A la demande d'Arabella, je me permets d'ouvrir ce fil sur le petit
Musset que je ne connais pas tant que ça mais assez je pense pour en faire la présentation.
Wikipédia: Alfred de
Musset, poéte, homme de theâtre et romancier, naît en 1810, à Paris, dans une famille bourgeoise et cultivant le goût pour les arts et les lettres. Son grand-père était poéte et son père a publié des ouvrages de Rousseau. La figure de Rousseau jouera notamment un rôle important dans l'horizon littéraire de
Musset qui lui rendra hommage de nombreuses fois. Après son baccalauréat, il suit des études de médecine, de droit et de peinture jusqu'en 1829. "Grâce à Paul Fouché, beau-frère de Victor Hugo, il fréquente dès l'âge de 17 ans le « Cénacle », salon de Charles Nodier à la Bibliothèque de l'Arsenal. Il sympathise alors avec Sainte-Beuve et Vigny, et se refuse à aduler le « maître » Victor Hugo. Il moquera notamment les promenades nocturnes du « cénacle » sur les tours de Notre-Dame. Après s'être essayé à la médecine, au droit, au dessin, à l'anglais, au piano et au saxophone il fera preuve d'une grande aisance d'écriture, se comportant comme un virtuose de la jeune poésie. Il publie alors les
Contes d'Espagne et d'Italie, salués par Pouchkine[8]. Il est d'ailleurs le seul poète français de son temps que le poète russe apprécie vraiment[9]. En 1830, à 20 ans, sa notoriété littéraire naissante s'accompagne déjà d'une réputation sulfureuse alimentée par son côté dandy et ses débauches répétées dans la société des demi-mondaines parisiennes. La même année, la révolution et les journées des Trois Glorieuses donnent le trône au duc d'Orléans et son ancien condisciple, le duc de Chartres, devient prince royal.
À l'âge de 22 ans,
Musset est anéanti par la mort, le 8 avril 1832, de son père, dont il était très proche, victime de l'épidémie de choléra. Cet évènement va décider de la carrière littéraire que
Musset choisit alors d'entamer.
Musset tente sa chance au théâtre. Mais après l'échec de
La Nuit Vénitienne ou les noces de Laurette, comédie en un acte donnée le 1er décembre 1830 à l'Odéon, l'auteur dit « adieu à la ménagerie, et pour longtemps », comme il l'écrit à Prosper Chalas. Cet éloignement durera dix-sept ans, jusqu'au succès d'
Un Caprice, comédie en un acte donnée au Théâtre-Français le 27 novembre 1847. À cette époque, devenu alcoolique, il pouvait y revenir plus serein.
S'il refuse la scène,
Musset n'en garde pas moins un goût très vif du théâtre. Il choisit de publier des pièces dans
La Revue des Deux Mondes avant de les regrouper en volume sous le titre explicite «
Un Spectacle dans un fauteuil ». La première livraison, en décembre 1832 se compose de trois poèmes, d'un drame,
La Coupe et les Lèvres, d'une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles ? et d'un conte oriental, Namouna[10].
Musset exprime déjà dans ce recueil la douloureuse tension entre débauche et pureté qui domine son œuvre.
En novembre 1833, il part en Italie, en compagnie de George Sand, dont il a fait la connaissance lors d'un dîner donné aux collaborateurs de La Revue des Deux Mondes le 19 juin. Ce voyage lui inspire
Lorenzaccio, drame le plus abouti du romantisme français qu'il écrira en 1834. Mais
Musset tombe malade et George Sand devient la maîtresse de son médecin, Pietro Pagello. De retour à Paris le 12 avril 1834, il publie la deuxième livraison de son «
Spectacle dans un fauteuil », comprenant
Les Caprices de Marianne, parue en revue en 1833,
Lorenzaccio, inédit, André del Sarto (1833), Fantasio (1834),
On ne badine pas avec l'Amour (1834) et
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La Nuit vénitienne
, inédit depuis l'échec de l'Odéon. Le Chandelier paraît dans La
Revue des Deux Mondes en 1835, Il ne faut jurer de rien en 1836 et Un Caprice en 1837. Il écrit également des nouvelles en prose et la
Confession d'un enfant du siècle, autobiographie à peine déguisée dédiée à George Sand, dans laquelle il transpose les souffrances endurées.
De 1835 à 1837,
Musset compose son chef d'œuvre lyrique,
Les Nuits, rivales de celles d'Edward Young, James Hervey ou Novalis. Ces quatre poèmes —
les Nuits de mai, de juillet, d'octobre, de décembre — sont construites autour des thèmes imbriqués de la douleur, de l'amour et de l'inspiration. Très sentimentaux, ils sont aujourd'hui considérées comme l'une des œuvres les plus représentatives du romantisme français.
