Thomas Pynchon

Sydney a écrit:

"Poltron de nature et, de ce fait, gourmet de la peur..."

C'est rigolo. J'imagine bien le poltron prendre soin de sa peur, la cajoler, presque pour mieux s'en imprégner...

Sydney a écrit:

"Le lieutenant travesti s'était fait une raie au milieu et avait tartiné ses cils de mascara; ses cils, en battant contre les verres des lunettes, traçaient de sombres traits parallèles, si bien que chaque oeil vous regardait à travers sa propre fenêtre de prison."[/i]

Ca fait parfois BD, Pynchon. Ces trucs excessifs... Je ne dis pas que ce n'est pas bien écrit, c'est bien trouvé, mais c'est excessif.

Sydney a écrit:

Peut-être y a t-il plus derrière Pynchon et dans Pynchon qu'aucun de nous n'a jamais soupçonné...

Sans doute, quand un roman va dans tous les sens, en laissant un grande part de mystère (c'est le cas de Vente à la Criée, le seul roman que j'ai lu de Pynchon, je ne devrais donc pas généraliser), chacun peut y voir ce qu'il veut, non ?

Merci pour le commentaire et les citations, Sydney !

Perso contrairement à la majorité des avis, j'ai adoré Vente à la criée du lot 49. Notamment parce que je l'ai fait lire à une amie avant et je me suis retrouvé dans les impressions qu'elle avait de ce roman.

J'ai adoré cette paranoïa qui s'installe au fur et à mesure qu'on rentre dans le livre. On en vient à se demander si tel perso ne fait pas partie de ce mouvement, si tel événement est vraiment le fruit du hasard. J'adore aussi comment l'héroïne principale regarde à mesure qu'on avance le monde d'un autre œil, elle découvre des choses qu'elles n'apercevaient pas avant.
Bref c'est difficile à rentrer dedans vraiment, faut vraiment aimer ce genre de trip et hop c'est le bonheur.

Samael a écrit:

Bref c'est difficile à rentrer dedans vraiment, faut vraiment aimer ce genre de trip et hop c'est le bonheur.

J'espère trouver ce bonheur un jour en le lisant...

Après je comprends pourquoi tu n'as pas accrocher, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début notamment avec lorsque l'enquête débute.

L'arc en ciel de la gravité fait partie de ma PAL pour cette année. Je vous ferai un commentaire détaillé.

Le nouveau Pynchon est paru en anglais en août.

Il s'appelle Inherent Vice, et on peut lire l'article du New-Yorker ici.

"Part noir, part psychedelic romp, all Thomas Pynchon— private eye Doc Sportello comes, occasionally, out of a marijuana haze to watch the end of an era as free love slips away and paranoia creeps in with the L.A. fog" dit le site de Penguin, ici, om l'on peut voir également une bande annonce promotionnelle narrée par Pynchon lui-même disent certains (mais est-ce vraiment vrai ?)

Et puis amazon.com propose la playlist du livre à écouter ("Have a listen to some of the songs you'll hear in Inherent Vice—the playlist that follows is designed exclusively for Amazon.com, courtesy of Thomas Pynchon."
Trop cool.

Ici, on peut lire notamment :

Citation :

"His latest, Inherent Vice, is the most accessible novel he has written. Weighing in at a mere 369 pages, it can be read easily over the course of a weekend and involves no complex mathematical formulae or hypotheses. Set mainly in Los Angeles in 1970 with the Manson Family trials looming in the background, the book is a wild romp through the paranoid landscape of post-‘60s America. It’s very cinematic, the narrative doesn’t pose any particular challenge to the average reader [...]

J'ai mangé V., Vente à la criée du lot 49 et L'arc-en-ciel de la gravité dans l'année... La suite, pour moi, attendra un peu ^_^

eXPie a écrit:

Personne n'a lu les nouvelles (L'Homme qui apprenait lentement) ?
Peut-être que là, Pynchon n'a pas le temps d'ennuyer son lecteur ?

Je vais commencer ce soir, et si je trouve quelque chose à dire, je le ferai. J'avais un peu "peur" des pavés si réputés et me disait, dans ma naïvité que les nouvelles "devraient" être plus accessible?! Mais en relisant les commentaires je vois l'évocation qu'il s'agirait "d'un oeuvre mineur"... on verra!

