes reproches que j’avais déjà adressés à Citizen Kane. Reste à expliquer quel miracle m’a fait apprécier Le procès… Peut-être le fait d’avoir déjà lu l’histoire originale de Kafka m’avait-elle aidé à me rendre les personnages un peu plus humains et un peu moins désincarnés que dans cette Soif du mal ? Le mérite revient alors à Kafka, mais je crains que Welles ne me soit totalement hermétique…
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Orson Welles Jeu 12 Jan 2012 - 22:33
Il y a souvent un côté "énorme" chez Welles. On peut ne pas accrocher.
Regarde Othello. Tu auras Shakespeare, et puis le bon Welles, celui où, n'ayant pas d'argent, il doit faire avec les moyens du bord. C'est dans ces situations là qu'il est le meilleur : il doit lutter pour faire le mieux qu'il peut avec ce qu'il a. Il n'a pas le temps de se demander comment il va pouvoir encore plus épater la galerie.
Ou bien, un film de moindre dimensions mais intéressant, Le criminel (surtout si tu accroches à Hitchcock).
Ou encore MacBeth, pour rester dans Shakespeare. Comme pour Othello : le génie du texte, le génie de la mise en scène, le génie de l'acteur.
Plus tard seulement, Falstaff (il y a son côté énorme, dedans).
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Orson Welles Ven 13 Jan 2012 - 21:23
Je ne sais pas si j'ai encore envie de persister... Surtout que je ne raffole pas d'Hitchcock non plus... Si je fais un dernier essai, ce sera avec MacBeth et je l'intitulerais : le test ultime.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Orson Welles Ven 13 Jan 2012 - 21:32
colimasson a écrit:
Je ne sais pas si j'ai encore envie de persister... Surtout que je ne raffole pas d'Hitchcock non plus... Si je fais un dernier essai, ce sera avec MacBeth et je l'intitulerais : le test ultime.
Oui, teste la collaboration Shakespeare-Welles ! (ça me rappelle que les Ricains voulaient nominer aux Oscars la version intégrale de Hamlet, mise en scène par Kenneth Brannagh, en tant que meilleur scénario ; cette anecdote me fait toujours rire).
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Orson Welles Jeu 8 Aoû 2013 - 14:12
Joseph Cotten dans une séquence de "Too Much Johnson", d'Orson Welles
Un film inédit d'Orson Welles retrouvé en Italie et restauré aux États-Unis
Adapté d'une pièce de théâtre, le film muet "Too Much Johnson" sera projeté pour la première fois dans le cadre de la Journée du cinéma muet à Pordenone.
Citation :
Un film muet inédit réalisé par Orson Welles en 1938 et dont on avait perdu la trace a été retrouvé en Italie et est en cours de restauration aux États-Unis, a annoncé mercredi le musée George Eastman House. Le film intitulé "Too Much Johnson" est l'adaptation d'une pièce de théâtre. Orson Welles, décédé en 1985, ne l'a jamais terminé et les bobines sont restées inexploitées, explique le musée du cinéma et de la photo dans un communiqué.
Too Much Johnson a été retrouvé dans un entrepôt par des employés de Cinemazero, un centre culturel de Pordenone, dans le Frioul-Vénétie Julienne, au nord-est de l'Italie, puis transmis à la cinémathèque du Frioul avant d'être remis au musée George Eastman House, au nord de l'État de New York, pour y être restauré.
Jusqu'à sa découverte, le monde du cinéma pensait que Too Much Johnson avait péri dans l'incendie de la maison du réalisateur de Citizen Kane près de Madrid en 1970. Le film doit être projeté pour la première fois le 9 octobre dans le cadre de la Journée du cinéma muet à Pordenone. "C'est, et de loin, le travail de restauration le plus important que la George Eastman House ait entrepris depuis très longtemps", a expliqué Paolo Cherchi Usai, en charge du projet, dans un communiqué.