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| Blaise Pascal | |
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+5Ezechielle swallow Camille19 Arabella Cachemire 9 participants | |
Auteur | Message |
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Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Blaise Pascal Ven 5 Juin 2009 - 20:19 | |
| Blaise Pascal (19 juin 1623, Clermont-Ferrand, Auvergne - 19 août 1662, Paris) est un mathématicien et physicien, philosophe, moraliste et théologien français. Enfant précoce, il est éduqué par son père. Les tout premiers travaux de Pascal concernent les sciences naturelles et appliquées. Il contribue de manière importante à la construction d’une calculatrice mécanique (la « Pascaline ») et à l’étude des fluides. Il a clarifié les concepts de pression et de vide, en étendant le travail de Torricelli. Pascal a écrit des textes importants sur la méthode scientifique. Mathématicien de premier ordre, il crée deux nouveaux champs de recherche majeurs : tout d’abord il publie un traité de géométrie projective à seize ans ; ensuite il correspond, à partir de 1654, avec Pierre de Fermat à propos de la théorie des probabilités, qui influencera fortement les théories économiques modernes et les sciences sociales. Après une expérience mystique à la fin de 1654, il délaisse les mathématiques et la physique et se consacre à la réflexion philosophique et religieuse. Il écrit pendant cette période l es Provinciales et les Pensées, ces dernières n’étant publiées qu’après sa mort qui survient deux mois après son 39e anniversaire, alors qu’il a été malade toute sa vie (sujet à des migraines violentes en particulier). (source Wikipedia) | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Les Pensées Ven 5 Juin 2009 - 20:26 | |
| Les PenséesPascal ne put achever, avant de mourir, son travail théologique le plus important : un examen soutenu et logique de la défense de la foi chrétienne, avec pour titre original Apologie de la religion chrétienne. Après sa mort, de nombreuses feuilles de papier ont été trouvées lors du tri de ses effets personnels, sur lesquelles étaient notées des pensées isolées, feuilles regroupées en liasses dans un ordre provisoire mais parlant. La première version de ces notes éparses est imprimée en 1670 sous le titre Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets. Elles sont devenues très vite un classique. Parce que ses amis et les disciples de Port-Royal étaient conscients que ces « pensées » fragmentaires pouvaient mener au scepticisme plutôt qu’à la piété, ils ont caché les pensées sceptiques et ont modifié une partie du reste, de peur que le roi ou l’église n’en prenne offense alors que la persécution de Port-Royal avait cessé, et les rédacteurs ne souhaitaient pas une reprise de la polémique. Il a fallu attendre le XIXe siècle pour que les Pensées soient publiées complètement et avec le texte d’origine, tirées de l'oubli et éditées par le philosophe Victor Cousin. Les Pensées de Pascal sont largement considérées comme une des pièces maîtresses et une étape de la littérature française. En présentant ses observations sur un chapitre, Sainte-Beuve considérait ces pages comme les plus fines de la langue française. Will Durant, dans son onzième volume de l’Histoire des civilisations, le juge comme « le livre le plus éloquent en français ». Dans les Pensées, Pascal présente plusieurs paradoxes philosophiques : infini et néant, foi et raison, âme et matière, mort et vie, sens et vanité -- apparemment n’arrivant à aucune conclusion définitive sans l’appui de l’humilité et de la grâce. En les rassemblant, il développe le pari de Pascal. La pensée que je préfère (C’est moi qui souligne ) : - Citation :
- "Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l'arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent, d'ordinaire, nous blesse. Nous le cachons à notre vue, parce qu'il nous afflige ; et s'il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver.
Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l'avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. Le présent n'est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.
