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| Un bon début, ça aide... | |
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Auteur | Message |
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bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Dim 26 Sep 2010 - 8:28 | |
| - bix229 a écrit:
- Je suis seul dans le compartiment. Mes journaux sont épars autour de moi. L' actualité me
saute littéralement au visage. Les Allemands viennent d' écraser la Hollande, ils avancent en Belgique. Nous sommes en mai 1940. Il me faut un bon laps de temps pour que le bruit monotone du train refoule en moi ce serrement de terreur et de tristesse dont l 'homme le plus endurci ne peut se débarrasser aujourd' hui après la lecture des journaux. Lajos ZILAHY. - Fiançailles Tel est le début de ce court roman. Le voyageur se nomme Etienne Barta. Il a 32 ans. Il est ingénieur, et il est manchot. Il dit que ce détail n' a pas d' importance, si ce n' est qu' il ajoute, que sa fiancée a rompu avec lui à cause de ce détail. Je l' accompagne et je vous tiens au courant. Le début est vraiment prometteur... Je note. - Hank a écrit:
- Je viens encore de voir la mort de près. Signe que l'on vieillit, quand le nombre de nos morts s'augmente. Ma vieille bonne Marie en 1887 ou 88. Ma tante Fanny il y a bientôt deux ans. Mon père, à présent ! Un jour ou l'autre, dans plus ou moins de temps, la créature délicieuse qui m'a donné le jour. Aujourd'hui un ami par-ci par-là... Je deviens de plus en plus un homme seul, au coin de son feu ou dans des music-halls, un cigare à la main et plein de rêveries. Quelle tranquillité !
Paul Léautaud, In memoriam (1905)
Ne pas croire que Léautaud fait dans la provocation, il avait simplement un regard détaché et le plus honnête possible. Pour comprendre le ton du livre, je pense qu'il faut connaître un peu son histoire. Il ne pleure par son père parce que sa relation avec lui a toujours été difficile, inexistante même (c'est sa nourrice - Marie, dont il parle dans cet extrait - qui l'a élevé), je pense qu'apprendre sa mort lui a à peu près fait l'effet que pourrait faire la disparition d'une personne totalement étrangère. Quant à sa mère, elle l'a abandonné à sa naissance, il ne l'a vue que quelques fois dans sa vie, et bizarrement, il entretenait avec elle une relation beaucoup plus tendre qu'avec son père, mais ambiguë. Il ne la considérait pas comme sa mère, la lecture du Petit Ami illustre la nature de cette relation, que sa mère entretint avec une complicité malsaine un temps, avant de s'en inquiéter. Quant aux autres, ses amis, sa nature profondément solitaire faisait qu'il ne s'en souciait pas plus que ça. Il avait l'honnêteté de le reconnaître. Je note aussi. perdu quelques connaissances à peine plus âgée que moi. | |
| | | FrançoisG Envolée postale
Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Dim 26 Sep 2010 - 11:56 | |
| La première fois que je le vis, il ne pouvait guère avoir plus de seize ans, un gosse, un petit furet, vif et rusé. Sammy Glick venait chercher ma copie. Courait toujours. Toujours l’air d’avoir soif. - Bonjour, monsieur Manheim, me dit-il ce jour où nous fîmes connaissance, c’est moi le nouveau garçon de bureau, mais j’le serai pas longtemps. - Ne dis pas « j’le », rétorquai-je, ou tu seras garçon de bureau pour la vie. - Merci, monsieur Manheim, dit-il, c’est à cause de ça que j’ai pris ce boulot, pour être avec des gens qui écrivent et pour apprendre la grammaire et les manières. Neuf fois sur dix, je n’aurais pas levé la tête, mais il y avait quelque chose dans la voix de ce gamin qui me posséda. Quelque chose comme une charge de deux mille volts. - Alors, comme ça, tu es un bougre de petit malin, hein ? - Oh, j’ouvre les yeux et les oreilles. - Tu ne te sers pas si mal de ta langue non plus. - Je me demandais toujours si les journalistes passent leur temps à blaguer comme dans les films. - Fous le camp d’ici !
