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| Brillante Mendoza | |
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Auteur | Message |
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Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Brillante Mendoza Lun 18 Mai 2009 - 20:28 | |
| Une fois n'est pas coutume, c’est Libé qui présente Brillante MENDOZA... - Citation :
- Comme il arrive que des fleurs poussent en plein désert, Brillante (prononcer bri-yan-té) Mendoza est né dans la province de Pampanga, en pleine campagne, à deux heures de Manille.
Sa mère est tombée enceinte de lui alors qu’elle avait déjà 40 ans et sept enfants, le plus grand âgé de 10 ans : «Mes parents ne m’attendaient pas. C’est pourquoi mon père m’a appelé Brillante.» Comme une étoile filante (…) "Le cinéaste tourne plus vite que son ombre" -Par CHRISTOPHE AYAD Mais dans son pays, personne ne voit ses films ou presque. «Les gens vont au cinéma pour se divertir, pour oublier leur vie, pas pour voir leur vie telle qu’elle est. Les journaux sont remplis d’histoires de corruption, de meurtres.» Le réel qu’il dépeint est aussi sombre que du Ellroy : gangs sadiques, prostitution féminine comme masculine, flics ripoux. Il plonge dans ces bas-fonds caméra à l’épaule, filmant au plus près des corps et de la moiteur, ramenant des plans séquences hallucinatoires. «C’est venu tout seul, sans réfléchir. Dès que j’ai commencé à tourner, j’ai compris que ça devait être comme ça. Ça s’est imposé à moi.» Le Monde -Par Wilfrid Exbrayat / CANNES (Reuters) - - Citation :
- Le Festival de Cannes avait perdu l'habitude depuis quelques années de montrer en compétition des films profondément choquants; "Kinatay", projeté dimanche en compétition, en constitue le retour remarqué.
"Kinatay", que l'on pourrait traduire par "massacré", est le dernier long métrage du cinéaste philippin Brillante Mendoza, déjà présent l'an passé en compétition avec "Serbis". Peping (Coco Martin) étudie à l'école de police et arrondit ses fins de mois par de menus trafics. Des gangsters ou des policiers corrompus, le film n'est pas clair sur ce point, font appel à lui pour un travail mieux payé. Il devra prendre part à l'assassinat épouvantable de Madonna (Maria Isabel Lopez, une ex-miss Philippines), une prostituée qui n'a plus les moyens de payer sa drogue. L'exécution nocturne, précédée d'un viol, est dépeinte dans toute sa brutalité la plus crue - à mille lieues de la violence spectacle d'un Quentin Tarantino. S'y ajoute le démembrement de la victime, dont les morceaux seront éparpillés sur le trajet de retour. L'histoire dépeinte par "Kinatay", qui est une co-production française, repose sur un témoignage recueilli par le cinéaste alors qu'il préparait un précédent film. "Je suis tombé sur un étudiant qui avait une histoire très intéressante à raconter sur son implication avec le milieu", a expliqué le cinéaste dimanche, dans une salle de conférences de presse aux deux tiers déserte. Débutant de jour par le mariage de Peping, l'histoire s'achève à l'aube, respectant pratiquement l'unité de temps. Brillante Mendoza filme presque en temps réel le trajet qui va amener la victime et ses tortionnaires vers le lieu de l'exécution. "Je voulais qu'il y ait identification du public avec le personnage et je pensais que le temps réel serait la manière la plus efficace de le faire", dit Mendoza. "Pris au piège", comme l'explique le cinéaste, et son intégrité à jamais perdue, comme le signale un intertitre du film, Peping, quoique horrifié, aidera ses comparses à accomplir leur tâche. Brillante Mendoza accorde toujours une attention particulière à la bande sonore. "Serbis" en était l'exemple même et cela est vrai aussi pour "Kinatay", avec l'assourdissante circulation de Manille, les bruitages divers accompagnant tous les instants du film ou une musique éprouvante pour les nerfs. Edité par Jean-Baptiste Vey KinatayLe Masseur ne plaira pas forcément à ceux qui ont apprécié John John… extrait - Citation :
- Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
2005 : Le masseur (Masahista) Pages 1, 22006 : Kaleldo 2006 : Manoro 2007 : Pantasya Page 12007 : John John (Foster Child) Page 12007 : Tirador 2008 : Serbis Pages 1, 32009 : Kinatay Pages 1, 2, 32009 : Lola Pages 2, 32012 : Captive Pages 3, 42012 : Thy Womb - Citation :
- Arrêté à la page 4 le 29/01/2013
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Dernière édition par Babelle le Ven 22 Mai 2009 - 7:21, édité 3 fois | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Lun 18 Mai 2009 - 20:30 | |
| - Citation :
- déjà présent l'an passé en compétition avec "Serbis".
