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| Fernando Pessoa | |
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Auteur | Message |
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ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Dim 31 Juil 2016 - 19:27 | |
| - églantine a écrit:
- ArturoBandini a écrit:
- Je commence Le livre de l'intranquillité, (édition intégrale Christian Bourgois),
Un livre de chevet ! Tu ne crois pas si bien dire ! Voilà plusieurs mois qu'il m'accompagne, que je savoure quelques pages avant de me coucher. Voici un des derniers textes qui a retenu mon attention : - Pessoa a écrit:
- « Aucun homme ne peut comprendre les autres. Comme l’a dit le poète, nous sommes des îles sur l’océan de la vie ; entre nous ondoie la mer, qui nous définit et nous sépare. Une âme aura beau tenter de savoir ce qu’est une autre âme, elle saura seulement ce que pourra lui dire un mot – ombre informe projetée sur le sol de son esprit.
J’aime les expressions, parce que je ne sais rien de ce qu’elles expriment. Je suis comme le maître de Saint-Martin : je me contente de ce qu’on me donne. Je vois, et c’est déjà beaucoup. Qui donc est capable de comprendre ?
C’est peut-être en raison de ce scepticisme à l’égard de l’intelligible que je regarde du même œil un arbre et un visage, une affiche et un sourire (tout est naturel, tout est artificiel, tout se vaut). Ce que je vois est pour moi tout le visible, que ce soit le ciel bleu profond, d’un blanc vert, de l’aube sur le point de naître, que ce soit le rictus qui déforme le visage d’une personne assistant, devant des tiers, à la mort d’un être aimé.
Petits bonhommes de papier, simples gravures, pages qui se bornent à exister, et que l’on tourne. Mon cœur ne s’attache pas à eux, et mon attention guère davantage ; elle les parcourt du dehors, comme une mouche marchant sur une feuille de papier.
Est-ce que je sais seulement si je sens, si je pense, si j’existe ? Je ne sais rien : rien d’autre qu’un schéma objectif de couleurs, de formes et d’impressions, dont je suis le miroir oscillant, bon à vendre au rabais. »
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| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Dim 31 Juil 2016 - 19:38 | |
| Hé hé ..... Il est aussi à côté de moi chaque soir depuis que j'ai trouvé un exemplaire chez ma mère (le mien est resté en Savoie ) ! | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Lun 1 Aoû 2016 - 7:15 | |
| C'est rare de voir des proches partager ses passions littéraires. Chapeau à ta mère, Églantine... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Fernando Pessoa Mer 17 Aoû 2016 - 11:34 | |
| Je reviens à Pessoa comme un métronome. Le gardeur de troupeaux est une référence plus ou moins assez constante en ce qui me concerne. Voici un autre exemple en parcourant le début des «Poésies d'Alvaros de Campos» : - Fernando Pessoa, Le gardeur de troupeaux, p. 167. a écrit:
3 janvier 1935 Les anciens invoquaient les Muses. Nous, c'est nous-mêmes que nous invoquons. Je ne sais si les Muses apparaissent - sans doute était-ce selon l'invocation et l'invoqué - mais je sais bien que nous, nous n'apparaissons pas. Que de fois je me suis penché au-dessus du puits que je crois être et bêlé «aâh» pour entendre un écho sans rien entendre que ce que je voyais - la vague lueur sombre dont l'eau resplendit tout en bas, dans l'inutilité du fond... Pour moi aucun écho... Rien qu'un visage, vaguement, qui doit être le mien, ne pouvant être de nul autre. C'est une chose presque invisible, hormis que j'y vois presque lumineusement, tout au fond... dans le silence et dans la fausse clarté du fond...
Drôle de Muse!... | |
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| Sujet: Re: Fernando Pessoa | |
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