Julie Otsuka

nezumi a écrit:

traversay a écrit:

Merci kenanezu !

cela me rappelle notre action pour Kafû

ah oui, Epi, vas-y les yeux fermés, tu vas aimer

kenavo a écrit:

merci pour ton commentaire, je souhaite beaucoup et tout plein de lecteurs à ce livre
son premier roman, Quand l’empereur était un dieu, devrait aussi te plaire

Les deux étant pas loin de moi, dédicacés par l'auteur..... Y plus qu'à

kenavo a écrit:

ah oui, Epi, vas-y les yeux fermés, tu vas aimer

Je crois que la virée se fera plus tôt que prévu alors
kenanezu

Merci Invité ! Comme tu le dis, certaines scènes hantent le lecteur des années après...

Voilà un bon petit livre, sans esbrouffe mais qui a le mérite de retracer une phase douloureuse, en pleine deuxième guerre mondiale, pour des japonais vivant aux USA, peu après l'attaque de Pearl Harbour.

En quelques chapitres bien calibrés, on suit la déportation d'une famille privée du père, lui-même ayant été arrêté par le FBI, se retrouvant en situation de détenu en quelque sorte, au Nouveau mexique.

Pas besoin d'explication détaillée, l'atmosphère y est, que ce soit pour décrire l'état d'esprit des trois membres de la famille, la mère, le fils et la fille, chacun aux prises avec ses propres peurs, regrets, espoirs au fin fond de cette zone désertique qui sert de camp d'internement pour de multiples japonais.

L'image du père absent est toujours omni présente, rythmée par les lettres sans grande signification (preuve qu'il est toujours vivant....) qui peuplent les attentes lors de ces journées interminables au camp, un modèle de franche déshumanisation.

Très forte impression avec les différentes saisons décrites, toutes aussi désagréables les unes que les autres, le point culminant étant ces étés archi secs et étouffants, avec un vent distillant une mini poussière blanche, aveuglante, salissante, récurrente, bref de quoi agacer encore plus des personnes déjà privées de liberté.

Un retour et une fin triste et amère.

Je ne connaisssais ni l'auteur, ni les faits, mais nul doute que je relirai Julie Otsaka.

Merci pour ton com Darkanny! C'est super que ce roman retrouve un nouveau lectorat dix ans après sa sortie, et notamment grâce à la sortie de Certaines n'avaient jamais vu la mer.
Je trouvais dommage qu'elle reste relativement méconnue et sa popularité grandissante fait plaisir!

C'est moi qui te remercie (et d'autres bien sûr) d'avoir attiré mon attention sur cet auteur.
En tous cas elle était bien visible à ma librairie, je ne l'ai pas loupée

ah oui, contente de voir que cet ancien livre gagne des nouveaux lecteurs et tout comme Nezumi je lui souhaite plus de notoriété

Certaines n'avaient jamais vu la mer (en anglais The Buddha in the Attic) de JULIE OTSUKA vient d'être couronné du prix Femina 2012 du roman étranger.

Quand l'empereur était un dieu

Une belle couverture, très belle même ; un sujet rarement traité en littérature, américaine de surcroît puisque que les faits ne sont pas à la gloire de ce pays ; auteur sympathique…. Bref, je me suis laissé faire !!!
C’est le genre de livre qui se lit bien, et vite ; peu de pages… Heureusement du reste, parce qu’il n’en reste rien. Je n’ai ni aimé, ni pas aimé ; j’ai simplement regardé passer le train, et me suis dit « au suivant »…
Froideur, indifférence, neutralité, pas de noms, pas de prénoms ; rien n’incite à s’impliquer dans cette lecture.
Si je n’avais pas sous la main son nouvel ouvrage et qu’il n’était pas pressenti pour être sélectionné dans les mois qui viennent pour le prix des lectrices Elle… je me serais bien gardé d’y revenir… Heureusement, comme celui-ci, il est court, donc je pense y survivre .

C'est drôle comme je l'ai perçu différemment.
C'est justement cette retenue et cette fausse indifférence ou froideur qui m'a embarquée dans ce livre et cet épisode peu évoqué.
L'auteur a évité ainsi toute dramaturgie excessive et laisse un peu le lecteur "sentir" les choses.

Ah! Un livre qui fait débat! C'est de plus en plus intéressant!

-Certaines n'avaient jamais vu la mer-

Je rejoins la majorité des avis positifs sur cette auteure. Ce dernier est un court roman dans lequel on peut parfois avoir du mal à rentrer, ou du moins qui peut surprendre par le choix de ce "nous" narratif, mais qui une fois refermé laisse une profonde impression, prenant en réalité toute son ampleur à la fin, les images se chargeant davantage de consistance. Le style est sobre, l'écriture toute en douceur, les sentiments diffus car l'approche en est collective et que l'on ne suit pas un personnage défini mais plusieurs, tous confrontés aux mêmes épreuves, tous arrachés à leur terre d'origine et leur culture. Des femmes débarquées sur un sol hostile mais dociles et déterminés, des familles expatriées qui ne renoncent pas, creusant leur sillon jusqu'à ce que l'Histoire les rattrape. Une bien jolie façon d'évoquer leur souvenir en tout cas, bravo à Julie Otsuka qui vient de recevoir un prix Fémina Etranger totalement mérité!

darkanny a écrit:

C'est justement cette retenue et cette fausse indifférence ou froideur qui m'a embarquée dans ce livre et cet épisode peu évoqué.
L'auteur a évité ainsi toute dramaturgie excessive et laisse un peu le lecteur "sentir" les choses.

C'est bien cela. L'auteure amène doucement son lecteur à son sujet, sans l'impliquer trop, en décrivant juste certaines scènes collectives et en évitant le pathos. Mais les retombées en sont d'autant plus fortes! Le charme met un certain temps à agir, mais il est tenace...

Il fait beaucoup parlé de lui ce roman. Ça m'intrigue du coup.

(reprise de ma réponse sur le fil de nos lectures)

Etonnant en effet comme les ressentis sont différents d'un lecteur à l'autre... Je rejoins darkanny et Aériale.
Certains passages de Quand l'empereur était un dieu m'ont glacée, et je suis certaine qu'ils me resteront en mémoire. .

Spoiler:

Certes, le procédé d'écriture ne peut convenir qu'à un court roman, mais je l'ai personnellement trouvé diablement efficace. Et pourtant, d'ordinaire, j'aime les récits qui prennent leur temps, les personnages qui ont "du corps"; mais Julie Otsuka m'a embarquée, avec son détachement qui n'est qu'apparent.