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| Steve Mc Queen | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Mer 28 Déc 2011 - 23:29 | |
| - Queenie a écrit:
- Me manque l'énergie et le temps pour lire vos derniers messages, mais je me range du côté d'Avadoro, Marko et Aériale : Shame m'a touchée, plu, parlé. Une vraie force et un regard juste sur la solitude[...]
J'ai aimé Shame, je le conseille. Je n'en ferais pas un film incontournable (un peu longuet par moments et répétitif, même si c'est logique vu le thème), mais un très très bon film. J'ai vu Shame ce soir et je me retrouve aussi dans les impressions d'Avadoro, Marko, Aériale et Queenie. Ce film m'a touchée plus que je ne l'aurais pensé. J'ai bien regardé la femme du métro. C'est bien la même...Du temps s'est écoulé entre les deux rencontres. Les deux personnages ont donc changé. Pour moi, lors de la première rencontre, la jeune femme est heureuse et troublée mais elle fuit...Oh! l'énorme bague à son doigt!... Elle redoute peut-être les conséquences de ce qui devrait arriver... Lors de la deuxième rencontre, elle fait plus "femme"...Elle est plus assurée...C'est lui qui l'est beaucoup moins... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Ven 2 Mar 2012 - 22:26 | |
| En lisant Le démon de Hubert Selby Jr, j'ai repensé à Shame me distant que le réalisateur aurait pu y puiser une trame et un peu plus. Un jeune travailleur "qui réussit" et obsédé, mais ça ne lui suffit pas et il y a sentiment de culpabilité, une scène de faible intérêt pour le vin, un cassage de gueule.. une représentation de succès. Sauf que l'écriture et le film c'est un peu différent et le film reste sur une imagerie plus artificielle (pas de pochardes et plus si affinités) et pas de tourment qui dépasse le sexe. On retrouve aussi le même carcan moralisateur et un peu simple... le même semblant de contradiction mais des facilités un peu différentes (et des femmes plus surgelées) si quelqu'un a croisé une itw qui ferait un rapprochement je serai curieux. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 3 Mar 2012 - 0:00 | |
| - animal a écrit:
- On retrouve aussi le même carcan moralisateur et un peu simple...
Je ne comprends pas où tu vois un carcan moralisateur. Pour moi ce film ne l'est jamais. ça n'est pas le propos. Il parle juste d'une souffrance, d'un corps enfermé par les propres rituels qu'il s'impose. Il ne traite pas d'une sexualité débridée qui serait moralement jugée mais bien d'un comportement autodestructeur qui est une variante de celui qui brise également sa soeur. Juste une autre forme comme le sont la plupart des addictions. Il montre ça et ne juge personne. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Sam 3 Mar 2012 - 9:05 | |
| Sauf que je ne vois pas que ça dans le film (et que ça pourrait se discuter aussi la vision documentaire angélique). Si je projète rétrospectivement et à chaud un peu trop du Démon sur le film ça n'empêche que le milieu choisi est ressemblant, l'image d'une réussite sociale (un peu caricaturale) et que s'il en profite aussi pour des images faciles et très tendance, je ne trouve pas ça neutre. La morale ne s'arrête pas au sexe. ça me ferait presque le voir comme une adaptation plutôt réussie mais avec les mêmes impasses ou contradictions et facilités. weird. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Dim 26 Jan 2014 - 12:47 | |
| Twelve years a slave. Film tellement parfait à tous points de vue qu'il est compliqué d'en donner un avis. Images belles, parfaitement cadrées, avec des textures et des couleurs douces et intenses. Des acteurs plein de chair et de force, qui collent à leurs rôles. Un réalisme brut, brutal, dérangeant, frissonnant. Tout dans l'empathie extrême. L'émotion. Les belles idées sur la Liberté, l'impossibilité de la lutte, la perte de tout, des repères, de la vie, de l'identité. Je ne soulève aucune fausse note dans ce film, mais il est presque trop pile poil génial pour susciter une passion absolue. C'est une grande fresque qui a le mérite de montrer du vrai, de nous plonger dans le quotidien des esclaves. Mais, bon, le projet assomme aussi, tant il est plein d'ampleur, de temps géographique, de personnages, d'histoires parallèles pour les seconds rôles. McQueen ne va jamais dans le clinquant, le tire-larmes, l'extrême, le grandiose : c'est réel, c'est vrai, c'est un bout d'humanité (du meilleur et du pire). | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Dim 26 Jan 2014 - 13:21 | |
| 12 Years A Slave
Difficile également de donner un avis tant je suis attaché aux précédents films de Steve McQueen. Ce projet m'a semblé moins personnel, moins dense et plus balisé au niveau des choix esthétiques et narratifs mais c'était sans doute indispensable à ses yeux pour aborder un tel sujet et toucher un plus large public (et le pari est complètement rempli sur ce point). Mis à part la partition de Zimmer (proche de l'auto-plagiat), j'ai tout de même peu de regrets tant le cinéaste suit le témoignage de Solomon Northup pour exprimer avec obstination la violence absolue d'une condition. Cet "état" d'esclave, dépossédé de son propre corps, est évoqué jusqu'au bout de l'abjection. McQueen cherche à nouveau à saisir une dimension viscérale, à vif du rejet d'un regard. L'interprétation d'Ejiofor est souvent bouleversante pour cerner une rage, une révolte, un cri restant désespérément silencieux. Fassbender prend le risque de s'enfermer dans un rôle mais il saisit dans les justifications de son personnage les traits d'une folie rationalisée. Comme l'a exprimé Queenie, le film ne surjoue pas, il lui suffit de témoigner de cette négation d'être humain pour saisir l'ampleur d'une infamie. | |
| | | silou Agilité postale
Messages : 601 Inscription le : 24/05/2012 Localisation : centre
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Dim 26 Jan 2014 - 14:29 | |
| 12 Years A Slave Est-ce parce que je ne savais rien du film en entrant dans la salle et que je n'ai pas (encore !) vu les films précédents de Steve McQueen mais il y a longtemps que je n'avais pas éprouvé de telles émotions au cinéma, les plans fixes sont d'une force incroyable. J'ai aussi trouvé le jeu des acteurs excellent, j'espère qu'on les reverra aussi bien dirigés. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Lun 27 Jan 2014 - 19:54 | |
| Tiens il est passé à France Culture pour parler de 12 years a slave! Je viens de l´écouter.