"Qu'est-ce qui fait courir Sammy?", Budd Schulberg. | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Dim 26 Sep 2010 - 23:35 | |
| La bêtise n'est pas mon fort. J'ai vu beaucoup d'individus ; j'ai visité quelques nations ; j'ai pris ma part d'entreprises diverses sans les aimer ; j'ai mangé presque tous les jours ; j'ai touché à des femmes. Je revois maintenant quelques centaines de visages, deux ou trois grands spectacles, et peut-être la substance de vingt livres. Je n'ai pas retenu le meilleur ni le pire de ces choses : est resté ce qui l'a pu. Cette arithmétique m'épargne de m'étonner de vieillir. Je pourrais aussi faire le compte des moments victorieux de mon esprit, et les imaginer unis et soudés, composant une vie heureuse... Mais je crois m'être toujours bien jugé. Je me suis rarement perdu de vue ; je me suis détesté, je me suis adoré ; - puis, nous avons vieilli ensemble. (...)
Paul Valéry, Monsieur teste (1896). | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Lun 27 Sep 2010 - 2:28 | |
| Quand l'habitude s'est-elle prise à Tokyo de servir des sushis lors des veillées funèbres? Plus de vingt ans que je m'interroge chaque fois que le cas se présente, et je n'ai toujours pas tiré ça au clair. A Tokyo, dis-je, car il ne me semble pas que ce soit une coutume partie de quelque vieille province- et même à Tokyo, sûrement pas de la ville basse: plutôt des beaux quartiers vers les cités nouvelles , où je l'imagine volontiers faisant son chemin peu à peu dans l'afflux des populations urbaines, pauvre expédient qui s'accordait en tout cas, d'après ce que j'en perçois, avec le sentiment d'emménager dans le provisoire. Je me souviens de ma première veillée funèbre, c'était en 1949, ou 1950, j'étais en cinquième ou sixième année d'école primaire....
Les cheveux blancs
Yoshikichi Furui | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Lun 27 Sep 2010 - 7:31 | |
| - Marie a écrit:
- Quand l'habitude s'est-elle prise à Tokyo de servir des sushis lors des veillées funèbres? Plus de vingt ans que je m'interroge chaque fois que le cas se présente, et je n'ai toujours pas tiré ça au clair. A Tokyo, dis-je, car il ne me semble pas que ce soit une coutume partie de quelque vieille province- et même à Tokyo, sûrement pas de la ville basse: plutôt des beaux quartiers vers les cités nouvelles , où je l'imagine volontiers faisant son chemin peu à peu dans l'afflux des populations urbaines, pauvre expédient qui s'accordait en tout cas, d'après ce que j'en perçois, avec le sentiment d'emménager dans le provisoire.
Je me souviens de ma première veillée funèbre, c'était en 1949, ou 1950, j'étais en cinquième ou sixième année d'école primaire....
Les cheveux blancs
Yoshikichi Furui Ah, très bien, le fil de Yoshikichi Furui va s'étoffer... Et puis il m'intrigue depuis un certain temps, ce bouquin. | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Lun 27 Sep 2010 - 11:53 | |
| Je m'appelle Bruno Dante et voici ce qui m'arrive. Le 4 décembre, le service des alcooliques et malades mentaux de l'hôpital Saint-Joseph de Cupertino, dans le Bronx sur Mosholu Parkway, m'a laissé sortir. On m'a relâché, pour changer. Comme à chaque cure, j'ai constaté l'augmentation des tarifs. Cette fois, je m'étais poignardé pendant un trou noir. C'était encore pire que d'habitude et ils ont failli ne pas me prendre. Tout ce que je voyais, en arrivant à l'hôpital, c'était du sang, le sang qui coulait de mon ventre sur mes habits. (...)
