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| Fernando Pessoa | |
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Auteur | Message |
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tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Sam 5 Juil 2014 - 21:01 | |
| Oui, voilà pourquoi je ne posterai pas sur Pessoa.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Sam 5 Juil 2014 - 21:10 | |
| - tina a écrit:
- Oui, voilà pourquoi je ne posterai pas sur Pessoa.
Et donc pour résumer : rien sur personne !
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Sam 2 Aoû 2014 - 16:52 | |
| Parfois la nuit je ferme les yeux et je vois apparaitre une suite de petits tableaux, très fugaces, mais très nets (aussi nets que le monde extérieur) : il y a là des personnages étranges, des
dessins et des signes symboliques, des nombres, etc. Et parfois - sensation très curieuse - j' ai tout à coup l' impression d' appartenir à autre chose.
Fernando Pessoa : Fragments d' un voyage immobile | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Lun 12 Jan 2015 - 21:16 | |
| Lisbonne (1925) Austère et noble, Fernando Pessoa sans pseudonyme se promène dans les rues de Lisbonne. Vous croyez ouvrir un guide touristique ? on ne connaîtra même pas les noms des bons endroits pour aller casser la croûte. Fernando Pessoa fait mine de se préoccuper de son hôte mais il nous livre un guide sans foi ni loi, qui nous fait courir d’un bout à l’autre de la ville comme si les routes étaient praticables aujourd’hui comme au siècle dernier. On s’arrête sur une place, devant une statue ou un bâtiment, on apprend une foule de choses inutiles ou illustres : « Le musée d’Ethnologie, qui occupe la dernière aile de l’édifice, est ouvert au public tous les jours ouvrables, sauf le lundi, de onze à dix-sept heures ; il a été fondé en 1893 et transféré en ces lieux en 1903. Il contient des collections archéologiques, anthropologiques et ethnologiques de grande valeur. »Hormis ces quelques indications périmées, Fernando Pessoa se montre guide contemplatif : il nous prend par la main, nous transporte ici ou là, parfois devant l’anodin, et nous impose de réfléchir à la quantité d’êtres humains impliqués dans l’élaboration d’une statue, d’une place ou d’un bâtiment. Tout l’insignifiant se trouve à nouveau convoqué dans la contemplation muette et humiliée du symbole. La démonstration se fait dans la suggestion, pour ne pas dire, parfois, dans l’ennui le plus hostile. Les documents annexes sont plus savoureux car ils flattent la curiosité gravitant autour de la vie menée par Fernando Pessoa. Le témoignage de sa demi-sœur Henriqueta Madalena prolonge le rêve d’un homme solitaire avec qui on aurait aimé découvrir Lisbonne, certainement sous d’autres aspects que ceux présentés dans ce livre : « Il passait son temps à écrire. Et à faire des horoscopes. Parfois, il venait dans la cuisine et nous disait : « Voulez-vous que je vous lise ce que j’ai écrit ? » Ma mère disait toujours oui… Il avait une vie assez peu réglée. Il allait au bureau le jour, sortait le soir, traversait la ville à pied, rentrait et se mettait à écrire. Il buvait et fumait beaucoup. Et prenait des bains froids. Sa santé était fragile et il se plaignait fréquemment. Très souvent, il ne se couchait pas et déambulait toute la nuit dans l’appartement. »Mais notre compagnie aurait peut-être entravé cet homme qui semblait ne pas pouvoir se contenter de simples promenades digestives… Même lorsqu’il écrit sans masque, Fernando Pessoa ne peut s’empêcher de révéler plus qu’il ne veut bien l’écrire et on finit par imaginer un homme qui parcourait les rues de Lisbonne comme Henry David Thoreau gravissait une montagne : avec l’acharnement illuminé de l’homme qui n’est jamais assouvi. Sintra, faubourg de Lisbonne - Citation :
- « Les faubourgs valent également la peine d’être vus. Eux aussi regorgent de beautés, non seulement naturelles, car le paysage est réellement admirable tout autour de Lisbonne, mais aussi historiques, car un grand nombre des bâtiments que l’on peut voir un peu partout nous remettent à tout moment en présence du passé. »
- Citation :
- « [Le jardin de la Praça Rio de Janeiro] contient quelques superbes essences d’arbres, la plus remarquable étant un cèdre dont les branches immenses reposent sur des supports en fer forgé et couvrent une superficie assez grande pour abriter plusieurs centaines de personnes. Une autre bibliothèque publique se trouve nichée à l’ombre de ce géant ; c’est l’une des six bibliothèques que le conseil municipal a installées dans les différents jardins publics de la capitale, conformément à l’excellente idée d’un de ses membres, Alexandre Ferreira. »
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Lun 12 Jan 2015 - 21:20 | |
| Intéressant... si l'on replace l'écriture de ce guide dans le contexte de Lisbonne en 1925... c'était à la limite de la dictature, non ? | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Ven 23 Jan 2015 - 21:31 | |
| Un podcast pas mal sur Pessoa :
Entretien avec Bernard Chouvier | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Sam 24 Jan 2015 - 11:06 | |
| Merci Colimasson. Ce sont 4 podcasts, proposés par France-culture, au sein de " Un autre jour est possible". 4 voyages en compagnie de PESSOA ( du 20/01 au 23/01 2015). Ils ne durent que 18 mn chacun. Mieux vaut écouter en podcast, car l´emission en direct est de 6h a 6:30 tous les matins!
http://www.franceculture.fr/podcast/4897728. | |
| | | Hésykhios Espoir postal
Messages : 20 Inscription le : 16/12/2014 Age : 33 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Lun 26 Jan 2015 - 11:33 | |
| - colimasson a écrit:
- Intéressant... si l'on replace l'écriture de ce guide dans le contexte de Lisbonne en 1925... c'était à la limite de la dictature, non ?
