Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Carole Martinez

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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptySam 7 Jan 2012 - 22:21

Je viens de finir Le coeur cousu.
J'ai été plus que charmée... Cet univers un peu mystérieux nous parait un peu loin à nous Français mais c'est juste magnifique tous ces histoires dans cette famille Carasco... :) Je ne regrette pas d'avoir emprunté ce livre!
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptySam 4 Fév 2012 - 15:33

Du domaine des Murmures

J’avais déjà pu apprécier l’écriture de Carole Martinez avec le cœur cousu ; avec ce second roman, j’apprécie encore plus son phrasé riche, sculpté, et cette manière si particulière de faire danser et voyager les mots. En effet, Carole Martinez n’hésite pas à emprunter tournures et expressions moyenâgeuses pour mieux coller à son propos.
Du cœur cousu, bien que radicalement différent, nous retrouvons la femme au centre du roman, ainsi que sa triste condition. Esclarmonde, est une jeune femme en avance sur son temps : elle préfère se donner un avenir funeste, plutôt que d’accepter docilement qu’on en choisisse un pour elle. C’est dans l’abnégation, et la maternité qu’elle se réalise.
Citation :
« Plusieurs heures ont passé avant qu’il ne rentrât de la chasse et j’ai savouré ce délai, j’en ai grignoté chaque seconde, accrochée à Elzéar, goûtant la chaleur de sa peau contre la mienne-toucher, caresser, enlacer, comme ce contact charnel m’était doux après ces mois de séparation d’avec les corps !-guettant les sourires aux anges sur son petit visage apaisé, m’offrant ce dernier plaisir de le sentir confiant, , endormi dans mes bras, abandonné bouche entrouverte. »
Citation :
« L’enfantement n’est pas seulement une torture physique, mais une peur attachée comme une pierre à une joie intense »
Le sentiment maternel ne s’est jamais départi de cette femme qui s’enterrant vivante, acquiert des pouvoirs surnaturels, et parvient de fait à régner parmi les hommes. Ses songes lui offrent la possibilité de « voir » l’invisible….
C’est la qualité de l’écriture qui m’a tenue lors de ma lecture. La première moitié du roman, plus axée sur la femme a mieux retenu mon attention, et mon intérêt, que les visions d’Esclarmonde à propos de son père parti en croisade. Tous les passages relatifs à ce sujet m’ont ennuyée royalement. Carole Martinez, à mon humble avis, semble s’être perdue en route, et a bien failli me perdre également ; la brièveté du roman a temporisé ma lassitude .Assez vite, le déroulé de l’histoire part dans tous les sens, ajoutant à l’atmosphère qui tient à la fois du conte, de la légende, de la magie, une lourdeur, et une certaine incohérence qui m’a finalement assez déçue de cette lecture.
Il est difficile de rendre compte d’un roman dont on a apprécié le style, même s’il se révèle à la longue difficilement soutenable sur la durée (Et Carole Martinez a été bien inspirée de faire court, et d’éviter ainsi les quelques longueurs du cœur cousu), mais dont l’histoire ne laisse pas de marque indélébile. Carole Martinez, adoubée par les lycéens qui lui ont attribué le Goncourt, ne m’a pas convaincue, encore moins émue .J’attendais énormément de son second livre…il me déçoit. Alors comme le souligne le mot de l’éditeur, si ce livre emporte dans un univers singulier, et cruel, en revanche pour "la sensualité prenante " promise…c’est un peu exagéré !!!
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptySam 4 Fév 2012 - 17:41

ah dommage... j'ai tellement aimé Le coeur cousu. Je lirai quand même sans doute celui-ci.
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyDim 18 Mar 2012 - 9:38

Une impression très mitigée:
** j'aime beaucoup l'écriture de cette auteure, pas ou peu de longueurs, on se laisse prendre par le style très personnel.

** la trame du roman, je n'ai pas réussi à y adhérer....


J'espère qu'elle va se renouveller pour une prochaine fois ??
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyMer 21 Mar 2012 - 11:10

-Le Domaine des Murmures-

Totalement d'accord avec vos avis en général. Je ne parlerai pas du thème, assez bien trouvé, et du style qui peut séduire, mais très honnêtement si j'ai suivi l'histoire jusqu'au bout cela n'a pas été parfois sans mal. Comme il est dit plus haut, elle a eu l'ingénieuse idée de faire court, sans cela je n'aurais pas tenu non plus face à son phrasé certes travaillé, mais forcément redondant et bien trop éthéré à la longue. Je ne sais pas où l'éditeur a trouvé de la sensualité, encore moins de l'émotion, on en est loin vu que c'est un récit épique tombant dans le fantastique sur la fin et que toutes ces métaphores nous éloignent de tout sentiment réel. On est vraiment dans l'image, c'est sans doute en cela qu'il a séduit les lycéens, mais je ne pense pas non plus qu'il marquera plus que ça.
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyMar 5 Fév 2013 - 20:48

