Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Steve Mc Queen

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Marko
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MessageSujet: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptySam 29 Nov 2008 - 12:22

Steve Mc Queen: (allociné)
Steve Mc Queen Defdfe10

Homonyme du légendaire acteur américain, le réalisateur n'est pas non plus un inconnu, même si Hunger est son premier long métrage. C'est dans l'univers de l'art contemporain que ce Steve McQueen s'est fait un nom. Né à Londres en 1969, il a étudié à Chelsea et New York. Lauréat du Prix Turner en 1999, il a vu ses oeuvres exposées dans les musées les plus prestigieux, du Guggenheim à la Tate Gallery en passant le Centre Pompidou. Un de ses travaux les plus fameux est Queen and coutry, planche de timbres postaux représentant les hommes et femmes tués pendant la guerre d'Irak ainsi que le profil de la Reine d'Angleterre. En 2003, McQueen a été nommé "artiste de guerre officiel" par l'Imperial War Museum.


Citation :
Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)

Œuvres
Deadpan (1997)
Drumroll (1998)
Carib's Leap / Western Deep (2002) Page 1
Charlotte (2004)
7th November (2004) Page 1
Gravesend (2007)
Riding Thunder (2007) Page 1
Queen & Country (2007)
Giardini (2009)

Filmographie
2008 : Hunger Pages 1, 2, 3, 4
2011 : Shame Pages 4, 5, 6, 7
2013 : Twelve Years a Slave

Citation :
Arrêté le 01/04/2013 à la page 7




Hunger
Steve Mc Queen Hunger10
Caméra d'or à Cannes, 2008

Bande annonce
:
http://fr.youtube.com/watch?v=ZipYYoUteCw

Lorsque nous discutions entre nous de savoir s'il fallait lancer ce mouvement, nous savions qu'il y avait un risque d'y perdre des amis. Le problème n'était pas les conditions de détention, c'était un enjeu politique.
Nous avions le sentiment que nous n'avions pas le choix, en raison de la détermination de Maggie Thatcher à nous briser. Elle était déterminée à utiliser les prisonniers pour casser le moral de notre peuple. Nous n'avions pas d'autre arme que notre corps. Individuellement, et collectivement, nous savions que nous n'avions pas d'alternative.
Brendan Mc Farlan (compagnon de cellule de Bobby Sands)

"Je voulais que la première partie du film donne l'impression qu'on entre dans une pièce et qu'on éteint la lumière pour se repérer au toucher : on s'imprègne de l'architecture et de la topographie du lieu. Au départ, je ne voulais aucun dialogue (...) je voulais qu'on ressente l'atmosphère qui régnait là-bas à cette époque (...) Et puis, je me suis dit qu'après ce long moment sans dialogue, il faudrait une avalanche de dialogues. Un affrontement, un débat, un peu comme une finale haletante de Wimbledon entre Jimmy Connors et John McEnroe ou un duel Frazer-Ali (...) Dans Hunger cela correspond à la scène entre Bobby Sands et le prêtre. Certains pensent que Bobby avait tort –c'était un terroriste– et d'autres estiment qu'il avait raison – c'était un martyr – et je voulais que le spectateur puisse peser le pour et le contre." Steve Mc Queen


Résumé du film:

Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Raymond Lohan est surveillant, affecté au sinistre Quartier H, celui des prisonniers politiques de l'IRA qui ont entamé le "Blanket and No-Wash Protest" pour témoigner leur colère.
Le jeune Davey Gillen, qui vient d'être incarcéré, refuse de porter l'uniforme car il ne se considère pas comme un criminel de droit commun. Rejoignant le mouvement du Blanket Protest, il partage une cellule répugnante avec Gerry Campbell, autre détenu politique, qui lui montre comment communiquer avec l'extérieur grâce au leader Bobby Sands.
Lorsque la direction de la prison propose aux détenus des vêtements civils, une émeute éclate. La violence fait tache d'huile et plus aucun gardien de prison n'est désormais en sécurité. Raymond Lohan est abattu d'une balle dans la tête.
Bobby Sands s'entretient alors avec le père Dominic Moran. Il lui annonce qu'il s'apprête à entamer une nouvelle grève de la faim afin d'obtenir un statut à part pour les prisonniers politiques de l'IRA.


