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 Spinoza [Philosophie]

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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptySam 27 Fév 2010 - 11:11

Swallow, c'est en écoutant Robert Misrahi que j'ai pris conscience de l'importance que pouvait avoir une traduction. Surtout en philosophie où chaque mot compte vraiment si l'on veut comprendre l'intentionnalité de la pensée d'un auteur. Le fait qu'un philosophe aborde le problème de la traduction prouve qu'il est soucieux de cela et c'est tout à son honneur. J'ai beaucoup d'admiration pour le peu que j'ai pu voir et entendre de Robert Misrahi. Une personne qui sait dire les choses les plus complexes avec simplicité et qui dégage une grande humanité.
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyLun 4 Juil 2011 - 15:40

Une petite anecdote interessante sur ce philosophe qui est mon préféré avec Kierkegaard.

Spinoza fut le plus grand adversaire philosophique de Descartes et sa renommée fut mondiale. C'est à cette époque qu'un jeune philosophe du nom de Leibniz commence lui aussi à penser par lui-même.
Grand admirateur de Spinoza, le petit Leibniz ne jure que par lui et son système de pensée s'articule également autour du déterminisme. Ne pouvant plus se contenter des écrits du neerlandais, Leibniz, qui commence à être réputé décide de rencontrer Spinoza pour débattre. Spinoza, beaucoup plus vieux, le recoit et le scrute avant de le congédier brutalement au bout de quelques minutes. Spinoza dans une correspondance écrira qu'avoir perdu son temps avec un ignare l'avait passablement énervé.
Quand un génie n'en reconnaît pas un autre est ce de la jalousie et un brin de bêtise ?
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyLun 4 Juil 2011 - 20:56

Kierkegaard a écrit:
Une petite anecdote interessante sur ce philosophe qui est mon préféré avec Kierkegaard.

Spinoza fut le plus grand adversaire philosophique de Descartes et sa renommée fut mondiale. C'est à cette époque qu'un jeune philosophe du nom de Leibniz commence lui aussi à penser par lui-même.
Grand admirateur de Spinoza, le petit Leibniz ne jure que par lui et son système de pensée s'articule également autour du déterminisme. Ne pouvant plus se contenter des écrits du neerlandais, Leibniz, qui commence à être réputé décide de rencontrer Spinoza pour débattre. Spinoza, beaucoup plus vieux, le recoit et le scrute avant de le congédier brutalement au bout de quelques minutes. Spinoza dans une correspondance écrira qu'avoir perdu son temps avec un ignare l'avait passablement énervé.
Quand un génie n'en reconnaît pas un autre est ce de la jalousie et un brin de bêtise ?

En plus, ils auraient dû se comprendre, contrairement à d'autres, je pense à Goethe incapable de reconnaître le génie de Schubert, mais la musique n'était manifestement pas son domaine de prédilection...
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyMar 5 Juil 2011 - 11:56

eXPie a écrit:

En plus, ils auraient dû se comprendre, contrairement à d'autres, je pense à Goethe incapable de reconnaître le génie de Schubert, mais la musique n'était manifestement pas son domaine de prédilection...


Oui mais il faut replacer cela dans le contexte de l'époque. Il existait une guerre intellectuelle et spirtiuelle selon plusieurs degrés :
- guerre contre l'église ce qui coûtera beaucoup à Spinoza soupconné d'athéisme.
- guerre d'idées entre les philosophes mais le débat n'était pas la seule chose en jeu. Les philosophes ne vendaient qu'aux aristocrates, si à la suite d'un débat par correspondance ou autre l'un des philosophes perdait la face alors il ne vendait plus rien et perdait en notoriété.

La plus grande guerre d'idées eut lieu entre Leibniz et Newton se disputant la paternité du calcul infinitésimal. Chaque intellectuel fut soutenu par d'autres mais à la fin Newton fut un prestigieux scientifique et Leibniz rien de plus qu'un grand philosophe marginalisé.
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyJeu 5 Avr 2012 - 12:17

Spinoza [Philosophie] - Page 2 Ethiqu10

L'éthique


Assurément l’œuvre la plus magistrale de Spinoza. Ce qui n’est pas peu dire.
Je conseille à tous de la lire en édition pléiade car la traduction est beaucoup plus simple et fidèle.
Spinoza est le seul philosophe pour l’instant où aucune faille logique n’a pu être décelée dans son système philosophique. Non pas qu’il soit parfait, mais simplement parce que logiquement, si l’on accepte les hypothèses de départ alors le reste de l’argumentation est valide également.
Le début de l’argumentation de l’éthique ayant pour sujet la nature de l’homme et celle de Dieu alors les hypothèses si elles ne sont pas farfelues ne peuvent être remises en cause.

