Le piano bar

Je vais regarder comment ça marche... J'aimerais aussi partager des morceaux que j'aime beaucoup mais que je ne trouve pas sur youtube ou autres (surtout dans lcertaines versions). Merci !

Découverte de ce grand pianiste russe, Nikolai Demidenko, ce soir dans un 3e concerto de Rachmaninov époustouflant. Probablement la composition la plus aboutie du compositeur, d'une musicalité et d'une virtuosité sidérantes.

Ici dans une série de Préludes et fugues de Bach dont on peut voir l'intégralité sur Youtube:

Nikolai Demidenko, Bach: Prélude et fugue N°6

Il a été aussi récompensé pour son album "Medtner"

Extrait: Medtner: Canzona Serenata (par Nikolai Demidenko)

2 extraits de Dardanus de Rameau:



Dardanus 1

Dardanus 2

J'aime beacuoup le Dardanus, même si compte tenu du peu d'intérêt du livret, cela doit être difficile à monter.

Arabella a écrit:

J'aime beacuoup le Dardanus, même si compte tenu du peu d'intérêt du livret, cela doit être difficile à monter.

Le livret est effectivement sans intérêt et même ennuyeux par ses aspects caricaturaux. Heureusement la musique est souvent très belle. J'ai été frappé par certains passages rythmés qui font beaucoup penser à Vivaldi. On sent que les opéras de cette époque étaient fait pour divertir la cour avec ces intermèdes dansés et dansants séparant des passages plus émouvants avec une régularité un peu trop systématique, métronomique..

La mise en scène vue à Lille hier était digne d'une fête de fin d'année dans une école primaire. On dit que la directrice de l'opéra a refusé que le spectacle soit filmé. Il a juste été enregistré pour être diffusé sur france musique. ouf!

La mort de Lulu dans l'opéra de Berg. Comment la musique dodécaphonique peut devenir incroyablement belle...

Lulu

La nuit transfigurée de Schoenberg avant le dodécaphonisme. L'héritage de Wagner surtout, Mahler, Strauss avec déjà des explorations au-delà de la tonalité...



Verklärte Nacht: IV, Adagio Version pour orchestre à cordes (initialement pour sextuor à cordes)

Illustration musicale du poème de Richard Dehmel:

Citation :

La Nuit transfigurée

Deux êtres vont par le bois nu et froid;
la lune les suit, ils la regardent.
La lune saute les chênes hauts.
Pas un nuage ne trouble la clarté
ou montent les flèches noires.
La voix d'une femme parle:

Je porte un enfant, et pas de toi,
je marche dans le péché à côte de toi.
J'ai fauté gravement contre moi.
Je ne croyais plus au bonheur
et pourtant je désirais ardemment
un vie remplie, le bonheur d'être mère
et le devoir: alors j'ai osé,
j'ai laissé frissonnante mon sexe
à l'étreinte d'un homme étranger
et m'en suis encore félicitée.
Voilà que la vie s'est vengée:
voilà que je t'ai rencontré, toi.

Elle va d'un pas maladroit.

Elle lève les yeux; la lune suit.
Son regard sombre se noie dans la lumière.
La voix d'un homme parle:

L'enfant que tu as conçu,
qu'il ne pèse pas sur ton âme
vois comme l'espace brille clair!
Il ya un halo autour de toute chose,
tu vogues avec moi sur une mer froide,
mais un chaleur particulière vacille
de toi en moi, de moi en toi.
C'est elle qui transfigurera l'enfant étranger,
tu l'enfanteras pour moi, de moi:
tu as mis en moi cet éclat,
c'est moi-même que tu as rendu enfant.

Il la saisit par ses fortes hanches.
Leur souffle s'embrasse dans les airs.
Deux êtres vont par la nuit haute et claire.

Des indications pour écouter la musique:

Citation :

Schoenberg se concentre plutôt sur les sentiments : peur, doute, tendresse, pardon, passion, extase. Les aigus du violon cherchent à évoquer l’inquiétude, alors que les altos semblent presque sérieux et dissociés de l’émotion. Les violoncelles quant à eux semblent être témoins de l’histoire. Le poète Dehmel lui-même, après avoir entendu l’œuvre, en aurait oublié la trame narrative lors de sa première écoute de l’œuvre, totalement envoûté.

Schoenberg a inclus trois passages de « musique de marche » (la première, la troisième et la cinquième sections) qui encadrent les moments de « dialogues » (la deuxième, alors que la femme explique sa situation; la quatrième, alors que l’homme la rassure).

