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| Steve Mc Queen | |
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Auteur | Message |
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Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Ven 9 Déc 2011 - 16:13 | |
| -Shame-
Super analyse Avadoro! Un film dérangeant par l'impression qu'il laisse, cette sorte de malaise et de solitude extrêmes dont le héros ne parvient à se défaire, cette aliénation qui le rabaisse à un niveau quasi bestial. La prestation de Michael Fassbinder est déjà un must en soi, par sa seule présence physique (corps noueux, regards d'une détresse insondable) il parvient à nous communiquer son mal-être, cet enfermement dont vous parlez et qu'il n'arrive pas du tout à surmonter. Ses excés de colère, ses fuites face à l'image de sa soeur, qui elle cherche désespérement à s'en sortir, sont probants dans cette incapacité qu'il a d'affronter ses propres émotions. Une des scènes les plus émouvantes pour moi est celle où il l'entend au téléphone implorer un peu d'amour à son amant, il reste pétrifié, incapable d' exprimer lui-même le moindre sentiment (en tout cas, je l'ai ressentie ainsi) Entre la ville vue de nuit, oppressante et difforme, les deux personnages n'ont que ce corps à offrir, et tous les deux s'y perdent à leur façon.
J'ai été scotchée par la façon de filmer de Steve Mc Queen, en approchant au plus près les visages, les corps, reprenant les mêmes scènes et les filmant à la suite, ne laissant aucun échappatoire à son personnage. La répétition, la musique obsédante créent cette sensation de prise au piège, en même temps que d'urgence et de profond désespoir.
Quant à la scène finale qu'évoque Marko, je n'ai pas du tout vu la même jeune femme. A cet instant là, il n'a plus le même regard bien sûr, puisqu'il revient de l'hopital et s'est effondré juste après. On peut croire qu'il est "guéri", mais cette deuxième inconnue est plus engageante d'emblée. C'est elle qui soutient son regard et l'aguiche. Et il lui renvoie le sien, soumis, vaincu, il sait qu'il ne pourra lutter contre ses pulsions destructrices puis le rideau tombe là, je crois...Ce film m'a laissé une assez forte impression, les acteurs sont magnifiques!
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Ven 9 Déc 2011 - 16:18 | |
| Si Aeriale je crois que c'est la même jeune femme justement. Mais ça ne change rien a l'ambivalence finale. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Ven 9 Déc 2011 - 16:33 | |
| Non, ça ne change rien, mais tu me surprends...je ne l'ai pas du tout reconnue. L'une est rousse, l'autre carrément blonde. Et je n'ai pas le courage de le revoir pour vérifier! Petites photos qui dégagent bien ces impressions notées plus haut... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Ven 9 Déc 2011 - 16:55 | |
| - Aeriale a écrit:
- Non, ça ne change rien, mais tu me surprends...je ne l'ai pas du tout reconnue. L'une est rousse, l'autre carrément blonde. Et je n'ai pas le courage de le revoir pour vérifier!
Dans le casting du film ils indiquent "la fille du métro" et il n'y en a qu'une. D'où ma question de départ. C'est intriguant cette scène pour plein de raisons. Cette fille au départ troublée, attirée et dérangée en même temps probablement, s'est maquillée et semble prête à entrer à son tour dans la séduction. Et c'est lui qui est dérangé maintenant mais probablement pas pour longtemps... Je me demandais juste si ce changement d'attitude de la fille était supposé être réel ou une sorte de réminiscence un peu fantasmée dans la mesure où la plupart des séquences sont montrées sous la forme d'une sorte de "bilan" mental en fin de journée. Reste que c'est évidemment l'hésitation qui est suggérée avec le champ d'interpétation ouvert en ce qui concerne son devenir. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 9:24 | |
| - Marko a écrit:
- Dans le casting du film ils indiquent "la fille du métro" et il n'y en a qu'une. D'où ma question de départ. C'est intriguant cette scène pour plein de raisons. Cette fille au départ troublée, attirée et dérangée en même temps probablement, s'est maquillée et semble prête à entrer à son tour dans la séduction. Et c'est lui qui est dérangé maintenant mais probablement pas pour longtemps... Je me demandais juste si ce changement d'attitude de la fille était supposé être réel ou une sorte de réminiscence un peu fantasmée dans la mesure où la plupart des séquences sont montrées sous la forme d'une sorte de "bilan" mental en fin de journée. Reste que c'est évidemment l'hésitation qui est suggérée avec le champ d'interpétation ouvert en ce qui concerne son devenir.