Un de mes professeurs Monsieur Monnoyer déclarait que lorsque l’on adhère au spinozisme il est très dur d’en sortir car ce système s’auto-suffit à n’importe quel argumentation sur n’importe quel sujet.
Comment un philosophe aussi ingénieux n’a t-il pas la popularité d’un Kant, d’un Descartes ou d’un Platon ?

Plusieurs raisons : la première est qu’il n’a jamais eu l’art d’argumenter avec beaucoup de poigne et d’impact il se contentait de la validité logique au contraire d’un Kant qui déclarait ouvertement que « tout le monde avant lui s’était fourvoyé dans un océan d’incertitudes conduisant aux plus grandes erreurs ».
La seconde est qu’il n’est peu populaire qu’en France où Descartes le français lui est préféré.
En Angleterre c’est l’anglais John Locke, en Allemagne l’allemand Leibniz. Spinoza est ainsi reconnu mais un peu marginalisé en France si bien qu’il m’a fallu l’étudier seul l’université n’y trouvant aucun intérêt. Par contre j’ai eu du Descartes à toutes les sauces.
Vous me direz je prêche peut être pour le philosophe que j’aime. Mais il a été reconnu que la nature de l’homme décrite par Spinoza était conforté par les neuro-sciences, celle de Descartes infirmée.

La condition animale décrite par Descartes celle de « l’animal-machine » a été aussi réfutée par les travaux des biologistes.
Pourquoi vous dire cela alors que je suis censé commenter l’Ethique ?
Parce que cet ouvrage de Baruch Spinoza est la plus formidable réponse que l’on ait pu faire face au système cartésien.
Au libre arbitre catholico-cartésien est opposé le déterminisme qui repose donc sur une causalité certaine.
La causalité est l’enchaînement infini de causes et d’effets qui régit notre monde et notre condition.
Le libre-arbitre est le postulat affirmant que l’on est responsable de nos actes car libres d’agir par nous-mêmes.
Dans le déterminisme nous ne pouvons pas être libres. Toutes nos passions, nos désirs, nos pensées sont déterminées par des causes extérieures à nous, que nous ne contrôlons pas et même que nous ne connaissons pas forcément.
Pour Descartes, c’est notre âme qui est autonome, capable de penser par elle-même et qui par une introspection réflexive peut agir de la meilleure des manières.

Spinoza est matérialiste, le corps et ses perceptions déterminent notre esprit, pour Descartes c’est l’inverse. La tension réside alors dans la volonté. Pour Descartes la volonté est ce qui permet à l’âme, de douter et de décider ce qui est bon et vrai de ce qui est mauvais et faux. Ainsi, nous, substance pensante pouvons agir selon notre réflexion.
Pour Spinoza, nous ne contrôlons pas notre volonté et celle-ci est elle-même déterminée par des causes extérieurs (notre environnement, notre éducation, Dieu). Essayez de contrôler votre volonté, allez y décidez de vouloir quelque chose, vous n’y arriverez pas. C’est votre volonté qui vous déterminera à agir et non l’inverse.
C’est le fondement du système spinoziste : le déterminisme. Et la cause première c’est Dieu celle par qui tout a commencé et qui a conduit à une infinité d’effets devenant causes d’autres effets et ce indéfiniment. Ce n’est pas un Dieu religieux mais un Dieu métaphysique.
Un dieu-nature qui est tout ce qui nous entoure, ce par quoi tout est. Il est sans volonté et c’est parce qu’il existe ainsi que tout existe ainsi.
Cela contraste avec le Dieu très catholique de Descartes.