PASCAL Pensées, Brunschvicg 172 / Lafuma 47 | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Blaise Pascal Ven 5 Juin 2009 - 21:27 | |
| La prof de fr nous a filé exactement le même extrait! On a fait un parallèle avec la Jeanne d'une Vie de Maupassant. Cette incapacité à vivre le present, cette fuite du temps... La prof en a parlé avec beaucoup d'enthousiasme et m'a donné envie de lire Les pensés. Je suis aussi curieuse de voir sa "demonstration mathématique de l'existence de Dieu". Dès que je m'en sens le courage, je me plonge dans cette lecture. |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Blaise Pascal Ven 5 Juin 2009 - 22:04 | |
| Pascal et son langage aceré, précis au milimètre près a été une grande découvert vers quinze ans. Cette façon d'utiliser la langue, de manière à la plier à l'expression de la pensée, sans aucune approximation, dans son aspect quasi mathématique, récèle par contraste une sort de poésie. Et le contenu ne peut que succiter une réfléxion qui ne s'arrête jamais, même si on ne partage pas ses convictions. Par exemple : - Citation :
- J'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos, dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s'il savait demeurer chez soi avec plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d'une place. On ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu'on ne peut demeurer chez soi avec plaisir.
A l'époque de la société du diverissement, c'est saisissant. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Blaise Pascal Sam 6 Juin 2009 - 11:14 | |
| Ce passage me fait toujours penser à deux autres oeuvres. D'abord le fameux sonnet de Du Bellay Heureux qui comme Ulysse : Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison Qui m'est une province et beaucoup davantage?Ensuite le Tao Te King, de Lao Tseu: Sans sortir de ma maison, je connais l'univers; sans regarder par ma fenêtre, je découvre les voies du ciel. Plus l'on s'éloigne et moins l'on apprend. (XLVII) L'opposition philosophique entre les chantres du voyage et les militants anti-bougeotte semble éternelle et universelle. |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Blaise Pascal Sam 6 Juin 2009 - 16:12 | |
| - Citation :
- «139. Divertissement. Quand je m'y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour, dans la guerre, d'où naissent tant
de querelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s'il savait demeurer chez soi avec plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d'une place. On n'achètera une charge à l'armée si cher, que parce qu'on trouverait insupportable de ne bouger de la ville; et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu'on ne peut demeurer chez soi avec plaisir. Mais quand j'ai pensé de plus près, et qu'après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j'ai voulu en découvrir la raison, j'ai trouvé qu'il y en a une bien effective, qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près. Quelque condition qu'on se figure, si on assemble tous les biens qui peuvent nous appartenir, la royauté est le plus beau poste du monde; et cependant, qu'on s'en imagine [un] accompagné de toutes les satisfactions qui peuvent le toucher, s'il est sans divertissement, et qu'on le laisse considérer et faire réflexion sur ce qu'il est, cette félicité languissante ne le soutiendra point, il tombera par nécessité dans les vues qui le menacent, des révoltes qui peuvent arriver, et enfin de la mort et des maladies qui sont inévitables; de sorte que, s'il est sans ce qu'on appelle divertissement, le voilà malheureux, et [plus] malheureux que le moindre de ses sujets, qui joue et qui se divertit. De là vient que le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois sont si recherchés. Ce n'est pas qu'il y ait en effet du bonheur ni qu'on s'imagine que la vraie béatitude soit d'avoir l'argent qu'on peut gagner au jeu, ou dans le lièvre qu'on court : on n'en voudrait pas, s'il était offert. Ce n'est pas cet usage mol et paisible, et qui nous laisse penser à notre malheureuse condition, qu'on recherche, ni les dangers de la guerre, ni la peine des emplois, mais c'est le tracas qui nous détourne d'y penser et nous divertit. De là vient que les hommes aiment tant le bruit et le remuement; de là vient que la prison est un supplice si horrible; de là vient que le plaisir de la solitude est une chose incompréhensible. Et