C'est dingue, je ne l'ai pas du tout reconnue, possible aussi du fait de son attitude...Par contre je n'ai pas pensé une seconde que cette scène était fantasmée ou qu'elle faisait partie d'un souvenir. Mais comme tu dis ce que l'on retient c'est le changement dans le regard des deux. Il est différent, lui est allé au bout de lui-même mais ne semble pas assez fort pour lutter. Il y a dans ses yeux un renoncement qui est trés poignant. On peut penser qu'il finira rattrapé par son destin... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 15:44 | |
| Beaucoup moins enthousiaste que mes petits camarades, voire même au bord du rejet. Désolé, jetez-moi dans la fosse aux lions et qu'on en parle plus. - Le sujet m'intéresse peu. Ce qui n'est pas rédhibitoire, il m'est arrivé de me passionner pour des films dont le thème ne m'attirait pas particulièrement. L'addiction au sexe de Brandon dans Shame, le fait ressembler à un héroïnomane. C'est un grand malade qui aurait bien besoin de voir un psy. Imaginez : il y va au bout de dix minutes. Fin du film. Il souffre, bien sûr, le petit bichon, mais j'ai du mal à avoir de la compassion pour lui. Quant à la honte, hum. Je n'insisterais pas là-dessus, mais l'aspect moralisateur, du genre, la vie que tu mènes, Brandon, c'est mal, me gêne. Même si cela reste implicite. - Notre héros qui fait pipi, de dos (beaucoup de scènes de dos, d'ailleurs, ben oui, Shame on you. Cela dit, la plus belle séquence est de dos entre Brandon et sa soeur), c'est utile, ça ? Et New York, New York interprété par Carey Mulligan, qui fait pleurer son frérot ? Passons, c'est moi qui avais honte. - Quid du boulot de notre héros ? Selon son patron, ce dernier est un génie. Sauf qu'il passe son temps à se masturber dans les toilettes et à mater du porno. C'est quoi, sa boîte ? - Moi qui ait une adoration pour Carey Mulligan, je l'ai trouvé mauvaise et moche, dans un rôle caricatural. Pour être honnête, je n'ai pas non plus été bouleversé par le jeu de Fassbender. - Brandon ? C'est un clin d'oeil au Marlon Brando du Dernier tango à Paris ? Ce film-là reste inégalable dans le traitement de la sexualité masculine au cinéma. - "De talent, Steve McQueen ne manque pas. Le regard qu'il pose sur Michael Fassbender est d'une intensité folle (...). Hélas, tout ceci n'aboutit qu'à des truismes usés du cinéma d'auteur, vieille godasse de l'incommunicabilité, vertige frelaté du sexe explicite (...). " in Les Inrockuptibles. "Parce qu'il ne sait pas choisir entre le portrait de la névrose et sa dérive moralisatrice, McQueen ne prend que des décisions au-dessus de ses forces de mise en scène." in Les Cahiers du cinéma. Bon, je sais que vous pourriez reprendre des dizaines de critiques hyper laudatives. C'est juste qu'elles correspondent, grosso modo, à mon ressenti. - Je ne nie pas que McQueen ait du talent. Je trouve juste qu'il semble se faire une spécialité de fouiller jusqu'à l'os pour provoquer un certain malaise. Comme une marque de fabrique. Dans Hunger, c'était insupportable pour moi. Shame l'est nettement moins. Son prochain film s'appellera t-il Happiness ? - L'actrice de la dernière scène de métro est effectivement la même que celle du début. Avec une autre coiffure et couleur de cheveu. Semble t-il, je ne suis pas sûr à 100%. - Fondamentalement, les films où la forme prime sur le fond me gonflent un peu. Drive est un autre exemple. A part ça, Shame n'est pas si mal, finalement. Et je suis sérieux | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 20:41 | |