Alors là je suis soufflée car vos critiques me semblent un peu extrèmes. J'avais lu V. il y a longtemps et en avait gardé un drôle de souvenir (certes, mais à ma décharge je commence seulement maintenant à apprécier la littérature américaine, Lowry, Selby et... Pynchon). Et après avoir lu Contre-Jour j'avoue que j'ai commencé à me procurer ses autres livres. J'ai adoré, j'ai trouvé ça drôle, très très très drôle, plein d'actions et de suspense, une très belle et marquante histoire des débuts de la photographie (entre autre), un peu de science fiction, un peu d'anarchie (quoi en Amérique ? mais oui, mais oui...). Bref, j'ai dévoré ce roman et chapeau bas à Claro pour la traduction qui est impeccable !

J'ai lu en partie "L'homme qui apprenait lentement" qui consiste donc de cinq nouvelles et une très bonne introduction par Pynchon lui-même. Je n'ai lu que la première et la dernière des nouvelles. Les quatre premières était, selon Pynchon, plutôt des tentatives du débutant: écrits entre 1958 et 1962. Seulement de la dernière nouvelle il prétend qu'elle a une forme qui s'approche à quelque chose d'abouti. Comme la première ne me disait pas trop, j'ai enfilé avec la dernière qui m'a beaucoup plu: Histoire d'un "gang" de jeunes avec leur chef (une tête!) et leurs plaisanteries et aventures. Ceci très drôle, mais dans un cadre, atmosphère de racisme sous-jacent qui empoisonne la vie d'une famille de Noir, récemment déménagée dans le quartier...

Intéressant par contre aussi la longue introduction de pynchon où il dionne ses commentaires sur chaque nouvelle et spécialement, sur ses défauts! Et voilà qu'on découvre derrière cet homme aux connaissances si étendues (?) un homme qui est assez conscient de ses défauts en écriture et en caractère. Cela me le rendait assez sympathique! Et il y montre un drôle d'humour!

tom léo a écrit:

J'ai lu en partie "L'homme qui apprenait lentement" qui consiste donc de cinq nouvelles et une très bonne introduction par Pynchon lui-même. Je n'ai lu que la première et la dernière des nouvelles. Les quatre premières était, selon Pynchon, plutôt des tentatives du débutant: écrits entre 1958 et 1962. Seulement de la dernière nouvelle il prétend qu'elle a une forme qui s'approche à quelque chose d'abouti. Comme la première ne me disait pas trop, j'ai enfilé avec la dernière qui m'a beaucoup plu: Histoire d'un "gang" de jeunes avec leur chef (une tête!) et leurs plaisanteries et aventures. Ceci très drôle, mais dans un cadre, atmosphère de racisme sous-jacent qui empoisonne la vie d'une famille de Noir, récemment déménagée dans le quartier...

Intéressant par contre aussi la longue introduction de pynchon où il dionne ses commentaires sur chaque nouvelle et spécialement, sur ses défauts! Et voilà qu'on découvre derrière cet homme aux connaissances si étendues (?) un homme qui est assez conscient de ses défauts en écriture et en caractère. Cela me le rendait assez sympathique! Et il y montre un drôle d'humour!

Ah, une bonne nouvelle sur deux, c'est déjà pas mal. Statistiquement, il devrait donc s'en trouver encore une autre (et une qui ne te dira pas beaucoup ... à moins que la qualité n'aille crescendo...)

shanidar a écrit:

Alors là je suis soufflée car vos critiques me semblent un peu extrèmes. J'avais lu V. il y a longtemps et en avait gardé un drôle de souvenir (certes, mais à ma décharge je commence seulement maintenant à apprécier la littérature américaine, Lowry, Selby et... Pynchon). Et après avoir lu Contre-Jour j'avoue que j'ai commencé à me procurer ses autres livres. J'ai adoré, j'ai trouvé ça drôle, très très très drôle, plein d'actions et de suspense, une très belle et marquante histoire des débuts de la photographie (entre autre), un peu de science fiction, un peu d'anarchie (quoi en Amérique ? mais oui, mais oui...). Bref, j'ai dévoré ce roman et chapeau bas à Claro pour la traduction qui est impeccable !

J'ai Contre-jour sur ma PAL de l'année et je place également Pynchon très haut dans la littérature contemporaine. En revanche, je comprends que la complexité de son œuvre rebute certains lecteurs. L'arc-en-ciel de la gravité en particulier touche à la démesure par son ambition et sa complexion ; mais la jouissance qu'on en tire est proportionnelle à l'effort que l'on fourni.

Vient de paraitre.

Et Vineland, personne ne l'a lu ?

Lu seulement "V". Il y a longtemps, mais en tout cas, il était lisible celui-là. Ou j' étais bien disposé... Va savoir, comme dirait Réjean Ducharme ...