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| Tarjei Vesaas [Norvège] | |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Mer 12 Jan 2011 - 0:06 | |
| - Marko a écrit:
- Une dramatique audio de france Culture qui propose une version condensée d'1h de Palais de Glace. Plutôt agréable à écouter (avec bande son et extraits musicaux)... Palais de glace
J'espère pouvoir l'écouter demain... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Mer 12 Jan 2011 - 0:50 | |
| - coline a écrit:
- J'espère pouvoir l'écouter demain...
C'est pas mal du tout. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Lun 8 Oct 2012 - 14:17 | |
| Après Ode Maritime de Pessoa et Les brumes de dieu d'après Les Oiseaux de Vesaas, Claude Régy met en scène une adaptation de La Barque le soir . Le spectacle est actuellement au Théâtre de l'Odéon et va tourner en France. L'occasion de lire ce récit et de découvrir ce spectacle d'un des très grands metteurs en scène de notre époque. Je vais le voir sur Reims en décembre. Après Ode maritime de Fernando Pessoa, extraordinaire spectacle présenté à Reims en 2010, Claude Régy explore cette fois-ci l’oeuvre de l’auteur norvégien Tarjei Vesaas et crée La Barque le soir. Dans ce texte mêlant prose et poésie, un homme se contemple dans l’eau comme dans un miroir. Il veut rejoindre cette image qui l’appelle. Il se jette dans l’eau du fjord. Il dérive, accroché à un tronc d’arbre qui flotte à la surface d’un fleuve. Il se laisse porter vers le sud comme une « conscience blessée » et s’abandonne au courant. Comme l’écrit Claude Régy : « Supporterons-nous l’effort de l’embarquement. Car une barque est là et c’est le soir. Cette histoire, c’est notre histoire. Imaginer un mode d’exister qui serait à la fois privé de vie et privé de mort, c’est sans conteste reculer aussi loin que possible les limites de la pensée ». Dans ce texte issu de la littérature nordique s’invente un univers vierge où se brouillent continuellement les frontières. On part à la rencontre de territoires inexplorés. À chaque nouvelle mise en scène, Claude Régy fait entrer le spectateur un peu plus dans la chair des mots et dans la plasticité des images. Dépouillement scénique, intériorité du jeu de l’acteur, force de la parole et du silence. « Ce dont on ne peut parler, il faut l’écrire », dit Derrida. C’est ce que tente Vesaas, Claude Régy le traduit sur scène. - Citation :
- Quelque part accrochés dans un crépuscule, très justement posés sur l’horizon incertain qui relie la rivière tumultueuse, la forêt mystérieuse et le vol méticuleux de quelques corneilles, il y a La Barque le Soir, expérience sensorielle poétique proposée actuellement par Claude Régy. Une réussite à la sensibilité rare.
Dès l’entrée dans la salle, quelque chose se passe : il nous est intimé de ne pas faire de bruit, de chuchoter. Ainsi sommes-nous conviés, spectateurs, à feutrer nos pas, à sombrer en dedans dans une sorte de silence déjà vespéral. La moquette des Ateliers Berthier élime nos semelles tant tout son n’a ici plus droit de citer. Il s’agit d’une cérémonie. Nous y avons été conviés. Puis tout est noir. Le vide. Inquiétant. Évoquant une sorte de sommeil, de mise en veille. Quand très lentement se détache le visage puis le corps d’un homme, à peine soulignés par une lumière sépulcrale faite de bleu, d’orange, de vert _ on ne sait plus vraiment. C’est un soir comme aucun autre, fait de chiens et de loups : nous plissons les yeux pour voir, nous tendons notre cou. Au début nous ne sommes pas sûrs du tout, puis _mais oui_ c’est bien un homme seul sur scène. Sur son visage se dessinent des ombres esquissées de gouffres profonds et insondables tant et si bien que parfois il se fait crâne. Puis les mots puissants du norvégien Tarjei Vesaas lentement se détachent comme les plumes du corps des oiseaux : ils