Steve Mc Queen Hunger14

Quel choc! C'est du très grand cinéma, un film exceptionnel d'une force visuelle sidérante. De ces films qui me font dire que le cinéma peut parfois être un art plus grand que la littérature ("La synthèse des arts qui les dépasse tous" disait l'historien d'art Elie Faure).

Le fil est construit en triptyque:
- L'emprisonnement, les humiliations et l'affrontement
- Le dialogue avec le prêtre, plan séquence de 20 minutes fabuleux
-La grève de la faim, proprement christique (le réalisateur réfute cette vision mais comment ne pas y penser)

Ce qui frappe dans ce film c'est sa puissance, sa radicalité, l'invention et la maîtrise visuelles de chaque instant, la brutalité des scènes de violence sans aucune complaisance, le travail sonore hallucinant (le bruit des couvercles de poubelles métalliques contre le sol dès la scène d'ouverture!!), les acteurs dirigés à la perfection (le plan séquence du dialogue est un sacré moment de cinéma), la portée philosophique, la dimension profondément poétique et politique.

Steve Mc Queen Hunger12

Steve Mc Queen Hunger13

C'est immense! Je comprends l'enthousiasme de Bruno Dumont pour ce film à Cannes (il lui a remis la caméra d'or) car son univers s'en rapproche (et l'acteur qui fait le gardien de prison au début lui ressemble un peu!).

Steve Mc Queen Hunger11

Ce parcours de cet homme qui ira jusqu'au bout de ses idéaux restera inscrit dans ma tête à jamais.


Dernière édition par Marko le Mer 3 Déc 2008 - 15:52, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptySam 29 Nov 2008 - 12:38

entendu à la radio hier parlé de ce film et une interview du réalisateur, je ne sais pas si je le verrai au ciné (pas que ça me dérangerait mais bon... faut le temps et le moment), j'ai pensé à un film sur Jimmy Boyle qui avait ses moments. au moins les point communs de l'univers carcéral et de l'autre côté de la manche.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptySam 29 Nov 2008 - 23:23

animal a écrit:
entendu à la radio hier parlé de ce film et une interview du réalisateur, je ne sais pas si je le verrai au ciné (pas que ça me dérangerait mais bon... faut le temps et le moment), j'ai pensé à un film sur Jimmy Boyle qui avait ses moments. au moins les point communs de l'univers carcéral et de l'autre côté de la manche.

Ce n'est pas tous les jours qu'on voit un film de ce niveau! A condition d'accepter la noirceur et la violence du sujet.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 0:01

le problème c'est que les journées ne font que 24h et les weekends 48... et il y a malheureusement des choix à faire. je pense que je le verrai plus tar. j'ai entendu une interview intéressante sur le film mais... plus tard sans doute.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 11:47

Le "vrai" Bobby Sands:

http://fr.youtube.com/watch?v=5eYDxYAvHFI&feature=related

http://fr.youtube.com/watch?v=3KIwCCliVu0&feature=related

Biographie (Wikipedia):

Robert Gerard Sands, communément appelé Bobby Sands (né le 9 mars 1954 et mort le 5 mai 1981), était un républicain irlandais, membre de l’IRA, mort après une grève de la faim dans la prison de Maze en Irlande du Nord.

Bobby Sands est né à Rathcoole, un quartier de Newtownabbey en Irlande du Nord. Sands rejoint les forces de l’IRA en 1972 après une enfance très marquée par les affrontements entre les communautés protestantes et catholiques. Avant la fin de l’année, il est arrêté et emprisonné jusqu’en 1976.

A sa libération, il retourne auprès de sa famille et vit à Twinbrook, à l’ouest de Belfast. Sands devient rapidement un des principaux activistes de sa communauté. Il ne reste en liberté qu’une année. Il est arrêté avec quatre de ses compagnons dans une voiture, en possession d’un revolver. Lors de son procès en septembre 1977, il est accusé d’avoir commis un attentat. Cette charge contre lui est rapidement abandonnée, faute de preuves. Il est néanmoins condamné pour possession d’une arme et envoyé en prison pour une durée de 4 années.