Dan Fante, Les anges n'ont rien dans les poches (1994).
Pas le début le plus mémorable qui soit, mais le roman est bon, il s'attarde notamment sur le rapport du fils au père au moment où ce dernier vit ses dernières heures. J'y avais trouvé beaucoup de tendresse, au milieu de la confusion de l'existence d'un homme rongé par l'alcoolisme. | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Mar 28 Sep 2010 - 13:51 | |
| Pour parler franc, là entre nous, je finis encore plus mal que j'ai commencé... Oh! j'ai pas très bien commencé... je suis né, je le répète, à Courbevoie, Seine... je le répète pour la millième fois... après bien des aller et retour je termine vraiment au plus mal... y a l'âge, vous me direz... y a l'âge!... c'est entendu!... à 63 ans et mèche, il devient extrêmement ardu de se refaire une situation... de se relancer en clientèle... ci ou là!... je vous oubliais!... je suis médecin... la clientèle médicale, de vous à moi, confidentiellement, est pas seulement affaire de science et de conscience... mais avant tout, par-dessus tout, de charme personnel... le charme personnel passé 60 ans?... vous pouvez faire encore mannequin, potiche au musée.... peut-être?... intéresser quelques maniaques, chercheurs d'énigmes?... mais les dames? le barbon tiré quatre épingles, parfumé, peinturé, laqué?... épouvantail! clientèle, pas clientèle, médecine, pas médecine, il écoeurera!... s'il est tout cousu d'or?... encore!... toléré? hmm! hmm!... mais le chenu pauvre?... à la niche! Écoutez un peu les clientes, au gré des trottoirs, des boutiques... il est question d'un jeune confrère... « oh! vous savez, madame!... Madame!... quels yeux! quels yeux, ce docteur!... il a compris tout de suite mon cas!... il m'a donné de ces gouttes à prendre! midi et soir!... quelles gouttes!... ce jeune docteur est merveilleux!... » Mais attendez un peu pour vous... qu'on parle de vous!... « Grincheux, édenté, ignorant, crachoteux, bossu... » votre compte est réglé!... le babil des dames est souverain!... les hommes torchent les lois, les dames s'occupent que du sérieux : l'Opinion!... une clientèle médicale est faite par les dames!... vous les avez pas pour vous?... sautez vous noyer!... vos dames sont débiles mentales, idiotes à bramer?... d'autant mieux! plus elle sont bornées, butées, très rédhibitoirement connes, plus souveraines elles sont!... rengainez votre blouse, et le reste!... le reste?... on m'a tout volé à Montmartre!... tout!... rue Girardon!... je le répète... je le répéterai jamais assez!... on fait semblant de ne pas m'entendre... juste les choses qu'il faut entendre!... je mets pourtant les points sur les i... tout!... des gens, libérateurs vengeurs, sont entrés chez moi, par effraction, et ils ont tout emmené aux Puces!... tout fourgué!... j'exagère pas, j'ai les preuves, les témoins, les noms... tous mes livres et mes instruments, mes meubles et mes manuscrits!... tout le bazar!... j'ai rien retrouvé!... pas un mouchoir, pas une chaise!... vendu même les murs!... le logement, tout!... soldés!... « Pochetée »! tout est dit! votre réflexion! je vous entends! bien naturelle! oh! que ça vous arrivera pas! rien de semblable vous arrivera! que vos précautions sont bien prises!... aussi communiste que le premier milliardaire venu, aussi poujadiste que Poujade, aussi russe que toutes les salades, plus américain que Buffalo!... parfaitement en cheville avec tout ce qui compte, Loge, Cellule, Sacristie, Parquet!... nouveau Vrounzais comme personne!... le sens de l'Histoire vous passe par le mi des fesses!... frère d'honneur?... sûr!... valet de bourreau? on verra!... lécheur de couperet?... hé! hé! (...)
