Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Alan Pauls [Argentine]

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kenavo
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kenavo


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MessageSujet: Alan Pauls [Argentine]   alan pauls - Alan Pauls [Argentine] EmptyDim 24 Mai 2009 - 12:00

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Biographie

Né à Buenos Aires en 1959
Auteur majeur de la scène littéraire argentine, Alan Pauls demeure néanmoins très discret sur les circuits médiatiques, notamment en France. Il faut attendre la parution de son chef-d' oeuvre, 'Le Passé', en 2003, pour que le public européen découvre véritablement le talent de ce romancier atypique, salué par les plus grands auteurs sud-américains comme Roberto Bolaño ou Enrique Vila-Matas. Ses écrits, parmi lesquels 'Wasabi' ou 'Le Colloque', traitent avec profondeurs des relations amoureuses, de la violence des sentiments et de l'échec du couple. Un univers intime qui ne l'empêche pas d'aborder des questions sociales et politiques, notamment dans 'Histoire des larmes'. Si son travail fait écho à des auteurs latino-américains comme Borges, auquel il a consacré un essai, c'est chez des auteurs français comme Stendhal, Proust, ou Roland Barthes, que cet ancien étudiant au lycée francophone de Buenos Aires puise une partie de son inspiration. Ecrivain talentueux, Alan Pauls exerce également sa plume en tant que traducteur et critique de cinéma.


source: evene.fr


Dernière édition par kenavo le Dim 8 Juin 2014 - 9:28, édité 1 fois
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kenavo
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MessageSujet: Re: Alan Pauls [Argentine]   alan pauls - Alan Pauls [Argentine] EmptyDim 24 Mai 2009 - 12:06

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histoire des larmes
Citation :
Editeur
Tandis qu'il regarde à la télévision le palais de la Moneda brûler à Santiago du Chili, le 11 septembre 1973, le narrateur d'Histoire des larmes ne parvient pas à pleurer. Malgré son jeune âge, il compte parmi les ardents partisans de la voie latino-américaine vers le socialisme, possède une solide formation marxiste et, à Buenos Aires où il vit avec sa mère, ne manque jamais d'acheter La Cause péroniste et autres revues révolutionnaires. S'il ne verse aucune larme, ce n'est pas davantage par manque de sensibilité : il est en effet persuadé qu'il n'est nul vrai bonheur sans son noyau incompressible de douleur et devient bien vite le confident des grandes personnes, le réceptacle silencieux, toujours disponible de leurs souffrances. Que lui est-il arrivé ? Une fois adulte, cet hypersensible qui ne sait plus pleurer mène l'enquête sur son propre passé dont il revisite les épisodes marquants.
À la fois drôle, bouleversant et d'une incroyable richesse, Histoire des larmes est un formidable récit intimiste qui embrasse tout un pan de l'histoire de l'Argentine et de l'Amérique latine.
Je veux tellement que cet auteur fait partie des auteurs parfumés – comme c’est dommage que je ne connaissais pas ce forum lors de ma lecture de son livre Le Passé drunken

Mais bon, revenons à histoires des larmes. Livre assez court et en quelque sorte à lire d’une traite. A peine qu’il y a des points, mais pas de paragraphes, pas d’interruption.
Il saute de mémoire et d’image d'enfants vers le futur, revient sur d’autres idées. Fait un ‘tour du monde’ en intégrant une situation personnelle qui va l’amener à la situation militaire de l’Argentine..
Je ne sais pas si c’est le meilleur livre pour faire connaissance avec cet auteur, mais je ne peux que vous souhaiter de faire connaissance avec lui Very Happy
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kenavo
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MessageSujet: Re: Alan Pauls [Argentine]   alan pauls - Alan Pauls [Argentine] EmptyDim 24 Mai 2009 - 12:19