Autant j'ai aimé Le coeur cousu, autant l'aventure d'Esclarmonde, recluse volontaire, m'a déçue. Heureusement, j'aime beaucoup son style et les images qu'elle fait naître. Mais le côté mystique, toutes les visions qu'elle décrit, m'ont ennuyée. c'est plutôt bien que son livre soit si court !
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyLun 8 Avr 2013 - 18:57

Du domaine des Murmures

J'ai aussi étais déçu par ce roman. Peut-être pas pour les mêmes raisons que ce qui a été dit précédemment cependant. J'ai acheté le livre attiré par la couverture (édition folio) et par la mention prix Goncourt des Lycéens 2011.

Le style d'écriture se veut poétique ou précieux. Au bout d'une dizaine de pages il devient surtout un peu lourd. L'écriture m'a paru forcée, peu naturelle. Souvent redondante. J'ai le souvenir d'un chapitre par exemple où on a le droit à "Elzéar grandissait" répéter trois fois sur trois pages. Et puis je n'ai pas compris l'intérêt d'avoir écrit au début, quand on lit l'inscription, "prend le party" avec un y alors que tout ce qui est écrit l'est en français moderne.

Paradoxalement si l'écriture est redondante, j'ai trouvé l'histoire, la succession des événements trop rapide et précipitée. Le début est par exemple assez typique. On a une série d'événements rapides qui semblent juxtaposer dans le seul but de poser les bases de l'histoire.
J'ai ressenti assez peu de choses pour la narratrice (Esclarmonde) et à part l'effroi provoqué justement par certains passages violents et rapides, peu de sentiments passent. Il est difficile de développer un personnage qui participe indirectement ou directement à beaucoup d'événements et qui vit dans des conditions aussi extrême. Les revirements d'Esclarmonde m'ont semblé soudains et certains détails dans ses pensées ou son comportement ne m'ont pas paru réaliste, notamment sur Dieu. C'est peut-être dû à la présence de la narratrice (l'esprit d'Esclarmonde) qui brouille un peu les choses même si elle se fait plutôt discrète.

En fait au contraire des commentaires précédents c'est peut-être l'histoire qui m'a fait finir le roman. Certes j'aurais aimé me fondre plus dans le Moyen Age mais le roman est court et la trame du conte est plutôt bonne. D'autant que je n'ai pas eu l'impression que beaucoup de choses fussent de l'ordre du merveilleux. On est certes dans le fantastique parfois au sens où l'on se demande ce qui est de l'ordre du réel ou de l'imaginaire mais à part les visions tout peut rationnellement s'expliquer.

Donc déçu. Je pensais retrouver la magie des chevaliers de la table ronde, d'Ivanhoé ou du livre de Ken Follet sur les cathédrales et ça n'a pas été vraiment le cas.
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyLun 8 Avr 2013 - 21:17

J'ai aussi lu Le Domaine des Murmures mais il y a quelques temps déjà.
Il est évident que j'ai été beaucoup moins emportée que lors de la lecture du Coeur cousu.
Cependant, j'en garde tout de même un bon souvenir.
J'ai aussi eu du mal à entrer dans l'histoire et puis tout va très vite. C'est un livre que l'on achève rapidement et que l'on oublie tout aussi vite puisque je suis incapable de parler davantage de mon ressenti. Je me souviens de l'histoire mais non de mes émotions de lecture. C'est peut être pour cela qu'il n'est pas marquant !
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyLun 6 Mai 2013 - 13:34

Du Domaine des Murmures


Pour répondre à Aériale qui posait la question sur un autre fil, j'ai beaucoup aimé et pourtant j'avais souvent hésité à acheter le roman car je ne suis pas très familière des récits évoquant cette période.... jemetate Et bien, j'aurais eu tort de ne pas m'y plonger tant ce livre m'a plu : pour l'histoire et pour la façon dont celle-ci nous est contée !

Il m'arrive souvent de repenser à Esclarmonde et à son choix, et son destin....



Un bien joli livre !
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyMer 28 Aoû 2013 - 10:25

Du domaine des Murmures


En 1187, dans une Bourgogne encore sous domination teutonne, la jeune Esclarmonde (15 ans) scandalise la noce en refusant de prononcer le « oui » traditionnel. La jeune fille entend faire respecter son vœu de se donner à Dieu contre la volonté de son châtelain de père, seigneur du domaine des Murmures.