Il est emprisonné à la prison de Maze qui est surnommée Long Kesh par les républicains. En prison, Sands devient journaliste et poète. Ses écrits sont publiés dans le journal de l’IRA An Phoblacht.

Une précédente grève de la faim avait eu lieu à l'automne 1980, qui s'était terminée quand le gouvernement britannique avait fait mine d'accéder aux demandes de prisonniers. Cependant, lorsque la grève s'acheva, le gouvernement revint sur ses positions.

La seconde grève de la faim commence le 1er mars, lorsque Bobby Sands refuse de s’alimenter. L’organisation prévoit cette fois un début progressif des grèves de la faim afin de faire un maximum de publicité à leur mouvement avec un étalement de la détérioration physique voire de la mort des prisonniers sur plusieurs mois.

Peu de temps après le début de la grève, un député républicain du Fermanagh et du sud Tyrone meurt et des élections anticipées sont provoquées. La vacance soudaine de ce siège obtenu avec une faible majorité catholique est l’opportunité pour les supporters de Sands et de son combat d’unir toute la communauté catholique dans leur campagne. Ils proposent donc Sands comme candidat à l’élection législative anticipée. Après une campagne électorale fortement médiatisée, Sands remporte le siège le 9 avril 1981 par 30 492 votes contre 29 046 au candidat de l’Ulster Unionist Party, Harry West.

Le gouvernement change la loi électorale en amendant le Representation of the Peole Act. Cet amendement interdit aux prisonniers de se présenter à des élections et requiert une période de 5 ans entre la fin de la condamnation et la possibilité de se présenter.

Bobby Sands mourut à l’hôpital de la prison après 65 jours de grève de la faim. L’annonce de sa mort provoqua de nombreuses émeutes dans les quartiers nationalistes en Irlande du Nord. Plus de 100 000 personnes suivirent le cortège lors de ses funérailles.

En plus de Bobby Sands, six autres membres de l'IRA et trois de l'INLA moururent des suites de la grève de la faim. L'image de Sands auprès de la plupart des républicains irlandais et des sympathisants du groupe terroriste est celle d'un martyr, étant resté ferme face à l'intransigeance du gouvernement londonien. Au-delà, la position du gouvernement britannique a également choqué nombre de nationalistes s’opposant à l'IRA.

Dans les mois qui ont suivi l'agonie puis la mort de Sands et de ses compagnons, de par sa couverture médiatique, l'IRA a vu les dons et le nombre de ses membres augmenter sensiblement, et une nouvelle vague de violence remarquable par le durcissement des positions tant des nationalistes que des unionistes.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 11:52

Merci Marko pour cette présentation.
Ce film me tente beaucoup, beaucoup ... mais comme animal, il faut trouver le temps.
Je VAIS faire un effort, j'irai voir ce film.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 12:00

Ce film a été projeté en avant-première lors du Festival de Cinéma organisé en octobre à Moulins.
Les réactions du public étaient unanimes pour souligner la qualité de Hunger...et juste après, le fait qu'il soit à la limite du supportable...
Ceux qui me connaissent un peu comprennent que j'ai fait lechoix de ne pas aller le voir...Avec le regret tout de même d'être "une petite nature"...
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 12:37

coline a écrit:
Ce film a été projeté en avant-première lors du Festival de Cinéma organisé en octobre à Moulins.
Les réactions du public étaient unanimes pour souligner la qualité de Hunger...et juste après, le fait qu'il soit à la limite du supportable...
Ceux qui me connaissent un peu comprennent que j'ai fait lechoix de ne pas aller le voir...Avec le regret tout de même d'être "une petite nature"...

