Laura Kasischke

Igor a écrit:

Esprit d'hiver
Je découvre Laura Kasischke avec ce livre.
-80% à râler sur ces deux personnages, et puis ça décolle pas.
-15% à me poser quelques questions
-4% à être un peu effrayé
-1% de complète stupéfaction! Le 1% qui remet tout en perspective
soit 100% d'admiration devant une telle maitrise du récit, de la dramaturgie.
Un livre qui m'a remué (peut être un peu trop, chacun ses peurs). J'aurais besoin d'un peu de temps avant d'en entreprendre un autre de cette dame. Je lui lève mon chapeau pour cette prouesse mais vais quand même la considérer avec une certaine méfiance...

J'aurais écrit exactement la même chose! (en moins bien   )
C'est un roman qui vous vrille les nerfs et vous retourne comme une crêpe.

Bande-annonce de l'adaptation de Oiseau blanc dans le blizzard, film de Gregg Araki (sortie en France : le 15 octobre ; on y trouve notamment Shailene Woodley, Eva Green et Angela Bassett) :

eXPie a écrit:

Bande-annonce de l'adaptation de Oiseau blanc dans le blizzard, film de Gregg Araki (sortie en France : le 15 octobre ; on y trouve notamment Shailene Woodley, Eva Green et Angela Bassett) :

Wa, terrible!!!

En le lisant, j'imaginais chaque scène, et je me disais qu'un film tiré de ce roman serait excellent.

Très hâte de voir ça en octobre, merci pour l'info Expie!

La vie devant ses yeux

Addictif.
Très simplement, pas à pas, comme une petite chenille travailleuse et vaillante, Laura Kasischke tisse une sorte de cocon autour de son lecteur. Un cocon dans lequel se déploie la vie parfaite, la vie merveilleuse, la vie sans accrocs de Diana.

Diana, la quarantaine sereine, toujours belle, séduisante, droite et charmante. Diana, heureuse en ménage avec Paul qui ne cesse de s'extasier devant la cuisine de sa femme. Sa femme qui quand elle ne cuisine pas des plats délicieux, s'occupe merveilleusement bien de sa fille, enseigne merveilleusement bien à ses élèves, dessine merveilleusement bien des petites choses sans prétention mais dont la perfection séduit.

Diana est donc le genre de femme qui n'a rien à faire dans un roman, tellement parfaite qu'elle pourrait être un brin irritante mais voilà. Diana a vécu un traumatisme (dont pour une fois la 4ème de couv' garde le secret) qui la rend fragile, faible et sujette à des hallucinations.

Alors quand le passé revient par bribes, par petites touches d'abord innocentes puis de plus en plus inquiétantes, le lecteur s'aperçoit que le cocon ne contient pas la larve d'un futur merveilleux papillon mais bien l'obscurité et les ténèbres d'une femme qui fut frivole, facile et qui connut les excès d'un âge où sexe, drogue et belles bagnoles rimaient avec plaisir égoïste et insouciance.

Impossible de lâcher les pages de ce roman. Impossible de ne pas y trouver comme une drogue avec un peu de sexe, d'étrangeté et de fantasme. Avec l'image aussi de cette Amérique que les adultes rêvent parfaite mais qui fut lâche et folle et qui largua des bombes dans des cieux épuisés. L'image de l'Amérique, propre, en ordre, équilibrée que donne à voir Diana est forcément rattrapée par la noirceur du mal qui hante un pays en des pages magiques, haletantes et transgressives. Sans jamais oser un mot plus haut que l'autre (tout comme son héroïne) Kasischke parvient à faire monter la pression au point que les dernières pages se dévorent.

Je suis heureuse.


N.B. : dans leurs commentaires eXPie et Queenie semblent déçus par la fin du roman. De mon côté j'ai trouvé que cette fin, justement, qui ne donne pas de solution, qui reste parfaitement dans la définition du genre fantastique (à savoir pas d'explication entre surnaturel et rationnel) est une fin qui colle parfaitement bien.

eXPie a écrit:

Bande-annonce de l'adaptation de Oiseau blanc dans le blizzard, film de Gregg Araki (sortie en France : le 15 octobre ; on y trouve notamment Shailene Woodley, Eva Green et Angela Bassett) :

bonne nouvelle. Je sens que je vais encore regretter de ne pas avoir lu le livre avant de voir le film.

Parallèlement au livre de Pratolini, j'écoute en audio Esprit d'hiver de Laura Kasischke (lu par Irène Jacob).

Marko a écrit:

Parallèlement au livre de Pratolini,  j'écoute en audio Esprit d'hiver de Laura Kasischke (lu par Irène Jacob).

Tiens , c'est bizarre : j'ai rêvé cette nuit que quelqu'un me conseillait de lire ce livre ! Vrai de vrai ......
Faudrait peut-être que je retourne voir cet écrivain qui m'avait laissé une impression plutôt mitigée .

églantine a écrit:

Marko a écrit:

Parallèlement au livre de Pratolini,  j'écoute en audio Esprit d'hiver de Laura Kasischke (lu par Irène Jacob).

Tiens , c'est bizarre : j'ai rêvé cette nuit que quelqu'un me conseillait de lire ce livre ! Vrai de vrai ......
Faudrait peut-être que je retourne voir cet écrivain qui m'avait laissé une impression plutôt mitigée .

Pour l'instant je n'aime pas beaucoup.

Quelle barbe le Kasischke! J'en peux plus du "bébé Tati"! Je vais quand même aller jusqu'au bout pour savoir si on se dirige vers autre chose qu'un fastidieux cas clinique noyé dans le quotidien.

Marko a écrit:

Quelle barbe le Kasischke! J'en peux plus du "bébé Tati"! Je vais quand même aller jusqu'au bout pour savoir si on se dirige vers autre chose qu'un fastidieux cas clinique noyé dans le quotidien.

J'ai lu un seul ouvrage mais quelle déconvenue aussi ! ( En un monde parfait) .

églantine a écrit:

Marko a écrit:

Quelle barbe le Kasischke! J'en peux plus du "bébé Tati"! Je vais quand même aller jusqu'au bout pour savoir si on se dirige vers autre chose qu'un fastidieux cas clinique noyé dans le quotidien.

J'ai lu un seul ouvrage mais quelle déconvenue aussi ! ( En un monde parfait) .

C'est d'une pauvreté stylistique totale. Elle veut nous plonger dans la psyché d'une femme perturbée (psychotique?) qui entretient un lien pathologique avec son enfant adoptée mais c'est d'une banalité ennuyeuse. On est loin d'une Joyce Carol Oates à laquelle on la compare pourtant parfois. Aucun relief. Psychologie "femme actuelle". Dans un genre approchant We need to talk about Kevin est bien meilleur. Je souffre

Je me suis aussi beaucoup ennuyée/irritée à cette lecture; mais quand mêm la chute vaut la peine je trouve.

topocl a écrit:

Je me suis aussi beaucoup ennuyée/irritée à cette lecture; mais quand mêm la chute vaut la peine je trouve.

Alors je m'accroche.

Marko a écrit:

topocl a écrit:

Je me suis aussi beaucoup ennuyée/irritée à cette lecture; mais quand mêm la chute vaut la peine je trouve.

Alors je m'accroche.

Tu n'as qu'à lire seulement les dernières pages!

coline a écrit:

Marko a écrit:

topocl a écrit:

Je me suis aussi beaucoup ennuyée/irritée à cette lecture; mais quand mêm la chute vaut la peine je trouve.

Alors je m'accroche.

Tu n'as qu'à lire seulement les dernières pages!

Non j'en ai déjà lu les 2/3. Je ne suis plus à ça près.