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| Julie Otsuka | |
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Auteur | Message |
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topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Julie Otsuka Lun 1 Avr 2013 - 14:32 | |
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| | | Menyne Agilité postale
Messages : 864 Inscription le : 26/04/2008 Age : 53 Localisation : dis z'y mieux !
| Sujet: Re: Julie Otsuka Jeu 4 Avr 2013 - 20:15 | |
| Tu as raison, ne désespère pas ! Merci pour cette info. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Julie Otsuka Dim 14 Avr 2013 - 23:58 | |
| When the Emperor was Divine (Quand l’empereur était un dieu)
Tout à fait d’accord avec ce qui en a été dit, je n’ai pas grand-chose à ajouter. Moi qui aime plutôt les pavés, avec une caractérisation forte, les dialogues et les longues descriptions, j’ai été scotchée par ce petit livre à l’écriture très délicate, économe avec les mots comme avec les émotions mais qui transmet néanmoins, ou peut-être grâce à cela, toute l’horreur de ce qu’ont vécu ces déportés. Le fait de ne pas nommer les personnages ne m’a pas gênée, cette famille sans nom est représentative de toutes les autres ayant vécu le même drame. Cette distance met en relief le processus de déshumanisation qui commence avec les affiches les informant en masse de leur déportation jusqu’aux épouvantables conditions de vie dans le désert. Ils sont d’origine japonaise, l’Amérique est en guerre contre le japon, alors ils sont les ennemis. Des ennemis innocents qui ne comprennent pas car ils sont intégrés depuis des années ou même nés aux USA.
La façon dont leur histoire est décrite est tout sauf sentimentale, presque documentaire comme l’a dit Nezumi et c’est bien ce qui n’est pas dit qui fait la force de ce récit, on se retrouve à ressentir la colère et l’indignation qu’ils n’expriment pas eux-mêmes. Ils supportent et acceptent dignement, pas besoin de longues phrases larmoyantes. Seul le dernier chapitre laisse entrevoir, par la voix du père, toute la frustration et le désespoir qu’ils n’ont pas pu ou voulu montrer lors de leur internement.
Je vais bien sûr continuer avec The Buddha in the Attic (Certaines n’avaient jamais vu la mer).
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| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Julie Otsuka Jeu 18 Avr 2013 - 16:10 | |
| - Epi a écrit:
- When the Emperor was Divine
(Quand l’empereur était un dieu)
Moi qui aime plutôt les pavés, avec une caractérisation forte, les dialogues et les longues descriptions, j’ai été scotchée par ce petit livre à l’écriture très délicate, économe avec les mots comme avec les émotions mais qui transmet néanmoins, ou peut-être grâce à cela, toute l’horreur de ce qu’ont vécu ces déportés. Une Parfumée réceptive à ton commentaire, je l'ajoute à ma LAL | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Julie Otsuka Jeu 18 Avr 2013 - 20:00 | |
| J'espère qu'il te plaira Kannskia mais je ne m'en fais pas trop, il a presque fait l'unanimité, tu peux y aller sans crainte | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Julie Otsuka Ven 19 Avr 2013 - 7:28 | |
| D'un autre côté, je comprendrais tout à fait qu'on puisse ne pas être happé par ce style si étrange. | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Julie Otsuka Mer 24 Avr 2013 - 18:20 | |
| Certaines n'avaient jamais vu la mer Tout a été dit et bien dit plus haut. Mais je voudrais souligner mon admiration devant ce texte si particulier. Vous l'avez noté, le "nous" est ici le mode récurent et ce nous permet à l'auteure de raconter une histoire immense en moins de 150 pages. Un exploit et un grande intelligence du récit qui rend le lecteur responsable. Responsable de la grandeur de ce texte dans lequel tous les éléments sont présents, de la grande migration au détail le plus infime. Le texte nous demande à chaque ligne, presque à chaque mot de l'imagination, de l'investissement et il apparait alors qu'il s"agit ici d'une énorme saga, des destins multiples de femmes, d'hommes et d'enfants tous liés par leur simple origine. Magistral! | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Julie Otsuka Sam 27 Avr 2013 - 19:52 | |
| Quand l’empereur était un dieu Lu après "Certaines n'avaient jamais vu la mer ", ce livre pourtant édité bien avant s'inscrit comme une suite. C'est en tous cas mon ressenti. On y retrouve certains détails qui pointent cette famille d'Américains d'origine japonaise. C'est aussi bien traité et tout aussi pudique. A lire évidement! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Julie Otsuka Sam 27 Avr 2013 - 20:04 | |
| A te lire, je me dis que l'assemblage de Quand l’empereur était un dieu et Certaines n'avaient jamais vu la mer , c'est un peu comme Mon traître et Retour à Killibegs. Raconter un peu la même histoire, mais différemment, autre point de vue, autre temps pour une même douleur; et deux livres parfaitement complémentaires qu'on peut lire indépendamment, ou l'un après l'autre dans n’importe quel sens, et cela enrichit leur force. | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Julie Otsuka Sam 27 Avr 2013 - 20:39 | |
| C'est exactement cela. Deux livres courts mais tellement dense, d'une puissance profonde et tranquille. Sans doute le point de vue féminin en fait son originalité.
Merci pour ce conseil de lecture. J'ai passé le relais à Mme I. qui s'est passionné avec un opus et saute sur le second...