Il y a des séquences très difficiles mais le plus dérangeant, au-delà d'images très frontales, me parait être surtout la violence morale qu'un groupe d'humains peut exercer sur un autre. Et de ce point de vue, Steve Mc Queen use d'un langage cinématographique surpuissant pour le dénoncer par des séquences abstraites avec un impact psychologique très grand. Il exploite vraiment tout ce que le corps de ces détenus peut fournir comme moyen d'expression et de révolte. C'est génial.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 13:34

Marko a écrit:
coline a écrit:
Ce film a été projeté en avant-première lors du Festival de Cinéma organisé en octobre à Moulins.
Les réactions du public étaient unanimes pour souligner la qualité de Hunger...et juste après, le fait qu'il soit à la limite du supportable...
Ceux qui me connaissent un peu comprennent que j'ai fait lechoix de ne pas aller le voir...Avec le regret tout de même d'être "une petite nature"...

Il y a des séquences très difficiles mais le plus dérangeant, au-delà d'images très frontales, me parait être surtout la violence morale qu'un groupe d'humains peut exercer sur un autre. Et de ce point de vue, Steve Mc Queen use d'un langage cinématographique surpuissant pour le dénoncer par des séquences abstraites avec un impact psychologique très grand. Il exploite vraiment tout ce que le corps de ces détenus peut fournir comme moyen d'expression et de révolte. C'est génial.

C'est bien pour cela que je regrette tant de ne savoir le supporter...
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 13:46

Et une violence institutionnalisée, exercée en toute impunité puisque du côté de la Loi ou des décisions venant des politiques. Rien de pire que cet arbitraire aveugle autorisant toutes les humiliations que ce soit à l'échelle des peuples ou simplement au sein de chaque microcosme social. Et ce même si les détenus ne sont pas des anges... Le discours est exempt de tout manichéisme comme en témoigne la scène de dialogue avec le prêtre, complexe et troublante.

Voir aussi le film La Zona de Rodriguo Pla sur un thème voisin et The road to Guantanamo de Michael Winterbottom.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 22:06

Steve Mc Queen et l'art vidéo:

Sources: Paris-art.com

Depuis le début des années 1990, Steve McQueen poursuit une démarche axée principalement sur la production de courts films, mettant en œuvre des techniques variées comme le super 8, le 16 et le 35 mm ainsi que la vidéo, et destinés à être présentés dans des installations minutieusement mises en espace. Souvent en noir et blanc, ses premiers films font référence aux approches expérimentales liées au début de l’histoire du cinéma. À l’occasion de sa première exposition personnelle à Paris, Steve McQueen présente quatre installations récentes — propositions formelles radicales — utilisant différentes techniques (le plan rapproché, le cadrage, le montage). Ces installations sont présentées dans le catalogue de l’exposition :

_ Bear (1993)
Steve Mc Queen Bear10 Steve Mc Queen Mcquee10

_ Five easy pieces (1993)
Steve Mc Queen Fiveea10

7th November(2001) livre, dans un monologue extrêmement dépouillé, le récit d’un événement tragique survenu entre deux frères.
Steve Mc Queen 7th10

Illuminer révèle le corps de l’artiste à partir de la lumière émise d’un poste de télévision. Dans une approche directe, l’artiste confronte l’homme aux forces conscientes et inconscientes qui l’animent. Sans vouloir figer la réalité, il met en évidence, à l’instar du jazz, les moments d’improvisation où celle-ci échappe au conscient, tout en continuant à produire du sens. Selon Steve McQueen, la réalité est plus inaccessible que l’imaginaire: « le suspens nous côtoie, l’imprévisible est notre monde ».
Steve Mc Queen Artwor11

Once Upon a Time(2002), œuvre réalisée spécialement pour l’exposition, aborde l’idée de la connaissance. Conçue avec William J. Clancey, chercheur à la NASA, conseiller au laboratoire SETI (Search for Extra Terrestrial Intelligence), et William J. Samarin, linguiste et professeur émérite au département d’anthropologie de l’université de Toronto, cette œuvre utilise les images de la sonde Voyager, envoyée dans l’espace par la Nasa en 1977, pour faire découvrir l’humanité à d’éventuelles intelligences extraterrestres. Elles se veulent un résumé de l’état du savoir humain auquel l’artiste oppose celui de la glossolalie a priori indéchiffrable.
Steve Mc Queen Artwor12

Girls, Tricky(2001), le compositeur et musicien trip-hop Tricky, est filmé pendant un enregistrement lors d’un moment d’intense concentration.
Steve Mc Queen Tricky10

La solitude et l’isolement sont au cœur de 7th November, Illuminer et Girls Tricky.

