[Philosophie] Café de la Philosophie...

A brûle-pourpoint, Ezechielle, plutôt que dire" concepts," je dirais que religion, philosophie et science seraient des "lunettes" pour nous aider à déchiffrer le monde.

Des lunettes... différentes donc?

Oui, çà fait déjà 3, mais il y en plein d´autres: la logique, etc...
Lunettes absolument pas dédaignables d´ailleurs, car c´est notre seule possibilité ( et chance) d´approche de ce monde qui reste toujours en arrière de nous.

Non, ce que je veux savoir, c'est i tu considère qu'il s'agit de 3 choses fondamentalement différentes ou si tu les vois simplement comme diverses déclinaisons de ces fameuses "lunettes" (auquel cas, tes "lunettes" sont synonymes de ma "philosophie" au sens large).

Je me garderais bien d´établir une hierarchie entres ces différentes manières d´approcher le monde, les idées.
Le mieux serait de sauter de l´une à l´autre, afin d´avoir une idée un peu plus riche, moins orientée.
Mais restent en amont de tout: les lois de la nature.
L´être humain qui nécessite 9 mois pour arriver à terme, la pesanteur, gravité, etc.
Certains seront enclins à penser qu´un jour tout sera explicable.
Personnellement, je n´ai pas le culte de la solution.

J' ai toujours préféré les questions aux réponses...

Et j' ai tendance à etre irrité par ceux qui ont réponse à tout.
Je cherche...

Et puis répondre se fait en fonction de données : biologiques, morales, intellectuelles, historiques, en fonction d´un reçu. Se serait se leurrer que croire que nous choisissons nos réponses sans soumission à un secteur ou un autre ( géographique, national, familial, etc).

Tout à fait d'accord! L'être humain est plongé dans une matérialité dont il ne peut se défaire. Le philosophe ermite, coupé du monde n'est jamais autre chose qu'un mythe...

Cependant, si je puis me permettre de faire le vilain râleur: ça ne répond pas à la question de savoir si philosophie, science et religion peuvent être considérées comme des "conceptions" au sens large du terme ou si ce sont des domaines de connaissances radicalement différents... Autrement dit (au cas ou ce n'est pas assez clair), est-ce qu'il vous semble concevable, si nous nous retrouvions face à ce fatras d'idées sans aucune catégorie (si les noms "philosophie", "religion", "science" n'existaient pas, donc), finirions-nous par les distinguer invariablement comme différents (voire incompatible), comme la société actuelle semble le sous-entendre?

Je dois différer de ce que semble sous-entendre la société. Moi je me sens plus à l´aise dans ces zones frontières, ambigües, qui n´appartiennent plus à une seule catégorie, mais à plusieurs, ou à aucune. Ces zones de circulation, d´échanges et d´osmose. Les terrains vagues et vierges.
Idem pour la peinture: je fuis les classifications par époque, école, même quelquefois la chronologie trop tyrranique qui nuirait aux débordements salutaires.
Ce sont des facilités pour l´étudiant, mais ni courants ni artistes ne se laissent heureusement enfermer de cette manière hermétique et blindée.
J´aime les mélanges, l´imprecis et tout ce qui n´est pas " mâché" d´avance. Partout ailleurs, j´étouffe.
D´ailleurs en commençant par notre Forum, j´hésite souvent à poster sur un fil ou un autre. Tu le vois, peinture, philo... Il faut que tout circule et s´enchevêtre.
J´aime les correspondances, les rencontres fortuites et le hasard aussi.
Ce fatras dont tu parles ne me derange pas. Je ne réponds sûrement pas assez clairement à ta question. Ne te sens pas "vilain râleur", c´est que de mon côté je suis assez "savonette" (dixerunt!).

Il ne me semble pas non plus, qu'il faille ériger des murs entre les différents domaines. Tous sont utilisées dans un seul et même but; celui de comprendre: comprendre, le monde, les hommes etc...
Sûr que les langages sont différents, par ex. le philosophique, et le scientifique, mais delà à les séparer, voir à les opposer, à cause de petites guerres intestines, et d'allergies non-identifiées...
On peut noter, que les plus grands penseurs étaient polyvalents (Descartes, Pascal, Aristote, etc...) et s'intéressaient à tous les domaines, ce qui semble logique, vue que la curiosité les motivait, et l'envie de comprendre!
Le problème maintenant, c'est que les domaines sont tellement vastes, que si on veut les étudier en profondeur, on se trouve obliger de faire un choix, à mon plus grand désespoir.
Mais je suis convaincue qu'aujourd'hui, la philosophie doit marcher main dans la main avec la science, si elle veut avancer. Et qu'il n'est pas non plus interdit, de philosopher sur des mathématiques, ou de la physique. Je ne sais pas vous, mais les atomes, les recherches au CERN etc... m'ont toujours paru plein de poésie, et de philosophie, du moins dans leur concept, et non dans leur conception...

Lu dans : Boue de Guillermo Fadanelli:


En ce qui concerne mon dégrée de barbarie, j’ai réussi à l’atténuer en lisant des livres, en voyageant un peu et en étudiant la philosophie. Toute personne attirée par cette discipline apprendra que plus on lit de livres, moins on se sent à l’aise parmi ses semblables. Plus vous lisez, mieux vous voyez la stupidité des autres : vous devenez agressif, étrange, et vous tombez vous-même dans l’imbécillité. Lunatique, bizarre, ridicule, pédant, antipathique sont quelques-uns des adjectifs préférés que mes voisins utilisent quand ils parlent de moi.

Solidaires, Kena !

Nous sommes tous des lunatiques luxembourgeois !

je n'ai cité qu'un auteur mexicain

Déjà, Shakespeare en savait un brin sur la philosophie:

Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre, Horatio, que n'en rêve votre philosophie.
There are more things in heaven and earth, Horatio,
Than are dreamt of in your philosophy.
William Shakespeare Hamlet, I, 5, Hamlet

Bon bon bon, ça fait un moment que je n'ai plus posté par ici.

Merci pour vos réponses au débat d'Août!

Je vais donc lancer le prochain débat (inspiré des derniers posts de Kenavo et swallow):

Selon vous, pourquoi la philosophie n'a-t-elle pas une place plus importante dans notre société?

La question ne demandant pas grand éclaircissement, je vous laisse divaguer à votre guise