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| Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 14:17 | |
| BiographieNé à Lausanne le 25 octobre 1767, et décédé le 08 décembre 1830 à Paris. Après une brillante éducation en Allemagne et en Ecosse, Benjamin Constant mène une vie d'errance avant de s'attacher à Madame de Staël dès 1794. A cette époque, elle anime le Cercle de Coppet, un regroupement libéral, antinapoléonien et romantique. Benjamin Constant s'éprend de cette femme charismatique. Pour autant, leur relation reste très électrique. Les premiers écrits de Benjamin Constant parlent de politique. Ils défendent le Directoire contre les mouvements réactionnaires. A l'époque de Bonaparte, il est le leader de l'opposition et dénonce le régime napoléonien. Son talent de pamphlétaire est reconnu de ses pairs. Il se rallie pourtant à Napoléon pendant les Cent-Jours et rédige l'Acte additionnel aux constitutions de l'Empire. Dans Principes de politiques applicables à tous les gouvernements représentatifs, il explique avec soin sa vision du régime parlementaire. Très actif sur ce plan, il n'en demeure pas moins l'auteur de trois romans. Le plus connu reste Adolphe, un ouvrage qui dépeint un jeune homme tentant de s'extraire d'une relation amoureuse dans laquelle il s'est perdu. Le livre s'inscrit dans la grande tradition des romans sentimentaux de la littérature classique, à l'image de son autre ouvrage romantique, Cécile. Connu pour sa grande subtilité dans l'analyse psychologique de l'amour, Benjamin Constant a par ailleurs écrit un joli récit autobiographique dans Cahier rouge. Outre son talent de romancier, sa carrière et sa vie restent marquées par les idées originales qu'il a su défendre sur le plan politique comme le parlementarisme ou la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Dernière édition par Lara le Sam 30 Mai 2009 - 14:25, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 14:21 | |
| Adolphe
Je n'ai lu qu'un seul livre de lui Adolphe. J'en ai déjà discuté avec Ezchielle, je vous redépose le message que j'avais posté: Alors je te parlais d'Adolphe parce que c'est un roman qu'a écrit Benjamin Constant, une sorte d'étude sur la responsabilité de l'être humain. Il s'agit d'un roman à la première personne, qui décrit la vie d'Adolphe, jeune homme de bonnes conditions. Un personnage qui n'a rien d'un passionné, un homme plutôt faible qui conquiert Eléonore, une femme en dessous de sa condition, par orgueil et qui ensuite n'ose plus la quitter, immobilisé par une sorte de lâcheté. Adolphe s'auto-analyse sans arrêt ce qui fait qu'on est déchiré tout comme lui par ses problèmes de conscience. Ses relations difficiles avec son père, son envie de quitter Eléonore, son impossibilité à le faire, tout cela le torture. Il est lucide quant à ses problèmes et pourtant il ne fait jamais les bons choix. Il n'ose pas être ferme, il a peur de faire souffrir Eléonore. Alors, il s'enfonce dans une situation qui lui pourrit la vie, et pourtant il agit avec un recul qui ne lui permet jamais de vivre pleinement les instants et d'être heureux. Eléonore elle se sacrifie pour Adolphe, elle a quelque chose de tragique, une ombre de fatalité pèse sur cette femme. Elle est la conscience d'Adolphe et lui montre tout son égoïsme. Et en même temps elle pèse de tout le poids de son amour tyrannique sur Adolphe. C'est assez mal sain leur situation, c'est étouffant même. À la fin Eléonore meurt d'amour et Adolphe ne se le pardonne pas. Au delà de la mort, Eléonore est toujours là et son fantôme reproche à Adolphe cet sorte de meurtre. Brrrr c'est assez sombre. Cela m'avait marqué. |
| | | Mordicus Troll de Pastèque
Messages : 3262 Inscription le : 21/01/2008 Localisation : Blottie
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 15:02 | |
| Adolphe. Un des livres qui m'a le plus agacé. Entre la molle lâcheté insipide d'Adolphe et la Bêtise sans borne d'Elénore... Ah j'ai été servie. Oh oui ça dénonce des choses blabla. J'veux bien. Mais si en prime on avait le droit de tarter les personnages de temps en temps...
Hum.
Le bouquin a été adapté au ciné avec Isabelle Adjani (Ahah). Aucune envie de le voir (il date de 2002).
...
Une énième histoire des aléas des choses de la vie... En pire...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 15:22 | |
| - Mordicus a écrit:
Mais si en prime on avait le droit de tarter les personnages de temps en temps... ^^ Peut-être mais moi c'est justement ce qui me plait! A quoi cela sevirait si les personnages étaient tous des héros en leur genre? L'humain n'a rien d'un héro et j'aime les livres qui analysent la nature humaine sans la sublimer! Après on peut repprocher à Constant ce romantisme qui transperce à chaque page, mais je ne le ferai pas parce que j'ai de l'affection pour le romantisme de Constant. |
| | | Mordicus Troll de Pastèque
Messages : 3262 Inscription le : 21/01/2008 Localisation : Blottie
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 15:25 | |
| C'est pas du "Romantisme". Mais de la mièvrerie dégoulinante. Oui à la psychologie de personnages atypiques. Mais le couple Chapi-Chapo Neuni et Neuno "ho mais qu'est-ce qu'on va faire ? alors qu'on s'est mis tout seul comme des grands dans cette histoire" , mouais. Ben ils m'ont pas convaincue. Du tout.