Serbis vient de sortir en DVD, là aussi, il me semble que Marko en a parlé? J'hésitais, ça m'a l'air bien glauque... | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Lun 18 Mai 2009 - 21:15 | |
| voila, je me permets de transférer ici! Marko: - Citation :
- C'est un cinéaste intéressant qui filme de manière une peu cafardeuse avec des images délavées et presque floues une réalité sociale peu reluisante. John John racontait l'histoire d'une nourrice chargée d'élever des enfants abandonnés des bidonvilles de Manille avant qu'ils ne soient remis à des parents adoptifs américains. C'était évidemment déchirant. Serbis se passait dans un cinéma porno tenu par une famille dont on découvrait la vie, les difficultés sociales... Dérangeant et cru mais avec quelque chose de tendre.
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Jeu 21 Mai 2009 - 16:06 | |
| J'y reviens pour lever un malentendu sur ce film. Pour commencer, l'affiche est un montage de différentes séquences qui ne se passent pas nécessairement dans ce cinéma porno mais autour. On a l'impression que c'est un film érotique assez glauque alors qu'il est d'abord plein de vie et qu'il raconte surtout les relations et les difficultés dans une famille des quartiers populaires d'une ville des Philippines. Ce qui frappe chez ce réalisateur c'est l'énergie que ses images dégagent. Caméra à l'épaule il poursuit tous ces personnages dans et surtout autour de cette fameuse salle : la famille qui tient le cinéma, les jeunes prostitués et les clients. Il y a la mère de famille qui lutte pour ne pas s'effondrer après le départ de son mari avec une autre femme qu'il entretenait, en la laissant avec des dettes et ce cinéma délabré à faire tourner. Le petit garçon sérieux qui regarde tout ce monde avec un air candide et amusé. Le jeune projectionniste qui passe son temps à faire l'amour ou à tenter d'évacuer un vilain furoncle qu'il a sur la fesse... On nettoie, on se maquille, on s'accouple, on cherche l'amour, on galère surtout! C'est la vie avec ce qu'elle a de trivial et de drôle, d'excitant et de sinistre. Il montre tout, naturellement, sans complaisance et avec beaucoup de vérité. Alors c'est vrai qu'on y voit des sexes en érection, une fellation, l'expulsion du dit furoncle... Mais c'est montré simplement comme on montre une femme qui se coiffe, une adolescente qui étudie dans un coin, une autre qui se retrouve enceinte parce qu'elle n'a pas pris de précautions. Le tout accompagné par les bruits incessants de la rue, du monde qui s'agite tout autour. Et puis tout d'un coup, alors que les problèmes s'accumulent, une chèvre débarque dans le cinéma et tout ce petit monde se met à lui courrir après. Toujours de l'énergie, une certaine fraicheur de l'enfance qui ressurgit, une drôlerie qui libère. C'est un très beau film! On pense à Goodbye Dragon Inn de Tsai Ming Liang qui se situe aussi dans un grand cinéma où le plus important est ce qui se passe autour de la salle avec une tension érotique. Mais Serbis est dans un registre réaliste et social alors que Goodbye est un film onirique, majestueux et abstrait, beaucoup plus complexe sur le plan esthétique. Je ne comprends pas le scandale et les moqueries qui ont accompagné la projection de Serbis à Cannes. A moins que de voir un sexe à l'écran soit encore un problème pour certains critiques... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Jeu 21 Mai 2009 - 16:53 | |