c'est enfin le plus grand sujet de félicité de la condition des rois, de [ce] qu'on essaie sans cesse à les divertir et à leur procurer toute sorte de plaisirs. Le roi est environné de gens qui ne pensent qu'à divertir le roi, et l'empêcher de penser à lui. Car il est malheureux, tout roi qu'il est, s'il y pense. Voilà tout ce que les hommes ont pu inventer pour se rendre heureux. Et ceux qui font sur cela les philosophes, et qui croient que le monde est bien peu raisonnable de passer tout le jour à courir après un lièvre qu'ils ne voudraient pas avoir acheté, ne connaissent guère notre nature. Ce lièvre ne nous garantirait pas de la vue de la mort et des misères, mais la chasse qui nous en détourne nous en garantit. Je crois que ce plus long extrait exprime mieux les notions que je voulais évoquer (c'est ça la paresse), ce n'est pas le voyage en tant que telle mais le divertissement qui est une fuite devant le tragique de la condition humaine, et en particulier de la mortalité. Les malheurs de l'homme viennent en très grande partie du fait qu'il refuse d'accepter sa finitude. Enfin Pascal le dit beaucoup mieux que moi. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Blaise Pascal Sam 6 Juin 2009 - 19:01 | |
| Ça revient un peu au même je trouve. Car le voyage peut être envisagé et comme une distraction, et comme une fuite (d'un face à face avec soi-même et sa finitude comme tu dis), non ? |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Blaise Pascal Dim 7 Juin 2009 - 8:27 | |
| Oui, si tu considère le voyage comme une distraction, une fuite de soi. Mais évidemment ce n'est pas la seule. Et surtout à l'heure actuelle, à l'époque d'Internet, pas besoin de voyager. Et le voyage peut être autre chose qu'un divertissement et une fuite. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Blaise Pascal Dim 7 Juin 2009 - 14:02 | |
| - Arabella a écrit:
- Et le voyage peut être autre chose qu'un divertissement et une fuite.
Bien sûr. Et cette vision n'est pas la mienne. |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Blaise Pascal Mar 30 Juin 2009 - 21:48 | |
| Je connais sa pensée par petits fragments : sur le divertissement, le pouvoir, l'imagination... c'est vraiment très intéressant. J'aurais voulu demander à ceux qui ont lu Les Pensées si ils ont réussi à tout comprendre sans autre support ? En fait, ma cousine l'a lu et on a nos façons de penser sont très proches, et elle a eu un véritable coup de coeur pour Pascal, ce qui me pousserait à le lire. Le problème, c'est qu'elle a étudié l'oeuvre en classe et en profondeur, donc moi ça m'a donné très envie de lire mais je me demande s'il faut que je les lise comme ça, où que je m'appuie sur le profil d'une oeuvre, quelque chose comme ça... Donc si vous pouviez partager vos expériences de lecture, ça serait sympa | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Blaise Pascal Mar 30 Juin 2009 - 22:23 | |
| Le problème de l'ouvrage central de Pascal, connu sous le nom de Pensées (il devait s'appeler L'apologie de la religion chrétienne) est que c'est une oeuvre inachevée, publiée à titre postume. D'ailleurs il existe différents versions, avec en particulier un ordre très varié donné aux divers fragments. Souvent quand on parle des Pensée, on dit de quelle version on parle. Tu comprends que dans ces conditions, la compréhension exhaustive et définitve de l'ouvrage me paraît être de la foutaise. Mais ce n'est que mon opinion évidemment. Il y a à mon sens deux approches possibles de l'oeuvre. Soit la lire telle quelle, sans forcement savoir grand chose de plus, et se laisser emporter par l'écriture merveilleuse de Pascal, par ses images, ses raisonnements tellement brillants, et qui touchent par leur justesse, une fine compréhension du fonctionnement humain, sources d'inépuisables réflexions. Mais il peut aussi être passionnant de découvrir l'homme, le contexte histoirique, la façon plus générale dont ses idées se positionnent par rapport à d'autres courants de pensée. Certes pas comprendre tout, parce que compte tenu de l'état du texte, cala me paraît une mystification. Mais d'avoir une autre vision des textes, d'autres façons de lire tel ou tel morceau. Quitte à le lire d'une autre façon à un autre moment. Je crois que c'est le genre de texte qui le permet. Des lectures diverses. Même si certaines analyses de spécialistes clarifient des choses.
