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| Nancy Huston | |
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Auteur | Message |
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Jade Envolée postale
Messages : 105 Inscription le : 10/06/2008 Age : 51 Localisation : Var
| Sujet: Re: Nancy Huston Mer 9 Juil 2008 - 21:42 | |
| Instrument des ténèbres: Je l'ai lu il y a un certain temps (le premier de cette auteur) et je me souviens que j'ai eu un peu de mal à accrocher au début mais que au final j'ai bien aimé. Mais c'est vrai que ce n'est pas le plus facile. Lignes de faille est mon gros coup de coeur de l'année dernière (une fois passé le récit de Sol que j'ai vraiment détesté). A force de dire combien j'avais aimé ce livre, ma mère m'a demandé de le lui prêter Dans ma PAL j'ai l'empreinte de l'ange mais l'histoire ne me tente pas pour le moment | |
| | | Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Re: Nancy Huston Mar 15 Juil 2008 - 0:15 | |
| J'ai terminé Instruments des ténèbres et je peux dire que ma rencontre avec Nancy Huston n'a pas été concluante. Je l'ai lu très rapidement, en diagonale, c''était ça ou abandonner en cours de route. J'ai détesté Nadia, l'histoire de soricères au temps de Louis XIV m'a fait pensé à Juette de Dupont-Monod, livre que je n'ai pas terminé. J'ai détesté ces nombreuses digressions sur Dieu, Satan, la religion en général, les dialogues de Nadia avec son daimon (comme dans A la croisée des mondes de Pullmann, . J'ai trouvé cette femme malsaine, méchante, sans intérêt, s'apitoyant sur son sort alors que je n'avais qu'envie de lui dire que c'était bien fait pour elle. L'histoire parallèle de Barbe et Barnabé ne m'a pas particulièrement touchée. Bref, rien de rien ne m'a plu ou si peu. N'empêche que j'ai un autre roman de Nancy Huston et que je le lirai et que j'ai envie de lire Lignes de faille parce que j'ai décidé que ce roman n'est qu'une mauvaise pioche chez un écrivain talentueux. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Nancy Huston Mar 15 Juil 2008 - 1:01 | |
| - Sophie a écrit:
- N'empêche que j'ai un autre roman de Nancy Huston et que je le lirai et que j'ai envie de lire Lignes de faille parce que j'ai décidé que ce roman n'est qu'une mauvaise pioche chez un écrivain talentueux.
Donne-lui une seconde chance Sophie...Elle le mérite...Avec Lignes de faille, c'est bien...Si tu ne te décourages pas sur le premier personnage que certains ont eu du mal à supporter, pas moi... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Nancy Huston Mar 15 Juil 2008 - 8:09 | |
| J'allais te dire la même chose Sophie...Ne pas se bloquer sur le personnage de Sol que beaucoup n'ont pas aimé. (il ne m'a pas non plus dérangée)
Et Lignes de faille reste à mes yeux un des meilleurs souvenirs de la rentrée littéraire de l'an dernier... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nancy Huston Mar 15 Juil 2008 - 9:11 | |
| J'avais aussi lu Instruments de ténèbres, et exactement la même impression que Sophie, et cela m'a vraiment ôté toute envie de continuer avec l'auteur. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Nancy Huston Mar 15 Juil 2008 - 9:36 | |
| Mes impressions de lecture ont été très inégales selon les titres. Je n'en ai pas terminé certains. L'Empreinte de l'ange, Instrument des ténèbres, n'étaient pas faits pour moi, à ce jour je ne les ai pas lus. -Si : j'avais dû m'obliger à lire le premier mais j'en ai tout oublié. Dans ces cas-là, je me demande s'il ne faut pas abandonner un titre tout de suite pour en ouvrir un autre, plutôt que de persévérer comme tu l'as fait Sophie. Je ne peux plus lire un roman avec en surimpression la vision négative que je m'en fais (ennui, déplaisir...). Et puis un jour la magie opère. | |
| | | Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Re: Nancy Huston Mar 15 Juil 2008 - 9:42 | |
| Babelle; j'ai encore beaucoup de mal à abandonner un livre; mais pour Nancy Huston, je pense pouvoir être épatée par cette auteure. C'est peut-être pour cela que j'ai poursuivi et certains passages me plaisaient quand même. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Nancy Huston Jeu 24 Juil 2008 - 15:22 | |
| Coline a fait une belle rencontre et mon journal a décidé de mettre à nouveau les critiques en ligne, donc... Le LIEN L'Espèce fabulatriceLitérature: Chimères & compagnie «A quoi ça sert d'inventer des histoires alors que la réalité est déjà tellement incroyable?» Cette question, nullement absurde, une détenue de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis semble l'avoir posée à la romancière franco-canadienne Nancy Huston. Elle en a fait le point de départ d'un essai surprenant, «L'Espèce fabulatrice». Corina Ciocârlie Le Jeudi, 24/07/08