Ici | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Lun 27 Jan 2014 - 20:16 | |
| Ce film est d'une terrible sobriété dans l'illustration d'un calvaire. J'ai apprécié que, malgré un certain systématisme (malheureusement bien réel) dans le sadisme, les personnages échappent en partie au manichéisme dans la mesure où ils illustrent diverses attitudes et profils psychologiques dans un contexte qu'ils subissent ou utilisent. Ce parti-pris de sadisme donnant d'ailleurs à ce film une dimension de manifeste d'une très grande intensité, à la fois très concret et parfois à la limite de l'abstraction par certains choix de mise en scène (la durée de la scène de "pendaison" comme celle des coups de fouet, par exemple, ou l'incandescence de la lettre qui se consume). La scène du fouet est d'ailleurs incroyable dans la mesure où tout est suggéré à l'exclusion d'un plan d'une violence inouïe. J'ai aimé la musique de Hans Zimmer (que Harry Escott avait déjà imitée dans Shame) dont le thème principal d'une grande tristesse est utilisé avec parcimonie, le reste étant un travail plus percussif très intéressant et ne jouant jamais sur l'exotisme. Tous les acteurs sont sidérants et parfaitement dirigés jusqu'aux moindres seconds rôles impressionnants (le génial Paul Dano et la tétanisante Sarah Paulson!!!). On sait que le film se termine par une libération, puisque l'auteur du roman a pu raconter son histoire, mais elle nous laisse aussi abasourdis et meurtris que lui en gardant en mémoire le visage déchirant (et déchiré) de la jeune Patsey (impériale Lupita Nyong'o) dont la détresse absolue nous hante bien après la projection. Le film est peut-être plus classique formellement que les 2 précédents mais il a une allure et une tenue qui en font un nouveau chef d'oeuvre. Le public sort un peu en état de choc il faut bien le dire. ça fait mal mais c'était le moins qu'on puisse faire pour crier une telle abomination. | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Lun 3 Fév 2014 - 10:44 | |
| Certes le film est de facture classique... mais en même temps, je ne suis pas persuadée que l'on puisse traiter le sujet autrement. Un sujet et une histoire tellement forts et poignants qu'à mon sens les effets de manche d'auteur seraient de trop. Voire carrément mal venus. J'ai donc trouvé qu'en effet la sobriété et un certain classicisme étaient le traitement qu'il fallait, et le jeu des acteurs a fait le reste. Ma mention spéciale va à Michael Fassbender, totalement terrifiant en esclavagiste pervers (et pas loin de la folie, d'ailleurs...). Il faisait vraiment peur... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Lun 3 Fév 2014 - 22:16 | |
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| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Lun 3 Fév 2014 - 22:22 | |
| Oui, en effet. En fait, c'est leur relation qui est perverse aussi... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Steve Mc Queen Mar 4 Fév 2014 - 15:27 | |
| -Twelve years a slave-Beau film c'est vrai, mais je ne parlerais pas de chef d'oeuvre. Un peu trop parfait dans sa rigueur et son illustration terriblement réaliste de l'esclavagisme et de sa négation humaine. Peut-être est-ce dû à l'ampleur du sujet, qui écrase sa démonstration, ou bien trop de sobriété (malgré quelques scènes très fortes visuellement) bien que celle ci soit inévitable, comme vous le notez plus haut. Il n'empêche, hormis l'interprétation ahurissante de Michael Fassbender et le personnage qu'il joue (ainsi que celui de sa femme, le rapport trouble qui se crée entre eux) Ajoutés à quelques scènes frappantes (celle du fouet sur la jeune Patsey, et c'est le cas de le dire!) je n'ai pas été transportée plus que ça, plutôt sonnée. Drôle de sensations. J'avais l'impression de relire un livre cent fois feuilleté d'où l'émotion s'était retirée à force de lectures. Disons que je préfère nettement Steve Mac Queen dans des films plus personnels, comme Shame par exemple, que dans un classicisme un peu forcé qui bride son talent véritable. Hâte de voir ce qu'il nous réserve la prochaine fois, en attendant! | |
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| Sujet: Re: Steve Mc Queen | |
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| | | | Steve Mc Queen | |
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