Voilà ce sont les hypothèses de départ qu’il faut accepter dans l’Ethique de Spinoza. Une fois cela posé Spinoza décrit avec justesse notre nature, celle de nos perceptions, le fonctionnement de notre esprit, comment parvenir au bonheur.

Plan de l’éthique

Première partie : De Dieu
I/ Ce qu'est Dieu (prop. 1 à 15)
1. "La substance", c'est-à-dire absolument tout. Pour la raison, non pour l'imagination, une seule substance par attribut, existant nécessairement et infinie (prop. 1 à 10)
2. Les propriétés de la substance absolument infinie (existence, indivisibilité, unicité) (prop. 11 à 15)
II/ Ce qui suit de Dieu (prop. 16 à 36)
1. La nature naturante (comment Dieu agit : production infinie, effective, première, libre, immanente, éternelle d'effets) (prop. 16 à 20).
2. La nature naturée (les façons d'être de Dieu) (prop. 21 à 29)
a. Les modes infinis : l'infini ne produit que de l'infini (prop. 21 à 23).
b. Les modes finis : dépendance à l'égard de Dieu, de leur essence et de leur existence mais détermination des choses finies par d'autres choses finies = modes de la Substance absolument infinie (prop. 24 à 29).
3. Identité de la nature naturante et de la nature naturée (prop. 30 à 36)
a. Spontanéité de l'action divine : Dieu ne réfléchit pas avant d'agir (prop. 30 à 32).
b. Nécessité de l'action divine : Dieu n'est pas un artisan se croyant libre (prop. 33 à 36).
Appendice : critique de l'illusion finaliste et des croyances qui s'ensuivent.
Deuxième partie
Deuxième partie - De la nature et de l'origine de l'âme
I/ L'origine de l'esprit (prop. 1 à 13)
1. La pensée et l'étendue (prop. 1 et 2)
2. La puissance infinie de penser de Dieu et l'intellect infini qui s'ensuit (prop. 3 et 4)
3. L'ordre des idées et l'ordre des choses (prop. 5 à 7).
4. La production des idées (prop. 8 et 9)
5. L'esprit est l'idée du corps (prop. 10 à 13)
II/ La nature du corps humain (abrégé de physique et de physiologie)
1. Des corps aux individus
a. Les corps les plus simples et les lois du mouvement (Axiomes 1 et 2, Lemmes 1 à 3, Axiomes 1' et 2')
b. Les corps composés : l'individu (Définition, axiome 3, Lemmes 4 à 7)
2. Le corps humain (postulats 1 à 6)
III/ Ce que peut l'esprit humain et les lois de son fonctionnement (prop. 14 à 47)
1. La perception et l'imagination
a. Genèse et fonctionnement de la perception qui produit des représentations imaginaires : (prop. 14 à 23).
b. Les idées spontanées des choses (mélange de perception et d'imagination) sont toutes inadéquates : confusion entre mon corps propre et les autres corps, croire au possible (prop. 24 à 31).
2. De l'erreur à la vérité
a. L'erreur, la fausseté n'est qu'une privation de connaissance, logique de l'erreur (prop. 32 à 36).
b. Les notions communes : fondement de la connaissance rationnelle (prop. 37 à 39).
c. Les trois genres de connaissance : l'imagination, la raison, l'entendement intuitif (prop. 40 à 43).
d. La connaissance adéquate : quand il forme des idées adéquates, l'esprit connaît les choses comme Dieu les connaît, telles qu'elles sont en soi, éternellement et nécessairement (prop. 44 à 47).
IV/ Identité de l'intellect et la volonté (prop. 48 et 49)