| ShameUn type a un appartement moderne et minimaliste avec un énorme frigo, va à son boulot où il n'a pas l'air de beaucoup travailler, regarde les femmes au boulot, dans le métro, fréquente des prostituées et va boire des coups et son pote et patron, patron qui enchaine les râteaux alors que lui les tombe toutes avec son charme puissant. Trop dure la vie quoi. Ambiance argent et pouvoir tendance American Psycho, avec le subtil inintérêt voire rejet que çà peut provoquer, par contre pour le placement de produits c'est génial. On pourra quand même faire l'effort de rapprocher sa de la "folie" de représentation du sexe du monde moderne qui baigne le personnage : filmeuhziquecscseux, prostituées, internet... Évidemment ça va de paire avec un truc confus, très confus plus originel , comme le soupçon d'inceste avec la sœur. mais vraiment très très confus. Parce qu'en fait quand le film se déroule (avec une musique bien reloue d'ailleurs, Sakamoto dans Hara-Kiri a le mérite d'être plus discret !) on se dit d'abord : super on a attendu Mc Queen pour filmer un mec la queue à l'air ! on remarque d'ailleurs la subtilité qu'il a de se mettre comme qui dirait à hauteur de table. Il se masturbe sous la douche, au boulot, ... c'est l'addiction quoi, si si. Et puis il y a ce titre Shame, ça fait réfléchir. A quoi, faut voir, esthétiquement c'est lisse, l'érotisme est quasi absent du film au profit d'évocations sexuelles, la séduction aussi du coup (la péniiiiiiiiiiiiiible scène du bar et de New-York New-York de la sœur..... ). Un abonnement de douze ans à Charge Utile doit être plus stimulant que ça. Parce que le problème du coup c'est que bien que dans l'ensemble tout le monde il est beau, on a plus l'impression de se balader au rayon surgelé que de sentir un éventuel pourquoi de l'addiction du jour. Quand même un peu plus qu'on ne ressent le problème du type (si il a eu un prix d'interprétation j'espère que Jean-Claude aura le même un jour !). Son flirt avorté avec sa collègue détaille un peu une impossibilité à se lier qui l'embarrasse finalement peut-être, de même qu'il est a priori trop lié avec sa sœur. L'autre truc avec sa collègue, c'est que pour lui qui est dans les stéréotypes (pas comme le réalisateur, non non non non non non non...) c'est aussi un trip "interracial", celui qui ne marche pas, pourquoi ? souligner quelque chose par rapport à la honteuse sortie au resto (rien à foutre de la bouffe et de la bouteille tant que l'adresse est chic et branchée) et de la discussion sur l'engagement (des fois qu'on est pas pensé à cette partie là). C'est a peu près impossible de s'intéresser, c'est fluide et esthétisant, souvent trop appuyé d'ailleurs de ce côté. Dans Hunger il filmait des Jésus qui étalaient artistiquement leurs excréments sur les murs de leurs cellules, ici il film un type à poil et il parle de sexe d'une façon extrêmement désincarnée. Superflu et surtout un peu racoleur. Comme si le film ne parlait de rien, et la forme n'est pas assez transcendante pour expliquer l'existence de la chose. Hunger avait la béquille de l'histoire et du sujet grave, là sans cette béquille on plonge... Encore un comme ça et elle est grillée en potiche "bonne" et larmoyante la Carey Mulligan. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 20:50 | |
| pour le deuxième tour de métro il y a un changement de cheveux, la bague et les fringues sont les mêmes je crois, c'est une version plus ouverte de la première comme si la femme mariée était prête à franchir le pas, peut-être addict elle aussi (quelle largesse de vision de la condition humaine) mais lui a perdu sa confiance, ou trouvé la honte. ça pourrait être un chouette juste milieu entre sexe et contact humain, présence humaine véritable comme vision. Elle a déjà été témoin de son intérêt et c'est peut-être ça aussi qui la motive... allez savoir. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 21:35 | |
| Moi qui n'avais pas franchement envie de le voir, je suis déjà désintoxiquée avant même l'addiction ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 21:48 | |
| On pourrait dire qu'il y a plein d'autres films à voir ou revoir ! J'avoue que pas très emballé par Hunger j'y allais surtout pour la curiosité, ça ne m'a pas empêché d'être moins intéressé que je ne le pensais. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 22:14 | |
| - traversay a écrit:
- Je n'insisterais pas là-dessus, mais l'aspect moralisateur, du genre, la vie que tu mènes, Brandon, c'est mal, me gêne. Même si cela reste implicite.