_ Running Thunder(2007)
Steve Mc Queen Runnin11

Article sur l'exposition du musée d'art moderne de Paris (fev./mars 2003):

Les vidéos émergent d’espaces plongés dans une ombre profonde que l’on parcourt à tâtons, pour un échange visuel pénétré de son, de voix, de musique, de violence. Une expérience de la vision, de la sensation, des métaphores, des latences produites par la représentation.

La traversée avec escales dans les espaces visuels et sonores de Steve McQueen provoque une forme d’éblouissement, un saisissement assorti d’un calme inattendu.

L’exposition et ses déroulements, jusqu’au cul-de-sac, favorisent un voyage intérieur guidé par la détermination d’un artiste à la puissante faculté créatrice. Les images émergent de l’ombre de grands couloirs, dans des sortes de chambres. Les écrans narratifs, extrêmement forts, arrêtent le regard et le sollicitent profondément.

7th November, récit terrible d’un accident tragique est un appel, une prise de conscience, face à ce qui est arrivé. Le crâne balafré, la voix amplifiée et la projection d’une image précise, en gros plan, créent une situation, celle d’un curieux face à face entre le spectateur et celui, allongé, dont on ne voit que la peau du crâne et le début des épaules. « C’est difficile », dit cette voix sans regard. Le passé resurgit à travers le langage, dans son flux. Le cadrage est ici redoutable. Il isole, contient, ouvre aussi vers ce qui n’est pas montrable, ce qui appartient à la vie propre de celui qui parle, de dos.

Steve McQueen conçoit l’être humain (et pas seulement l’artiste) comme un passeur. Nous passons de chambre en chambre pour un échange visuel pénétré de son, de voix, de musique, de violence.
Les événements les plus anodins (être seul dans une chambre d’hôtel et regarder la télévision) croisent intensément l’histoire (l’entraînement des soldats américains pendant la guerre d’Afghanistan) dans la vidéo Illuminer. Le terme « Illuminer a un double sens, dit l’artiste, celui, intérieur, d’éclairer les esprits, mais aussi celui, physique, d’être éclairé par la télévision ».

Le chevauchement des voix (anglais, français) ne recouvre pas la masse silencieuse du corps flou, allongé sur le lit, jambes écartées ; il accentue le caractère solitaire de l’individu face à l’histoire de son temps, dans des zones de séparation infranchissables.

La vidéo Once Upon a Time, conçue avec W.-J. Clancey, chercheur à la NASA et W.-J. Samarin, linguiste, évoque précisément « ce que nous savons en apparence ». Les images des années 1970-1977 acquièrent un aspect très onirique : la sonde Voyager, en 1977, va vers les régions galactiques pour témoigner de l’existence d’une si fragile humanité, et tenter un dialogue avec l’inconnu. Que reste-t-il de cette incroyable aventure ? Des images, des textes, des dessins, un langage, et aujourd’hui une réflexion sur la connaissance, au contraire de ce qui relèverait de l’incompréhensible.

Au bout du long couloir sonorisé, on s’enfonce dans l’univers musical de Tricky qui improvise, isolé derrière la vitre du studio d’enregistrement. Plans rapprochés, zones indéterminées, violence et force de la voix, dénuement du visage aux traits tirés. « Je me fie beaucoup aux choses », dit encore Steve McQueen qui, dans cette dernière pièce, montre sa virtuosité à saisir les moments intenses, à prendre ce qui bondit pour s’inscrire dans le temps et le lieu.

« Parler en langues », c’est pratiquer la glossolalie (parler une langue qui n’existe pas ou que personne n’a entendu auparavant) ou la xénoglossie (parler une langue jamais étudiée ou entendue). L’artiste veut faire surgir ces possibles, pour rompre avec une illusion de maîtrise, pour démontrer que l’événement, le déclic, travaillent en profondeur l’acte artistique.
En 1995, l’exposition à l’ARC intitulée « Life/Live » présentait le travail de Steve McQueen, c’est-à-dire une recherche expérimentale rigoureuse sur l’espace filmique, où l’histoire du cinéma s’allie aux possibilités de l’installation.