Je te conseillerais de te plonger d'abord dan sle texte toi m^ême, puis éventuellment de lire ce que l'on a pu écrire dessus. | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Blaise Pascal Mer 1 Juil 2009 - 1:49 | |
| Merci des conseils j'essaierai de me plonger dans l'oeuvre cet été alors, puis je pense que j'emprunterai les cours de ma cousine Je connais déjà un peu le contexte et l'époque, mais ça me tente bien d'approfondir, c'est toujours passionnant de voir des pensées qui s'opposent les unes aux autres... merci en tout cas de ta réponse !! | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Blaise Pascal Mer 1 Juil 2009 - 16:02 | |
| Vous avez cité Du Bellay, et même le Tao-tö king, alors je me permets d´ajouter William Blake pour continuer à célébrer l´étendue des Pensées de Pascal:
Voir le monde dans un grain de sable Le ciel dans une fleur sauvage Tenir l'infini dans la paume de ta main L'eternite dans l'heure qui vient
WILLIAM BLAKE.
William Blake To see a World in a Grain of Sand And a Heaven in a Wild Flower, Hold Infinity in the palm of your hand And Eternity in an hour. | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Blaise Pascal Mer 1 Juil 2009 - 22:15 | |
| - Arabella a écrit:
- Le problème de l'ouvrage central de Pascal, connu sous le nom de Pensées (il devait s'appeler L'apologie de la religion chrétienne) est que c'est une oeuvre inachevée, publiée à titre postume. D'ailleurs il existe différents versions, avec en particulier un ordre très varié donné aux divers fragments. Souvent quand on parle des Pensée, on dit de quelle version on parle.
Tu comprends que dans ces conditions, la compréhension exhaustive et définitve de l'ouvrage me paraît être de la foutaise. Mais ce n'est que mon opinion évidemment. Il y a à mon sens deux approches possibles de l'oeuvre. Soit la lire telle quelle, sans forcement savoir grand chose de plus, et se laisser emporter par l'écriture merveilleuse de Pascal, par ses images, ses raisonnements tellement brillants, et qui touchent par leur justesse, une fine compréhension du fonctionnement humain, sources d'inépuisables réflexions. Mais il peut aussi être passionnant de découvrir l'homme, le contexte histoirique, la façon plus générale dont ses idées se positionnent par rapport à d'autres courants de pensée. Certes pas comprendre tout, parce que compte tenu de l'état du texte, cala me paraît une mystification. Mais d'avoir une autre vision des textes, d'autres façons de lire tel ou tel morceau. Quitte à le lire d'une autre façon à un autre moment. Je crois que c'est le genre de texte qui le permet. Des lectures diverses. Même si certaines analyses de spécialistes clarifient des choses.
Je te conseillerais de te plonger d'abord dan sle texte toi m^ême, puis éventuellment de lire ce que l'on a pu écrire dessus. Je dirais même que "Les Pensées" n'ont jamais été une "oeuvre" à proprement parler. Si l'ordre des texte peut varier d'une édition à l'autre, c'est précisément parce qu'ils n'ont pas été écrits pour aller ensemble. C'est un rassemblement de notes éparses dont certaines n'auraient jamais dû être publiées. Par exemple, il est très difficile de fonder la pensée de Pascal sur "Le pari" car ce texte laisse entendre que Pascal a une vision "opportuniste" de la religion, or cela ne semble pas vraiment coller avec le reste de sa pensée. "Le pari" est donc, à mon sens, plus un exercice de style que véritablement un texte à lire avec sérieux et à comparer avec le reste de son oeuvre... Bref, à l'instar de "La volonté de puissance" de Nietzsche (et à l'instar de beaucoup de textes posthumes en philosophie ou en politique), il ne faut se méfier que ce que peuvent sembler vouloir dire certains passages selon leur agencement, leurs coupures éventuelles, etc. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Blaise Pascal Mer 5 Aoû 2009 - 20:09 | |
| J'ai fini Les pensées, que j'ai mis un temps fou à lire. Cela faisait très longtemps que j'en avais envie et je l'ai trouvé en livre d'occase! Malheureusement je n'ai pas pu l'emporté sur la plage; Pascal et sable ça fait pas bon ménage. J'ai du donc le mettre en stand bye, un moment.
Ce livre est pire que le Louvre, il y a beaucoup, beaucoup trop de choses. Les idées foisonnent et pr toutes les saisir... Mais c'est intéressant. On peut considérer ce livre comme un manuel de vie. Les idées développées sont utiles au quotidien, dans nos rapports avec les autres et avec nous-même.