tourbillonnent, s’accrochent à tout : sur les vêtements, dans les cheveux. Ils sont gravés à même l’air dans l’odeur minérale du vent nordique du Telemark, les feuilles pourrissantes d’humus et les courants d’eau. L’homme sur scène les découpe très doucement, syllabes après syllabes, comme si le temps était pris à s’étendre ailleurs et s'entendre encore, un murmure, lent, très lent, conscrit autour de la langue. De même que ses mouvements, autour des jambes campées dans la vase. Il est seul, bien seul, et pourtant, il bâtit un monde qui prend naissance depuis sa bouche à la mesure de nous, spectateurs. C’est une chute qu’il raconte. Une longue chute dans les profondeurs d’une rivière faite de miroirs étincelants et de bêtes. C’est une histoire de reflets qui l’a amené là, lesté, une histoire d’œil aussi. Son corps s’évide à mesure que son âme s’éteint, liquide dans un autre liquide. Meurt-il ? Nous avons le temps de le savoir. Les descriptions. Les couleurs, les sons : le metteur en scène Claude Régy nous invite dans une véritable expérimentation onirique qui s’ancre sur un texte magnifique, un récit modestement ouvragé comme une pierre est polie par l’eau, très méticuleusement à la force du temps. Erodé. Dire que Tarjei Vesaas est un poète tient de l’euphémisme : la nature prend ici des dimensions de géants alors que sur scène tout est centré sur un seul corps dans une sorte de mesure suggérée. Parfois, des spectres moribonds apparaissent dans le fond et nous comprenons qu’il s’agit de forêts inquiétantes. Il y a un chien sans doute, et bien sûr la barque qui tranche la nuit comme celle de Chiron : nous n’avons pas assez de monnaie. « Tout en même temps. Il se passe des choses qu’il ne saisit pas. Cela ruisselle à travers lui en un rien de temps. Il trouve prise sur un peu de cela. Cela brille autour de lui. Il a emporté quelques perles brûlantes dans le gouffre. Rien de bizarre à cela. Il y a des miroirs là-haut sous toutes formes d’angles. Les perles brillent autour de sa tête et décochent de petits points lumineux sur son chemin vers le bas. Il les accueille par ses gestes farouches des bras et, alors, leur nombre s’accroît. Bientôt, ils ne suivent plus. Il fait plus sombre, mais pas noir. Tout en même temps. Des cordes qui partent de lui et se rendent dans l’obscurité plus dense, pas bien loin. Merveilleuses lueurs venues des miroirs et de ses propres yeux-prodiges, et les perles au milieu desquelles il lui semble s’escrimer toujours. Rien ne s’arrête ici, tout s’en va, tout s’en va ici, en bas, en un flux, doucement, avec cette suave solitude qui habite la force colossale. L’homme lui -même est pris de cela, il est emporté doucement et sûrement. À la fois emporté dans la couche d’eau, vers la surface. Il n’en a pas idée », Tarjei Vesaas, La Barque le Soir.
Claude Régy réussit à retranscrire le chapitre (« Voguer Parmi les Miroirs ») d’un des derniers livres de l’auteur Tarjei Vesaas, La Barque le Soir, en en extrayant toute la poésie. Le comédien Yann Boudaud, exceptionnel, s’empare de ces mots avec virtuosité et nous les transmet dans une générosité très noble, presque racée : nous recevons ce long monologue et le buvons avec avidité, jusqu’à nous aussi un peu nous y noyer. Nous tombons avec l’Homme, et comme lui, nous manquons parfois d’oxygène. Nous nous agrippons à une souche, nous sommes oppressés. Nous avons, nous aussi, nos grandes envies de survie. Si la diction particulière et très découpée exigée par Claude Régy pour cette création peut sembler rebutante de prime abord, elle contribue de manière intelligente à étirer le temps, à le suspendre, renforçant ainsi l’expérience qui nous est proposée de cette comme veillée funèbre. Métaphysique. La mort n’est jamais très loin effectivement : elle se trouve partout, dans l’obscurité qui comble tout l’espace, elle réside dans les mots