Troisième partie - De l'origine et de la nature des passions
Préambule : comprendre les sentiments ou ou affects par leurs causes.
I/ Les causes premières des affects (prop. 1 à 11)
1. Activité et passivité de l'esprit et du corps (prop. 1 à 3)
2. L’effort de perséverer dans l’être (prop. 4 à 8 )
3. Les affects primaires : désir, joie, tristesse (prop. 9 à 11)
II/ La vie affective (prop. 12 à 57)
1. Désir et imagination : l'amour et la haine (prop. 12 et 13).
2. Composition des passions par rapport un objet sur lequel le désir se fixe accidentellement : la fluctuation de l'âme, l'espoir et la crainte, conserver l'être aimé (prop. 14 à 20)
3. Formation et développement des passions entre les personnes (prop. 21 à 57).
a. L'imitation du désir des autres (désir du désir : contagion, transfert, rôle imaginaire d'autrui, mimétisme, amplification des affects) (prop. 21 à 30).
b. Les façons d'aimer et de haïr : faire aimer ce qu'on aime, le désir de réciprocité, la jalousie, la frustration, l'intensification des affects, l'agressivité, instabilité des rapports affectifs (prop. 31 à 49).
c. Caractères généraux des passions composées : incertitudes et variations d'intensité, raisons de la variabilité des affects (prop. 50 à 57).
III/ Les affects actifs (prop. 58 et 59) : affects non passionnels lorsque l'esprit forme des idées adéquates des objets de joie ou de tristesse.
IV/ Bilan des passions par leurs définitions
Quatrième partie
Quatrième partie - De l'esclavage de l'homme ou de la force des passions
Préface : le bien et le mal, la perfection et l'imperfection sont des notions relatives.
I/ La condition humaine (prop. 1 à 37)
1. La servitude à l'égard des passions : puissance limitée de l'homme, notre impuissance (relative) et notre aliénation à l'égard des affects passifs, faux biens, vrais maux, affects les plus forts (prop. 1 à 18).
2. Le fondement naturel de la vertu : la recherche de l'utile propre, pour un égoïsme bien compris, le plus utile : connaître adéquatement un maximum de choses (prop. 19 à 28).
3. De l'utile propre à l'utile commun : la vie en société, les conflits, les moyens de vivre en sécurité sachant qu'on ne sort jamais complètement de l'état de nature (prop. 29 à 37).
II/ De la servitude à la liberté (prop. 38 à 73)
1. Les bonnes et les mauvaises passions : gaieté, mélancolie, humilité, orgueil… (prop. 38 à 58).
2. Intervention de la raison dans la vie affective: considération de la personne dans sa globalité (prop. 59 à 66).
3. La vie des hommes libres : être "positif", ne pas trop se mêler aux ignorants mais agir pour le bien commun en sachant que sans société, il n'y a pas de réelle liberté (prop. 67 à 73).
Appendice : les voies pratiques du bonheur et de la liberté.
Cinquième partie
Cinquième partie - De la puissance de l'entendement ou de la liberté de l'homme
Préface : la raison ne peut, au moyen de la seule volonté, suffire pour nous libérer des passions mauvaises.
I/ Les remèdes aux affects passifs (prop. 1 à 20)
1. Connaître le corps et soigner l'esprit au moyen d'une manière maîtrisée d'imaginer (prop. 1 à 10).
2. L'amour non superstitieux envers Dieu, amour pour un être impérissable qui ne peut se changer en haine (prop. 11 à 20).
II/ La béatitude suprême (prop. 21 à 42)
1. La science intuitive : connaître et se connaître du point de vue de l'éternité, être libre (prop. 21 à 31).
2. L'amour intellectuel de Dieu : aimer Dieu de l'amour dont il s'aime lui-même et s'aimer comme « Il » nous aime (prop. 32 à 37).
3. Le devenir de l'esprit dans ces conditions, libération à l'égard de la crainte, rôle du corps, être définitivement actif (prop. 38 à 40).
4. Est-il besoin d'être « parfait » pour commencer d'être heureux et vertueux ? (prop. 41 et 42) ?


L’éthique est divisée au sein de ses paragraphes en trois sous-parties principales : définitions, scolies et démonstration. Pour le lire de manière compréhensible je conseille à tout le monde de lire d’abord les démonstrations, puis les scolies et enfin les définitions pour vraiment bien enregistrer le pourquoi du comment. (Ca marche j l’ai conseillé à un prof et depuis il l’enseigne en cours).

