Ang Lee

@ Marko.

Merci pour toutes ces réponses instructives et passionnantes, Marko.

Spoiler:

"Je passe mon tour, " Esperluette atomisée par l'ouragan Marko.

Avadoro a écrit:

Je vous rejoins sur l'importance du tigre dans le récit. Toujours intimidant et imprévisible, il est fascinant jusqu'au bout...

Si le Tigre a de l'importance, j'ai comme l'intuition que les autres animaux présents au début le sont également. Ont-ils un lien avec sa propre famille? Ont-ils un lien avec les croyances religieuses du héros?
Pi a besoin , pour survivre à ce naufrage, d'alliés, il les puise dans sa conscience et dans son inconscient. Je ne sais pas trop, à vrai dire.

Le film pose bien cette question de la rationalité face au pouvoir de l'irrationnel et de l'imaginaire. À chacun de choisir sa vision de l'histoire comme sa propre foi. Chaque religion proposant autant de variantes possibles d'une même croyance en un principe créateur. Le père de Pi choisit la science et son fils toutes les religions successives dont il fait une seule. Et il devient créateur de mythe à son tour comme le ferait un écrivain ou un artiste (c'est d'ailleurs le propos de Yann Martel dans ses 2 romans). Raconter tout ça avec la simplicité et la magie de la fable ça donne un spectacle très réjouissant! Bon faut que j'y retourne!!

Bon dis-moi tout, tu l'as vu combien de fois ce film?
Je n'arrive pas à te suivre Marko ... Pas lu le livre, pas revu le film ... Bref, c'est David contre Goliath...

Oui, je partage ta vision sur Pi qui propose des versions successives de son histoire. On a l'impression qu'il pourrait continuer indéfiniment avec une aisance naturelle à raconter d'autres versions.
Je constate que tu évoques le père et tu ne dis rien de la mère? (ou j'ai zappé)
C'est la part de la mère "détentrice de la parole réconfortante" que véhicule Pi à travers son récit, non?
La scène des histoires racontées le soir, comme un rituel et la façon dont Pi se les réapproprie après est, somme toute, très significative pour la suite. Il est habité par ces contes liés à la voix maternelle et c'est en partie grâce à ce leg/don qu'il réussit à survivre.

C'est une vision possible du film je suppose. Pour ma part je ne cherche pas trop à le décortiquer davantage. Il a sa propre magie qui me suffit. Je l'ai vu une fois mais il y en aura d'autres... Surtout sur le plus grand écran possible et en 3D avant qu'il ne disparaisse. Ça ne rendra jamais pareil en DVD.

Oui chacun sa vision de ce film, tu as raison.
Merci de ce partage, alors.

Esperluette a écrit:

Oui chacun sa vision de ce film, tu as raison.
Merci de ce partage, alors.

En attendant les attaques qui risquent de ne pas tarder!!

Marko a écrit:

Esperluette a écrit:

Oui chacun sa vision de ce film, tu as raison.
Merci de ce partage, alors.

En attendant les attaques qui risquent de ne pas tarder!!

Bon je te laisse gérer cette éventualité de mains de maître. Tu me sembles parfaitement à l'aise avec ce scénario.
(La fille qui n'assure absolument pas)

Avadoro a écrit:

L'Odyssée de Pi de Ang Lee

Citation :

Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable.

Allez, un moment de magie ! Un homme seul dans un bateau avec un tigre (qui servirait donc de moteur, pas au rafiot, mais à l'histoire, nuance). Et ce, pendant combien, près d'une heure ? Pas crédible l'espace d'une seule seconde, n'est-ce pas. Et alors ? Depuis Méliès, le cinéma est un accélérateur de rêves, un distillateur de plaisir qui se moque, peu ou prou, de toute rationalité. L'odyssée de Pi, en dépit ou grâce à sa 3D, à ses bêtes de synthèse, renvoie au bonheur tout simple de l'enfant émerveillé devant les tours de l'illusionniste. Et comme Ang Lee, dont l'éclectisme a de quoi agacer, et ses scénaristes ne sont pas des idiots, ils nous laissent sur l'idée que l'art du conte prime sur la représentation de la réalité laquelle, soit dit en passant, est pure subjectivité. Le cinéma ment, le cinéma enjolive, le cinéma travestit. Pour mieux nous égarer, nous émouvoir et nous ravir. C'est une drogue euphorisante que cette odyssée, une recréation onirique de l'Arche de Noé, ouverte à toutes les exégèses. Il n'y a pas de mal en Pi. Seulement une joie naïve dans l'oeil du tigre.

traversay a écrit:

Allez, un moment de magie !

Magnifique commentaire Traversay!
Mais je ne te sens pas totalement convaincu par ce film. Me trompé-je?

Allez, dis-nous tout... Marko s'impatiente!

Non Traversay a dit l'essentiel Une drogue euphorisante c'est exactement ça. Car ce film est quand même une sorte de sacré trip hallucinogène

Esperluette a écrit:

traversay a écrit:

Allez, un moment de magie !

Magnifique commentaire Traversay!
Mais je ne te sens pas totalement convaincu par ce film. Me trompé-je?

Allez, dis-nous tout... Marko s'impatiente!

Mais si, je suis convaincu, d'autant que j'étais plus que sceptique, au départ.

traversay a écrit:

Esperluette a écrit:

traversay a écrit:

Allez, un moment de magie !

Magnifique commentaire Traversay!
Mais je ne te sens pas totalement convaincu par ce film. Me trompé-je?

Allez, dis-nous tout... Marko s'impatiente!

Mais si, je suis convaincu, d'autant que j'étais plus que sceptique, au départ.

Bon alors prenons, les choses à rebours!
Pourquoi étais-tu sceptique au départ?

Eh bien, Esperluette, parce que la B.A, parce que le tigre de synthèse, parce que une certaine méfiance etc, etc.

Marko a écrit:

Non Traversay a dit l'essentiel Une drogue euphorisante c'est exactement ça. Car ce film est quand même une sorte de sacré trip hallucinogène

Ahum, oui, j'avais cru comprendre Marko!

traversay a écrit:

Eh bien, Esperluette, parce que la B.A, parce que le tigre de synthèse, parce que une certaine méfiance etc, etc.

Rho, qu'est-ce qu'elle a la B.A.?
Quoi le tigre de synthèse? Peur qu'il ne soit pas crébible?
Et une certaine méfiance par rapport à quoi? Au réalisateur? par rapport à l'excès de référence aux religions?


Bon j'arrête de chercher la petite bête.
Vous allez finir par croire que je n'ai pas aimé ce film.

L'odyssée de Pi(pi) c'est nul mais bon

Film sympa à partir du moment où on est sur l'eau, dès qu'on embarque la famille et les bébètes.
Au début j'ai trouvé un peu laborieux cette présentation, avec ce garçon qui cherche sa voie ou un sens à sa vie à travers des religions différentes.

Mais par la suite, dès que la survie est abordée, je me suis prise au jeu.
Ce que j'ai apprécié, c'est que l'on évite de nous faire croire à n'importe quoi, genre que le garçon puise faire ami-ami avec le tigre.
C'est un duel à armes inégales, mais n'est pas le plus fort celui qu'on croit.

Des passages très spectaculaires et malgré les images de synthèse, un certain réalisme affleure.

Thème de l'eau à la fois menaçante et rédemptrice (sur l'île dans ce beau bassin d'eau pure) bien amené.
Les adieux du tigre qui n'en sont pas sont un des moments les plus forts du film.

Bon ce n'est pas renversant bien que ça tangue beaucoup, mais on évite la mièvrerie, c'est déjà pas mal.