Le début de siècle pour le Portugal est compliqué entre luttes anarchistes et républicaines, attentats, assassinats...Sidonio Pais est élu président en 1918 mais transforme le régime en une "République" dictatoriale. Son assassinat la même année mettra encore plus le feu aux poudres ! Du coup en 1925 le Portugal est en période de grande instabilité avec de multiples changements de présidents/régimes (entre trois ans et 5 mois de longévité pour un président portugais à l'époque...Pas énorme ) Cette instabilité mènera à l'émergence d'une personnalité, un dénommé Salazar...Mais c'est une autre histoire comme on dit :) | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Mar 27 Jan 2015 - 20:50 | |
| Merci Hésykhios pour ces précisions. Je me demande du coup si l'aspect froid et figé du Lisbonne décrit par Pessoa découle logiquement de cette crispation dictatoriale et de cette instabilité politique en général... | |
| | | Hésykhios Espoir postal
Messages : 20 Inscription le : 16/12/2014 Age : 33 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Mer 28 Jan 2015 - 11:40 | |
| Historiquement ça colle, après le problème avec Pessoa...C'est que de base il est assez axé sur l'immobile, la contemplation, l'auto-analyse froide, l'incapacité ou l'échec à sentir la vie...A ce titre "Le livre de l'Intranquilité" est symptomatique ! | |
| | | plouf Espoir postal
Messages : 29 Inscription le : 17/02/2015
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Dim 1 Mar 2015 - 18:23 | |
| Pessoa alala Le premier poète qui m'ait marqué au fer rouge sur les os. La lecture du livre de l'intranquilité a bouleversé ma vision des choses, cette articulation autour de l'identité tout à fait incroyable. Je l'ai pris longtemps comme maitre spirituel Après j'ai lu poèmes anglais, j'étais remonté. J'ai trouvé ça bof, un peu trop de pons pons et ça transperçait rarement. Mais il parait que la traduction est très mauvaise
Du coup je n'ai jamais eu le courage de lire autre chose, tant j'ai peur d'enlever des pierres à ce monument et d'être déçu... | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Lun 2 Mar 2015 - 5:51 | |
| Plouf, je t'encourage à parcourir le fil de Pessoa pour soupeser ce qui ferait davantage ton goût. Pour ma part, je considère que Le gardeur des troupeaux est un autre point de vue à partir duquel appréhender l'oeuvre de Pessoa. | |
| | | Dreep Sage de la littérature
Messages : 1435 Inscription le : 14/03/2014 Age : 32
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Sam 9 Mai 2015 - 20:59 | |
| Petite pensée pour Jack-Hubert Bukowski, parce que Pessoa me s'imprègne de plus en plus moi. | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Sam 14 Mai 2016 - 19:58 | |
| Je commence Le livre de l'intranquillité, (édition intégrale Christian Bourgois), et ça commence fort ! Je crois que je vais prendre mon temps pour lire ces joyaux d'écriture à méditer. - Pessoa a écrit:
- A nous (mes rares semblables et moi) qui vivons sans savoir vivre, que reste-t-il sinon le renoncement comme mode de vie, et pour destin la contemplation ?
- Pessoa a écrit:
- Je considère la vie comme une auberge où je dois séjourner, jusqu'à l'arrivée de la diligence de l'abîme. Je ne sais où elle me conduira, car je ne sais rien. Je pourrais considérer cette auberge comme une prison, du fait que je suis contraint d'attendre entre ses murs; je pourrais la considérer comme un lieu de bonne compagnie, car j'y rencontre des gens divers. Je ne suis cependant ni impatient ni de goûts vulgaires. Je laisse à ce qu'ils sont ceux qui s'enferment dans leur chambre, amorphes, étendus sur un lit où ils attendent sans pouvoir dormir; je laisse à ce qu'ils font ceux qui bavardent dans les salons d'où les voix et les musiques me parviennent et me frappent agréablement. Je m'assieds à la porte et j'enivre mes yeux et mes oreilles des couleurs et des sons du paysage, et je chante à mi-voix, pour moi seul, de vagues chants que je compose tout en attendant. La nuit descendra et la diligence arrivera pour nous tous. Je goûte la brise que l'on me donne, et l'âme qu'on m'a donnée pour la goûter, et je n'interroge ni ne cherche davantage. Si ce que je laisse écrit sur le livre des voyageurs peut, relu quelque jour par d'autres que moi, les distraire eux aussi durant leur séjour, ce sera bien. S'ils ne le lisent pas, ou n'y trouvent aucun plaisir, ce sera bien également.
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| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Sam 14 Mai 2016 - 20:11 | |
| - ArturoBandini a écrit:
- Je commence Le livre de l'intranquillité, (édition intégrale Christian Bourgois),
Un livre de chevet ! | |
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| Sujet: Re: Fernando Pessoa | |
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