| J'en profite pour revenir sur le film précédent, John John. Mon impression était mitigée la première fois mais il gagne à être revu. Je trouvais le trait mélodramatique trop appuyé et certaines longueurs inutiles. L'image me paraissait aussi un peu trop misérabiliste. Mais en fait c'est aussi un beau portrait de femme (comme la mère dans Serbis) qui est chargée d'élever des enfants abandonnés des bidonvilles pour qu'ils puissent ensuite être suffisamment présentables afin d'être adoptés par des famille aisées américaines. On découvre tout ce monde à nouveau caméra à l'épaule comme dans un documentaire. Une sorte de "Slumdog Millionnaire" sans le romanesque à la Dickens ou l'esthétique clip. Et il y a des moments déchirants quand il faut laisser partir l'enfant. Toute une réflexion aussi sur les rapports d'argent, la corruption... Un cinéaste qui pourrait s'apparenter à un Ken Loach par le mélange de réalisme social et de fiction mélodramatique qui atteint souvent son paroxysme au cours d'une ou deux scènes très intenses. Encore un cinéaste à suivre! | |
| | | Li Main aguerrie
Messages : 462 Inscription le : 09/05/2009
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Jeu 21 Mai 2009 - 19:26 | |
| - Marko a écrit:
- Je trouvais le trait mélodramatique trop appuyé
La faute en reviendrait-elle aux fausses "larmes" (encore) de la fin, quand elle sort de l'hôtel où se logent les américains et qu'elle pleure dans son mouchoir?? - Citation :
- Mais en fait c'est aussi un beau portrait de femme (comme la mère dans Serbis) qui est chargée d'élever des enfants abandonnés des bidonvilles pour qu'ils puissent ensuite être suffisamment présentables afin d'être adoptés par des famille aisées américaines.
Ah oui, cette "mère de transition" respire la générosité, mais une générosité simple, et donc émouvante. Des scènes touchantes aussi de la quotidienneté comme les repas ou la douche : | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| | | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Jeu 22 Oct 2009 - 17:13 | |
| Grosse actualité pour Brillante Mendoza. D'abord, la sortie en salles de son petit dernier Kinatay, le 18 novembre. Ensuite, sortie en DVD de Slingshot (Tirador), tourné après Serbis et inédit en salles, le 19 novembre. Enfin, 2 films antérieurs sont disponibles en VOD sur universcine.com : Le masseur (2005) et Pantasya (2007). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Jeu 22 Oct 2009 - 18:54 | |
| - traversay a écrit:
- Enfin, 2 films antérieurs sont disponibles en VOD sur universcine.com : Le masseur (2005) et Pantasya (2007).
J'ai vu " Le masseur" il y a quelques temps. C'est un tout petit budget et une toute petite histoire d'amour entre garçons mais il y a un ton personnel qui annonce les suivants... A voir pour les fans! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Jeu 29 Oct 2009 - 13:48 | |
| Et je parlais de Serbis ?
Joli découverte grâce à Marko. Pas un mega grand coup de coeur cinématographique, mais des tas de choses que j'aime :
Déjà, le lieu en lui-même est extra, cette immense salle de ciné/maison, à moitié en ruines, toujours rafistolée de-ci de-là, qui révèle des choses (Tiens un graff' qui sert de déclaration d'amour ! Tiens un toilette bouché pour souligner qu'il faut mettre les mains bien au fond dans la mouise pour permettre aux choses de s'évacuer). Des escaliers, des couloirs, des pièces, des corps au milieu, qui bougent beaucoup.
J'étais un peu perdue parfois, mais agréablement.
Ensuite suivre les personnages et leurs histoires qui s'emberlificotent, c'est vraiment très bien fait : Brillante Mendoza nous raconte plein de petites histoires qui se regroupent en une seule. C'est un peu brouillon parfois, mais on finit toujours par s'y retrouver.