Louis-Ferdinand Céline, D'un château l'autre (1957)
C'est plus long que ce que je mets habituellement, mais difficile de couper avant. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Mer 29 Sep 2010 - 19:07 | |
| - Hank a écrit:
- La bêtise n'est pas mon fort. J'ai vu beaucoup d'individus ; j'ai visité quelques nations ; j'ai pris ma part d'entreprises diverses sans les aimer ; j'ai mangé presque tous les jours ; j'ai touché à des femmes. Je revois maintenant quelques centaines de visages, deux ou trois grands spectacles, et peut-être la substance de vingt livres. Je n'ai pas retenu le meilleur ni le pire de ces choses : est resté ce qui l'a pu.
Cette arithmétique m'épargne de m'étonner de vieillir. Je pourrais aussi faire le compte des moments victorieux de mon esprit, et les imaginer unis et soudés, composant une vie heureuse... Mais je crois m'être toujours bien jugé. Je me suis rarement perdu de vue ; je me suis détesté, je me suis adoré ; - puis, nous avons vieilli ensemble. (...)
Paul Valéry, Monsieur teste (1896). Il commence bien ce bouquin. Il a l'air bon. Pas que l'air sans doute. | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Mer 29 Sep 2010 - 19:21 | |
| - colimasson a écrit:
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- Hank a écrit:
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Paul Valéry, Monsieur teste (1896). Il commence bien ce bouquin. Il a l'air bon. Pas que l'air sans doute. C'est l'impression que ça m'a fait en le feuilletant. C'est pour ça que j'ai eu envie de le faire passer ici avant lecture, mais je ne vais pas tarder à le vérifier, d'autant qu'il est très court. C'est en gros une réflexion sur l'écriture, les motivations qui poussent à écrire et leur incidence sur l'écriture elle-même. Sur un thème qui me parait proche, il y a un court texte de Jack London : Quiconque nourrit un homme est son maître (que je n'ai pas encore lu non plus). Voilà les premières lignes : De nos jours, le candidat à la littérature, ou plutôt le candidat-artiste à la littérature, ou plus exactement le candidat-artiste à la littérature au ventre qui réclame et à la bourse vide, se trouve confronté à un violent paradoxe. Comme candidat, il est un homme qui n'a pas réussi, et un homme qui n'a pas réussi n'attire pas la popularité. Comme homme, il doit manger, or sa bourse est vide. Comme artiste possédant une authentique âme d'artiste, son plus grand plaisir consiste à épancher la joie de son coeur dans un texte imprimé. Et voici donc le paradoxe auquel il est confronté et qu'il doit résoudre : comment et selon quels usages doit-il chanter la joie de son coeur pour qu'une fois imprimé, ce chant lui fasse gagner son pain ? (...) Jack London, Quiconque nourrit un homme est son maître (1902) | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Jeu 30 Sep 2010 - 20:54 | |
| Dès la sortie, il a commencé à m'embobiner. Je lui avais dit que ce n'était pas la première fois que je sortais de là et qu'un homme comme lui devait essayer ça aussi, mais voilà qu'il se met à rire en faisant des manières, comme si on était un garçon et une fille dans un pré, et il se colle son baluchon sous le bras, et il me dit : « Faudrait pas avoir le père que j'ai. » Je m'attendais bien à ce qu'il se mette à rire, parce qu'un lourdaud comme lui ne sort pas de là-dedans sans faire le guignol, mais il riait avec malice, comme on fait quand on veut dire quelque chose. « Ce soir, tu mangeras du poulet avec ton père, je lui dis, en regardant la rue. La première fois qu'on sort de prison, chez toi, ils te font une fête comme pour une noce. » Il me suivait et il me collait comme si la charrette du glacier qui passait à toute vitesse menaçait les deux piétons que nous étions. Il n'avait jamais traversé une avenue, ça se voyait, ou bien il était déjà en train de m'embobiner. Je me rappelle que ni lui ni moi, on ne s'est retournés pour regarder la prison. Cela faisait un drôle d'effet de voir les arbres épais de l'avenue, et il faisait aussi très chaud, j'étais en nage, à cause de ma cravate trop serrée. Il faisait chaud comme là-dedans, et à un moment donné, nous avons tourné en plein soleil. (...)