même. Elle plane une nouvelle fois, peinte sur les traits de cet homme seul (qui ne sera qu’à la fin rejoint par deux autres comédiens) par une lueur aussi faible que celle d’une bougie vacillante. C'est la bougie des vanités, celle qui se reflète dans un miroir. Saluons à ce titre le travail exemplaire de Rémi Godfroy qui crée, avec un jeu de lumière subtil et précis, une ambiance impressionnante paradoxalement très épurée : les couleurs tournoient sensiblement sans que nous puissions vraiment nous en apercevoir et tout est suggéré avec une délicatesse extrême. Partager à ce point un texte jusqu'à le faire ressentir traduit tout le travail du metteur en scène, toute son admiration et tout son respect pour l'auteur. Cette relation est à la base de La Barque le Soir tant il s'agit d'une rencontre avec le Norvégien qui nous est ici donnée à voir. Claude Régy réussit ainsi son pari de nous faire entendre un texte magnifique et cela dans l’intimité d’un théâtre. Vous l’aurez compris, ce spectacle tout comme le texte sur lequel il se base, sont des petits bijoux. Pour les dates: Paris/Odéon-Théâtre de l’EuropeAteliers Berthier (petite salle) Entrée au 34 boulevard Berthier 75017 Paris 27 septembre au 3 novembre 20h, dimanche 15h, relâche lundi 14€ à 30€, Abonnement 14€ à 22€ Reims/La Comédie de Reims, CDNCALENDRIER » »LA BARQUE LE SOIR FESTIVAL REIMS SCÈNES D'EUROPE MER 05 DÉC. 19H00 JEU 06 DÉC. 19H00 VEN 07 DÉC. 19H00 SAM 08 DÉC. 17H00 22€ Toulouse/Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées13 au 24 novembre 2012 durée : 1h30 m13 m14 j15 v16 s17 m20 m21 j22 v23 s24 = 20:00 22€ Lorient/CDDB—Théâtre de Lorient, CDNVEN 18 JAN 2013 20H30 SAM 19 JAN 2013 19H30 LUN 21 JAN 2013 19H30 MAR 22 JAN 2013 19H30 MER 23 JAN 2013 20H30 JEU 24 JAN 2013 19H30 VEN 25 JAN 2013 20H30 Orléans/CDNDu 6 au 15 février 2013 19h30 sauf le lundi | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Lun 8 Oct 2012 - 21:56 | |
| Long soupir...car je ne pourrai pas aller voir ce spectacle...Mais je vais lire La barque le soir de Tarjei Vesaas... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Dim 17 Fév 2013 - 19:39 | |
| - coline a écrit:
- Long soupir...car je ne pourrai pas aller voir ce spectacle...Mais je vais lire La barque le soir de Tarjei Vesaas...
Eh bien...long soupir d'aise maintenant...car j'ai pu voir le spectacle de Claude Régy mardi dernier à Orléans... J'y reviendrai... En attendant voici mes notes pour l'ouvrage de Tarjei Vesaas, La barque le soir.LA BARQUE LE SOIR« Toujours il est des rives à un rêve d’eau glissante et de mon rêve » ( Tarjei Vesaas ,dans le prologue n°1) Appelé " roman " par son auteur, le dernier ouvrage en prose de Tarjei Vesaas, publiée en 1968, est plutôt un recueil, de 16 textes plus ou moins longs. Peut-on vraiment les qualifier de « nouvelles » ? Le traducteur, Régis Boyer (magnifique traduction !) parle dans sa présentation au début de l’ouvrage d’ « une succession de scènes, de réminiscences claires d'événements qui ont réellement marqué la vie de l'auteur, de souvenirs elliptiques où l'essentiel n'est pas vraiment dit mais intensément suggéré tant nous évoluons à la limite du conscient, de tout conscient ». - Un cheval, un enfant et son père déblaient la neige. - Une jeune fille attend son amoureux sous une tempête de neige qu’elle laisse, comme en un jeu, la recouvrir. - Un garçon allongé dans les marécages assiste à la venue et à la danse des grues. (j'ai cherché à quoi ressemblait la danse des grues, je n'ai trouvé que des images venant du Japon, c'est si beau! clic!) - Un homme attiré par les « miroirs » de l’eau se noie. - Un enfant assiste au départ de sa mère. Emportant son violon, elle emporte la mélodie. - Quelqu’un s’arrête dans un bois sur cinq cadavres de soldats ennemis aux joues lavées par la pluie battante qui va les faire briller. - etc… Dans