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| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Julie Otsuka Sam 27 Avr 2013 - 20:46 | |
| En relisant vos commentaires, et en essayant de réunir mes souvenirs de lecture ( lectures pourtant récentes), je me dis que soit je suis complètement passée à côté de cet auteur, soit les deux exemplaires que j'ai eus dans les mains n'étaient pas les mêmes que les vôtres.....et que j'ai lu carrément autre chose. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Julie Otsuka Sam 27 Avr 2013 - 20:58 | |
| C'est le problème avec les livres largement encensés, on se sent bizarre de ne pas avoir accroché ou perçu la même chose que les autres. Même chose pour moi avec Lignes de Faille de Nancy Huston par exemple, et pas mal d'autres... |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Julie Otsuka Sam 27 Avr 2013 - 22:46 | |
| - Igor a écrit:
- Quand l’empereur était un dieu
Lu après "Certaines n'avaient jamais vu la mer ", ce livre pourtant édité bien avant s'inscrit comme une suite. C'est en tous cas mon ressenti. On y retrouve certains détails qui pointent cette famille d'Américains d'origine japonaise. C'est aussi bien traité et tout aussi pudique. A lire évidement! Tu confirmes la position de ce livre dans ma LAL. J'ai hâte de le découvrir. | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Julie Otsuka Jeu 23 Mai 2013 - 16:14 | |
| Topocl a écrit : Attention, livre précieux. - Armor-Argoat a écrit:
- Ce court récit décrit les choses factuellement et se refuse à tout pathos ; des états d'âme de la mère et de la fillette, nous ne saurons rien : mais ce qui est suggéré à travers les actes et les quelques paroles prononcées est bien plus poignant, et même glaçant, qu'un long discours.
Oui... J'ai été immédiatement emportée par la plume de Julie Otsuka et par l'atmosphère saisissante du roman. Je pouvais presque sentir la poussière étouffante du désert m'assécher la gorge. L'écriture distancée de l'auteur nous prend à contre-pied pour révéler, pas à pas, une sensibilité poignante. La honte que ressentent les protagonistes de l'histoire (que l'on pourrait tout aussi bien écrire avec un grand H) m'a bouleversée. Un style neutre, volontairement flegmatique, menant à une véritable claque émotionnelle. J'ai été frappée par le parallèle entre les différents "revenants" de la guerre. Ils sont tous brisés, peu importe leurs racines originelles, c'est la seule fraternité perceptible entre les natifs et les immigrés. Les Américains ont été fracassés par les combats sur le front tandis que les Japonais ont été ravagés par les camps... A leur retour, ils ne sont plus que l'ombre d'eux même et sont exclus de la vie normale. Tous étrangers dans leur propre pays, la guerre ne fait aucune distinction de race. - Epi a écrit:
- La façon dont leur histoire est décrite est tout sauf sentimentale, presque documentaire comme l’a dit Nezumi et c’est bien ce qui n’est pas dit qui fait la force de ce récit, on se retrouve à ressentir la colère et l’indignation qu’ils n’expriment pas eux-mêmes. Ils supportent et acceptent dignement, pas besoin de longues phrases larmoyantes. Seul le dernier chapitre laisse entrevoir, par la voix du père, toute la frustration et le désespoir qu’ils n’ont pas pu ou voulu montrer lors de leur internement.
Très bonne analyse. Il y a une vraie montée en puissance de l'émotion, tout en délicatesse, avec douceur. Tenue en bride par l'auteur, comme un reflet de l'intériorisation des personnages, elle se diffuse progressivement jusqu'à cette explosion marquante dans le chapitre finale. En seulement quatre pages, le barrage s'effondre. - nezumi a écrit:
- Cet épisode de la guerre est longtemps resté tabou aux Etats-Unis et a été rarement évoqué en littérature, d'où mon intérêt pour ce roman de Julie Otsuka.
Même intérêt de mon côté, cet épisode de l'histoire Américaine m'était totalement inconnu. Avec le temps, la honte se transfère des victimes aux bourreaux. Trop tard, ils réalisent l'infamie et tentent de la faire taire... Je m'ajoute à la longue liste de remerciements Nezumi. Un condensé de pudeur et de dignité. " Nous nous regardions dans le miroir et nous n'aimions pas l'image qu'il nous renvoyait : cheveux noirs, peau jaune, yeux bridés. Le visage cruel de l'ennemi. Nous étions coupables. Essayez donc d'oublier tout cela. Mauvais. N'y pensez plus. Un peuple dangereux. Vous êtes libres, maintenant. Auquel on ne pouvait plus jamais faire confiance. Il vous suffira de bien vous tenir à l'avenir. Dans la rue, nous nous efforcions d'éviter notre reflet chaque fois que cela était possible : nous nous détournions des surfaces brillantes et des devantures de magasins. Nous ignorions les regards furtifs que nous lancaient les inconnus croisés sur les trottoirs. Vous êtes quoi ? Japonais ou Chinois ? "
Dernière édition par Kannskia le Jeu 23 Mai 2013 - 20:16, édité 2 fois | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Julie Otsuka Jeu 23 Mai 2013 - 18:28 | |
| Merci Kannskia, à travers ce que tu dis et aussi ce que les autres membres ont décrit je pense que ce roman me conviendra bien mieux que Certaines n'Avaient Jamais Vu La Mer, surtout que comme toi le sujet m'intéresse. | |
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| | | | Julie Otsuka | |
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