Mythologies modernes

Propos recueillis par Guillaume Benoit

Ecrivain rare donc précieux, Alan Pauls est pourtant en tête de toutes les gondoles depuis quelques mois. Aux côtés de son nouveau et troisième roman 'Histoire des larmes' édité chez Christian Bourgois, Points réédite son chef-d'oeuvre 'Le Passé', paru en 2003. Une double actualité qui témoigne (enfin) de la reconnaissance accordée à l'"étrange monsieur", comme l'appelait Roberto Bolaño.
Depuis la parution du 'Passé', le monde des livres n'est plus le même. Dès ses premiers ouvrages, pourtant, on pouvait s'en douter ; l'Argentine avait un nouveau prodige. C'est que, avec ses 600 pages d'une histoire d'amour passionnée où les corps, les douleurs et les drames se croisent, 'Le Passé', enfin édité en poche depuis septembre dernier, a tout du grand roman moderne, de la fresque majeure d'un XXIe siècle qui s'amorce sous le signe du doute autant que de l'infinie lucidité, du rire cynique et de l'abandon passionné. Alan Pauls, qui n'hésite pas à citer Proust et Jerry Seinfeld comme influences majeures de son roman, n'en est pas à un paradoxe près ; dans son univers, les frontières s'épuisent, se dispersent et dessinent les contours de formes inédites entre roman, philosophie, peinture, cinéma et théorie. Et de forme, il ne cesse d'en changer, comme en témoigne 'Histoire des larmes', paru en avril, un ouvrage bien plus court, où la fiction se dessine à la manière pointilliste. Tableau d'une Argentine en proie à un bouleversement historique, il impose une fois de plus la "marque" Pauls : une action sans actes, une digression structurée qui mêle images, histoires et psyché. Un regard inédit, celui d'un auteur complexe et addictif, qui revient sur son propre parcours, ses obsessions et son amour pour la pensée.

Quelle est l'origine de 'L'Histoire des larmes' ?
C'est le premier volet d'un triptyque sur l'histoire des années 1970 en Argentine, une fiction axée autour de l'enfance. Je voulais des textes courts, proches des nouvelles. Et j'ai pensé à cette structure en trois grands épisodes, trois histoires différentes avec à peu près le même héros, dont certains traits se retrouveront d'un volet à l'autre. Ce sujet m'attire depuis longtemps mais je n'arrivais pas à le saisir totalement. C'est une décennie qui est divisée en deux : la période de dictature, bien connue, de 1976 à 1983 mais aussi une première période, de 1970 à 1976, celle de la lutte armée où le pays est pris entre deux feux. On y sentait une ferveur à peu près unanime, on ne pouvait pas ne pas adhérer à la politique radicalisée ; c'est une période explosive et, pour cette raison, fascinante. Moi j'avais 13 ou 14 ans, je n'appartenais à aucun groupe politique mais j'admirais la lutte armée, je la voyais comme une fiction en marche. Ce n'est pas quelque chose qui est forcément partagé mais je le vivais de cette façon.

C'est également la période au cours de laquelle vous avez commencé à lire et, très rapidement, à écrire ?
J'étais un lecteur précoce, je lisais même quand je ne savais pas encore lire. J'aimais l'objet livre, mais aussi l'attitude du lecteur, l'idée être immergé dans quelque chose. J'ai lu tout ce qui me tombait entre les mains. Après j'ai découvert la science-fiction et vers 11-12 ans j'ai commencé à écrire des petits récits, des scènes de mon propre roman familial traduites dans la langue fictionnelle de Ray Bradbury, qui me fascinait. A partir de là je n'ai jamais arrêté.

Cette façon de s'isoler, cette indifférence au monde se retrouvent-elles dans votre imaginaire d'écrivain ?
C'est plutôt l'autarcie. J'aime beaucoup l'un des premiers films de Nanni Moretti, 'Je suis un autarcique', où il faisait absolument tout, il jouait, il dirigeait la caméra ; j'ai toujours envié ce mode de vie un peu monocellulaire. Et l'écriture, qui est une pratique très solitaire, même s'il s'agit d'une solitude assez peuplée, est un mode d'existence qui me va très bien. On n'est jamais seul dans l'intimité, et c'est justement ce qui m'intéresse, l'intimité surpeuplée. J'aime cette idée d'une littérature qui enveloppe les choses.

Vos ouvrages fourmillent pourtant de références et vous-même pratiquez l'analyse littéraire. Comment parvenez-vous à différencier le monde de la littérature et le monde de votre littérature ?
Je ne fais pas de différence. Ces catégories sont assez poreuses finalement. Je suis pour l'invasion, pour la contamination, pour l'hybridation. Même si j'ai besoin de délimiter un certain territoire pour être libre, je n'ai jamais fait de distinction entre théorie et fiction en littérature. Pour moi, les grands critiques littéraires sont des grands écrivains. Je crois qu'on peut écrire des fictions extraordinaires, intéressantes, dynamiques, agiles et souples avec des idées sur la littérature, et que, de la même façon, les fictions peuvent se construire grâce à un ensemble de concepts. Quand j'écris des essais, je suis très attentif au suspense intellectuel, à cette sorte d'intrigue tramée par des concepts ou des raisonnements.