En prison ou ailleurs, notre imagination supplée notre fragilité. «Sans elle – sans l'imagination qui confère au réel un sens qu'il ne possède pas en lui-même – nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures», prévient l'auteur de Dolce agonia. La narrativité, qui s'est développée en notre espèce comme technique de survie, nous fait, certes, avaler bien des couleuvres. Propagande, désinformation, sectarisme, images truquées, publicité mensongère: tout cela s'appelle, en anglais, storytelling et relève de l'arsenal des médias, des partis politiques, des grandes entreprises ou de l'institution militaire. «Les faits parlent, dit un spécialiste cynique de la chose, mais les histoires font vendre.» Pour nous autres, humains, rappelle Nancy Huston, la fiction est «aussi réelle que le sol sur lequel nous marchons. Elle est ce sol. Notre soutien dans le monde». Nous seuls fantasmons, interprétons, extrapolons, tricotons des histoires pour survivre – et y croyons dur comme fer. Aux chimpanzés, la réalité suffit, à nous, non – il nous faut un ailleurs, le sens, qui est «notre drogue dure». Contrairement aux autres grands primates, nous percevons notre existence sur terre comme une trajectoire, une courbe allant logiquement de la naissance à la mort, une forme «qui se déploie dans le temps, avec un début, des péripéties et une fin. En d'autres termes: un récit». La narrativité, cette manie spécifiquement humaine de doter le réel de sens, est liée à l'angoisse de mourir: raconter, c'est croiser et recroiser des bouts d'histoires, faire exister le passé et l'avenir dans le présent, afin de durer encore un peu, un tout petit peu…
Personne, personnage
Bien évidemment, c'est en romancière que parle Nancy Huston. Oscillant entre manuel de philosophie, recueil d'aphorismes et traité de morale, L'Espèce fabulatrice tombe parfois dans le raccourci simpliste, mais on ne niera pas à l'auteur de L'Empreinte de l'ange et d'Instruments des ténèbres le don d'esquisser, en peu de mots, des lignes de vie – lignes de faille? – saisissantes. Et puisqu'en tant qu'expatriée, pluriconfessionnelle et bilingue, elle-même risque de ne pas sembler à cent pour cent crédible ou représentative, Nancy Huston décide de résumer plutôt l'histoire d'un certain John Smith qui, à l'instar de ses géniteurs, est blanc, chrétien, américain et fier de l'être. Depuis sa plus tendre enfance, on lui remplit la tête «de Petits Chaperons rouges, de loups méchants et de sorcières transformant des crapauds en princes et de Jésus transformant l'eau en vin et de Clark Kent se transformant en Superman et d'acteurs de cinéma se transformant en présidents des Etats-Unis». Faut-il s'étonner alors si, quelques années plus tard, little Johnny Jon-Jon darling entre dans les scouts et joue au base-ball, apprend à l'école à se sentir supérieur aux Noirs, termine son lycée avec des notes médiocres et prend un emploi comme serveur chez McDonald's, rencontre la blonde Betty dans une fête bien arrosée, la raccompagne en voiture, lui fait l'amour en pensant à Lara Croft et la met enceinte sans le faire exprès. Le mariage a lieu à l'église, l'enfant naîtra quelque huit mois plus tard et sera nourri de Jedi, Spiderman et autres Pokemon. Quand l'Amérique envahit l'Irak au printemps 2003, John Smith décide de s'engager, se bat dans les ruelles de Bagdad et a peur de l'ennemi – non sans raison, d'ailleurs, puisqu'un beau jour il reçoit une balle dans la tête et s'effondre, mort. La tombe de ce héros de la nation – à qui l'on décerne, post mortem, plusieurs médailles militaires – est recouverte de fleurs. C'est ainsi, résume malicieusement Nancy Huston, que se termine l'histoire d'un homme ordinaire, «dont l'existence était composée éminemment de fictions, et qui ne le soupçonnait pas le moins du monde».
Bomber le torse
Berceuses, comptines, légendes, dessins animés, westerns, jeux vidéo, épopées guerrières: autant de récits basés sur des faits soigneusement sélectionnés et agencés pour permettre à chacun de retenir une version convenable de la petite et de la grande histoire. Nom, prénom, diplômes, race, religion, convictions politiques: autant d'accoutrements que l'on accroche sur ce personnage que l'on appelle moi, «pour qu'il puisse bomber le torse en sortant sur la scène du monde». Plutôt que nous ne les fabriquions, ce sont donc elles, les fictions, qui nous fabriquent, conclut Nancy Huston. Se façonner un soi, c'est activer, à partir d'un contexte familial et culturel donné, le mécanisme de la narration. Pour devenir quelqu'un, il faut simplement apprendre à fabuler, en superposant des couches et des couches d'impression reliées en histoires: «Chansons. Contes. Exclamations. Gestes. Règles. Socialisation. Propre. Sale. Dis pas ceci. Fais pas cela. Bing, bang, bong». Au lieu d'avancer masquée, comme tant d'autres fictions, bonnes ou mauvaises, qui nous entourent et nous envahissent, la littérature a le mérite d'annoncer la couleur: «Je suis une fiction, nous dit-elle; aimez-moi en tant que telle.» Le la romanesque est donné, à nous de jouer… La spécificité de notre espèce (fabulatrice), c'est qu'«elle passe sa vie à jouer sa vie». A l'instar de monsieur Jourdain, nous faisons tous de la prose depuis deux mille ans sans le savoir, grâce à ce qui représente, en quelque sorte, le «défaut de fabrication» de l'humain: ce «cerveau conteur» qui nous transforme tantôt en anges, tantôt en diables, selon les aléas du grand psychodrame pour lequel nous avons tous été embauchés. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Nancy Huston Jeu 24 Juil 2008 - 20:11 | |
| Il y a de bons articles dans ton journal Kenavo...