C'est profondément tendre, humain, chaleureux. C'est le désordre, les emmerdes, les problèmes, les frustrations, mais c'est surtout plein d'amour, et de solidarité, et d'avancer parce qu'à chaque jour suffit sa peine (ça aurait pu être le titre du film... j'aime pas trop le titre d'ailleurs, je trouve qu'il ne correspond pas à l'aspect général du film. Serbis est le mot que disent les prostitués pour offrir leurs services aux passants. C'est un peu glauque, triste, sombre. Alors que le film, s'il ne cache pas cet aspect, il ne s'y enfonce pas non plus)
J'ai beaucoup aimé les acteurs, très justes, pas d'éclats de prestations non plus. Nets. Sauf le plus petit, qui est extra!
Serbis est un bon film, bien fait, qui raconte des choses, et ne prétend pas faire plus que de faire partager un bout de vie. ça n'en fait pas un film du siècle, ni un film qui pousse à me faire chercher partout le reste de la filmo de Mendoza, mais si je recroise un film de Mendoza, je le regarderais avec plaisir. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Mar 8 Déc 2009 - 0:32 | |
| J'ai enchaîné ce soir John-John et The masseur... Je n'ai pas trouvé John-John si mélo que ça...au contraire...La nourrice fait preuve d'une activité débordante auprès de l'enfant, toute la journée, sourire aux lèvres, pour masquer sa peine...Elle craque seulement après l'avoir laissé aux parents adoptifs...Quoi de plus humain? Quant à The masseur, j'étais un peu mal à l'aise face au parallèle des images entre la rencontre du jeune Iliac avec l'écrivain lors d'une séance de massage et l'enterrement du père du jeune homme. Habillage du mort tandis que les corps se déshabillent dans le salon de massage. Pleurs des femmes à l'enterrement repris par les gémissements des hommes en cabine... J'ai vu dans ces deux films des fictions sans doute très proches de la réalité sociale de ce pays. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Mar 8 Déc 2009 - 17:08 | |
| - coline a écrit:
- Quant à The masseur, j'étais un peu mal à l'aise face au parallèle des images entre la rencontre du jeune Iliac avec l'écrivain lors d'une séance de massage et l'enterrement du père du jeune homme.
Habillage du mort tandis que les corps se déshabillent dans le salon de massage. Pleurs des femmes à l'enterrement repris par les gémissements des hommes en cabine.... Qu'est-ce qui t'a dérangée? Je me souviens peu du film mais j'avais l'impression que ces scènes d'intimité, qui auraient pu être scabreuses dans le contexte de ces massages qui s'apparentent à de la prostitution finalement, permettaient à ce garçon d'apaiser sa souffrance et la tristesse du deuil. Il y avait quelque chose de doux et de beau dans ce qui devrait être considéré comme trivial ou glauque. Mettre sur le même plan la cérémonie du deuil et celle de l'amour (du sexe) est une belle idée. C'est d'ailleurs un peu tout le cinéma de Mendoza que de décrire le flux de la vie qui passe derrière le sordide apparent de la réalité. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Mar 8 Déc 2009 - 19:59 | |
| Je n'ai vu que John John et Serbis pour le moment et j'apprécie tout particulièrement le "travail" de documentariste de Mendoza à travers ces deux fictions, ainsi que la caméra sur l'épaule qui permet une plongée directe dans le quotidien de ces personnages. Personnages qui ne sont au final que les habitants de Manille. Belle plongée sans pathos et au jour le jour aux Philippines. Pour moi c'est un cinéma qui respire parce que la caméra colle à l'authentique sans qu'un scénario bien sous toutes ses formes n'aie la prétention de nous plonger dans une histoire. Il y a le rendu d'une unité familiale dans un contexte pourtant précis où chacun prend sa part de responsabilité, le nettoyage, l'habillage, la tambouille, un rendez-vous qui va faire date et auquel chacun participe à sa manière (la rencontre avec les parents adoptifs, le jugement après divorce...) Au début, dans John John, on a l'impression que la famille se réveille au matin sur une embarcation à quai, il y a de la flotte partout. C'est à la sortie de l'habitation qu'on réalise la traversée du bidonville, via le bus pour un centre destiné aux touristes. Dans les deux films la femme semble tenir la barre, elle bouge, elle lessive, elle jette des packs d'eau, elle communique, recentre la famille et fait l'unité. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Mar 8 Déc 2009 - 20:06 | |
| - Marko a écrit:
- coline a écrit:
- Quant à The masseur, j'étais un peu mal à l'aise face au parallèle des images entre la rencontre du jeune Iliac avec l'écrivain lors d'une séance de massage et l'enterrement du père du jeune homme.