Elle est alors emmurée dans une minuscule cellule (dont douze pas sont nécessaires pour en faire le tour) attenante à la chapelle Sainte-Agnès du château de papa. Seules communications avec l’extérieur, un judas lui permettant de suivre la messe célébrée à l’intérieur de la chapelle et une fenestrelle nantie de barreaux ouvrant sur l’extérieur et utilisée pour lui apporter eau et nourriture.

Une vie qui se promet d’être palpitante, faite de prières et de prosternations. Mais l’existence de l’emmurée ne sera pas aussi paisible qu’on peut le penser. Car au moment de son enfermement, un agneau est entré dans la chapelle (dédiée à Sainte-Agnès, je le rappelle). L’archevêque Thierry II qui officiait y vit immédiatement un miracle et s’empressa de le consacrer. Non qu’il fut particulièrement benêt, mais l’Eglise était toujours à l’affut de tels événements : un miracle reconnu par l’Eglise engendrait un pèlerinage, redonnait la foi aux manants et renforçait la puissance du Clergé. Monseigneur aurait donc eu tort de se priver et bien coupable de manquer une si belle occasion.

Pèlerinage donc ! On se détournait désormais du chemin traditionnel de Saint-Jacques pour visiter l’emmurée. On lui demandait de prier pour nous, pour eux, pour Pierre, Paul ou Jacques. Esclarmonde recevait en échange des nouvelles des autres villes, des autres comtés, duchés, seigneuries, pays… Ces pèlerins constituant un réseau parallèle à celui des PTT : des lettres s’échangeaient entre les différentes emmurées lettrées qui, comme elle, avaient fait vœu de retraite.

Esclarmonde vit ainsi partir la troisième croisade comme si elle y participait elle-même. Barberousse marchant à la tête d’une immense colonne de soldats partis libérer le tombeau du Christ de la domination mahométane. Puis l’armée française conduite par Philippe-Auguste et l’anglaise du bon roi Richard qui laissait son pays au Prince Jean et au Shérif de Nottingham (mais ceci est une autre histoire), le siège de Saint-Jean d’Acre, la famine et les maladies qui tuaient bien davantage de croisés que les combats eux-mêmes.

Sous sa fenestrelle, c’est toute la fin du XIIe siècle que le lecteur voit défiler. Car il y eut bientôt tant de pèlerins venus la visiter qu’Esclarmonde n’eut bientôt plus le temps de prier. Des marchands ambulants cessèrent d’ambuler pour établir leur échoppe dans l’enceinte même du château de papa ou aux abords immédiats de ce dernier afin d’exploiter au mieux cette manne inespérée. L’emmurée fut ainsi à la source de toute une économie qui hissa la région vers le haut. Grace à elle, on vécut mieux, on mangea mieux, on fut en meilleur santé, on mourut moins. A quelque chose malheur est bon !

Un livre très bien écrit, à l’aspect historique évident qui aurait dû me plaire. Et pourtant, comme avec le « Cœur cousu », je me suis terriblement ennuyé. Un texte très narratif bourré de bondieuseries (certes d’époque) et de lettres majuscules divines. Prières, génuflexions, crainte de Dieu, attentes mesquines, croyances religieuses, légendes populaires, mythologie. Hypocrisie et calculs des prélats et naïveté imbécile du peuple ignorants. Dictature de l’Eglise qui allait bientôt en ajouter une couche en inventant la très Sainte-Inquisition.

De l’ennui, mais aussi de l’irritation, de l’exaspération : j’avais une furieuse envie de distribuer des coups de pied au c… Je suis décidément un athée qui méprise les dévots chaque jour davantage. Le final abracadabrantesque laisse penser que l’auteur ne savait pas trop comment s’extraire de son histoire.

Grosse déception.
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyVen 27 Déc 2013 - 21:11

Du domaine des Murmures
- Folio, 2013, 240 pages -

Il manque au second roman de Carole Martinez, Du domaine des Murmures, la puissance fabuleuse diffusée par son précédent, Le coeur cousu. Peut-être est-ce dû en partie à une distance, ces fragments d'analyse autour du conte et des croyances populaires qui s'immiscent dans le récit et brisent l'envoûtement. Cependant, c'est aussi cet aspect du roman qui nous offre une savoureuse illustration de la folie collective, nourrie de croyances et de superstitions. On repense alors à ce que disait Pierre Desproges des mouvements de masse : l'intelligence y est divisée proportionnellement au nombre des individus regroupés. Dans le même ordre d'idée, il y a encore cette régulière interpellation du lecteur contemporain qui s'avère assez maladroite. Elle insiste lourdement sur l'évolution des mentalités et nous arrache une fois de plus à l'enchantement du conte. Cela ressort comme un artifice venant soutenir une fragilité du récit. Récit qui, bien mené, devrait se suffire à lui-même pour marquer les esprits.