C'est un livre majeur en philosophie qui brille d'intelligence, bien écrit ce qui est rare en philosophie et qui permet une réflexion pertinente sur beaucoup de questions métaphysiques que nous nous posons souvent.
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shanidar
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyJeu 5 Avr 2012 - 12:59

ah merci Kierkegaard pour ce commentaire personnel et fouillé, j'ai fait il y a longtemps quelques recherches sur le déterminisme de spinoza et je ne retrouve pas ces vieilles notes. Un signe pour aller lire le texte ? en tout cas tu donnes envie d'aller à la rencontre de ce philosophe. Grand merci !
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyJeu 5 Avr 2012 - 21:37

Merci pour ce commentaire ! La pensée de Spinoza m'inquiète un peu, mais tu en donnes un point de vue clair qui donne envie d'en apprendre davantage...
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyVen 6 Avr 2012 - 9:55

que Baruch, celui qui jamais
ne pleure,
taille tout autour
de toi la larme
incomprise
de voyance aux arêtes
vives


Paul CELAN, en exergue au livre de Robert Menasse Chassés de l'enfer. En deux mots ce livre retrace deux histoires parallèles celle d'une famille exilée du Portugal par l'Inquisition et réfugiée au Pays-Bas et dont l'un des enfants Samuel Manasseh ben Israël sera le premier maître de Spinoza et une histoire contemporaine, celle d'un jeune historien qui dénonce le passé nazi d'un de ces professeurs. Un livre écrit par un philosophe de formation que je conseille pour découvrir un peu Spinoza.
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyVen 6 Avr 2012 - 13:59



Moi aussi, je cogite, je cogite depuis hier. J'ai apprécié ton résumé car j'ai beaucoup de mal avec la philo. Un genre d'aversion même. Mais ce que dit Spinoza m'interpelle. J'aime bien cette idée un peu froide de Dieu.
Comme un principe primordial qui s'auto-suffit.
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyVen 6 Avr 2012 - 14:21

tina a écrit:


Moi aussi, je cogite, je cogite depuis hier. J'ai apprécié ton résumé car j'ai beaucoup de mal avec la philo. Un genre d'aversion même. Mais ce que dit Spinoza m'interpelle. J'aime bien cette idée un peu froide de Dieu.
Comme un principe primordial qui s'auto-suffit.

En effet ce concept de Dieu est vraiment propre à Spinoza.
Hobbes avait déjà décatholicisé le concept en en parlant comme d'un nom puis comme d'une idée possible donnant des motivations aux gens qui y croient et à ceux qui n'y croient pas.

En tout cas si tu as besoin d'éclaircissements comme tu cogites je suis à ta dispo.

Merci à ceux qui ont trouvé ce commentaire utile.
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyVen 6 Avr 2012 - 14:35

Une chose me gêne, mais tu vas sans doute me dire que j'ai une vision trop catholique.
Il ne parle pas d'Amour (au sens platonicien).
C'est un peu embêtant de passer sous silence ce qui est peut-être une des énergies les plus violentes de ce monde. Ce qui fait qu'il y a répulsion ET attraction. Et que si cet équilibre n'existait pas, le monde n'existerait pas non plus.

Un peu comme sur une toile : tu admires le chromatisme, la perspective, les carnations, les camaïeux, etc. Mais sans le LIANT (l'huile depuis le 15è), tu ne pourrais rien voir car on ne réunirait pas la couleur à la matière.

Donc, cette idée de Dieu comme étant le liant de la vie me paraît incontournable.

Je ne suis pas claire sans doute. surpris
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyVen 6 Avr 2012 - 14:43

tina a écrit:
Une chose me gêne, mais tu vas sans doute me dire que j'ai une vision trop catholique.
Il ne parle pas d'Amour (au sens platonicien).
C'est un peu embêtant de passer sous silence ce qui est peut-être une des énergies les plus violentes de ce monde. Ce qui fait qu'il y a répulsion ET attraction. Et que si cet équilibre n'existait pas, le monde n'existerait pas non plus.

Un peu comme sur une toile : tu admires le chromatisme, la perspective, les carnations, les camaïeux, etc. Mais sans le LIANT (l'huile depuis le 15è), tu ne pourrais rien voir car on ne réunirait pas la couleur à la matière.

Donc, cette idée de Dieu comme étant le liant de la vie me paraît incontournable.