Lors de la dernière Documenta de Cassel (2002), Caribs’Leap et Western Deep, deux film 35 mm transférés sur DVD, mettaient aussi en abîme les étranges perspectives de l’image, où la lumière s’imbrique avec l’ombre, la verticalité avec l’horizontalité, l’informe avec la netteté des lignes et des couleurs.

L’expérience de la vision, de la sensation, des métaphores, des latences produites par la représentation trouve chez Steve McQueen un accomplissement particulier et un engagement direct, où le corps forme aussi un corps politique, au sein d’un mouvement irrépressible de l’art dans la vie, à travers l’acte artistique même.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyDim 30 Nov 2008 - 22:43

Et dire que je n'avais jamais entendu parler de ce Steve Mac Queen-là...
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyLun 1 Déc 2008 - 0:24

coline a écrit:
Et dire que je n'avais jamais entendu parler de ce Steve Mac Queen-là...

Et dire que j'ai raté sa dernière expo à Paris qui vient juste de s'achever!

http://www.paris-art.com/art/critiques/d_critique/zoom/22370/Steve-McQueen-5241.html

Ces créateurs qui viennent d'autres horizons artistiques et utilisent le cinéma comme le peintre sa palette, donnent souvent un cinéma profondément novateur. Je pense à Lynch, à Greenaway et quelques autres...
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyLun 1 Déc 2008 - 13:35

HUNGER

Ce film est Incroyable.
La bande son qui laisse toute la place aux bruits, aux pas, aux gamelles, à la ferraille, aux bouts de bois, aux frottements, aux corps qui se fracassent contre les murs...
La caméra qui suit, qui colle aux détails.

Dans le silence. Un silence plein de vacarme, parce que chaque bruit résonne comme une menace. (Quand les prisonniers entendent les gardiens qui retirent leurs fiches signalétiques, que le Pire arrive... Terrible!)

Les corps ont une importance ahurissante, ils sont montrés, la peau qui respire, qui s'affaiblit, qui s'écorche, se blesse. Les marques sur la peau, ça laisse une impression de souffrance continue.

Et puis, Steve McQueen, en plus, est un super pro de l'image... les couloirs de la prison, la scène du dialogue (fallait oser... je la trouve très réussie, mais tout de même trop longue... trop "répétitive" dans les mots, l'impression d'une machine qui se répète), toute l'intro avec le flic qui se prépare, qui souffre lui aussi.
La scène de la course à travers la forêt... cet ado qui manque de souffle, qui est seul.

De l'eau, du sang, de la terre, de la merde, de la pisse. Des teintes métalliques, terreuses, caverneuses. L'enfermement est total.


Et l'Intolérable qui se vit toutes les minutes, et qui va jusqu'à l'Insoutenable... vraiment, à la fin, j'en pouvais plus, j'avais besoin de sortir, de respirer, presque... d'oublier... un peu.

C'est tellement dur, psychologiquement surtout. Et McQueen parvient à ne pas tomber dans un manichéisme restrictif. Tous souffrent. Chacun à son échelle et selon sa propre prison, mais tous souffrent.


J'ai juste trouvé deux-trois petites longueurs... peut-être aussi parce que je voulais un peu "respirer", je ne sais pas.

Mais c'est Vraiment un Pur Film.
Il faut le Voir. Il faut être bien accroché aussi.
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MessageSujet: Re: Steve Mc Queen   Steve Mc Queen EmptyLun 1 Déc 2008 - 13:50

Queenie a écrit:
HUNGER
Ce film est Incroyable. Et McQueen parvient à ne pas tomber dans un manichéisme restrictif. Tous souffrent. Chacun à son échelle et selon sa propre prison, mais tous souffrent.


Oui et il y a ce beau plan de ce jeune gardien de prison qui pleure devant le déchainement de violence. Vraiment fort!
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