Cela dit, le style de Carole Martinez est toujours là, mais il brille plus ou moins selon les passages. Une écriture imagée et sensitive, brutale aussi, qui incarne l'événement extérieur comme le drame intérieur. Le point de vue n'est pas univoque, malgré un thème qui déchaîne plus les passions qu'il ne stimule la réflexion. En effet, même si la terrible et révoltante condition des femmes est au cœur du propos, l'auteur n'oublie pas d'évoquer l'univers des bourreaux, ces hommes pris au piège de leur propre système de domination. Ainsi, les protagonistes sont peints de façon à ce qu'on saisisse mieux les rouages d'un système qui les dépasse, et qui les pousse pour les uns au sacrifice par l'enfermement, pour les autres à des crimes abominables. Comment les individus se démènent-ils face aux représentations et discours liés à leur sexe ?

Il faut encore reconnaître que l'auteur a surmonté avec habileté la difficulté de faire se dérouler un récit au Moyen Âge. Ici, pas d'éprouvante reconstitution historique noyant la trame principale, la période reste en filigrane et au service du propos : la condition féminine, le désir, la maternité, expériences intemporelles vues sous l'angle d'une société patriarcale violente et profondément imbibée de religion superstitieuse. Le désir y est d'ailleurs pleinement incarné par un personnage secondaire, peut-être le plus beau du roman, Bérengère, tellement libérée qu'elle en devient fantasmagorique.

Une belle lecture en définitive, même si cette fois je n'ai été saisie ni d'émerveillement ni d'horreur comme ce fut le cas avec Le cœur cousu (l'homme qui se prenait pour un coq ou la scène de la grotte).
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyDim 18 Mai 2014 - 11:22

Du domaine des Murmures

Citation :
Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force du récit. Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui, prenant le temps de tendre l'oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les branches. Mais n’imaginez pas que ce massacre des contes a chassé la peur ! Non, vous tremblez toujours sans même savoir pourquoi.

Il faut aborder ce roman historique comme on écoute un conte merveilleux, avec sa part de rêve, de sorcellerie, de fantastique. Comme on écoute une chanson de geste. On y trouvera sa part de spiritualité et de magie, d'amour courtois et de brutalité virile. Les hommes sont des héros et d’humbles humains éplorés.

Recluse dans sa chapelle, divinisée en Sainte magnifique, Esclarmonde observe le monde , dicte des ordres tenus pour la parole de Dieu. Le passage où , sur son ordre, son père part en  Croisade, mêlé à une horde famélique, qui sème tout au long de son chemin les cadavres comme ses illusions, par sa poésie désespérée, est d’une puissance évocatrice tout à fait magnifique.

Récit exaltant au souffle romanesque assumé, Du domaine des Murmures, qui aurait pu s’appeler Expiation, est un réquisitoire contre la folie des hommes qui se cache derrière la folie de Dieu.


Dernière édition par topocl le Sam 5 Juil 2014 - 11:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyDim 18 Mai 2014 - 11:25

Oh mais ça m'a l'air tout à fait épatant ce livre (malgré le rejet d'Harelde). Tout ce que tu en dis me donne terriblement envie
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyDim 18 Mai 2014 - 11:53

Pour ma par j'ai "Le coeur cousu" dans ma PAL mais je crois qu'il va rester au fond pendant longtemps ..... Je ne suis guère motivée et trop d'autres choses en attente qui constituent mes priorités du moment : ce forum est une catastrophe ! Je n'ai qu'un cerveau et des milliers de tentations, ça en devient presque douloureux !  hs
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MessageSujet: Re: Carole Martinez   Carole Martinez - Page 2 EmptyDim 18 Mai 2014 - 17:23

Marko a écrit:
Oh mais ça m'a l'air tout à fait épatant ce livre (malgré le rejet d'Harelde). Tout ce que tu en dis me donne terriblement envie

Honnêtement, je partais sans aucun enthousiasme, il m'avait été prêté (ou plutôt mis en main de force) par une copine. Et peu à peu l'histoire m'a happée, ce mélange de réalité historique et de folie/magie!
le style est très travaillé, presque apprêté par moments, ce qui a peut-être joué dans les réserves de Traversay, mais je trouve que cela se prête très bien à ce genre de récit un peu précieux.
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