- Brandon ? C'est un clin d'oeil au Marlon Brando du Dernier tango à Paris ? Ce film-là reste inégalable dans le traitement de la sexualité masculine au cinéma.
- Fondamentalement, les films où la forme prime sur le fond me gonflent un peu. Drive est un autre exemple. Alors... Je sais que tu n'es pas un adepte des débats où chacun est sensé repartir avec son ressenti de départ. C'est probablement vrai mais je tente quand même quelques remarques... Pour moi le film n'est jamais moralisateur. Il ne dit pas que ce que vit ce type est "mal" mais seulement qu'il souffre et qu'il est enfermé dans quelque chose qui le dépasse (là où d'autres pourraient jouir et s'éclater sans se poser de questions à condition de ne pas atteindre son degré de dépendance). Et de la même façon personne dans le film ne porte un regard critique sur sa vie qui reste secrète (à part sa soeur indirectement mais ils sont en miroir l'un de l'autre). Il a certainement voulu faire un nouveau film sur le rapport d'un individu à son corps, un corps qui serait cette fois aliéné à un processus pathologique. Il pouvait parler des troubles obsessionnels compulsifs, de la toxicomanie, de l'alcoolisme... mais ce sont des sujets déjà mille fois traités alors que l'addiction au sexe est peu décrite au cinéma avec ce degré de réalisme. Il s'est beaucoup documenté et a montré ce que ça signifie de penser 24h/24 au sexe et la façon dont ça détruit toute vie sociale en même temps que ça crée une souffrance encore plus intense que la jouissance jamais satisfaite. On pourrait dire que bien des hommes pensent au sexe 24h/24 mais dans le sexe pathologique cela va bien au-delà. C'est un enfermement absolu et cela répond à d'autres nouvelles formes "modernes" d'addictions qui émergent dans le monde contemporain consumériste. De fait le film est aussi un portrait de la solitude urbaine et de la difficulté grandissante à créer des liens affectifs devant les potentialités infinies de rencontres, de produits à consommer, à acheter... C'est un sujet passionnant et la forme ne me semble pas primer sur le fond. Il crée un dispositif qui nous immerge dans l'univers environnemental et intérieur de cet homme dont chaque jour est une nouvelle plongée dans la recherche de la jouissance et de la chasse. L'intrusion de sa soeur est quelque chose d'insupportable qui l'empêche en partie de laisser libre cours à ses pulsions. Le malaise violent qu'il ressent à son contact laisse également la porte ouverte à un passé potentiellement traumatique et peut-être même incestueux (où ses pulsions ont-elles été capables de le conduire auparavant?). Ce qui me fascine chez Steve Mc Queen c'est la façon dont il cherche un langage visuel pour exprimer des concepts et des idées. Il allait plus loin vers l'abstraction dans Hunger mais le sujet était différent. Marlon Brando donne Brandon. C'est voulu évidemment et j'ai lu qu'il avait fait visionner "Le dernier tango à Paris" à ses acteurs avant de tourner. Preuve qu'il le voit aussi comme un film essentiel sur la sexualité. Concernant Carey Mulligan, j'aime la façon dont il la fait jouer comme jamais je ne l'avais vue auparavant. Elle est très borderline et ce sont des personnalités au moins aussi excessives et auto-destructrices que ce qu'elle interprète. C'est d'ailleurs un trouble de la personnalité qui a pris le pas sur l'hystérie au XXe siècle. Un mal très contemporain lui aussi. En une épure assez courte, je trouve qu'il arrive à saisir quelque chose de notre époque à travers deux êtres en souffrance et au passé commun. Leurs moments d'intimité sont bouleversants car ils sont témoins de la solitude et de la déchéance l'un de l'autre. La chanson New York New York est chantée maladroitement mais elle est déchirante dans ce qu'elle transmet à son frère de son amour et de leur échec à avoir trouvé la paix en tentant la grande aventure de l'Amérique. On peut espérer que son passage à l'acte les aidera à mieux s'entraider et à poursuivre. Ils restent quand même mal barrés. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 23:20 | |