C'est un livre... Pathétique. Très bien écrit, je le reconnais, mais néanmoins Pathétique.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 15:40 | |
| En réponse à ton poste, je vais laissée Constant se défendre seul avec un extrait de sa préface choisi à ton attention qui expliquera bien mieux que moi ce qu'a voulu dire l'auteur:
"Je n’ai pas seulement voulu prouver le danger de ces liens irréguliers, où l’on est d’ordinaire d’autant plus enchaîné qu’on se croit plus libre. Cette démonstration aurait bien eu son utilité; mais ce n’était pas là toutefois mon idée principale. Indépendamment de ces liaisons établies que la société tolère et condamne, il y a dans la simple habitude d’emprunter le langage de l’amour, et de se donner ou de faire naître en d’autres des émotions de coeur passagères, un danger qui n’a pas été suffisamment apprécié jusqu’ici. L’on s’engage dans une route dont on ne saurait prévoir le terme, l’on ne sait ni ce qu’on inspirera, ni ce qu’on s’expose à éprouver. L’on porte en se jouant des coups dont on ne calcule ni la force, ni la réaction sur soi-même; et la blessure qui semble effleurer, peut être incurable (...) J’ai voulu peindre le mal que font éprouver même aux coeurs arides les souffrances qu’ils causent, et cette illusion qui les porte à se croire plus légers ou plus corrompus qu’ils ne le sont. A distance, l’image de la douleur qu’on impose paraît vague et confuse, telle qu’un nuage facile à traverser; on est encouragé par l’approbation d’une société toute factice, qui supplée aux principes par les règles et aux émotions par les convenances, et qui hait le scandale comme importun, non comme immoral, car elle accueille assez bien le vice quand le scandale ne s’y trouve pas. On pense que des liens formés sans réflexion se briseront sans peine. Mais quand on voit l’angoisse qui résulte de ces liens brisés, ce douloureux étonnement d’une âme trompée, cette défiance qui succède à une confiance si complète, et qui, forcée de se diriger contre l’être à part du reste du monde, s’étend à ce monde tout entier, cette estime refoulée sur elle-même et qui ne sait plus où se replacer, on sent alors qu’il y a quelque chose de sacré dans le coeur qui souffre, parce qu’il aime; on découvre combien sont profondes les racines de l’affection qu’on croyait inspirer sans la partager: et si l’on surmonte ce qu’on appel le faiblesse, c’est en détruisant en soi-même tout ce qu’on a de généreux, en déchirant tout ce qu’on a de fidèle, en sacrifiant tout ce qu’on a de noble et de bon. On se relève de cette victoire, à laquelle les indifférents et les amis applaudissent, ayant frappé de mort une portion de son âme, bravé la sympathie, abusé de la faiblesse, outragé la morale en la prenant pour prétexte de la dureté; et l’on survit à sa meilleure nature, honteux ou perverti par ce triste succès. Tel a été le tableau que j’ai voulu tracer dans Adolphe. Je ne sais si j’ai réussi; ce qui me ferait croire au moins à un certain mérite de vérité, c’est que presque tous ceux de mes lecteurs que j’ai rencontrés m’ont parlé d’eux-mêmes comme ayant été dans la position de mon héros. Il est vrai qu’à travers les regrets qu’ils montraient de toutes les douleurs qu’ils avaient causées perçait je ne sais quelle satisfaction de fatuité; ils aimaient à se peindre, comme ayant, de même qu’Adolphe, été poursuivis par les opiniâtres affections qu’ils avaient inspirées, et victimes de l’amour immense qu’on avait conçu pour eux. Je crois que pour la plupart ils se calomniaient, et que si leur vanité les eût laissés tranquilles, leur conscience eût pu rester en repos." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 15:46 | |
| À mon sens la grande question de l'oeuvre est celle de la responsabilité de chacun dans une liason amoureuse! Et on ne peut que se demander à la fin du livre; "Mais alors qu'aurait du faire Adolphe? " Et à cela aussi l'auteur répond dans sa préface! C'est vraiment très intéressent lisez là! Voilà l'extrait en question:
"Quelques personnes m’ont demandé ce qu’aurait dû faire Adolphe, pour éprouver et causer moins de peine? Sa position et celle d’Ellénore étaient sans ressource, et c’est précisément ce que j’ai voulu. Je l’ai montré tourmenté, parce qu’il n’aimait que faiblement Ellénore; mais il n’eût pas été moins tourmenté, s’il l’eût aimée davantage. Il souffrait par elle, faute de sentiments: avec un sentiment plus passionné, il eût souffert pour elle. La société, désapprobatrice et dédaigneuse, aurait versé tous ses venins sur l’affection que son aveu n’eût pas sanctionnée: C’est ne pas commencer de telles liaisons qu’il faut pour le bonheur de la vie: quand on est entré dans cette route, on n’a plus que le choix des maux."