Après sa séparation définitive avec George Sand, en mars 1835, il tombe amoureux de Caroline Jaubert, la femme d'un juriste et la sœur d'Edmond d'Alton-Shée, pair de France et son ami, qu'il appelle la petite fée blonde et avec laquelle il a une liaison qui dure trois semaines, avant de reprendre fin 1835 ou début 1836. Hôte assidu de son salon, il en fera sa « marraine » et sa confidente, au travers notamment de leur correspondance, qui s'étale sur vingt-deux années[11]. C'est chez elle qu'il fait la connaissance, en mars 1837, d'Aimée-Irène d'Alton, sa cousine, avec laquelle il entame une liaison heureuse et durable et qui lui propose même de se marier avec lui; abandonnée par
Musset pour Pauline Garcia, qui se refuse à lui, elle épousera son frère Paul le 23 mai 1861. Puis il rencontre, le 29 mai 1839, à la sortie du Théâtre-Français, Rachel, qui l'emmène souper chez elle, et avec laquelle il a une brève liaison en juin. En 1842, la princesse Christine de Belgiojoso, amie de Mme Jaubert, lui inspire une passion malheureuse. De 1848 à 1850, il a une liaison avec Louise-Rosalie Ross, dite Mlle Despréaux, qui avait découvert Un Caprice dans une traduction russe à Saint-Pétersbourg et l'avait créé au Théâtre-Français en 1847. De même, en 1852, Louise Colet devient quelque temps sa maîtresse.
Grâce à l'amitié du duc d'Orléans, il est nommé bibliothécaire du ministère de l'Intérieur le 19 octobre 1838. Après la Révolution de février 1848, ses liens avec la Monarchie de Juillet lui valent d'être révoqué de ses fonctions par le nouveau ministre Ledru-Rollin le 5 mai 1848. Puis, sous le Second Empire, il devient bibliothécaire du ministère de l'Instruction publique, avec des appointements de trois mille francs, le 18 mars 1853.
Nommé chevalier de la Légion d'honneur le 24 avril 1845, en même temps que Balzac, il est élu à l'Académie française 12 février 1852 au siège du baron Dupaty, après deux échecs en 1848 et 1850. La réception a lieu le 27 mai suivant.
De santé fragile (malformation cardiaque), mais surtout en proie à l'alcoolisme, à l'oisiveté et à la débauche, il meurt le 2 mai 1857, quelque peu oublié. Sa mère meurt à Paris le 11 février 1864, à 83 ans.
Son frère aîné Paul de
Musset jouera un grand rôle dans la redécouverte de l'œuvre de
Musset, par la rédaction de biographies, la réédition de grand nombre de ses œuvres, comme
La Mouche ou
Les caprices de Marianne.
Je réctifie un peu les définitions- en tous cas, pour les oeuvres que j'ai lu:
Confession d'un enfant de ce siècle: Après sa séparation avec George Sand,
musset décide de rendre cette relation par la fiction, il dit "J'ai bien envie d'écrire notre histoire. Il me semble que cela guérirait et m'éléverait le coeur. Je voudrais te bâtir un autel, fût-ce avec mes os...". Ainsi naît ce roman phare de l'école romantique, et sans doute l'un des récits renfermant le plus d'attributs romantiques.
Musset situe le romantisme à la croisée des chemins, à un moment où il tend à délaisser une certaine vision idéaliste du monde pour rendre compte de sa génération troublée, entourée de ruine, désillusionnée. Entrée en matière du livre: "Alors il s'assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse. Tous ces enfants étaient des gouttes d'un sang brûlant qui avait inondé la terre; ils étaient nés au sein de la guerre, pour la guerre. Ils avaient rêvé pendant quinze ans des neiges de Moscou et des Pyramides [; on les avait trempés dans le mépris de la vie comme des jeunes épées]."
Nous reconnaissons bien là le digne fils du romantisme, dans les textes duquel les sensations s'exalte, la jeunesse dépérit avant même d'avoir fleurit et l'amour, qui promettait tant, s'avére être une souffrance encore plus terrible. Un très beau livre, magnifiquement écrit, à lire et relire...
Dans sa pièce
Lorenzaccio (dont vous pourrez trouver la génése dans le fil "Les grands couples écrivains"), l'action se déroule à Florence en 1537. Lorenzo de Médicis, jeune débauché cynique, pourvoit aux plaisirs de son cousin, le tyran duc de Médicis. Peu à peu, derrière le masque de l'homme corrompu, nous voyons apparaître un Lorenzo qui aspire à assassiner le duc et ainsi, à offrir aux florentins la possibilité de reconquerir leur liberté. Le drame politique se double du drame psychologique de Lorenzo qui déséspére de ne plus pouvoir renouer avec son enfance idéaliste, habité par l'idée de meurtre, qui seule donne une consistance à sa vie mais il ne pourra y survivre.
Voilà je pense que beaucoup d'entre vous connaissent ses oeuvres et que mes plats résumés vous donneront envie de le relire ou du moins de partager vos impressions.