Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Mer 31 Oct 2012 - 8:31 | |
| Captive J'ai écouté le masque et la plume et le cercle qui reprochaient au film un manque de scénario et de connaissance plus intime des personnages. Mais c'est ce qui est beau justement dans ce film organique et presque impressionniste. Ce n'est pas un scénario hollywoodien de film catastrophe standardisé qui nous montrerait d'abord chaque personnage avant de les plonger dans la tourmente pour mieux s'identifier. Ici on est dans une immersion brutale et réaliste. Personne ne se connaît et ne sait ce qui va lui arriver. Et des liens se créent progressivement entre otages mais aussi entre otages et ravisseurs. On est comme Isabele Huppert, des touristes qui découvrent un monde et des gens inconnus. On essaie de décrypter l'attitude et les motivations des uns et des autres. L'ensemble prenant une dimension d'aventure humaine très forte. | |
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Marko Faune frénéclectique
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| Sujet: Re: Brillante Mendoza Dim 31 Mai 2015 - 23:49 | |
| Taklub (Le piège) Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel : Un temps pour donner la vie, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher. Un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour détruire et un temps pour construire. Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour gémir, et un temps pour danser. Un temps pour jeter des pierres, et un temps pour les amasser ; un temps pour s’étreindre, et un temps pour s’abstenir.L'Ecclésiaste (extrait du chapitre 3 cité à la fin du film). Voici enfin le nouveau Mendoza qui se révèle, comme le film d'Apichatpong Weerasethakul, plus minimaliste que d'habitude. Ou plutôt plus proche de son cinéma des débuts. Moins lyrique, moins travaillé esthétiquement que dans Lola. Mais cela convient bien à son sujet qui est de reconstituer avec simplicité et de de façon quasi documentaire , mais avec des comédiens, le drame réel vécu par une famille d'un petit village de pêcheurs aux Philippines après un typhon. Taklub montre le quotidien de ces gens dont le monde déjà précaire est dévasté. Un sort qui s'acharne et le courage de continuer. Pas d'héroïsme ou de misérabilisme, juste l'entraide ou le chacun pour soi, l'amour, l'amitié, la colère, la violence, la foi et son rejet, la dignité et sa perte. Ce film réalisé avec de petits moyens est un chant d'amour à ces femmes et ces hommes qui cherchent seulement à survivre. Le personnage principal étant une femme merveilleuse dont le regard généreux et l'impuissante colère vont droit au coeur. C'est Nora Aunor qui aurait mérité un beau prix d'interprétation si Taklub avait été en compétition. On peut être dérouté par la simplicité du dispositif mais lorsque le générique de fin défile en superposant les images des acteurs avec celles des vrais survivants je dois dire que l'émotion est très intense. | |
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