Un peu déserté le piano bar! J'espère pas à cause des viennois? Je continue avec Alban Berg:



«L'homme traverse des printemps successifs. Mais pour la femme, il est beau de ne traverser qu'un seul rêve et d'en mourir.»Peter Altenberg

La suite orchestrale tirée de l'opéra Lulu:

Alban Berg : Lulu-Suite (1a)

Alban Berg : Lulu-Suite (1b)

Et les Altenberg Lieder pour soprano et orchestre chantés par Renée Fleming:

Renee Fleming -Altenberg lieder- Alban Berg


Pour infos:

Citation :

Biographie de Peter Altenberg

Poète au temps de la Belle-Epoque viennoise, Peter Altenberg est désormais lu pour la richesse de sa prose témoignant d'un temps engloutit par la première guerre mondiale. Fils de riches commerçants, Peter Altenberg suit la volonté familiale en étudiant tout à tour le droit, puis la médecine. Peu sérieux, le jeune homme devient finalement libraire, et se laisse vivre sereinement sur les revenus de son frère et de quelques mécènes en dépit de son métier de critique artistique pour le journal Abendbatt. Pour lui, la vraie vie se passe la nuit dans les tavernes, et surtout dans les cafés de la capitale où il passe des heures avec ses amis Klimt, Karl Kraus, Arthur Schnitzler... Ensemble, ils refont le monde et rêvent de dépoussiérer cette fin de siècle qui étouffe sous le carcan d'un empire à bout de souffle. Partisan de la Sécession, dandy rêveur, Peter Altenberg est emporté par les volutes de ses écrits oscillant toujours entre visions fantasmatiques et réalité, caractéristiques de l'esprit germanique. Au total, il produit douze oeuvres, dans lesquelles il capte l'essence de la vie, des atmosphères prises sur le vif, comme des croquis à travers des mots dans 'Esquisses Viennoises' en 1896. Il publie de son vivant d'autres aphorismes et pensées avec 'Prodomos' en 1901, 'Contes de la vie' en 1908, 'Nouveaux vieux' en 1911 et 'Vita Ipsa' en 1918.
Affaibli par une congestion pulmonaire que ses séjours dans les cures n'arrivent pas à soigner, il s'éteint en 1919, comme en adéquation avec la fin d'un monde, ouvrant sur l'ère de la Modernité.

Très bien les Viennois

Citation :

Un peu déserté le piano bar!

Présente!
J'écoute.. et découvre!
Merci!

Alors le petit dernier: Anton Webern , le compositeur favori de Pierre Boulez (avec Bartok!) dont la propre musique en est pratiquement le prolongement. Boulez a enregistré l'intégrale de ses oeuvres.



Ces 6 courtes pièces pour large orchestre sont une bonne porte d'entrée dans cette musique souvent difficile au premier abord. J'aime particulièrement le 4e mouvement (à partir de 3'37), une marche funèbre, qui donne le sentiment d'une lente procession, d'un sombre rituel, évoluant progressivement vers un final puissant où la musique semble exploser et se déstructurer complètement. La version de youtube ne me plait pas autant que celle qui est sur le disque ci-dessus où on entend mieux le rythme pendulaire hypnotisant.

Anton Webern: 6 pièces pour large orchestre

Hélène Grimaud-Bach (extrait) (je ne sais pas de quel pièce l'extrait est tiré, et mon inculture en la matière n'aide pas...)

Nobuo Uematsu-Road to Purgation

Ezechielle a écrit:

Hélène Grimaud-Bach (extrait) (je ne sais pas de quel pièce l'extrait est tiré, et mon inculture en la matière n'aide pas...)

Ce clip est un extrait de la longue et sublime "Chaconne" de Bach adaptée par Busoni. Hélène Grimaud lui donne une rare intensité dramatique qui tire presque cette musique classique vers le romantisme. J'adore l'explosion sonore à la 2e minute...

Le film de Bruno Dumont, Hadewijch, m'a permis de découvrir André Caplet dont je ne connaissais que les arrangements pour orchestre qu'il a réalisés à partir d'oeuvres pour piano de Debussy. Dans le film on entend le final du "Miroir de Jésus". Caplet était également un amateur d'Edgar Poe (comme Debussy). Ici une version pour harpe et quatuor à cordes du Masque de la mort rouge:

André Caplet: Conte fantastique

Un très beau concert Mahler ce soir pour moi, avec en particulier des extraits de Das Knaben Wunderhorn chantés par Matthias Goerne.
Alors un petit extrait :


Christa Ludwig