chacun de ces textes, le plus important est l’imperceptible, le ressenti, l’émotion, ce qui est tu aussi mais se perçoit. Chaque scène, ou presque, a pour cadre, et pour origine, des éléments de la nature : la neige, une rivière, une forêt, un chemin, un marécage… Au cœur du décor il y a un personnage dont on sait peu de choses et pourtant la densité de chacun de ces êtres nous frappe. Le narrateur hésite parfois entre le « je » et le « il », le « nous » quelquefois…ou dialogue avec lui-même…Ce qui donne vraiment à penser que les scènes évoquées appartiennent à la mémoire de leur auteur. Rêves ou souvenirs au moins partiellement autobiographiques, il ne semble guère y avoir de doutes. Les mots sont simples et limpides, ils font naître subtilement images et émotions. C’est une pure merveille qui se donne généreusement à son lecteur pour peu qu’il lui consacre du temps et du silence. Peut-être même un délicieux abandon… Ecrit deux ans avant la mort de son auteur, Tarjei Vesaas, La barque le soir a été tardivement traduit en France et édité seulement en 2002 par les Editions Corti. Heureusement ! Nous aurions méconnu ce chef-d’œuvre ! Tarjei Vesaas a écrit deux avant-propos à son œuvre, en voici un : « sur l’image en éclats de la barque tardive Le cœur est fendu en deux et ne sait ce qu’il veut. La barque doit aller pour lui — jour ou nuit ne sont qu’un rideau changeant à traverser. Avancer d’un courage farouche. Pas à cause des hommes. À cause d’énigmes embarrassantes. Le cœur est fendu en deux en grand secret.
Il y a du mouvement, de la vie dans la barque. Se forment des rangées d’images. La barque avance avec un courage que nul ne comprend. Ceux qui restent à terre entrevoient sa course parmi les silhouettes. Beaucoup d’inattendu s’y mêle. Ce ne sont pas des nouveautés non plus, elles ont déjà été là.
Ce n’est pas c e l a qui vient des rives proches, des rives séduisantes, c’est en toute hâte une petite salutation : Ohé ! crie-t-on de la rive, d’une voix à peine audible. Ohé ! répond-on tout aussi lentement de la barque. C’est tout. C’est comme si le temps qui change n’existait pas. »Sur le site des Editions Corti, découvrez l’un des textes : Hiver printanier http://www.jose-corti.fr/titresetrangers/barquelesoir.html#Ancre extrait | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Dim 17 Fév 2013 - 21:29 | |
| Ce livre est génial et j'espère que d'autres parfumés suivront... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Jeu 21 Fév 2013 - 19:30 | |
| - Marko a écrit:
- Ce livre est génial et j'espère que d'autres parfumés suivront...
La barque le soirIci les commentaires de Marko et de moi-même sur le spectacle que Claude Régy a monté à partir de l'un des textes de cet ouvrage. clic! | |
| | | shéhérazade Agilité postale
Messages : 926 Inscription le : 01/11/2009 Age : 41
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Ven 22 Fév 2013 - 8:02 | |
| Moi qui ne voulais plus acheter de livres tant que je n'en avais pas lu un ou deux au moins. Je vais devoir déroger à ma règle pour acheter les oiseaux | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Sam 9 Mar 2013 - 15:30 | |
| Le germe
Ecrit pendant la période de la guerre (en 1940), Le germe est un texte d’une toute autre nature que celle des textes de Tarjei Vesaas que j’ai lus jusque-là. Si la mort n’est jamais loin dans tous ses écrits, elle ne se présente pas sous une forme violente que dans Le germe.
Une île verdoyante et prospère, où il fait assez bon vivre. Une île dominée par la grande grange rouge et le verger des Li : Karl et Marie Li, et leurs enfants, des jeunes gens, Rolv et Inga.
Il y a bien aussi cette veuve et mère éplorée, l’immense et redoutée Kari Nes , une femme toute habillée de noir qui traîne son désespoir sur les landes et prend chacun à témoin de ses douloureuses questions sans réponses.