Cesare Pavese, Par chez toi (1941) ; paru en France pour la première fois en 1953 sous le titre Par chez nous dans Avant que le coq chante ; nouvelle traduction intégrale de Mario Fusco pour le volume Oeuvres (2008) dans la collection Quarto Gallimard. | |
| | | Hope Posteur en quête
Messages : 67 Inscription le : 29/09/2010 Age : 40
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Jeu 30 Sep 2010 - 21:00 | |
| Alors, pour illustrer ce que je disais tout à l'heure, l'accroche de "la petite infante de Castille", de Montherlant : - Citation :
- Barcelone est une ville de six cent mille deux cents âmes, et elle n'a qu'un urinoir. On devine si à certaines heures il a charge d'âmes. Mais je sens qu'il vaut mieux commencer d'une autre façon mon récit.
Imparable ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Ven 1 Oct 2010 - 21:50 | |
| - Hope a écrit:
- Alors, pour illustrer ce que je disais tout à l'heure, l'accroche de "la petite infante de Castille", de Montherlant :
- Citation :
- Barcelone est une ville de six cent mille deux cents âmes, et elle n'a qu'un urinoir. On devine si à certaines heures il a charge d'âmes. Mais je sens qu'il vaut mieux commencer d'une autre façon mon récit.
Imparable ! Très bon en effet ! Et je parie que même s'il débute son histoire d'une autre façon, la suite reste tout aussi délectable que cette entrée en matière ! | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Sam 2 Oct 2010 - 21:25 | |
| L'été, la mode, ou le soin de sa santé, qui est aussi une mode, veut que l'on voyage. Quand on est un bourgeois cossu, bien obéissant, respectueux des usages mondains, il faut, à une certaine époque de l'année, quitter ses affaires, ses plaisirs, ses bonnes paresses, ses chères intimités, pour aller, sans trop savoir pourquoi, se plonger dans le grand tout. Selon le discret langage des journaux et des personnes distinguées qui les lisent, cela s'appelle un déplacement, terme moins poétique que voyage, et combien plus juste !... Certes le coeur n'y est pas toujours, à se déplacer, on peut même dire qu'il n'y est presque jamais, mais on doit ce sacrifice à ses amis, à ses ennemis, à ses fournisseurs, à ses domestiques, vis à vis desquels il s'agit de tenir un rang prestigieux, car le voyage suppose de l'argent, et l'argent toutes les supériorités sociales. (...)
Octave Mirbeau, Les 21 jours d'un neurasténique (1901) | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Dim 3 Oct 2010 - 11:11 | |
| Hank, j'aime beaucoup les débuts que tu nous proposes ! - Citation :
- Il s'agit du journal d'un homme-boîte: je suis dans une boîte en carton que je porte sur la tête et qui descend de chaque côté le long de mes hanches. A cet instant précis, l'homme-boîte, c'est moi. Autrement dit : l'homme-boîte, dans une boîte, écrit le journal d'un homme-boîte.
L'homme-boîte (l'auriez-vous deviné ?) de Kôbô Abé | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Dim 3 Oct 2010 - 12:23 | |
| - colimasson a écrit:
- Hank, j'aime beaucoup les débuts que tu nous proposes !
Il m'avait semblé, oui Malheureusement, j'ai pas tous mes bouquins sous la main actuellement, alors je pioche uniquement dans mes achats récents et dans quelques bouquins de survie que j'ai trainés avec moi. J'ai peur que ma pollution ne soit pas terminée... | |
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