Je n'ai pas encore acheté ni lu L'Espèce fabulatrice...
En prison ou ailleurs, notre imagination supplée notre fragilité. «Sans elle – sans l'imagination qui confère au réel un sens qu'il ne possède pas en lui-même – nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures», prévient l'auteur de Dolce agonia.
Cela me fait penser que je devrais justement me pencher prochainement sur l'oeuvre d'Albertine Sarrazin... | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Nancy Huston Jeu 31 Juil 2008 - 10:54 | |
| Merci d'évoquer à nouveau Nancy Huston. Cela fait longtemps que le désir me dévore à l'idée de relire Lignes de faille, mais en démarrant par le dernier portrait. Je l'ai sorti de derrière sa vitrine. -Je suis nostalgique aussi de Dolce Agonia : je suis certaine qu'une relecture me permettrait d'y retrouver cette petite fièvre que j'avais perçue la première fois, d'autant que la narration était riche et que bien des choses ont du m'échapper. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Nancy Huston Jeu 31 Juil 2008 - 20:12 | |
| - Babelle a écrit:
- Merci d'évoquer à nouveau Nancy Huston. Cela fait longtemps que le désir me dévore à l'idée de relire Lignes de faille, mais en démarrant par le dernier portrait. Je l'ai sorti de derrière sa vitrine. -Je suis nostalgique aussi de Dolce Agonia : je suis certaine qu'une relecture me permettrait d'y retrouver cette petite fièvre que j'avais perçue la première fois, d'autant que la narration était riche et que bien des choses ont du m'échapper.
Babelle, je viens de relire Lignes de faille(je vous ai expliqué les heureuses circonstances qui m'ont amené à le faire) et j'ai fait comme cela: j'ai lu les quatre parties mais en commençant par la dernière...Super! | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Nancy Huston Jeu 31 Juil 2008 - 20:20 | |
| Cela permet-il de réaliser des choses qui nous ont échappées lors de la première lecture? | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Nancy Huston Jeu 31 Juil 2008 - 20:31 | |
| - coline a écrit:
- Babelle a écrit:
- Merci d'évoquer à nouveau Nancy Huston. Cela fait longtemps que le désir me dévore à l'idée de relire Lignes de faille, mais en démarrant par le dernier portrait. Je l'ai sorti de derrière sa vitrine. -Je suis nostalgique aussi de Dolce Agonia : je suis certaine qu'une relecture me permettrait d'y retrouver cette petite fièvre que j'avais perçue la première fois, d'autant que la narration était riche et que bien des choses ont du m'échapper.
Babelle, je viens de relire Lignes de faille(je vous ai expliqué les heureuses circonstances qui m'ont amené à le faire) et j'ai fait comme cela: j'ai lu les quatre parties mais en commençant par la dernière...Super! Depuis que j'ai lu ce livre, je veux faire exactement la même chose mais malheureusement, je n'ai pas encore trouvé le temps. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Nancy Huston Jeu 31 Juil 2008 - 20:38 | |
| - Babelle a écrit:
- Cela permet-il de réaliser des choses qui nous ont échappées lors de la première lecture?
Lorsque le texteest bon il ne livre pas tout à la première lecture. Ainsi qu'un tableau au premier regard... Ou encore un excellent film... Je vois toujours en seconde lecture des choses qui m'ont échappé à la première (et quand je dis "seconde" je pourrais dire "énième" lecture...car il en va ainsi pour les textes de théâtre qu'on doit répéterr et répéter encore... Ou ceux que je travaille et donne en lecture publique... Babelle...Epi...Je vous conseille de relire Lignes de faille... | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Nancy Huston Jeu 31 Juil 2008 - 22:14 | |
| J'ai toujours été plus ou moins porté envers Nancy Huston. Surtout que son oeuvre propose en elle-même une force disruptive dont je cherche toujours les clés. Je n'ai pas lu grand chose, mais de quoi me dit qu'elle partage une certaine complicité, un certain lien de filiation avec Anne Hébert. Sans doute une déformation, une perception médiatique... comme souvent on s'aperçoit après coup qu'on projette souvent du London en Kerouac... | |
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| Sujet: Re: Nancy Huston | |
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