Mais c’est un vrai paradis qui se présente sous les yeux d’Andreas Vest lorsqu’il y débarque, comme appelé en ce lieu par « une voix douce et consolante » pour y trouver enfin la paix, lui qui a survécu miraculeusement à l’explosion de son usine. Ce bel homme porteur de la folie de sa douleur va la semer sur l’île. Dès son arrivée, tout devient drame, entraînant en troupeaux dans la violence les animaux et les hommes.
Ce texte est absolument terrible, j’ai eu de la peine à en venir à bout tant il est oppressant, et dès les premières lignes. Il met en évidence le mal en l’humain qui se réveille soudain et s’exacerbe sous l’influence du groupe…Le besoin de trouver et châtier sauvagement le coupable ou le bouc émissaire…
C’est le pardon et l’amour (en l’occurrence ici de Karl et Marie Li) qui redonneront à chaque survivant de cette journée et nuit d’enfer un visage humain. Dévasté encore…mais humain…encore. Roman extrêmement dur! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Sam 9 Mar 2013 - 17:39 | |
| Les Ponts
Un village de Norvège bordé d’une forêt et traversé par des ponts qui enjambent le courant. Tout près des ponts, deux maisons jumelles. C’est là que vivent Torvil et Aude, dix-huit ans, amis depuis toujours, comme leurs parents qui ont fait construire ces maisons et rêvent de les voir s’aimer et se marier.
Soir d’automne. Comme tant d’autres fois, Torvil est à la recherche d’Aude. Ce soir-là, il la retrouve en pleurs, derrière un rocher de la forêt. Tout près d’elle, le cadavre d’un bébé mort, mais ce n’est pas le sien. Si elle pleure c’est de tristesse et d’épouvante. Que faut-il faire ? Faut-il en parler ? Pour la nuit qui vient, les deux jeunes gens vont le cacher sous des pierres et des feuilles mortes en attendant de prendre une décision.
Mais le lendemain matin, l’enfant a disparu. Torvil et Aude sont bouleversés et perturbés par le terrible secret. Rien, dans leur relation et dans leur vie, ne sera plus jamais comme avant.
Au bout de quelques jours de silence, ils sont contactés par une jeune fille, Valborg, la mère de l’enfant mort. Elle les a vus, elle a compris qu’ils ne la trahiraient pas. Elle a besoin d’eux et dans leur désarroi, leur incompréhension, ils ont aussi besoin d’elle.
Histoire étrange, traversée de silences, de non-dits, presque de mystères…comme souvent chez Tarjei Vesaas. Un drame se joue et rien ne semble bouger, qu’imperceptiblement. Mais on sent combien il est difficile de gérer les sentiments et de basculer tout à coup hors du monde de l’adolescence !
Je ne garderai pas un souvenir inoubliable de ce roman-là de Tarjei Vesaas.
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| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Sam 9 Mar 2013 - 18:23 | |
| je note "le germe" Coline, merci pour ton commentaire. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Sam 9 Mar 2013 - 18:44 | |
| - Bédoulène a écrit:
- je note "le germe" Coline, merci pour ton commentaire.
Ouhlala Bédoulène...Il est si dur ce roman Terrible!... Je préférerais te recommander Les oiseaux ou Palais de glace. | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Sam 9 Mar 2013 - 20:50 | |
| - coline a écrit:
- Bédoulène a écrit:
- je note "le germe" Coline, merci pour ton commentaire.
Ouhlala Bédoulène...Il est si dur ce roman Terrible!... Je préférerais te recommander Les oiseaux ou Palais de glace. Comme Bédoulène, il m'intrigue ton commentaire sur Le Germe et, même si ça n'était peut être pas le but, il me donne envie de le lire. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Tarjei Vesaas [Norvège] Sam 9 Mar 2013 - 20:56 | |
| - Kannskia a écrit:
- coline a écrit:
- Bédoulène a écrit:
- je note "le germe" Coline, merci pour ton commentaire.
Ouhlala Bédoulène...Il est si dur ce roman Terrible!... Je préférerais te recommander Les oiseaux ou Palais de glace. Comme Bédoulène, il m'intrigue ton commentaire sur Le Germe et, même si ça n'était peut être pas le but, il me donne envie de le lire. Alors allez-y...mais vous êtes prévenues! | |
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