Je ne suis pas claire sans doute. surpris

Pour Spinoza "l'amour est une joie accompagnée d'une cause extérieure." C'est un désir et donc une puissance. C'est dans l'éthique.
Pour Platon l'amour est aussi un désir. Pour Platon c'est un manque pour Spinoza c'est une puissance. En effet pour Platon désirer c'est vouloir ce qui nous manque, on retiendra ce passage dans le banquet où Socrate persuade tout le monde qu'Eros ne peut être beau puisque il ne peut désirer être beau ou alors il est laid et ne peut désirer la beauté.pour Spinoza c'est une puissance qui fait partie de notre essence. L'homme est puissance d'exister c'est à dire qu'il évolue sans cesse pour tout simplement continuer à être. Le désir est le moteur de cette évolution.

L'amour chez Platon provient d'une légende grecque qui déclare qu'au départ nous étions tous androgynes mais que les Dieux décidèrent de nous séparer. l'amour consisterait à retrouver sa nature d'androgyne en cherchant la moîtié qu'on a perdue.
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shanidar
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyVen 6 Avr 2012 - 15:26

mmmmm est-ce que cela voudrait dire que l'on pourrait parler pour Spinoza d'un certain rationalisme religieux (ce terme me parait très étrange, paradoxal) qui éliminerait l'idée de révélation (d'immanence) et évacuerait le sentiment d'amour (dans ce que l'amour véhicule d'irrationnel) à l'égard de Dieu ? Comme si la connaissance de Dieu était explicable, quasiment tangible (dans la nature, dans la contrainte de la volonté...) sans avoir recours à une sorte de sublimation du religieux ?

et juste parce que j'adore ce minuscule texte de Michel Tournier qui s'appelle La famille Adam (in Le Coq de bruyère, recueil de nouvelles) ; dans ce texte Tournier de manière très drôlatique tente de lier l'idée de l'androgynie platonicienne à celle du dieu chrétien en expliquant qu'au commencement Dieu créa Adam mi-homme mi-femme mais que celui-ci trouvait insupportable les deux aspirations de son être et qu'il refusa de donner des petits-enfants à Jéhovah tant que celui-ci le laissait dans cette situation. Jéhovah accède à sa demande et crée deux êtres distincts l'un nomade (l'homme) et l'autre sédentaire (la femme)... c'est un texte très drôle.
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyVen 6 Avr 2012 - 15:37

shanidar a écrit:
mmmmm est-ce que cela voudrait dire que l'on pourrait parler pour Spinoza d'un certain rationalisme religieux (ce terme me parait très étrange, paradoxal) qui éliminerait l'idée de révélation (d'immanence) et évacuerait le sentiment d'amour (dans ce que l'amour véhicule d'irrationnel) à l'égard de Dieu ? Comme si la connaissance de Dieu était explicable, quasiment tangible (dans la nature, dans la contrainte de la volonté...) sans avoir recours à une sorte de sublimation du religieux ?

Rationnalisme oui religieux non puisqu'à partir du moment où Spinoza enlève à son concept de Dieu tout principe religieux. L'homme n'est pas lié à Dieu autrement que par le fait que l'existence de l'homme n'est qu'un simple effet de l'existence de Dieu.

Si l'on regarde de manière scientifique Dieu au sens spinoziste pourrait très bien être le big-bang au sens de cause émancipatrice de création de tout ce qui est. Il n'y a donc pas d'amour envers Dieu, et pour lui le religieux n'a de sens que pour les personnes qui y croient. Et si ces personnes sont croyantes c'est par des causes que nous ne connaissons pas. de même que si je n'y crois pas ce sont aussi pour des causes plus ou moins connues. de même que si ces personnes aiment Dieu c'est qu'elles possèdent en elles cette puissance d'aimer Dieu qui leur permet d'évoluer. Ce qui est important c'est d'aimer, pas d'aimer Dieu.
Donc il n'y pas de sublimation non plus. Le monde est ce qu'il est tel qu'il est et Dieu est ainsi. C'est un simple constat pour Spinoza il n'y a aucune valeur si ce n'est une valeur logique.
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shanidar
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 EmptyVen 6 Avr 2012 - 15:44

lumineux ! merci Kierkegaard, j'espère que tu n'as pas l'impression de faire des heures sup' ? Very Happy
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MessageSujet: Re: Spinoza [Philosophie]   Spinoza [Philosophie] - Page 2 Empty

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