N'est-ce pas une façon de mettre une distance avec la pensée telle qu'on la conçoit traditionnellement pour lui intégrer une dimension créative ?
Je peux lire Barthes ou Walter Benjamin comme si c'était une fiction, avec la même passion, avec le même désir de savoir ce qui va arriver à la page suivante. Si on lit par exemple 'Le Discours de la méthode' de Descartes, c'est un roman, il y a des aventures, des péripéties, des énigmes à résoudre qui ont lieu certes à un autre niveau que le quotidien mais on se perd vraiment entre philosophie et roman. C'est donc une approche de la littérature singulière, capricieuse, mais elle a une très longue tradition, qu'on retrouve chez Barthes, Borges, Valéry ou Platon. Et si elle applique une violence, c'est une violence qui est déjà à l'oeuvre dans la langue.

Avec 'L'Histoire des larmes' ou 'La Vie pieds nus', vous ne créez pas des contes philosophiques mais justement cette forme très étrange, qu'on pourrait qualifier d'exemples philosophiques vivants. Proposer une forme de pensée nouvelle au travers de la fiction est un projet qui vous tient à coeur ?
Ce sont des mythes pour moi. Dans 'La Vie pieds nus', j'écris d'abord sur l'espace géographique de la plage. Mais je le considère d'emblée comme un espace mythique parce que ça a été très important dans mon enfance, qui est le temps du mythe par excellence. Plus encore, la plage est un objet absolument culturel qui a été très lu, très écrit et très représenté. Dans 'Histoire des larmes', je prends l'enfance comme un mythe également. Je ne m'intéresse pas vraiment à la réalité de l'objet, je me fiche de savoir ce qu'elle est, je préfère ce qu'on en fait, toutes ces transformations, ces déformations, ces mensonges avec lesquels on manipule les mythes. Je suis toujours plus intéressé par l'interprétation des faits que par les faits eux-mêmes. C'est la même chose lorsque j'écris des fictions, j'écris très rarement sur ce qui se passe mais bien sur les conséquences de ce qui s'est passé, sur la façon dont ceux qui l'ont vécu se souviennent ou interprètent le passé pour continuer à vivre. C'est pour ça que mes personnages arrivent toujours tard, qu'ils ont toujours un "décalage". C'est ce "décalage", ce retard, qui est la matière première de la fiction, ce n'est pas le fait, ce n'est pas l'événement mais bien ce qui arrive après. Le retard c'est justement une sorte de limbe, mais une limbe hyperactive. Lire la suite de Mythologies modernes »

Pourtant, c'est la perception du lecteur qui semble plus affectée par ce "décalage" ; on s'aperçoit, au fil des textes, que vos personnages ont tendance à ne se définir que par ce qu'ils endurent, ce qui les affecte...
Oui, ça fonctionne un peu comme ça. Je ne le décide même pas, je n'arrive pas à faire en sorte que mes personnages agissent, qu'ils traversent la rue, entrent dans un magasin et achètent n'importe quoi. J'ai besoin que certains des personnages importants pour la fiction soient comme des écrans sur lesquels on peut projeter un peu de tout. Mais en même temps ils sont vraiment des consciences. Il y a une certaine proportionnalité inversée entre leur taux d'impuissance et leur taux de lucidité. Rimini par exemple, dans 'Le Passé' est un cas extrême. Il ne fait littéralement rien. Mais tout ce qui se passe autour de lui, il l'analyse, il le démonte, il le particularise. Il est comme un insomniaque, toujours éveillé. C'est certainement un trait distinctif de mes personnages.

Est-ce une façon de se protéger de l'aspect autobiographique ?
Je ne pense pas. Ce serait même plutôt une façon de me mettre à nu. Le rapport entre le moi qui écris et le moi qui dis "je" dans les livres est différent. La mise en scène est vraiment une rencontre. Une rencontre entre quelque chose qui peut être personnel, en tant que "moi" sujet biographique, biologique, avec ce qui appartient au réel, du langage. Et là il n'y a pas de protection possible, je ne cherche pas à me protéger et je n'aime pas la littérature qui protège. Je m'investis totalement dans ce que j'écris, dans le sens où tout mon corps est là et je ne me sens ni protégé, ni en péril.