Habillage du mort tandis que les corps se déshabillent dans le salon de massage. Pleurs des femmes à l'enterrement repris par les gémissements des hommes en cabine.... Qu'est-ce qui t'a dérangée? Je me souviens peu du film mais j'avais l'impression que ces scènes d'intimité, qui auraient pu être scabreuses dans le contexte de ces massages qui s'apparentent à de la prostitution finalement, permettaient à ce garçon d'apaiser sa souffrance et la tristesse du deuil. Il y avait quelque chose de doux et de beau dans ce qui devrait être considéré comme trivial ou glauque. Mettre sur le même plan la cérémonie du deuil et celle de l'amour (du sexe) est une belle idée. Une belle idée peut-être…mais difficile à supporter pour moi… En fait c’est que j’ai vraiment un problème avec la représentation de la mort !… C’est pourquoi ce mélange Eros -Thanatos m’a mise mal à l’aise. La succession des scènes de mort et de massage (presque une superposition tant le parallèle est flagrant et les rituels sont proches) ont donné pour moi au film un caractère glaçant. Je ne crois pas que la pratique du massage est une consolation pour le jeune homme. Ni que cela lui apporte une douceur. Même si l’homme est gentil. Iliac a avant tout besoin d’argent. Ses yeux lorsqu’il subit les assauts du client ne disent ni le plaisir ni la tendresse du moment qu’il a monnayé contre une plus grosse somme (il ne l’obtiendra pas finalement et l’on voit clairement sa déception). Il me semble plutôt que ses pratiques professionnelles (qui s’apparentent à de la prostitution) ne servent qu’à payer les débauches de dépenses qu’il doit assumer pour enterrer son père dignement aux yeux de la société catholique philippine. Nécessité de pratiques sombres pour payer cercueil blanc immaculé. Mendoza ne juge pas…Il ne dresse qu’un constat. Son film ressemble presque à un documentaire. Filmà petit budget réussi. - Babelle a écrit:
- Belle plongée sans pathos et au jour le jour aux Philippines. Pour moi c'est un cinéma qui respire parce que la caméra colle à l'authentique sans qu'un scénario bien sous toutes ses formes n'aie la prétention de nous plonger dans une histoire.
Ceci vaut aussi pour The masseur. Vous me donnez envie de voir Serbis. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Brillante Mendoza Mar 8 Déc 2009 - 21:44 | |
| - coline a écrit:
Je ne crois pas que la pratique du massage est une consolation pour le jeune homme. Ni que cela lui apporte une douceur. Même si l’homme est gentil. Iliac a avant tout besoin d’argent. Ses yeux lorsqu’il subit les assauts du client ne disent ni le plaisir ni la tendresse du moment qu’il a monnayé contre une plus grosse somme (il ne l’obtiendra pas finalement et l’on voit clairement sa déception). Il me semble plutôt que ses pratiques professionnelles (qui s’apparentent à de la prostitution) ne servent qu’à payer les débauches de dépenses qu’il doit assumer pour enterrer son père dignement aux yeux de la société catholique philippine. Nécessité de pratiques sombres pour payer cercueil blanc immaculé.
Je pense que tu as raison. Le film est trop loin pour moi dans mon souvenir... Etrangement j'avais retenu quelque chose de plus ambivalent entre les deux. Voilà qui me donne envie de le revoir pour nuancer. | |
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| | | | Brillante Mendoza | |
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