| Même clivage critique au Cercle de Canal +. Le débat n'est pas très intéressant mais je me retrouve forcément du côté de Marie Sauvion et de Philippe Rouyer (comme souvent d'ailleurs avec lui) cette fois-ci. Dommage qu'on ait pas laissé Rouyer développer davantage. Je ne suis pas d'accord avec le dolorisme christique et le supposé aspect moralisateur du film. Je veux bien concéder la dimension esthétisante du film mais elle me plait parce qu'elle dit quelque chose de l'univers de cet homme. Un contraste entre un monde extérieur aseptisé et un espace intérieur complètement saturé de ses expériences sexuelles.
Le cercle:Shame | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 10 Déc 2011 - 23:56 | |
| Je ne vois pas non plus de ton moralisateur...Brandon et Sissy doivent faire face à leur solitude mais jamais celle-ci ne devient le rempart d'un jugement. Et je trouve que loin d'être désicarnée, la mise en scène offre des moments bouleversants d'intensité : on ressent une souffrance, un malaise, une tristesse, mais le regard porté sur les personnages est plein de vie, même dans les plus brèves séquences. Malgré le constat d'un échec et d'une incapacité à briser une spirale, une impossibilité à être, ils continuent de lutter pour combler ce manque.
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Dim 11 Déc 2011 - 9:17 | |
| je ne vais pas parler sur les effets de la mise en scène qui moi me laisse de marbre, dans laquelle je ne vois pas vraiment la souffrance à part qu'il fait/ils font la gueule. Si le sujet est cette souffrance de l'addiction pourquoi est-elle limitée essentiellement aux miroirs consuméristes du sexe et pourquoi précisément dans un milieu qui a de l'argent (et du pouvoir, attributs non partagés par la sœur d'ailleurs) ? (c'est une suite de clichés, le resto en est d'ailleurs un des exemples les plus développés). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Dim 11 Déc 2011 - 10:25 | |
| Parce que Steve Mc Queen choisit un personnage qui en apparence dispose de la plus grande liberté possible (y compris dans l'absence d'engagement affectif). Dans Hunger le corps enfermé devenait instrument pour revendiquer sa liberté, ici le corps est totalement libre mais sa prison est intérieure. Comme dans la série Mad Men il incarne la "réussite" américaine qui n'est qu'une illusion, une surface lisse sur laquelle il glisse. Ça n'est pas un cliché mais une certaine réalité. Il a choisi cette forme d'addiction bien actuelle (il n'allait pas les mélanger toutes quand même!) et fait le portrait d'un homme contemporain qui cherche un apaisement a des démons intérieurs qui prennent racine dans son histoire personnelle. Pas besoin d'ailleurs de nous imposer ce background psychologique. Il ébauche des pistes et observe surtout son comportement. La mise en scène crée des espaces étouffants qui donnent le sentiment de voir des poissons s'asphyxier au travers des vitres d'un aquarium. Et c'est dans ce contraste qu'il donne le sentiment de nous rendre proches de cet homme et de cette femme qui se débattent pour trouver un peu d'oxygéne. La maitrise formelle permet de mieux approcher l'univers mental obsessionnel de cet homme qui tente désespérément d'être dans la maîtrise (son quotidien est entièrement ritualisé) mais qui ne maîtrise plus rien du tout.
Dernière édition par Marko le Dim 11 Déc 2011 - 10:48, édité 1 fois | |
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| | | | Steve Mc Queen | |
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