Est-ce à ce point physique lorsque vous écrivez ?
Complètement. Quand on lit, on a un autre corps, c'est pareil pour l'écrivain. Ce n'est pas le corps que l'on voit. Il y a quelque chose qui se suspend. Et, tout d'un coup, l'ancien corps revient, complètement épuisé. C'est pour ça sans doute que j'écris très lentement. Mais je réfléchis beaucoup avant d'écrire. Ce que j'écris, c'est ce qui reste, corriger pour moi c'est plutôt couper, éliminer, réorganiser, c'est un travail d'architecture.

On est loin de ce sentiment d'urgence qui se dégage de vos phrases, qui semblent ne jamais vouloir s'arrêter. Est-ce qu'il n'y a pas là quelque chose hérité du cinéma, cette façon d'imposer un décor avant toute chose ?
Tout à fait. La mise en scène, au cinéma, m'intéresse particulièrement, comme le travail du temps, la fabrication du plan ; il y a des moments dans mes livres que je voyais d'abord comme des plans-séquences, des mouvements de caméra. J'ai vraiment une croyance aveugle dans la forme, qui, pour moi, contient tout aussi bien l'art, la pensée que la philosophie. Le cinéma est pour moi un véritable laboratoire de forme. Il y a des rythmes que je reconnais et que j'aime dans certains cinéastes, j'ai mis d'ailleurs beaucoup de Cassavetes dans 'Le Passé', sur le plan du rythme comme dans les dialogues…

Vous jouez avec ce type de reprises, de citations ?
Je peux citer un auteur, je peux citer le titre d'un film, je ne le déguise pas, mais je ne l'affiche pas non plus. Les noms propres, ça ne m'intéresse pas beaucoup. Ce sont les formes qui m'excitent vraiment. Je suis un fils de la culture moderniste, peut-être un peu plus contaminé de pop culture que les autres. Mais je reste vraiment passionné par la forme, notamment chez des auteurs tels que Kafka, Proust, Joyce, Musil. Ce que j'aime, c'est soumettre la culture pop à un traitement moderniste. Donc si je parle de Superman, j'impose sur lui une sorte de délire hyper réflexif, hyper sophistiqué. Je peux le traiter comme s'il était un objet philosophique. J'aime inventer la richesse de la culture pop, jouer sur cette tension entre deux statuts.

Et pourtant, il est un domaine, populaire par excellence, que vous n'abordez que de très loin, la musique ?
Je peux écrire sur la danse, la peinture, la philosophie, mais c'est vrai que j'ai du mal à écrire sur la musique. Ecrire des choses justes sur la musique c'est vraiment un grand art, Barthes y arrive très bien. Mais je crois que ça viendra. J'aime beaucoup par exemple l'électro allemande, house, minimal house, comme Modeselektor... C'est quelque chose qui est difficile à décrire, je comprends qu'on puisse dire que danser cette musique c'est un peu la raconter, l'interpréter, l'analyser. Même si j'aime beaucoup danser dessus, j'aimerais vraiment pouvoir l'écrire. D'autant que j'écoute beaucoup de musiques, je continue à acheter des disques. Je suis peut-être complètement anachronique.

Dans tous ces objets populaires finalement, s'agit-il de retrouver une certaine idée de "profondeur" ?
Non. Ce n'est pas le chemin qu'il faut suivre, la "profondeur". Je refuse simplement de laisser les choses à la place où elles sont. Je crois qu'on peut mettre en contact une tradition moderniste et une culture pop sans banaliser la modernité ni rendre solennelle la culture pop. D'ailleurs il y a des choses populaires que j'aime autant que certaines figures de la littérature du XXe siècle. Ce qui compte finalement, c'est que la chose fasse penser. Je ne sais pas si c'est profond mais ça me plaît.

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kenavo
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MessageSujet: Re: Alan Pauls [Argentine]   alan pauls - Alan Pauls [Argentine] EmptyMer 27 Mai 2009 - 17:50