Seulement il y a quelques passages qui me chagrinent... j'ai l'impression de ne pas tous les comprendre. Est-ce que c'est parce que j'en suis incapable ou seulement qu'il me manque quelques notions et qu'avec celles-ci tous seraient beaucoup plus clair? Il y a d'autres passages où je me laisse emporter par le raisonnement, il suit des chemins tortueux, chemins qu'on est heureux d'emprunter et puis arrivé au bout, déception: Tout ça pour ça! D'autres passages encore qui m'ont déçus, voir certains qui m'ont déplus, que j'ai eus l'impression de comprendre mais avec lesquels je ne suis pas d'accord. Par exemple, il lui arrive de généraliser sur des exemples. Cela me semble être une erreur de raisonnement.
Et puis le fameux pari m'a au combien déçu... Je vous décortique ce qu'en j'en ai compris, et ce que d'autres ont en compris: À un homme enlisé dans l'intérêt, on ne peut parler d'autre langage. Pascal emploiera donc ce langage là et il dira à son incroyant intéressé: si vous renoncez aux faux plaisirs, vous ne perdez presque rien. Si vous gagnez (la religion de JC étant vraie), vous gagnez tout. Qui refuserait de céder du rien pour avoir tout. D'autant que ce renoncement au rien des faux plaisirs vous donnera dès cette vie le bonheur humain. Pariez donc et sans hésiter . Faites comme si vous croyiez! Cette nouvelle conduite insinuée dans votre corps avant d'avoir la foi qui la justifie, déclenchera cette foi. Et vous vous apercevrez que vous n'avez rien perdu et tout gagné. Quelle mascarade! Et une foi l'ayant perçue et analyser comment peut-on s'y prêter! Je croyais que la foi devait opérer par l'amour de Dieu, non par calcul! Et quel Calcul! Oui l'humain est régit par l'intérêt, mais que c'est terrible que de se servir de ses défauts ainsi. Quel paradoxe, pour atteindre Dieu il faut emprunter un chemin de vice! Pardon Pascal, mais dans ce cas, l'athée est plus proche de la parole de Dieu, que le croyant intéressé. L'athée ne l'étant pas ou du moins pas d ela même façon et pas dans sa déscision de non-croyance!
De tout son livre, les parties concernants la religion ( pas toute, mais la majorité, et c'est quelles sont longues...) ne m'ont pas plu; et pourtant je partais avec une envie de compréhension en lisant ce livre. Je l'ai trouvé méprisant face aux athés et lui même très fermé. Par contre toutes ses réflexions sur la nature humaine sont au combien intelligente et perspicaces!!! Je me contenterai de citer, ces mots sont si justes!
Un seul passage concernant la religion m'a beaucoup touché! "Qu'est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon qu'il y a eu autrefois en l'homme un véritable bonheur dont il ne luy reste maintenant que la marque et la trace toute vuide, qu'il effaye inutilement de remplir de tout ce qui l'environne, en cherchant dans les choses absentes le secours qu'il n'obtient pas des presentes, et que les unes et les autres sont incapables de luy donner, parceq ue ce gouffre infiny ne peut estre remply que par un objet infiny et immuable, c'est à dire que par Dieu luy même?" Je comprends cet extrait parce que cet abîme béant, je le ressens moi aussi. Mais je ne pense pas Dieu capable de le remplir et de le combler.
Une phrase de lui qui m'a semblé étrangement belle, mais peut en accord avec sa chrétienté: "Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste : on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais." C'est beau , vrai et terrible, sentez le gouffre de cette phrase et prennez garde de ne pas y tomber.
Il y a tellement de passages qui m'ont plu que je ne vous les mettrai que si vous me les demander. Surtout ceux qui analysent la nature humaine. "Chacun est un tout à soi- même, car, lui mort, le tout est mort pour soi. Et de là vient que chacun croit être tout à tous. " Génial non?
Il n'épargne pas Montaigne, ni Descarte, et les contredit ouvertement, sans se cacher de s'inspirer très librement de Montaigne. |
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