Voilà Mordicus, j'espère t'avoir fait comprendre l'intêret du livre... Après pour l'apprécier je pense qu'il faut avoir une certaine nature, c'est à dire avoir tout comme Adolphe une conscience très dévellopée. Mais chacun est libre d'aimer ou non ce livre. Je respecte tout à fait tout point de vue. En tout amitié. Lara |
| | | Mordicus Troll de Pastèque
Messages : 3262 Inscription le : 21/01/2008 Localisation : Blottie
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 15:56 | |
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Sans animosité aucune. (C'est là où le "Débat" n'a plus lieu d'être ... Faisons simple : J'aime pas Adolphe et je l'aimerai jamais. Stoo. Tu peux me présenter les 4 préfaces de l'éditeur et 5 Prix Nobel de Littérature... Ben ça me fera pas aimer ce livre. Je comprends que des gens aiment : il en faut. Voilà. Ou alors, le problème, comme tu l'as si justement souligné est que "Je n'ai pas une conscience très développée" (Dieu que cette phrase est drôle, oui j'ai volontairement déformé, je sais). Alors j'en prends mon parti. J'espère que tu me pardonneras ma... Conscience pas très développée. Quant à moi je vais... Manger des bébés phoques.)
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Sam 30 Mai 2009 - 16:17 | |
| J'opte pour le volontairement déformé. ^^ Ce n'est pas ce que j'ai voulu prétendre! Corrigeons donc! Une "sorte" de conscience très développée, et pour te montrer que cela n'a rien de glorieux, j'ajouterai à la limité d'une "sensibilité maladive" de la conscience! Je te souhaîte un bon appétit, ne pas aimer Constant ne t'empêchera certainement pas de te régaler. ^^ |
| | | titete Envolée postale
Messages : 136 Inscription le : 04/07/2012
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Dim 20 Déc 2015 - 17:28 | |
| Alphonse
Petit roman (anecdote selon l'auteur) sur une relation d'amour à sens unique. Cela pourrait être mièvre comme l'a dit Mordicus, pas pour moi. J'ai trouvé très juste ce tiraillement d'Alphonse entre la pitié confondue à l'amour qui le pousse à rester et ce désir de se libérer. Cette relation lui devient insupportable de part l'enchainement non volontaire qu'elle crée mais il n'arrive pas à s'en défaire tant il est dominé par cette femme qui le tient par la culpabilité de la douleur qu'il ferait subir et par des sacrifices que lui-même n'a pas voulu. Cette domination et sa lâcheté qu'il élève en vertu l'emprisonnent. La réponse finale de l'éditeur est un bon contrepoint au narcissisme du roman.
Le roman est peut-être un peu long, le comportement d'Ellénore peut paraître un peu factice (tout est vu du côté d'Alphonse), reste que la psychologie d'Alphonse est très bien décrite. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Jeu 2 Juin 2016 - 9:58 | |
| Adolphe
J’aime les auteurs romantique mais j'ai eu peur de m'ennuyer. Adolphe commence comme une histoire classique romantique. Un jeune homme riche va dans le monde. Parce qu’il le doit, pour faire ses expériences, parce qu’il a assez d’argent à dépenser et qu’il a du temps avant de se trouver « une position ». Une des expériences à tenter est l’expérience de la séduction. Il rencontre une femme qui lui plait. Enfin plutôt. Elle est plus âgée, lui résiste un peu, ça le stimule , il veut la conquérir. Il la conquiert et ils vivent une idylle passionnée… En tous cas, au début. Il se lasse, il aurait pu la quitter mais elle arrive, pour le garder, à le tenir sous le joug de la culpabilité. Tant ! Que cela finit par ressembler à un mariage de convenance qui oblige les deux parties. Dans ce cas l’une des parties. Il y a des pépites et malgré le début assez conventionnel, le récit de l’emprisonnement moral d’Adolphe est très bien… « brodé ».
N’est-ce pas une formidable description de la timidité ?
Je ne savais pas alors ce que c’était que la timidité, cette souffrance intérieur qui nous poursuit jusque dans l’âge le plus avancé, qui refoule sur notre cœur les impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que par des mots vagues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître.
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| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Jeu 2 Juin 2016 - 11:13 | |
| merci Pia !
effectivement la timidité est une douleur pour celui qui en est affecté. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Jeu 2 Juin 2016 - 16:09 | |
| "Je ne savais pas alors ce que c’était que la timidité, cette souffrance intérieur qui nous poursuit jusque dans l’âge le plus avancé, qui refoule sur notre cœur les impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que par des mots vagues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître. "
Belle phrase et qui fait sens.
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| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] Jeu 2 Juin 2016 - 16:21 | |
| Oui tout à fait, c'est une phrase très sensée. Mais...je ne souffre pas de la timidité donc je ne pourrais pas savoir! | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] | |
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| | | | Benjamin Constant de Rebecque [Suisse] | |
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