Tarjei Vesaas [Norvège]

Merci ! Je pense et j' espère que ce livre vous procurera le meme bonheur qu' à moi !

Titine, ta mémoire est bonne et tu as raison, le voyage commence tot, mais il m' a fallu du temps pour montrer comment l' état de la
mère bouleversait une famille jusque là sans histoire.
Comment chaque membre se transformait en un organisme dépendant de la mère et en ordre de bataille pour l' assister et la protéger
contre elle-meme et le monde extérieur.
Le voyage est un moment extraordinaire pour la mère toute à ses impressions et sensations. Et elle génère une atmosphère de liberté
sans entraves, de vacances hors tout.
Jusqu' au moment où l' argent fait défaut et que la  sombre réalité des choses s' impose aux trois autres. Le danger, la faim, la fatigue,
le découragement.

Quelques brefs passsages pour situer le ton et le style :

Le début :

"A l'' époque où mère était enceinte de Livind, il lui ariva de rester assise à contempler l' horizon sans raison apparente, ou de tenir
la tete légèrement inclinée et d' écouter avec une atttention soutenue, une tension meme, des bruits que personne d' autre qu' elle ne
saisissait.
Père fut le premier à s' en apercevoir, puis Egil (le fils) un peu plus tard. Le quatrième habitant de la maison, une fille nommée Margit,
 fut sans doute celui qui, mine de rien, avait bien avant tout le monde remarqué que quelque chose d' étrange s' installait en mère - mais elle n' an avait jamais soufflé mot." P. 7

Le voyage :

"Mère était assise là, et faisait en quelque sorte penser à un arbre sur lequel un vol d' oiseaux noirs s' apprétait à s' installer." P. 33

"Ils déambulaient comme à la recherche de quelque chose, et ils cherchaient de tous cotés. Ils apprirent vite à chercher des choses
remarquables où qu' ils fussent.
Les yeux de mère étaient suspendus à tout, et emmagasinaient tout.
Pour en faire quoi ?
Parfois ils se demandaient avec effroi ce qu' elle en ferait. Désormais, ils vivaient en en s' attendant à tout."  P. 55

"Comme ils auraient aimé que le matin fut là !
Le dehors et le dedans se mélangeaient. Il ne s' agissait plus du foyer habituel qu' ils connaissaient, mère attirait sur elle quelque
chose d' inconnu, quelque chose qui dépassait de loin ce qu' ils comprenaient.
Elle  les emmena dans les plaines désertes à travers lesquelles elle-meme errait - et là chacun d' eux se sentit seul.
Ils s' y retrouvaient individuellement, et chacun devenait misérable, ouvrait la bouche pour crier, mais aucun son ne sortait.
Ici ce qu' on appelait bruit n' existait pas."  P. 65

Merci Eglantine, mais tu sais, ce n' est pas simplement de résumé qu' il s' agit. Mais  essayer de revivre ce que j' ai lu et ressenti et qui ne me quitte plus désormais.
Meme si je n' en parle pas, les livres continuent à vivre en moi de façon souterraine. S' intègrent parfois à des reves. Parfois  à l' état
éveillé.
C' est, ce fut toujours une forme de réalité.
Et je m' apprcois que ça l' est aussi  pour d' autres...

Merci Bix d'avoir posté ces extraits. je m'y retrouve. j'y retrouve : la profondeur de Vesaas ; son exceptionnel talent d'évocation en douceur de la conjonction du pire et du meilleur : la force de l'union de la famille opposée à la terreur intime de chacun à l'idée de la mort prévisible de l'un d'eux (mon ressenti immédiat à la lecture de l'extrait p.65 : des os et de la glace).
as-tu prévu de lire d'autres livres de Vesaas, une fois celui-ci bien "digéré" ?
si oui, j'avais eu un coup de coeur pour "la blanchisserie"...

titine a écrit:

si oui, j'avais eu un coup de coeur pour "la blanchisserie"...

Oh oui moi aussi !

c'est top. j'adore trouver ici des "gens" qui ont lu les mêmes livres que moi

titine a écrit:

Merci Bix d'avoir posté ces extraits. je m'y retrouve. j'y retrouve : la profondeur de Vesaas ; son exceptionnel talent d'évocation en douceur de la conjonction du pire et du meilleur : la force de l'union de la famille opposée à la terreur intime de chacun à l'idée de la mort prévisible de l'un d'eux (mon ressenti immédiat à la lecture de l'extrait p.65 : des os et de la glace).
as-tu prévu de lire d'autres livres de Vesaas, une fois celui-ci bien "digéré" ?
si oui, j'avais eu un coup de coeur pour "la blanchisserie"...

Oui, j' ai lu plusieurs autres livres de Vesaas, y compris La Blanchisserie. Mes deux préférés sont Les Oiseaux et L' Arbre de santal.
Le jeune personnage masculin des Oiseaux est bouleversant. Tout comme la mère de L' Arbre de santal.
Vesaas semble avoir un don particulier pour parler de ces gens pas tout à fait comme les autres.

bon, il y a encore "les ponts", très bien aussi, par lequel j'ai connu Vesaas et souhaité poursuivre
lu aussi "les chevaux noirs", toujours bon, toujours la famille, mais une famille bien différente de celle de "l'arbre de Santal", une famille plus large, dans la veine "saga au pays des chevaux" (pour éventuellement piquer ta curiosité )