Comme je l'ai dit, la lecture date de trop longtemps de vous parler en tout détail.. mais je voudrais quand même laisser une trace de ce livre sur ce fil.. c'est vraiment le livre de lui pour faire connaissance Wink

alan pauls - Alan Pauls [Argentine] A148
Le passé
Citation :
4e de couverture
« Une passion éternelle sortant des sentiers battus rythme “Le passé”, « un roman gothique d'amour dont les protagonistes sont deux jeunes amoureux fantômes condamnés à se rendre fous l'un l'autre », expliquait Alan Pauls. « Un livre que l'on lit dans un éclat de rire glacial », ajouta à Barcelone l'écrivain Rodrigo Fresán, lors de la remise du Prix Herralde en 2003.
Rimini et Sofia sont les protagonistes de cette longue histoire d'amour mêlant harcèlement, chantage sentimental, trahison et crime. « La protagoniste est comme un fantôme dont la spécialité est le retour », explique Pauls, reconnaissant que Marcel Proust et l'humoriste Jerry Seinfeld sont les deux grandes influences de ce roman rempli de ses drogues favorites.
« Proust est comme une ombre tutélaire de mon livre. Il est imprégné de cette conception du temps selon laquelle nous pataugeons toujours dans le même magma du passé. Concernant Seinfeld, je reconnais qu'il est ma seule drogue des années quatre-vingt-dix. »
Rodrigo Fresán rappelait que certains avaient insinué, l'an dernier, que Pauls était un personnage de fiction, inventé par Enrique Vila-Matas, Roberto Bolaño et lui-même. L'écrivain s'est déclaré « fier » de voir son roman « entrer dans la famille des auteurs ayant gagné ce prix avant lui, et tout particulièrement Vila-Matas et Bolaño ». (El País, 2003).

Ce fut en 2003 le début de la « fièvre Pauls ». Gageons qu’elle gagnera la France et qu’on s’y rendra compte que Pauls est, comme l’écrivait Roberto Bolaño alors, un des meilleurs écrivains sud-américains vivants.
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Marie
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MessageSujet: Re: Alan Pauls [Argentine]   alan pauls - Alan Pauls [Argentine] EmptyMer 1 Jan 2014 - 0:53

alan pauls - Alan Pauls [Argentine] 51kfif10

traduit de l'espagnol ( Argentine ) par Vincent Raynaud

Alan Pauls est un écrivain argentin , fils d'un émigré allemand qui a fui le nazisme en 1936.

Le titre de ce livre est donc Histoire des larmes- Un témoignage, il n'est nulle part précisé , ce que le mot "témoignage" signifie ici. Et, bien sûr, le mot " roman" n'apparait nulle part, mais c'est de plus en plus fréquent.

Il appartient à une trilogie qui se complètera peut-être qui comprend successivement, du moins dans leur traduction française , cette Histoire des larmes, suivie de Histoire des cheveux et d'Histoire de l'argent. A suivre, donc..

C'est l'histoire d'un enfant très.. empathique, qui attire les confidences et devient, de ce fait , un parfait réceptacle des souffrances des autres. Ce n'est qu'en compagnie de son père qu'il pleure , jamais avec quelqu'un d'autre.

Il considère les larmes comme un moyen, une monnaie d'échange avec laquelle acheter ou payer. Ou peut-être est-ce la forme que le Proche adopte chez lui quand il est avec son père. Quelque chose dans l'acte de pleurer lui rappelle le bout de ses doigts poli par le frottement contre le fond de la piscine. Si ses doigts pouvaient saigner, s'ils saignaient sans blessure, seulement parce que leur peau est devenue extrêmement fine, alors ce serait parfait. 

Mais ce Proche?

Il ne croit pas au bonheur, pas plus qu'à qu'à toute autre émotion telle que celui qui l'éprouve n'a besoin de rien d'autre. Pour quelque raison, il se sent proche de la douleur ou, très tôt, il a perçu la relation profonde qui existe entre la proximité , quelle qu'elle soit, et la douleur: ce qu'il y a de crucial dans le fait que la distance se réduise soudain, que l'air disparaisse et que les intervalles entre deux choses soient comblés. C'est là qu'il brille, lui, qu'il brille comme personne c'est là qu'il trouve sa place. S'il le pouvait, à l'Heureux et au Bon, il opposerait ceci: le Proche.

Ce n'est que plus tard, le 11 septembre 1973, en regardant à la télévision la mort d'Allende en direct , qu'il va s'apercevoir qu'il ne peut plus pleurer. Du tout. Par contre, il va agir et rompre immédiatement avec sa petite amie dont la famille appartient à la droite chilienne. Sans doute plus sain, finalement, comme réaction?

C'est un très beau et surprenant texte , écrit en de très longues phrases pleines de digressions multiples qui s'entrecroisent.
Quant à la dimension métaphorique, si elle existe, elle m'a complètement échappé...

Je préfère, à ce niveau , donner ce lien qui en dit plus:
ici
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